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samedi, 11 mars 2023

Matisse, autoportrait, 1900

Matisse

Bonne conscience

FqQBYe_WcAIXDuI.jpg« La mauvaise conscience générale permet à chacun de se gratifier d’une bonne conscience individuelle : ce n’est pas moi qui suis responsable, puisque tout le monde l’est. »
Simone Veil

16:08 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : simone veil

jeudi, 09 mars 2023

Nicolas de Staël, "Marine à Dieppe", 1952

Nicolas de Stael, marine à Dieppe, 1952.jpg"Nicolas de Staël nous met en chemise et au vent la pierre fracassée.
Dans l'aven des couleurs, il la trempe, il la baigne, il l'agite, il la fronce.
Les toiliers de l'espace lui offrent un orchestre.
Ô toile de rocher, qui frémis, montrée nue sur la corde d'amour !
En secret un grand peintre va te vêtir, pour tous les yeux, du désir le plus entier et le moins exigeant."
René Char

dimanche, 05 mars 2023

Le sens de la mécanique quantique

Mécanique quantique, Carlo RovelliLes priorités d'un objet sont la façon dont il agit sur d'autres objets. L'objet lui-même est un ensemble d'interactions avec d'autres objets. La réalité est ce réseau d'interactions, en dehors duquel nous ne comprenons même pas de quoi nous sommes en train de parler. Au lieu de considérer le monde physique comme un ensemble d'objets aux propriétés définies, la théorie quantique nous invite à voir le monde physique comme un réseau de relations dont les objets sont les nœuds.

Carlo Rovelli, Helgoland, le sens de la mécanique quantique.

Photo de Paul Almasy

vendredi, 03 mars 2023

Wandering chief

f3185e75ff144af229a1db1b4a6720d8.jpgL’homme — un agent des services britanniques, installé dans une maison de thé face au débarcadère, observe le va-et-vient des passants, dans une obscurité de glaïeuls. Lent balancement des jonques en guirlande sur la baie.
Enrôlé dans l’armée hollandaise, il a rejoint Batavia, sur l’île de Java, au mois de juin. Son détachement a été envoyé en pleine jungle. Forêt étouffante, dévorée de palétuviers, banians aux racines tressées dans la glaise mais aussi entraînement, discipline, marches forcées et chaleur suffocante.
Un de ses camarades, français comme lui, n’a pas supporté ce régime. Emporté par la malaria en trois jours, il fallait l’enterrer au plus vite. L’homme, porté volontaire, a lui-même creusé le trou. Par peur des miasmes, l’unique sentinelle se tenait à l’écart. Après avoir pioché sous le soleil ardent, profitant d’un moment d’inattention du garde-chiourme, il a détalé. Huit jours durant, il s’est nourri de bananes, de noix de coco, fuyant les habitations. Enfin, il a atteint Semarang, l’autre port de l’île, où il a établi un contact, fait son rapport.
Il a rendez-vous le soir même dans une fumerie d’opium. Personne ne l’a suivi. Il grignote des beignets achetés à un marchand ambulant. Dans l’air, flottent des effluves de jasmin et d’ilang-ilang. La ville se serre au bord d’un fleuve qui serpente vers la mer, entre les forêts de mangroves.
Les lanternes s’allument une à une, dessinant la baie. Alignement hétéroclite des sampans. On se faufile à pied de l’un à l’autre. La fumerie est au bout. Et si c’était un piège, le traquenard idéal ? Comment s’échapper au milieu de l’eau ? C’est un risque à courir, il faut y aller.
Raymond Alcovère, début de la nouvelle "Wandering chief", extraite du recueil "Doubles", vient de paraître.
Commande auprès de l'éditeur :
138 pages au format 10x15 ; 9 € (3,5 € de port ; prix forfaitaire quel que soit le nombre d'exemplaires)

14:11 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles

dimanche, 26 février 2023

Du vent dans les branches

Du vent dans les branches de Sassatras... Arbres complètement pliés sous la force du vent - FpzfaGjXgAA_kzh.jpgNouvelle-Zélande (photo:seabird)

Vassily Kandinsky

Vassily Kandinskij.jpg

Baudelaire Ébauche d’un épilogue pour la deuxième édition des Fleurs du Mal

baudelaireTranquille comme un sage et doux comme un maudit,
J’ai dit :
Je t’aime, ô ma très belle, ô ma charmante…
Que de fois…
Tes débauches sans soif et tes amours sans âme,
Ton goût de l’infini
Qui partout, dans le mal lui-même, se proclame,
Tes bombes, tes poignards, tes victoires, tes fêtes,
Tes faubourgs mélancoliques,
Tes hôtels garnis,
Tes jardins pleins de soupirs et d’intrigues,
Tes temples vomissant la prière en musique,
Tes désespoirs d’enfant, tes jeux de vieille folle,
Tes découragements ;
Et tes feux d’artifice, éruptions de joie,
Qui font rire le Ciel, muet et ténébreux.
Ton vice vénérable étalé dans la soie,
Et ta vertu risible, au regard malheureux,
Douce, s’extasiant au luxe qu’il déploie.
Tes principes sauvés et tes lois conspuées,
Tes monuments hautains où s’accrochent les brumes,
Tes dômes de métal qu’enflamme le soleil,
Tes reines de théâtre aux voix enchanteresses,
Tes tocsins, tes canons, orchestre assourdissant,
Tes magiques pavés dressés en forteresses,
Tes petits orateurs, aux enflures baroques,
Prêchant l’amour, et puis tes égouts pleins de sang,
S’engouffrant dans l’Enfer comme des Orénoques,
Tes anges, tes bouffons neufs aux vieilles défroques.
Anges revêtus d’or, de pourpre et d’hyacinthe,
Ô vous, soyez témoins que j’ai fait mon devoir
Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte.
Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence,
Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or.

07:52 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baudelaire

vendredi, 24 février 2023

Le diamant du boa

IMGP0698.JPGSainte-Marie est une petite île oblongue de l’océan Indien, amarrée à Madagascar ; et dans ces années-là, encore oubliée des touristes. Après trois semaines mouvementées dans la Grande Ile, j’étais venu m’y reposer. Toute l’activité s’est développée sur la côte nord-ouest, mieux abritée. Activité réduite, car presque chaque hiver, un cyclone vient ravager la région. Septembre y demeure une saison paisible. Dans les cinq ou six paillotes que compte l’hôtel Atafana, on vit bercé par la mer et le vent dans les frondaisons.
Après deux ou trois jours de farniente, l’envie me reprit de marcher. À Sainte-Marie, les balades sont peu nombreuses. La côte est accidentée, le tour de l’île malaisé. Reste la traversée par le centre pour atteindre l’autre rive, la côte sauvage ; tout le contraire de la première, battue par les vents, la végétation s’y raréfie. Un autre genre de beauté, plus rude, plus dépouillée. On l’évite tant que possible : accostage périlleux, rouleaux dangereux.
Raymond Alcovère, début de la nouvelle "Le diamant du boa", extraite du recueil "Doubles", vient de paraître.
Commande auprès de l'éditeur :
138 pages au format 10x15 ; 9 € (3,5 € de port ; prix forfaitaire quel que soit le nombre d'exemplaires)
Photo : Raymond Alcovère

15:06 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles

Simone Segouin

Simone SegouinSimone Segouin, grande figure féminine de la Résistance vient de décéder à l'âge de 97 ans. En 1944, cette photographie d'elle (où elle posait pour un photographe américain), un pistolet-mitrailleur dans les mains, avait fait le tour du monde.

09:39 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : simone segouin

samedi, 18 février 2023

Une interview à propos de "Doubles" sur Divergence FM

couverture Doubles.jpgA écouter ici :

https://divergence-fm.org/podcasts/raymond-alcovere-et-ses-doubles/

Commande auprès de l'éditeur :
138 pages au format 10x15 ; 9 € (3,5 € de port ; prix forfaitaire quel que soit le nombre d'exemplaires)

 

19:23 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles, divergence fm

vendredi, 17 février 2023

Arrêt aux pages : Nathalie Bouly reçoit Raymond Alcovère

Raymond Alcovere Doubles Couverture Jacki Marechal.jpgArrêt aux pages : Nathalie Bouly reçoit Raymond Alcovère

https://www.radiofmplus.org/

(attention au petit bug, démarrer l'écoute à 0' 37'')

14:54 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles, nathalie bouly

mardi, 14 février 2023

Tous les visages

hölderlin, ferdinando scianna"Tous les visages semblent parents."

Hölderlin

Photo de Ferdinando Scianna

samedi, 11 février 2023

Le sens artistique

Marcel Proust, Linda Moro« Le sens artistique, c’est-à-dire la soumission à la réalité intérieure. »

Marcel Proust

Photo de Linda Moro

vendredi, 10 février 2023

Si tu le souhaites bien sûr

Edd Allen3.jpgRichard Madden, l’écrivain célèbre, loue chaque année un chalet dans le Jura suisse, seul, isolé, afin de travailler en paix. C’est une région plutôt désertée des touristes, surtout au début décembre. Il descend seulement à la ville une fois par semaine, pour faire des courses.

Au moment de rentrer ce jour-là, il rencontre un employé des postes. Un courrier d’Amérique du Sud vient d’arriver pour lui. Sur le chemin du bureau, il entre dans une boutique, croise des connaissances, s’arrête boire un verre. Au bout du compte, il quitte la petite ville une heure plus tard que prévu.

Les premiers flocons de neige apparaissent alors qu’il prend la route. Il n’y a pas grand risque, son chalet n’est qu’à une douzaine de kilomètres. Pourtant le temps change vite en cette saison. Déjà, les flocons s’épaississent puis une bourrasque se lève. En quelques minutes, une tempête de neige s’abat sur la montagne : un véritable blizzard.

Dans un des derniers virages avant le chalet, la voiture de l’écrivain dérape, et après un tête à queue, plonge dans le ravin, près de cent-cinquante mètres plus bas. Le lendemain, on découvre l’épave de son véhicule, son cadavre déchiqueté, et dans ses affaires, cette lettre :

Mon cher Richard,

Tu dois être étonné de recevoir aujourd’hui de mes nouvelles après tant d’années de silence et mon brusque départ, il y a sept ans. Je pense, qu’après avoir lu cette lettre, tu en comprendras mieux les raisons.

Tu n’as pas oublié, j’en suis sûr, “ nos jeunes années ”. On écrivait tous les deux, surtout des contes fantastiques, c’était notre passion. Ton écriture a évolué, tu as connu le succès, je t’en félicite.

Quant à moi, il en a été tout autrement...
 
Raymond Alcovère, début de la nouvelle "Si tu le souhaites bien sûr", extraite du recueil "Doubles", vient de paraître.
Commande auprès de l'éditeur :
138 pages au format 10x15 ; 9 € (3,5 € de port ; prix forfaitaire quel que soit le nombre d'exemplaires)
 
Photo : Edd Allen

20:49 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles

jeudi, 09 février 2023

Brassaï, Paulette et André, 1949

brassaï

mercredi, 08 février 2023

Louise Jopling (1843-1933)

Louise Jopling

mardi, 07 février 2023

Le propre lecteur de soi-même

Marcel Proust"En réalité, chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L’ouvrage de l’écrivain n’est qu’une espèce d’instrument d’optique qu’il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que, sans ce livre, il n’eût peut-être pas vu en soi-même."

Marcel Proust

Photo de Jasper Tejano

dimanche, 05 février 2023

La seule différence

Georg Büchner"La veine du sentiment est la même chez presque tous les hommes, la seule chose qui diffère, c'est l'épaisseur de l'enveloppe à travers laquelle elle doit se frayer passage."
Georg Büchner
Photo de Miaro di Biasi, Piazza Duomo, Milano, 1951

samedi, 04 février 2023

Intensité

fernando pessoa« La valeur des choses n'est pas dans la durée, mais dans l'intensité où elles arrivent. C'est pour cela qu'il existe des moments inoubliables, des choses inexplicables et des personnes incomparables. »

Fernando Pessoa