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mardi, 31 janvier 2023

Matisse, Harmonie en rouge, 1908

Matisse

dimanche, 29 janvier 2023

La splendeur de la vie

Pawel Klarecki.jpgIl est parfaitement concevable que la splendeur de la vie se tienne prête à côté de chaque être et toujours dans sa plénitude, mais qu’elle soit voilée, enfouie dans les profondeurs, invisible, lointaine. Elle est pourtant là, ni hostile, ni malveillante, ni sourde ; -qu’on l’invoque par le mot juste, par son nom juste, et elle vient. C'est là l'essence de la magie, qui ne crée pas, mais invoque.
Franz Kafka, Journal. 18 octobre 1921
Photo de Pawel Klarecki

vendredi, 27 janvier 2023

Albert Marquet, "Le Pont Neuf, la nuit", 1935

Albert Marquet

jeudi, 26 janvier 2023

Une interview à propos de "Doubles"

doublesA écouter ici une interview par Jean Pierre Phaure sur RCF à propos de mon recueil de nouvelles "Doubles", ainsi que d'autres émissions autour du thème de la Méditerranée : René Fregni, Jean Giono, Rimbaud et Cézanne...

Commande auprès de l'éditeur :
138 pages au format 10x15 ; 9 € (3,5 € de port ; prix forfaitaire quel que soit le nombre d'exemplaires)

 

09:29 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles

mardi, 24 janvier 2023

Une lecture de "Doubles"

doublesCe petit (par la taille) livre est une merveille ! Tout au long de ces 20 nouvelles, Raymond Alcovère vous emmène dans des mondes fantastiques (sont-ils vraiment réels ?) dont vous découvrirez la destination si vous vous laissez porter par son imagination. "Je est un autre", assurément !
Annick Jeanjean

Commande auprès de l'éditeur :
138 pages au format 10x15 ; 9 € (3,5 € de port ; prix forfaitaire quel que soit le nombre d'exemplaires)

11:59 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles

Une lecture de "Doubles"

doublesCe petit (par la taille) livre est une merveille ! Tout au long de ces 20 nouvelles, Raymond Alcovère vous emmène dans des mondes fantastiques (sont-ils vraiment réels ?) dont vous découvrirez la destination si vous vous laissez porter par son imagination. "Je est un autre", assurément !
Annick Jeanjean

Commande auprès de l'éditeur :
138 pages au format 10x15 ; 9 € (3,5 € de port ; prix forfaitaire quel que soit le nombre d'exemplaires)

11:59 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles

lundi, 23 janvier 2023

Auguste Renoir

auguste renoirAuguste Renoir (en premier plan), Pierre Bonnard et Misia Natanson, photographiés par Alfred Natanson, après les funérailles du poète Stéphane Mallarmé. Septembre 1898

dimanche, 22 janvier 2023

fata Morgana

fata MorganaUn bateau en lévitation? Simplement une fata Morgana : un phénomène optique qui résulte d'une combinaison de mirages (perturbations des rayons lumineux au passage à travers un gradient thermique dans l'atmosphère). Le phénomène fut rapporté pour la première fois par les croisés

16:03 Publié dans Insolite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fata morgana

vendredi, 20 janvier 2023

Des fourmis grouillent, c'est tout

Wu Shixian.jpgTcheng vivait en Chine au temps des Cinq dynasties et des Dix royaumes. Soldat parfois ombrageux, fier et indiscipliné, il ne dédaignait pas l’alcool de riz, ni courir le jupon. Orphelin dès le plus jeune âge, il avait appris à se défendre, pourtant il ne pouvait cacher longtemps ce qu’il avait sur le cœur. Jamais il n’avait été ni se serait hypocrite, ou vaniteux. L’air de la liberté, il en avait besoin pour vivre ; et surtout il aimait se regarder en face sans honte.

Un jour où il avait trinqué plus que de raison, alors que rien ne le laissait supposer, le rassemblement fut sonné. Pas encore dégrisé, au premier commandement un peu sec, il réagit vivement, s’emporta, traitant ses supérieurs de bons à rien, de profiteurs. Clamant haut et fort que non seulement les soldats étaient les seuls à risquer leur peau, mais qu’ils ne récoltaient jamais que les miettes de la victoire. Les gradés sentirent le danger de laisser se répandre de telles idées. Réplique immédiate : Tcheng fut chassé de l’armée avec pour tout bagage une volée de coups de bâton.

Raymond Alcovère, début de la nouvelle "Des fourmis grouillent", extraite du recueil "Doubles", vient de paraître.
Commande auprès de l'éditeur :
138 pages au format 10x15 ; 9 € (3,5 € de port ; prix forfaitaire quel que soit le nombre d'exemplaires)

17:41 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles

samedi, 14 janvier 2023

Ricardo Almotasim

doublesJe rencontrai Ricardo Almotasim à la revue. On avait concocté un numéro spécial sur lui, et de passage à Paris, il avait accepté de venir au bureau pour une interview. Tout fut décidé très vite, et au grand dam de mes deux associés, je me trouvais seul disponible ce jour-là. J’avais de la chance : Il arriva en fin de matinée et était libre jusqu'au milieu d’après-midi. J'installai le magnétophone et commençai l'interview.
Almotasim paraissait fatigué. Malgré une évidente bonne volonté, il répondait presque mécaniquement aux questions que j'avais soigneusement préparées. Au bout d'une heure, il n'avait rien dit que je ne savais déjà.
Son histoire s'articulait autour de la résistance au franquisme, dans la clandestinité, dont il avait été un des membres les plus actifs et les plus influents. Romans, essais, pamphlets, s'étaient succédé pendant cette période où sa notoriété n'avait cessé de croître à l'intérieur comme à l‘extérieur.
Il symbolisait l'Espagne d'aujourd'hui, celle du changement. Il était un de ses écrivains les plus connus. Il n'avait pas cherché à en profiter outre mesure, n'ayant brigué aucun poste ministériel, se contentant d'enseigner dans un lycée des environs de Madrid. Afin de mettre un terme à ce qui n'apportait strictement rien ni à l'un ni à l'autre, j'arrêtai l'enregistrement et lui proposai d’aller déjeuner.
— Vous avez une voiture, me demanda-t-il ?
— Oui, pourquoi ?
— Voyez-vous, depuis que je suis redevenu un homme libre, à chacun de mes passages à Paris, j'étais pressé par le temps, j'avais beaucoup de rendez-vous, je n'ai jamais eu le temps de faire ce que je voulais…
— De quoi s'agit-il ?
— Vous allez trouver ça ridicule, mais voilà : quand j'étais enfant, c'était en 1936, je suis venu ici avec mes parents, c'est d'ailleurs à notre retour en Espagne que mon père a été assassiné. Nous ne sommes pas restés longtemps, mais j'aimerais refaire, si vous voulez m'accompagner bien sûr, l'itinéraire que nous avions suivi en arrivant, pour autant que je m'en souvienne…
Nous voilà partis. En fermant le bureau, j'y laissai le magnétophone...
 
Raymond Alcovère, début de la nouvelle "Ricardo Almotasim", extraite du recueil "Doubles", vient de paraître.
Commande auprès de l'éditeur :
138 pages au format 10x15 ; 9 € (3,5 € de port ; prix forfaitaire quel que soit le nombre d'exemplaires)

12:14 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles

vendredi, 06 janvier 2023

Loin de la vie des marionnettes

doubles, hengki  koentjoroLéo marche dans les rues de la ville, c’est le début de l’été. Légèreté partout, les nuages moutonnent. Il imagine les hommes qui vivaient là, il y a trois mille ans. Pas si différents sans doute, avec l’envie d’une caresse sur la peau, d’une fille, du vent…

Là, tout le monde court, la solitude en bandoulière, et des mots improbables s’enfuient dans tous les sens, happés par l’air moite. On dirait qu’ils font semblant. Des somnambules. Leurs corps ne sont pas libres, c’est évident. Ils jouent un rôle, mal pour la plupart. Mâchoires serrées, visages fermés. On les a persuadés qu’en allant vite ils seraient gagnants, mais ils ne savent plus pour qui ils courent, ni pourquoi. Bien déguisés, mais la contrainte, le faux transpirent sous l’uniforme. Nouveauté postmoderne, ils construisent eux-mêmes leur mise en scène. Avec persévérance, détermination : un bel esprit de corps.

Léo a envie de silence. D’ailleurs, tout se ralentit dans sa tête, malgré la vitesse autour. Le silence est magique. Le silence est lumière. Je voudrais voir le soleil rouge sang plonger dans la mer, sentir les embruns fouetter mon visage, le picotement salé de la Méditerranée. Partir. Loin de la vie des marionnettes...

Raymond Alcovère, début de la nouvelle "La vie des marionnettes", extraite du recueil "Doubles", vient de paraître.
Commande auprès de l'éditeur :
138 pages au format 10x15 ; 9 € (3,5 € de port ; prix forfaitaire quel que soit le nombre d'exemplaires)
Photo de Hengki Koentjoro

mercredi, 04 janvier 2023

Inutile !

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11:49 Publié dans Humeur, humour | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 03 janvier 2023

Drôle de royaume révolutionnaire...

philippe sollers,dima begma« La France est le pays des accomplissements imprévus. Toutes les contradictions, comme des fleuves, coulent vers elle. Elle les intègre et les assimile, non sans mal, dans des synthèses instables, qui, sans arrêt, se métamorphosent. C'est le pays des fins qui s'ignorent. Drôle de royaume révolutionnaire... »
Philippe Sollers.
Photo : Dima Begma

dimanche, 01 janvier 2023

...

Mark Littlejohn28.jpg« La vérité porte des masques pour voyager saine et sauve. Elle porte le masque du jeu, celui du rire qui coupe, elle porte celui de la nuit noire et du midi aveuglant. Elle porte aussi celui de la musique, celui de la beauté, celui de la bonté. Elle porte le masque du poème, la joie la plus proche du soleil. Elle porte le masque du secret qui porte lui-même toutes sortes de masques dont ceux de l’invisibilité et de l’omniprésence. Le mensonge lui n’a qu’un seul masque, celui de la pure vérité. (...) Il ne manque rien à celui qui participe à une aventure sans commencement ni fin, à un tout à la fois unique et multiple, à un unique infini. La tâche la plus exigeante est de le concevoir sans commencement. Ensuite il n’y a plus de fin qui tienne. La lumière n’a pas de source si elle est la source. Elles n’ont pas de limite, les vies que la nature inspire. L’apprécier ne suffit pas, il faut se sentir contribuer à sa force. »
Mathieu Terence
Photo de Mark Littlejohn
Tous mes vœux pour l'an nouveau !

jeudi, 29 décembre 2022

Son aliment c’est admiration, chasse, ambiguïté

Jack Vettriano.jpg« Nul esprit généreux ne s’arrête en soi : il prétend toujours et va outre ses forces ; il a des élans au-delà de ses effets ; s’il ne s’avance et ne se presse et ne s’accule et ne se choque, il n’est vif qu’à demi ; ses poursuites sont sans terme et sans forme ; son aliment c’est admiration, chasse, ambiguïté. »

Montaigne

Photo : Jack Vettriano

lundi, 26 décembre 2022

Wandering chief

Dag Ole Nordhaug.jpgL’homme — un agent des services britanniques, installé dans une maison de thé face au débarcadère, observe le va-et-vient des passants, dans une obscurité de glaïeuls. Lent balancement des jonques en guirlande sur la baie.

Enrôlé dans l’armée hollandaise, il a rejoint Batavia, sur l’île de Java, au mois de juin. Son détachement a été envoyé en pleine jungle. Forêt étouffante, dévorée de palétuviers, banians aux racines tressées dans la glaise mais aussi entraînement, discipline, marches forcées et chaleur suffocante.

Un de ses camarades, français comme lui, n’a pas supporté ce régime. Emporté par la malaria en trois jours, il fallait l’enterrer au plus vite. L’homme, porté volontaire, a lui-même creusé le trou. Par peur des miasmes, l’unique sentinelle se tenait à l’écart. Après avoir pioché sous le soleil ardent, profitant d’un moment d’inattention du garde-chiourme, il a détalé. Huit jours durant, il s’est nourri de bananes, de noix de coco, fuyant les habitations. Enfin, il a atteint Semarang, l’autre port de l’île, où il a établi un contact, fait son rapport.

Il a rendez-vous le soir même dans une fumerie d’opium...

Raymond Alcovère, début de la nouvelle "Wandering chief", extraite du recueil "Doubles", vient de paraître.
Commande auprès de l'éditeur :
138 pages au format 10x15 ; 9 € (3,5 € de port ; prix forfaitaire quel que soit le nombre d'exemplaires)

17:49 Publié dans Doubles, Nouvelle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles

dimanche, 18 décembre 2022

Comédie humaine

DoublesC’est au purgatoire, au milieu d’un paysage froid et désolé, entouré de brouillard. À flanc de montagne, dans un chalet vétuste, près de la cheminée, Alexandre Dumas, Stendhal et Marcel Proust, attablés, devisent. Une bouteille d’eau de vie de poire circule. Proust n’en prend pas, il n’aime que la bière.
— Allons les amis, ne faites pas grise mine, lance Dumas ! Certes, ce séjour ne comporte pas que des agréments, mais songez à la félicité éternelle qui nous attend !
Son visage est en mouvement, s’anime comme personne quand il parle.
— Il reste une inconnue, et elle est de taille, reprend-il, pour combien de temps sommes-nous encore ici ? En attendant, l’auberge n’est pas si mauvaise, j’en ai connu de pires !
Il sourit en regardant Proust.
— Et puis nos conversations sont un fameux divertissement ! On n’a pas si souvent l’occasion de causer avec des gens vraiment intelligents. L’intelligence est aussi rare que le bonheur !
Raymond Alcovère, début de la nouvelle "Comédie humaine", extraite du recueil "Doubles", vient de paraître.
Commande auprès de l'éditeur :
138 pages au format 10x15 ; 9 € (3,5 € de port ; prix forfaitaire quel que soit le nombre d'exemplaires)
Je dispose également d'exemplaires si vous habitez Montpellier.

14:35 Publié dans Doubles, Nouvelle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles

samedi, 17 décembre 2022

Vivre c’est être autre

fernando pessoa« Vivre c’est être autre. Et sentir n’est pas possible si l’on sent aujourd’hui comme l’on a senti hier. »

Fernando Pessoa

vendredi, 16 décembre 2022

Un certain charme

FjcqhH7XgAINqA6.jpg"Je n'appelle pas gaité ce qui excite le rire, mais un certain charme, un air agréable, qu'on peut donner à toutes sortes de sujets, même les plus sérieux."
La Fontaine

20:20 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la fontaine

mercredi, 14 décembre 2022

Être inutile et tranquille définitivement (À Pierre Autin-Grenier)

846248063.jpgC’était le mois de juin. On avait mangé dehors. Nos amis partis, on s’est retrouvés, Elena et moi, assis dans le jardin, à seulement goûter le silence. Ensuite, on est montés et on a fait l’amour sans échanger un mot, comme dans un rituel paisible et dérangeant. Elle s’est endormie, puis je suis redescendu. J’ai tout d’un coup ressenti un immense vide.

C’est ce soir-là que je suis parti. Ce qui nous avait rapprochés, Elena et moi, notre désir de liberté, et ces deux ans de vie commune n’avaient fait que le conforter. Elle et moi on le savait depuis le début, l’histoire pouvait et devait s’arrêter d’un moment à l’autre, on était tous les deux indépendants.

Je ne ressentais pas d’émotion particulière, sinon un sentiment de solitude, mais je m’y étais habitué, avec le temps.

Je lui écrivis une lettre, courte mais limpide. J’éprouvais un certain plaisir à voir se dérouler les arguments sur le papier. Jamais je n’avais vécu aussi longtemps avec une femme, c’était la raison de mon désir d’évasion. Pour le reste, peu de choses à lui dire. Une règle tacite entre nous : ne jamais évoquer le passé.

J’ai toujours aimé les situations nettes, détesté les adieux dans les gares. Je lui demandai de venir chercher mes affaires en son absence. Pourquoi pas, si c’est ta volonté, me répondit-elle. Aucune trace chez elle d’impatience ni de ressentiment. Mon amour-propre que je n’attendais pas en si bonne place, reçut sa première pique. Puis, par cette habitude absurde de raisonner qui ne me quitte jamais, j’en conclus à une certaine élasticité du réel, quoiqu’on pense.

Les jours ont passé, un doigt sur les lèvres. À chaque circonstance qui nous mettait en relation, elle affichait la même tempérance, une parfaite urbanité. Au lieu de me rassurer, cette attitude m’exaspérait.

Raymond Alcovère, début de la nouvelle, extraite du recueil Doubles, vient de paraître.
Commande auprès de l'éditeur :
138 pages au format 10x15 ; 9 € (3,5 € de port ; prix forfaitaire quel que soit le nombre d'exemplaires)
Je dispose également d'exemplaires si vous habitez Montpellier.

12:37 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles