samedi, 06 mai 2023
A travers le corps
Depuis longtemps je savais qu’un événement incommensurable allait arriver. Puis, un été chassant l’autre, une langueur s’est installée. À présent, me voici étrangement calme. Mais il faut commencer au début…
J’ai vécu longtemps à l’écart du monde. Heureuse atmosphère de l’école, bavardages incessants, rires, rêves, jeux, désirs partagés. J’ai souffert de quitter mes parents puis j’ai aimé cet enseignement magique, les histoires qu’on nous racontait, tous ces récits merveilleux, et la musique. La musique est comme la rêverie, la pensée, un supplément d’âme, un univers où se déploie, libre, convulsive, passionnée, la beauté du monde.
Ici, le temps n’est jamais froid. Les étés sont brûlants mais les murs épais apportent une bienfaisante fraîcheur, ondulations du vélarium sous le vent tiède. Et la terre regorge de fruits délicieux sous le soleil bouton d'or.
Ma mère jouait de la harpe avant que je m’endorme, ses mains étaient des mouettes, un froissement d’ailes. J’apercevais la mer et la côte en échancrures, les oliviers vert tendre sur la terre rouge, les grenadiers, lilas et sycomores en taches plus sombres sur l’horizon. J’aimais ce dialogue des couleurs, le vol écarquillé des papillons et les senteurs fuchsia de l’été.
J’ai vécu dans cette école à l’abri de la misère du monde. Étrange et sculpturale paix. J’ai lu, des années durant, les vieux textes, écouté les légendes et les épopées vertigineuses. Les témoignages de mes ancêtres, leurs voyages merveilleux...
Sur cette mer qui n’en est pas une, les nuits de lune, j’aimais glisser sur une barque et rêver aux étoiles. Flotter sur l’onde comme un nénuphar, fleur de lotus détachée du monde et pourtant reliée à lui.
Et puis, de loin en loin, un je ne sais quoi d'autre traversait mon corps, mon corps et mon âme mêlés, j'aimais bien cette sensation, là je me sentais vivre.
10:22 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles, auguste renoir
vendredi, 21 avril 2023
Rêve de Erwin von Steinbach
22:02 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : erwin von steinbach
Il restera de toi ce que tu as semé
"Il restera de toi une larme tombée, Un sourire germé sur les yeux de ton cœur. Il restera de toi ce que tu as semé Que tu as partagé aux mendiants du bonheur."
Simone Weil
21:58 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : simone weil
Alberto Giacometti photographié par Arnold Newman dans son atelier, mai 1954
21:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : giacometti, arnold newman
Le moment
La plupart des hommes ont un moment dans leur vie où ils peuvent faire de grandes choses, c'est celui où rien ne leur semble impossible.
Stendhal
Photo de Don Kirby
21:47 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : don kirby, stendhal
J'ai été fait pour être un cerf-volant
"J'ai été fait pour être un cerf-volant. Je suis sûr ... En moi il y a des nuages et du ciel. Et le vent, parfois froid et vif, d'autres fois douce, comme une haleine chaude."
Frida Kahlo
21:44 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : frida kahlo
Henri Cartier-Bresson, Square du Vert-Galant, Paris , 1955
21:39 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : henri cartier-bresson
Newcastle 1970
21:38 | Lien permanent | Commentaires (0)
Sylvana Mangano au MOMA, 1956, photo de Eve Arnold
21:32 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sylvana mangano, eve arnold
samedi, 15 avril 2023
Le Mystère des cathédrales

12:07 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles
mercredi, 12 avril 2023
La jeune polonaise, Chaïm Soutine, 1929
15:51 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : soutine
vendredi, 07 avril 2023
Lee Miller, Man Ray, Paris, 1944
12:09 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lee miller, man ray
Mémoire

09:51 Publié dans Théâtre, Théâtre, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : wajdi mouawad
dimanche, 02 avril 2023
Édouard Manet, assis, tenant son chapeau, par Degas, vers 1865
18:42 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : edouard manet, edgar degas
vendredi, 31 mars 2023
Tempo impetuoso d'estate
La nuit, avec ses yeux de masque africain, plombe le ciel. Ville fleuve, embuée dans son liquide initial. Réalité floue, organique...
Antonio Vivaldi, seul à la pointe de la Salute, rêve. Femmes allongées, lascives. Corps huilés. Entremêlements. Anna Giro trône, au milieu de ce harem. Vibrante, luisante, épanouie. Elle danse, effrontée, provocante. Antonio est là, près d’elle. D’un geste, elle l’empêche d’approcher. Bientôt il va l’entourer. Lui, le prêtre roux, au visage si fin, si frêle en apparence. Amant incomparable. Ses doigts sont des caresses. Elle s’envole. L’air épouse ses formes.
Quand il la voit, il entend la musique, elle s’écrit. Staccato, bassons, ombres boisées, legato, violoncelles, pizzicato. L’orchestre se déchaîne. Elle ne cesse de tourner. Son rire tinte comme du verre brisé. Ses gestes, furtifs, accomplis, parlent une langue muette : abandon, luxure, jouissance. Elle sera un jouet entre mes mains tout à l’heure, elle joue à donner cette illusion. La netteté d’esprit cause aussi la netteté de la passion ; c’est pourquoi un esprit grand et net aime avec ardeur, et il voit distinctement ce qu’il aime.
09:29 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles, claude monet
mercredi, 29 mars 2023
Georges Brassens jeune... sans sa moustache !
20:45 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : georges brassens
Elliott Erwitt
11:03 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : elliot erwitt
Henri Moret
11:01 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : henri moret
Port de Trieste, 1907. Egon Schiele
11:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : egon schiele
vendredi, 24 mars 2023
C'est une délicieuse chose que d'écrire !
« J'ai un casque de fer sur le crâne. Depuis 2 heures de l'après-midi (sauf 25 minutes à peu près pour dîner), j'écris de la Bovary. Je suis à leur Baisade, en plein, au milieu. On sue et on a la gorge serrée. Voilà une des rares journées de ma vie que j'ai passée dans l'Illusion, complètement, et depuis un bout jusqu'à l'autre. Tantôt, à six heures, au moment où j'écrivais le mot attaque de nerfs, j'étais si emporté, je gueulais si fort, et sentais si profondément ce que ma petite femme éprouvait, que j'ai eu peur moi-même d'en avoir une. (...) N'importe, bien ou mal, c'est une délicieuse chose que d'écrire ! que de ne plus être soi, mais de circuler dans toute la création dont on parle. Aujourd'hui, par exemple, homme et femme tout ensemble, amant et maîtresse à la fois, je me suis promené à cheval dans une forêt, par un après-midi d'automne, sous des feuilles jaunes, et j'étais les chevaux, les feuilles, le vent, les paroles qu'ils se disaient et le soleil rouge qui faisait s'entre-fermer leurs paupières noyées d'amour. »
Gustave Flaubert
A Louise Colet. 23 décembre 1853
18:36 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gustave flaubert