jeudi, 03 décembre 2015
Confessions
Malraux interrogea un vieux prêtre, pour savoir ce qu'il retenait de toute une vie de confesseur, quelle leçon il tirait de cette longue familiarité avec le secret des âmes... Le vieux prêtre lui répondit : "Je vous dirai deux choses : la première, c'est que les gens sont beaucoup plus malheureux qu'on ne le croit ; la seconde, c'est qu'il n'y a pas de grandes personnes."
21:28 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andré malraux
dimanche, 29 novembre 2015
Voilà la Cité sainte, assise à l’occident
Paris. « Voilà la Cité sainte, assise à l’occident. » Après le 13 novembre, vendredi noir, j’ai eu envie de relire L’orgie parisienne ou Paris se repeuple de Rimbaud :
Ô lâches, la voilà ! Dégorgez dans les gares !
Le soleil essuya de ses poumons ardents
Les boulevards qu’un soir comblèrent les Barbares.
Voilà la Cité sainte, assise à l’occident !
Rimbaud a écrit cela en mai 1871, au lendemain de la Semaine sanglante. Cela résonne étrangement aujourd’hui après que de tout autres « barbares » ont sévi.
19:49 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : les voyageurs du temps, philippe sollers
Ansel Adams
San Francisco Bay Bridge (The other bridge) and Ferry Boat, 1954
19:44 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ansel adams
Harold Cazneaux
Pergola pattern
1931
02:27 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : harold cazneaux
samedi, 28 novembre 2015
Amplifier
« Me trouvé-je en quelque assiette (état) tranquille ? Y a-t-il quelque volupté qui me chatouille ? Je ne la laisse pas friponner aux sens, j’y associe mon âme, non pour s’y engager, mais pour s’y agréer, non pas pour s’y perdre mais pour s’y trouver ; et l’emploie de sa part (pour sa part) à se mirer dans ce prospère état, et en peser et estimer le bonheur et amplifier. »
Montaigne
20:30 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : montaigne
samedi, 21 novembre 2015
Beauté
"Le monde n'est pas obligé d'être beau, pourtant il est beau."
François Cheng
08:34 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : françois cheng
mardi, 17 novembre 2015
Lumières
"De nouveau, l’obscurantisme sauvage attaque les Lumières françaises, mais les Lumières françaises sont immortelles, elles vaincront."
Philippe Sollers
19:41 | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 13 novembre 2015
Regarder
« J’aime à rappeler une remarque d’Henri Maldiney selon laquelle le substantif regard et et le verbe regarder sont deux mots que bien des langues peuvent envier au français. Car la combinaison de re et garder est riche de connotations. Plus que le fait de capturer une vue, une image, elle évoque la reprise ou le renouveau de quelque chose qui a été gardé et qui demande, à chaque nouvelle occasion, à être développé en tant que devenir. Ajoutons que le regard comporte en outre l’idée d’égard ; il incite toujours l’être qui regarde à un engagement plus profond. »
François Cheng
19:09 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : françois cheng, henri maldiney, regarder
jeudi, 12 novembre 2015
Dernier autoportrait de Nicolas Poussin
Poignant et troublant autoportrait de la dernière année de Nicolas Poussin
16:23 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nicolas poussin, autoportrait
samedi, 07 novembre 2015
Pietro Antonio Rotari
Portrait of a Russian Girl in a Blue Dress and Headress Pietro Antonio Rotari 1707-1762
19:07 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pietro antonio rotari
Invocation
"Il est parfaitement concevable que la splendeur de la vie se tienne prête à côté de chaque être et toujours dans sa plénitude, mais qu’elle soit voilée, enfouie dans les profondeurs, invisible, lointaine. Elle est pourtant là, ni hostile, ni malveillante, ni sourde, qu’on l’invoque par le mot juste, par son nom juste, et elle vient. C’est là l’essence de la magie, qui ne crée pas, mais invoque."
F. Kafka
Photo de Erik Gross
09:45 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kafka
vendredi, 06 novembre 2015
Echappée
Photo de Marc Ward
21:22 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marc ward
Après la pluie...
Photo de Michel Dupouy
21:09 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michel dupouy
Shadow sailing
Photo de Patrick Dell
21:03 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : patrick dell
samedi, 31 octobre 2015
Profond Renoir
Pierre Auguste Renoir Portrait de Victor Chocquet 1876
21:23 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : renoir
jeudi, 29 octobre 2015
Claude Monet
22:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : claude monet
Pleine lune
Une pleine lune sublime dans cette estampe de Hasui Kawase de 1929.
En 1953, Hasui est fait "Trésor national" par le Japon.
22:14 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hasui kawase, japon, estampe japonaise
mercredi, 28 octobre 2015
Il y a une vérité noire de l’écriture
« Certains linguistes s’en tiennent avec agressivité à la fonction communicante du langage : le langage ça sert à communiquer. Même préjugé chez les archéologues, les historiens de l’écriture : l’écriture ça sert à transmettre. Ceux-là sont bien obligés d’admettre, cependant, que, de toute évidence, l’écriture a parfois (toujours ?) servi à cacher ce qui lui était confié. Si la pictographie est un système simple, particulièrement clair, en passant à un système difficile, complexe, abstrait, diversifié en de nombreux registres de graphismes, souvent à la limite du déchiffrable (l’idéographie cunéiforme), c’est bien la lisibilité que les graphistes sumériens ont abandonné au profit d’une certaine opacité graphique. La cryptographie serait la vocation même de l’écriture. L’illisibilité, loin d’être l’état défaillant, monstrueux, du système scriptural, en serait au contraire la vérité (l’essence d’une pratique peut être en sa limite, non en son centre) (…) Nous sommes habitués, par le poids des valeurs démocratiques (et peut-être plus lointainement chrétiennes), à considérer spontanément la plus grande communication comme un bien absolu et l’écriture comme un acquis progressiste. C’est oublier une fois de plus l’envers du phénomène : il y a une vérité noire de l’écriture : l’écriture, pendant des millénaires, a séparé ceux qui y étaient initiés, peu nombreux, de ceux qui n’y étaient pas (la masse des hommes), elle a été la marque de la propriété (par la signature) et de la distinction. »
Roland Barthes, Variations sur l'écriture
Photo : Umberto d'Aniello
21:47 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roland barthes, umberto d'aniello
samedi, 24 octobre 2015
Un écrivain
« Au fond, un écrivain – un véritable écrivain – est quelqu’un qui voue sa vie à l’impossible. Quelqu’un qui fait une expérience fondamentale avec la parole (qui trouve dans la parole un passage pour l’impossible). Quelqu’un à qui il arrive quelque chose qui n’a lieu que sur le plan de l’impossible. Et ce n’est pas parce que cette chose est impossible qu’elle ne lui arrive pas : au contraire, l’impossible lui arrive parce que sa solitude (c’est-à-dire son expérience avec la parole) est telle que ce genre de chose inconcevable peut avoir lieu, et qu’elle a lieu à travers les phrases, à travers les livres qu’il écrit, phrases et livres qui, même s’ils ont l’air de parler d’autre chose, ne parlent secrètement que de ça. (…) Quelqu’un dont la solitude manifeste un rapport avec la vérité et qui s’y voue à chaque instant, même si cet instant relève de la légère tribulation, même si cette vérité lui échappe et lui paraît obscure, voire démente ; un écrivain est quelqu’un qui, même s’il existe à peine aux yeux du monde, sait entendre au cœur de celui-ci la beauté en même temps que le crime, et qui porte en lui, avec humour ou désolation, à travers les pensées les plus révolutionnaires ou les plus dépressives, un certain destin de l’être. (…) Qu’y-a-t-il de plus important que d’engager sa vie dans l’être et de veiller à chaque instant de sa vie un dialogue avec cette dimension ? Car alors, nous n’avons plus seulement une vie, mais une existence : nous existons enfin. (…) Quelqu’un qui fait coïncider son expérience de la parole avec une expérience de l’être ; et qu’au fond, grâce à une disponibilité permanente à la parole – à ce qui vient quand il écrit –, il ouvre son existence toute entière, qu’il le veuille ou non, à une telle expérience. Que celle-ci soit illuminée par Dieu ou au contraire par la mort de Dieu, qu’elle soit habitée ou désertée, qu’elle consiste à se laisser absorber par le tronc d’un arbre ou par des sillons dans la neige, à s’ouvrir au cœur démesuré d’une femme étrange ou à déchiffrer des signes sur les murs, elle porte en elle quelque chose d’illimité qui la destine à être elle-même un monde, et donc à modifier l’histoire du monde. »
:
Yannick Haenel (L'infini n° 133)
Photo de Kouji Tomihisa
21:32 Publié dans écriture, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yannick haenel, kouji tomihisa
vendredi, 23 octobre 2015
Le sentiment raisonné et indépendant de ma propre individualité
« J’ai étudié, en dehors de tout esprit de système et sans parti pris, l’art des anciens et l’art des modernes. Je n’ai pas plus voulu imiter les uns que copier les autres. Ma pensée n’a pas été davantage d’arriver au but oiseux de l’art pour l’art. Non ! J’ai voulu tout simplement puiser dans l’entière connaissance de la tradition le sentiment raisonné et indépendant de ma propre individualité. »
Gustave Courbet
Portrait de Charles Baudelaire Musée Fabre, Montpellier
20:59 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gustave courbet, baudelaire