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vendredi, 05 avril 2013

Bo Juyi

"Le grand ermite réside à la cour, le petit ermite retourne dans ses collines encloses.

Les collines encloses sont trop désolées, la cour trop tumultueuse.
Mieux vaut être un ermite moyen, ermite tout en demeurant en charge,

Semblant absent tout en étant présent, ni trop occupé, ni trop oisif,

Sans souci ni labeur, échappant à la faim et au froid.
La vie réside en ce seul monde, et par principe il est difficile d'unir deux contraires.

Pauvre on endure le gel et la famine, riche l'anxiété et l'inquiétude abondent.
Seul le lettré ermite médian se retire, en demeurant heureux et tranquille.
Insuccès ou réussite, abondance ou misère, il réside dans l'intermédiaire des quatre."

Bo Juyi (829)

04:52 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bo juyi

jeudi, 04 avril 2013

La mer au plus près

Albert Camus" J'ai grandi dans la mer et la pauvreté m'a été fastueuse, puis j'ai perdu la mer, tous les luxes alors m'ont paru gris, la misère intolérable. Depuis, j'attends. J'attends les navires du retour, la maison des eaux, le jour limpide.[...]
J'attends longtemps. Parfois, je trébuche, je perds la main, la réussite me fuit. Qu'importe, je suis seul alors. Je me réveille ainsi, dans la nuit, et, à demi endormi, je crois entendre un bruit de vagues, la respiration, des eaux. Réveillé tout à fait, je reconnais le vent dans les feuillages et la rumeur malheureuse de la ville déserte. Ensuite, je n'ai pas trop de tout mon art pour cacher ma détresse ou l'habiller à la mode. [...]
Point de patrie pour le désespéré et moi, je sais que la mer me précède et me suis, j'ai une folie toute prête. Ceux qui s'aiment et qui sont séparés peuvent vivre dans la douleur, mais ce n'est pas le désespoir: ils savent que l'amour existe. Voilà pourquoi je souffre, les yeux secs, de l'exil. J'attends encore. [...]
Le soir venu, sous le ciel qui verdit et recule, la mer, si calme pourtant, s'apaise encore. De courtes vagues soufflent une buée d'écume sur la grève tiède. Les oiseaux de mer ont disparu. Il ne reste qu'un espace, offert au voyage immobile.

Certaines nuits dont la douceur se prolonge, oui, cela aide à mourir de savoir qu'elles reviendront après nous sur la terre et la mer. Grande mer, toujours labourée, toujours vierge, ma religion avec la nuit! Elle nous lave et nous rassasie dans ses sillons stériles, elle nous libère et nous tient debout. [...]
A minuit, seul sur le rivage. Attendre encore, et je partirai. [...] L'espace et le silence pèsent d'un seul poids sur le cœur. [...] Délicieuse angoisse d'être, proximité exquise d'un danger dont nous ne connaissons pas le nom, vivre, alors, est-ce courir à sa perte? A nouveau, sans répit, courons à notre perte.

J'ai toujours eu l'impression de vivre en haute mer, menacé, au cœur d'un bonheur royal. "

(Albert Camus, La mer au plus près)

00:06 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : albert camus

mardi, 02 avril 2013

Amour

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Je ressentis devant elle ce désir de vivre qui renaît en nous chaque fois que nous prenons de nouveau conscience de la beauté et du bonheur. Nous oublions toujours qu'ils sont individuels et, leur substituant dans notre esprit un type de convention que nous formons en faisant une sorte de moyenne entre les différents visages qui nous ont plu, entre les plaisirs que nous avons connus, nous n'avons que des images abstraites qui sont languissantes et fades parce qu'il leur manque précisément ce caractère d'une chose nouvelle, différente de ce que nous avons connu, ce caractère qui est propre à la beauté et au bonheur. Et nous portons sur la vie un jugement pessimiste et que nous supposons juste, car nous avons cru y faire entrer en ligne de compte le bonheur et la beauté quand nous les avons omis et remplacés par des synthèses où d'eux il n'y a pas un seul atome. C'est ainsi que baîlle d'avance un lettré à qui on parle d'avance d'un nouveau "beau livre", parce qu'il imagine une sorte de composé de tous les beaux livres qu'il a lus, tandis qu'un beau livre est particulier, imprévisible, et n'est pas fait de la somme de tous les chefs-d'oeuvre précédents, mais de quelque chose que s'être parfaitement assimilé cette somme ne suffit nullement à faire trouver, car c'est justement en dehors d'elle.

Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur

Photo de Joseph Koudelka

 

Syllogismes

« Les deux syllogismes de l’hystérique : Il m’aime, or je ne suis rien, donc c’est un con. Je l’aime, or je suis lui, donc il est mort. » : Philippe Sollers.

04:31 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syllogisme

lundi, 01 avril 2013

René Maltête

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05:28 Publié dans humour, Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rené maltête

mercredi, 27 mars 2013

Incorrigible !

Car il en va des sociétés comme des individus : le réel est toujours du côté du réfractaire, du fugitif, du résistant, de tout ce qu'on cherche à calmer, ordonner, faire taire et qui revient quand même, et qui revient encore, et qui revient sans cesse - incorrigible. 
(Christian Bobin, Autoportrait au radiateur)

lundi, 25 mars 2013

Des mélodies à faire danser les ours

erwin wurm, Flaubert"La parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles. " Gustave Flaubert (Madame Bovary).

Erwin Wurm

samedi, 23 mars 2013

Ah la politique...

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10:48 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 22 mars 2013

Il ne trouve du goût qu'à ce qui lui fait du bien

TIZIANO Vecellio-374747.jpg"Il ne trouve du goût qu'à ce qui lui fait du bien. Son plaisir, son désir cessent dès lors qu'il dépasse la mesure de ce qui lui convient. Il devine les remèdes contre ce qui lui est préjudiciable ; il fait tourner à son avantage les mauvais hasards : ce qui ne le fait pas mourir le rend plus fort. De tout ce qu'il voit et entend, de tout ce qui lui arrive, il sait d'instinct tirer profit conformément à sa nature : il est lui-même un principe de sélection ; il laisse passer bien des choses sans les retenir. Il se plaît toujours dans sa propre société, quoi qu'il puisse fréquenter, des livres, des hommes ou des paysages : il honore en choisissant, en acceptant, en faisant confiance. Il réagit lentement à toutes les excitations, avec cette lenteur qu'il tient, par discipline, d'une longue circonspection et d'une fierté délibérée. Il examine la séduction qui s'approche, il se garde bien d'aller à sa rencontre. Il ne croît ni à la "malchance" ni à la "faute". Il sait en finir avec lui-même, avec les autres, il sait oublier - il est assez fort pour que tout doive tourner, nécessairement, à son avantage."

Nietzsche, Ecce Homo

Titien, femme à sa toilette

05:35 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : nietzsche, titien

La vision de la justice

Marché-aux-esclaves-avec-apparition-du-buste-invisible-de-Voltaire-1940.jpg"Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul."
Rimbaud, Une saison en enfer
Dali, Marché aux esclaves avec apparition du buste invisible de Voltaire, 1940

mardi, 19 mars 2013

Imagine

Les plaisirs dont on se souvient sont plus doux et moins vifs que ceux qu'on imagine.
Joubert (1754-1824), Carnets t.1, p.78, nrf/Gallimard, 1994

 

13:18 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joubert

samedi, 16 mars 2013

Mon coeur chéri

"Mon coeur chéri, il y a effectivement bien des femmes dans le monde, et quelques-unes d'entre elles sont belles. Mais où trouverais-je un visage où chaque trait, chaque pli même, réveille les souvenirs les plus grandioses et les plus doux de ma vie ?" 

Karl Marx,

A lire ici

04:24 Publié dans amour | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : karl marx

Fortune

renoir.jpg« Dans le monde de l’esprit, c’est en faisant faillite qu’on fait fortune. »
Christian Bobin

Et Renoir

vendredi, 15 mars 2013

Une interview de Francis Zamponi

zamponi.jpgA voir et écouter ici une interview de Francis Zamponi, faite pour la revue Funambule de l'assocaition Autour des auteurs en Languedoc-Roussillon

Nous cherchons toujours des textes pour les prochains numéros, à faire parvenir comme d'habitude à Françoise Renaud

mercredi, 13 mars 2013

On pourra relire ce livre...

Le-tres-bas.jpg

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Création de Yves Lecocq

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14:26 Publié dans Humeur, humour | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yves lecocq

lundi, 11 mars 2013

Vivants !

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19:25 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 10 mars 2013

Que personne ne sorte !

La société repose sur un crime commis par tous

Freud

20:18 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : freud

vendredi, 08 mars 2013

Accompli

Tout le rêve de la démocratie est d'élever le prolétaire au niveau de bêtise du bourgeois. Le rêve est en partie accompli.

Gustave Flaubert

22:23 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : démocratie

jeudi, 07 mars 2013

Diversité

Montaigne, Mantegna« Si je parle diversement de moi, c'est que je me regarde diversement. Toutes les contrariétés s'y trouvent selon quelque tour, et en quelque façon : honteux, insolent, chaste, luxurieux, bavard, taciturne, laborieux, délicat , ingénieux , hébété , chagrin, débonnaire , menteur , véritable , savant, ignorant et libéral , et avare et prodigue. »

Montaigne

Andrea Mantegna (1431-1506), plafond du palais ducal de Mantoue (Lombardie)