lundi, 16 avril 2007
A Florence...
A Florence, on étouffe toujours un peu, c’est écrasant à force, on baigne dans le liquide épais de l’imagination (…) Elle se sent protégée par l’histoire qui émane des palais, des fenêtres à lamelles, du ciel bleu lui-même qui glisse sur l’Arno en un reflet couleur terre.
Jean-Jacques Marimbert, Raphaëlle, éd du Ricochet, 2000
Photo : Jean-Luc Aribaud
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dimanche, 15 avril 2007
Cette grande écriture chiffrée qu'on entrevoit partout
"Les hommes vont de multiples chemins. Celui qui les suit et qui les compare verra naître des figures qui semblent appartenir à cette grande écriture chiffrée qu'on entrevoit partout : sur les ailes, la coquille des œufs, dans les nuages, dans la neige, dans les cristaux et dans la conformation des roches, sur les eaux qui se prennent en glace, au-dedans et au dehors des montagnes, des plantes, des animaux, des hommes, dans les lumières du ciel, sur les disques de verre et les gâteaux de résine qu'on a touchés et frottés, dans les limailles autour de l'aimant et dans les conjonctures singulières du hasard". (Novalis, Les Disciples de Saïs.)
Photo : Jean-Louis Bec
16:56 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, art, photo, Jean-Louis Bec, Novalis
samedi, 14 avril 2007
Le sourire de Cézanne
Elle se lève tôt le lendemain matin, ouvre la fenêtre. L’air, étonnamment doux, palpite au-dessus des toits. L’ombre est grise encore. Une trouée dans le ciel orgeat, derrière Saint-Sauveur, plus ocre et violente au fil des minutes. Des vols de moineaux décrochent des toits avant de plonger dans les rues vides. Sa vie commence. Elle a dix-huit ans, mais avec le calme en plus. Elle ira posément dans la direction fixée, une certaine forme de doute n’a plus sa place. Gaétan dort tranquillement. Ses affaires, posées sur une chaise, sont animées d’une vie propre. Elle déborde d’un amour absolu envers lui, un amour qui ne remet pas en cause sa liberté. Le plus improbable est arrivé, il en est ainsi depuis les origines de l’univers. La même sorte de probabilité qu’un Cézanne existe.
Le sourire de Cézanne, Raymond Alcovère,
4 ème de couv, sortie première semaine de mai,
n & b éditions.
10:44 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, Raymond Alcovère, Cézanne, Le sourire de Cézanne
jeudi, 12 avril 2007
Concours de peinture, sculpture, photo
CONCOURS DE PEINTURE/SCULPTURE/
PHOTO
PRÉSENCE des ARTS &
LE GRAND M des ARTS
« Le Sourire de Cézanne »A l’occasion de la sortie prochaine du roman de Raymond Alcovère :
« Le Sourire de Cézanne » N&B Editions (mai 2007)
Présence des Arts organise en partenariat avec LE GRAND M des ARTS
organise un concours de Peinture/Sculpture/Photo…
Le thème sera le roman dans son ensemble.
Libre à vous de vous inspirer d’une phrase, un passage, un personnage, une atmosphère, un paysage…..
L’exposition des œuvres aura lieu du 21 au 24 Juin 2007
Espace Jean Teissier à Vendargues.
Accrochage le jeudi matin/ Vernissage le vendredi/ Décrochage le dimanche à 19h
Le laps de temps entre la sortie du roman et l’exposition étant très court vous pouvez d’ores et déjà vous imprégner du style de l’écrivain en allant visiter son blog et en lisant son roman
« Fugue Baroque », n&b Editions.
Il n’y a pas de format imposé et toutes les techniques sont admises. Aucune limite à votre imagination mais une limite pour vous inscrire : le 25 mai !Une participation aux frais (imprimerie/vernissage etc….) de 15€ par œuvre est demandée.
Raymond Alcovère sera présent à la Comédie du Livre 2007. Pour visiter son blog : http://raymondalcovere.hautetfort.com
Pour le contacter : raymond.alcovere@neuf.fr
Présence des ArtsMaison Serre
Place de la Mairie
34 740 VENDARGUES
contact : 04 67 87 54 56 / 06 87 27 62 91
15:45 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : concours, peinture, photo, sculpture, littérature
lundi, 09 avril 2007
Orient, or riant
" Elle est retrouvée ! / Quoi ? l’éternité. / C’est la mer mêlée / Au soleil. / Mon âme éternelle,/ Observe ton vœu / Malgré la nuit seule / Et le jour en feu. / Donc tu te dégages / Des humains suffrages / Des communs élans ! / Tu voles selon..."
Qu’est ce que ça veut dire quelqu’un qui en arrive à tutoyer son âme, son âme éternelle ? « Mon âme éternelle, dit le poème, observe ton vœu malgré la nuit seule et le jour en feu ». Donc il lui donne, il lui assigne une position. Tu voles selon : ça c’est magnifique ! Ça veut dire qu’une fois entré dans ce temps-là, l’éternité est retrouvée : on ne va pas vers l’éternité, on la retrouve, mais d’une toute autre façon qu’on l’aura imaginée autrefois, parce que c’était Dieu. L’homme n’a même pas besoin de Dieu, c’est tout à fait une autre expérience, vous entrez dans une dimension où tout devient une situation libre. Vous êtes devenu une sorte d’oiseau libre, l’ alchimie vous savez, c’est aussi la possibilité de parler la langue des oiseaux !
Philippe Sollers (lire ici)
04:08 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, art, poésie, photo, Nina Houzel, Philippe Sollers, Orient
jeudi, 05 avril 2007
Pierre Autin-Grenier, par Ronan Barrot
A voir ici, une visite de l'atelier de Ronan Barrot, où l'on apprend que Pierre Autin-Grenier, outre l'Académie Française, vise aussi la mairie de Lyon !
Ici, un article sur Ronan Barrot
Rappel des faits qui lui sont imputés
Vient de paraître :
17:39 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, art, Ronan Barrot, Pierre Autin-Grenier
Un vieillard en sort
Il sortit de la vie comme un vieillard en sort
Victor Hugo, Les Burgraves,1843
04:37 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, Victor Hugo, humour
Une chose qu'on ne blâme jamais profondément
"Elle était incurablement malhonnête. Elle ne pouvait même pas supporter de se sentir dans une situation désavantageuse pour elle... Cela me laissait indifférent. Chez une femme, la malhonnêteté est une chose qu'on ne blâme jamais profondément ; chez celle-ci, je le regrettai en passant, puis j'oubliai."
Francis Scott Fitzgerald, Gatsby le magnifique
Roy Lichtenstein
00:30 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, art, Fitzgerald, Lichtenstein
mardi, 03 avril 2007
FAIRE LE CINEMA DE LA LITTERATURE
Jean-Pierre Huguet (éditeur) et Bernard Collet (écrivain) vous invitent aux Deuxièmes Rencontres du Livre-Film qui auront lieu les 15, 16 et 17 juin 2007 à Saint Julien-Molin-Molette.
00:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma, littérature
lundi, 02 avril 2007
Tout de suite
"Nous devons beaucoup à nos amis morts. Nous leur devons tant d'années volées. Alors, ce qu'ils nous demandent à voix basse, il faut le faire tout de suite."
Roger Nimier
14:20 Publié dans amour | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, Roger Nimier, amitié
Combattre une chose
Est-ce que combattre une chose, ce n’est pas être pris dans son mouvement ? N’est-ce pas vouloir inconsciemment la régénérer ?
Raymond Alcovère, extrait de "Solaire" : roman en cours d'écriture
13:24 Publié dans En cours d'écriture | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art, peinture, littérature, en cours d'écriture, Frédérique Azaïs
samedi, 31 mars 2007
Vivre chaque jour comme si c’était le dernier...
L’aliscafo bondit sur les flots, vie lumineuse des vagues, envol aérien du bateau cisaillant les reflets de la lune, espadon endiablé, dévorant l’écume. Fraîcheur qui vient du large, nuit peuplée, balises allumées, sémaphores. Au loin la baie ouvre son éventail de feu dominé par le Vésuve et sa corolle de nuages, ange tutélaire. Vivre chaque jour comme si c’était le dernier...
Raymond Alcovère, extrait de "Fugue baroque", éditions n & b, 1998
00:05 Publié dans Fugue baroque | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : littérature, art, peinture, Fugue baroque, Raymond Alcovère
vendredi, 30 mars 2007
Rien sinon l'écriture
"Ecrire, cela compte seulement si on en ressent le besoin, quand rien, rien, rien sinon l'écriture ne peut vous apporter la paix"
William Faulkner
Francis Bacon, étude d'après le portrait d'Innocent X, de Vélasquez
00:25 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, art, peinture, Faulkner, Francis Bacon
mercredi, 28 mars 2007
L’instant où tout se concentre
Pulvérisation, éclatement d’images, de mots. Un dragon menaçant scintille dans les eaux basses du port. La Mergellina encore. Naples se donne ici des airs d’ île grecque placide, recroquevillée au milieu de la grande mer. Procida... Envie de courir, jouer, lever les yeux, les bras au ciel. Je suis incapable de rentrer ce soir, j’ai plutôt envie de traverser la ville, comme Dumas dans son corricolo, virevoltant. Loué une calèche Riviera di Chiaia, et vogue la galère ! J’ai donné au guide tout ce que j’avais, joué les touristes naïfs, je me moque du monde entier, voudrais embrasser l’air que je respire, la mer qui frémit à côté de moi, les gens que je croise. Voilà le Palais Royal, insolent, lugubre, le San Carlo, brillantissime, l’ombre de Stendhal bien sûr, Via Toledo, un concert de lumières, de cris, chatoiement de feu, enfin la montée vers San Martino.
Là, mon cicérone m’abandonne. J’ai envie de rire, lui dit qu’il peut bien partir. Il trouvera d’autres touristes à ramener ou peut-être vit-il là, ou n’est-il qu’un gnome, ou le diable, peu importe !
Enfin seul, je laisse mes yeux respirer, se brûler aux lumières de la ville, du port, des îles. J’aimerais que tout s’arrête, mon bonheur est parfait, c’est l’instant où tout se concentre, juste avant le Big Bang. La mer frissonne, donne des baisers au vent, au ciel, une langue de feu lèche l’horizon.
Raymond Alcovère, extrait de "Fugue baroque", éditions n & b, 1998
01:42 Publié dans Fugue baroque | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, art, photo, fugue baroque, raymond alcovère, naples
mardi, 27 mars 2007
Riviera di Chiaia
Le soleil est brûlant à l’extérieur, avec le bruit vermeil de l’été, les ombres longues qui descendent sur la ville, et ce moutonnement de bruit. Je marche seul, parmi les ombres. Elle est là, souvent, qui me parle dans le dos, guide ma marche. Son souffle léger, comme un murmure de vent, dans un roulis d’étoiles, et ce parfum entêtant. Je sens la douceur de ses mains, suis enveloppé par son être chaud, suivi par son ombre, arpentant les rues. Riviera di Chiaia. De là j’aime à monter sur les hauteurs, passer de la lueur extrême aux plaines de l’ombre. Dans les bassi où le soleil n’arrive jamais. La ville la plus lumineuse d’Europe, la plus brûlante a le goût des cryptes, des catacombes, ce besoin d’un retour quotidien vers les entrailles de la terre, les origines.
Raymond Alcovère, extrait de "Fugue baroque", éditions n & b, 1998
00:31 Publié dans Fugue baroque | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, art, photo, Fugue baroque, Raymond Alcovère, Naples
lundi, 26 mars 2007
C'est en arrivant dans la salle de bains que...
Ce matin au réveil, longtemps avant l'aube, les choses allaient bien ; chaque chose avait pris tout de suite sa juste place dans ma tête – celles qui devaient être à l'ombre, à l'ombre ; celles qui demandaient du soleil étaient déjà au soleil – tout semblait vouloir bien se présenter pour la journée à venir et ça, il faut le dire, c'est plutôt rare. D'ordinaire des charrettes remplies de chiens enragés font la course sur les pavés disjoints de ma cervelle, ou alors d'une oreille l'autre une tringle de fer rouillée vient me perforer les idées et, dans de telles conditions, devoir exister encore jusqu'au soir c'est comme tenter l'impossible. Mais ce matin, hop ! allons-y, vivre démarrait très fort et, pour une fois, c'était tant mieux. C'est en arrivant dans la salle de bains que, comment dire ?, je me suis soudain senti américain.
Pierre Autin-Grenier
20:35 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, art, photo, Jean-Louis Bec, Pierre Autin-Grenier
dimanche, 25 mars 2007
Ce que j'essaie de vous traduire est plus mystérieux que tout
Pour que les esclaves modernes acceptent, et même revendiquent, leur condition, il faut les droguer d’images et de racontars en permanence, et qu’ils n’aient pas la plus petite distance, le moindre recul par rapport à leur propre situation. Sauf pour s’effrayer d’être à ce point gratuits et serviles, d’où soumission renouvelée et renforcée d’angoisse. Ca marche ? Oui. On y est arrivé. Il ne leur viendrait pas à l’idée de regarder vraiment quoi que ce soit par eux-mêmes, et si jamais s’en formait en eux l’intention confuse, aussitôt sonnerie : danger. Vont-ils demander la permission d’avoir une perception qu’ils sentent devoir être imminente ? Même pas. Mieux vaut y renoncer d’emblée. C’est ce que je disais : les files d’attente devant les musées ressemblent à celles d’autrefois, devant les ambassades, pour obtenir un visa. Ils viennent pointer ou se faire homologuer par la caméra invisible. Nous avons été voir les peintures, le Maître n’arrête pas de nous dire qu’elles sont très précieuses, il va être content. Certains d’entre nous ont même fait l’effort particulier d’acheter un livre que, d’ailleurs, ils ne liront jamais, faute de temps. Ouf, à table. Télévision.
Philippe Sollers, Extrait de La fête à Venise, roman
Paul Cézanne devant ses "Baigneuses"
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samedi, 24 mars 2007
Carnets indiens, avec Nina Houzel (35)
"Il faudra de plus en plus, s’habituer à toutes ces exceptions, à ces noms (même sans signature) qui signalent ce qu’on pourrait appeler les réussites de l’individuation. Les artistes ne se dévouent pas à l’ensemble humain, ils en sortent. C’est cela qui choque un refoulement de fond ? Mais oui. Le Puritain est avant tout quelqu’un (ou quelqu’une) qui répugne à cette conception des « coups heureux » de l’espèce humaine. Il veut du collectif. Donc de la fausse histoire. Une « Histoire de l’Art ». De même il se rassure en se racontant qu’il y a une séparation bien nette entre écrire et vivre, travail et débauche, sexualité et pensée. Pour lui ce doit être l’un ou l’autre. Le Puritain (ou Puritaine) est clérical (ou cléricale) en ceci qu’il veut croire que les « artistes », inaptes à vivre « réellement » (la réalité c’est lui ou elle) sont, malgré tout, des sacrifiés utiles. Des rédempteurs rentables. L’artiste doit finir mal, son existence ne peut être qu’un puits de névrose ou d’enfer, il a expérimenté des choses dangereuses pour nous, il est devenu fou à notre place, on en tremble encore, c’est vraiment héroïque de sa part. Malheur à l’artiste qui laisserait entendre qu’il n’est pas candidat au martyre, ni au poste de saint laïque pour assurer de son mieux la rédemption communautaire. Le voilà trop anticlérical, que le clergé soit en uniforme ancien ou pas. Il y a toute une gamme de cléricaux : le religieux d’autrefois, le bourgeois, le progressiste, le militant, l’universitaire, le médiatique, le politique. Sur ce point précis, ils sont tous d’accord. Vérifiez."
P Sollers, extrait de Vivant Denon, le cavalier du Louvre.
00:10 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, art, photo, Nina Houzel, Philippe Sollers
vendredi, 23 mars 2007
Monter
"Pourquoi dans toutes nos langues occidentales dit-on « tomber amoureux » ? Monter serait plus juste. L’amour est ascensionnel comme la prière. Ascensionnel et éperdu. (…) Je la revoyais une nuit à mes côtés, sur la jetée du port de ma ville natale. L’été, le silence, l’approche de l’aube. (…) Je la trouvais superbe. Nous marchions du même pas, sans aucun bruit. Je reconnaîtrais sans peine l’endroit où j’ai senti comme une aveuglante déchirure dans le noir, où j’ai eu les poumons dévorés de bonheur. La vie d’un coup acérée, musicale, intelligible. Surtout ne rien dire. "
Nicolas Bouvier
21:22 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, amour, Nicolas Bouvier
Le nouveau site de "Autour des auteurs"
17:59 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, Autour des auteurs, magazine