mardi, 24 décembre 2013
J'aperçois la lune pâle et élargie
"En traçant ces derniers mots, ce 16 novembre 1841, ma fenêtre qui donne à l'ouest sur les jardins des Missions étrangères, est ouverte : il est six heures du matin; j'aperçois la lune pâle et élargie ; elle s'abaisse sur la flèche des Invalides à peine révélée par le premier rayon doré de l'Orient : on dirait que l'ancien monde finit, et que le nouveau commence. Je vois les reflets d'une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil. Il ne me reste qu'à m'asseoir au bord de ma fosse ; après quoi je descendrai hardiment, le crucifix à la main, dans l'éternité."
Chateaubriand, fin des Mémoires
05:30 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : chateaubriand
Commentaires
j'aime ! l'écriture de ce moment magique retranscrit bien l'émotion qu'il suscite.
Écrit par : Hélène | vendredi, 03 janvier 2014
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