Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 03 avril 2016

Dans l'abîme du cœur

Pindare, Franco Fratini"La parole vit bien au-delà des actes, si seulement, par la faveur des Grâces, la langue va puiser dans l'abîme du cœur."
Pindare
Photo de Franco Fratini

samedi, 02 avril 2016

Autoportrait à la palette

autoportrait-cezanne.jpgDes arbres, un coin de ciel safran, des branches de pins se balancent dans l’air doré, corps suspendus flottant au dessus du vide, vert sauge de la végétation, baigneurs, baigneuses, chaque tableau fait partie de l’unité du monde, une parcelle de l’univers, détachée afin de mieux le rejoindre. Il y a toujours une relation d’amour, de fusion dans sa composition." C’est comme si chaque point du tableau avait connaissance de tous les autres", écrira Rilke à propos de La Femme au gilet rouge, Madame Cézanne. "Les sensations formant le fond de mon affaire, je crois être impénétrable." A la question, écrivez une de vos pensées ou une citation dont vous approuvez le sens, Cézanne a répondu ces vers de Vigny : "Seigneur, vous m’avez fait puissant et solitaire. Laissez-moi m’endormir du sommeil de la terre." Le véritable vers est : "Hélas ! Je suis, Seigneur, puissant et solitaire..."
Raymond Alcovère, Le Sourire de Cézanne, éditions n & b, 2007, extrait
Autoportrait à la palette (remarquez le pouce !)

Cézanne

photo-cezanne.1251000504.thumbnail.jpgElle l’imagine, se levant de bon matin, préparer ses pinceaux et son chevalet, partir d’un bon pas, l’esprit en ébullition, ou très placide peut-être, à travers la campagne aixoise, tenter d’en saisir le mystère, le regard fixé sur la Sainte-Victoire. "Regardez cette Sainte-Victoire, quel élan, quelle soif impérieuse de soleil et quelle mélancolie le soir, quand toute cette pesanteur retombe. Les blocs étaient du feu. Il y a du feu encore en eux. L’ombre, le jour a l’air de reculer en frissonnant, d’avoir peur d’eux."
Raymond Alcovère, Le Sourire de Cézanne, éditions n & b, 2007, extrait

vendredi, 01 avril 2016

La dernière Sainte-Victoire de Cézanne

cezanne, le sourire de CézanneLa dernière Sainte-Victoire de Cézanne : une assomption, sombre, crépusculaire, en bleu, vert, marron et noir. Il a tout concentré, teintes de blocs soyeux, masses terrifiantes agglutinées, taches blanches disséminées. L’existence est inachevée, ce que nous en décelons reste partiel. Une autre est son propre reflet dans une eau glauque, une eau de nuit, un vitrail.
Il s’est vite détaché des impressionnistes, la bande impressionniste à qui il manque un maître, des idées, comme il l’écrira plus tard. Ce n’est pas l’impression d’ensemble, l’atmosphère du tableau qui l’intéresse mais le ressort intime des choses, leur structure, la relation secrète. Pourtant grâce à eux, et Pissaro, l’humble et colossal Pissaro, le premier qui l’aidera à éclaircir sa palette, il fera une découverte déterminante : "La matière j’ai voulu la copier, je n’arrivais pas, mais j’ai été content de moi lorsque j’ai découvert qu’il fallait la représenter par autre chose... par de la couleur. La nature n’est pas en surface, elle est en profondeur. Les couleurs sont l’expression, à cette surface, de cette profondeur, elles montent des racines du monde."
Raymond Alcovère, extrait de "Le Sourire de Cézanne, 2007, N&B éditions

jeudi, 31 mars 2016

Qui aurait trouvé le secret de se réjouir du bien, sans se fâcher du mal contraire

Giacomelli“Qui aurait trouvé le secret de se réjouir du bien, sans se fâcher du mal contraire, aurait trouvé le point : c'est le mouvement perpétuel.”
Blaise Pascal
Giacomelli, régate à Venise, années 30

23:44 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pascal

mercredi, 30 mars 2016

La Cité interdite, Beijing, en 1948

Henri Cartier-Bresson, ChineHenri Cartier-Bresson

Eugène Atget, Paris 1898

Eugène Atget

18:42 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eugène atget

lundi, 28 mars 2016

rue Rambuteau vers 1900, à côté de Saint-Eustache

Paris

21:40 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris

Rogier Van der Weiden, détail

Rogier Van der Weiden

dimanche, 27 mars 2016

Elisabeth Vigée le Brun

elisabeth vigée le brun

samedi, 26 mars 2016

Ruse géniale

Marcel Proust, Philippe Sollers"A la fin de sa vie, ruse géniale, Proust fait dire au narrateur de la Recherche qu'il va se mettre à écrire. La mort est là, et il a des milliers de pages derrière lui. C'est fini, et pourtant il commence. Le mot "temps" prend ici une majuscule, le Temps, retrouvé, avant d'être définitivement perdu. Il compare son oeuvre à venir (alors qu'elle est faite) à une cathédrale ou, plus modestement, à une robe. Cette embardée, du gothique à la mode, est sensationnelle, et la faute de goût est énorme. Peu importe, vous avez entre les mains un chef-d'oeuvre écrit en 15 ans, de 37 à 52 ans, alors que la durée de la rédaction nocturne aurait dû demander un siècle."
Philippe Sollers, L"Ecole du mystère
Photo de Ansel Adams

vendredi, 25 mars 2016

John Huston by Irving Penn

John Huston by Irving Penn.jpg

Comme ici !

Krass Clement.jpgPassage Puebla , Belleville, Paris 1950, Krass Clement

01:45 Publié dans humour, Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 24 mars 2016

Nous sommes davantage conscients des événements négatifs que des événements positifs

Frédéric Lenoir« Les études psychologiques ont montré que nous sommes davantage conscients des événements négatifs que des événements positifs qui nous adviennent. Les négatifs nous marquent plus, on les mémorise davantage. Ce fait est probablement lié au principe de la psychologie évolutionniste selon lequel, pour survivre, il est plus important de repérer et de mémoriser un danger, afin d’y trouver la solution destinée à y parer plutôt qu’un événement agréable. »

Frédéric Lenoir

mercredi, 23 mars 2016

Semblable à la nuit

Homère, L'Iliade"Les flèches résonnèrent sur l'épaule du dieu irrité, quand il s'élança ; et il allait, semblable à la nuit."
Homère, L'Iliade

21:03 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : homère, l'iliade

Démontrable

stendhal.gif23 mars 1842, mort de STENDHAL (Henri Beyle) à Paris. 
« La perfection de "Le Rouge et le Noir" et de "La Chartreuse de Parme" me semble cependant démontrable. Ces deux ouvrages, par leur donnée, les caractères qui y sont présentés, la construction des intrigues qui s’y développent, le charme de leurs descriptions, la curiosité et la bonté que l’auteur y exerce, l’intelligence qu’il y manifeste, ont ce caractère de nécessité qui rend parfaitement heureux, – propre aux véritables chefs-d’œuvre (...) La prose de Stendhal n’est jamais une draperie posée sur un quelconque contenu, elle est le contenu même de sa pensée, un mouvement qui nous est transmis sans aucune déperdition d’énergie. »
Claude Roy (Stendhal par lui-même)

lundi, 21 mars 2016

Franz Bischoff

Franz Bischoff

20:06 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : franz bischoff

dimanche, 20 mars 2016

l'étourderie française, moqueuse, insouciante, intrépide, était montée au cerveau de tous

Chateaubriand"Dans tous ces quartiers pauvres et populaires, on combattit instantanément, sans arrière-pensée : l'étourderie française, moqueuse, insouciante, intrépide, était montée au cerveau de tous ; la gloire a, pour notre nation, la légèreté du vin de Champagne."
Chateaubriand

Une lettre de Jacques Brel à Lino Ventura

jacques_brel.jpgJacques Brel ( 8 avril 1929 – 9 octobre 1978), chanteur-compositeur, mais aussi acteur et réalisateur triomphant, a connu son premier grand succès public avec son titre mémorable Quand on n’a que l’amour en 1956. D’autres s’en suivront qui établiront la prospérité de ce chanteur hors pair : Ne me quitte pas, La valse à mille temps ne sont que les exemples d’une plus longue liste. Mais le chanteur a aussi un autre talent : le cinéma. De son son dernier rôle, un dépressif aux prises avec un tueur à gages jouté par Lino Ventura dans L’emmerdeur, naîtra une merveilleuse amitié dont cette lettre illustre la puissance, écrite par le grand parolier Jacques Brel.

 

Ile d'Union (Antilles), le 28 décembre 1974 au soir

 

A bord de la « Korrig »

Cher Lino,

Plus de deux mois en mer déjà sur ce petit bateau, du vent, des orages, de la pluie qui lave et ce soir l’envie de te parler.
Tu sais, Lino, je suis plus jeune que toi mais je crois tout de même être autorisé à te dire que je t’aime bien.
J’ai rencontré si peu d’hommes en 45 ans qu’il me semble une faute de ne pas les serrer un peu contre moi, même si en échange, j’ai bien peu à donner.
Tu vois, je ne sais ni ce que sera ta vie ni ce que sera la mienne mais je trouverais désolant que nous nous perdions trop. C’est si rare la tendresse.
Bientôt j’aurai un bateau et je veux que tu saches que tu y seras toujours le très bienvenu.
Je te souhaite heureux et fier d’être.
Et je pense que de deviner tes fragilités je sais aussi ta force.
Tu sais Lino, nous avons 15 ans et je crains que nous n’en sortions jamais.
Au fond je vais très bien sur ce bateau. Ça n’est pas le grand confort et c’est bien fatigant mais il y a des moments formidables.

Bien sûr l’Atlantique c’est long mais avec la lune par-dessus et du vent dans les voiles, cela ressemble à une chanson d’amour. Et je ne sais encore rien de mieux que cela. Dans huit jours, je retrouverai ma Doudou à Point-à-Pitre puis nous rentrerons en France. Peut-être seras-tu à Paris fin janvier ? Je serais bien heureux de pouvoir te voir un soir.

Pour ne parler de rien et juste se comprendre.

A bientôt Lino, je t’embrasse de loin, il fait nuit et l’eau à 27°.
Sincèrement, Jacques.

Dimitri Sagatov

Dimitri Sagatov

06:28 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dimitri sagatov