vendredi, 16 décembre 2022
Un certain charme
"Je n'appelle pas gaité ce qui excite le rire, mais un certain charme, un air agréable, qu'on peut donner à toutes sortes de sujets, même les plus sérieux."20:20 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la fontaine
mercredi, 14 décembre 2022
Être inutile et tranquille définitivement (À Pierre Autin-Grenier)
C’était le mois de juin. On avait mangé dehors. Nos amis partis, on s’est retrouvés, Elena et moi, assis dans le jardin, à seulement goûter le silence. Ensuite, on est montés et on a fait l’amour sans échanger un mot, comme dans un rituel paisible et dérangeant. Elle s’est endormie, puis je suis redescendu. J’ai tout d’un coup ressenti un immense vide.
C’est ce soir-là que je suis parti. Ce qui nous avait rapprochés, Elena et moi, notre désir de liberté, et ces deux ans de vie commune n’avaient fait que le conforter. Elle et moi on le savait depuis le début, l’histoire pouvait et devait s’arrêter d’un moment à l’autre, on était tous les deux indépendants.
Je ne ressentais pas d’émotion particulière, sinon un sentiment de solitude, mais je m’y étais habitué, avec le temps.
Je lui écrivis une lettre, courte mais limpide. J’éprouvais un certain plaisir à voir se dérouler les arguments sur le papier. Jamais je n’avais vécu aussi longtemps avec une femme, c’était la raison de mon désir d’évasion. Pour le reste, peu de choses à lui dire. Une règle tacite entre nous : ne jamais évoquer le passé.
J’ai toujours aimé les situations nettes, détesté les adieux dans les gares. Je lui demandai de venir chercher mes affaires en son absence. Pourquoi pas, si c’est ta volonté, me répondit-elle. Aucune trace chez elle d’impatience ni de ressentiment. Mon amour-propre que je n’attendais pas en si bonne place, reçut sa première pique. Puis, par cette habitude absurde de raisonner qui ne me quitte jamais, j’en conclus à une certaine élasticité du réel, quoiqu’on pense.
Les jours ont passé, un doigt sur les lèvres. À chaque circonstance qui nous mettait en relation, elle affichait la même tempérance, une parfaite urbanité. Au lieu de me rassurer, cette attitude m’exaspérait.
12:37 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles
vendredi, 09 décembre 2022
La nuit, avec ses yeux de masque africain, plombe le ciel
La nuit, avec ses yeux de masque africain, plombe le ciel. Ville fleuve, embuée dans son liquide initial. Réalité floue, organique...
Antonio Vivaldi, seul à la pointe de la Salute, rêve. Femmes allongées, lascives. Corps huilés. Entremêlements. Anna Giro trône, au milieu de ce harem. Vibrante, luisante, épanouie. Elle danse, effrontée, provocante. Antonio est là, près d’elle. D’un geste, elle l’empêche d’approcher. Bientôt il va l’entourer. Lui, le prêtre roux, au visage si fin, si frêle en apparence. Amant incomparable. Ses doigts sont des caresses. Elle s’envole. L’air épouse ses formes.
Quand il la voit, il entend la musique, elle s’écrit. Staccato, bassons, ombres boisées, legato, violoncelles, pizzicato. L’orchestre se déchaîne. Elle ne cesse de tourner. Son rire tinte comme du verre brisé. Ses gestes, furtifs, accomplis, parlent une langue muette : abandon, luxure, jouissance. Elle sera un jouet entre mes mains tout à l’heure, elle joue à donner cette illusion. La netteté d’esprit cause aussi la netteté de la passion ; c’est pourquoi un esprit grand et net aime avec ardeur, et il voit distinctement ce qu’il aime.
15:55 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles, dan hecho
mercredi, 07 décembre 2022
Partir
Partir, en bateau, découvrir des aurores bleues, jaune pale, des matins calmes ou bouillonnants, les odeurs de rouille des ports abandonnés, me saouler dans des bars avec des filles faciles et puis partir toujours, pour pouvoir revenir, aimer à la folie la chaleur des nuits d’hiver dans les ports, et encore ce mouvement incessant des bateaux, trépidation, effluves, oublier, oublier le temps, juste une aurore nouvelle au bout du chemin avec l’horizon bleuté et la lumière mouillée du grand large. M’arrêter à Mindelo avec ses squares rectilignes et ses bateaux rouillés, abandonnés au milieu de la rade et les bars, boire du rhum jusqu’à ne plus rien voir, et penser que le monde m’appartient. Voilà ce que j’ai aimé, choisi. Tout plutôt qu’une vie régulière à terre où demain ressemble à aujourd’hui, où l’horizon est borné, les humains prévisibles, le mystère récurrent. En mer, il y a toujours un après, ce grand vent du large qui balaie tout, le sentiment cosmique de la vie. La terre ferme refroidit les hommes, les rend inaptes à vivre, la mer libère de tout, elle n’enferme rien, plus loin on peut toujours rêver une île inconnue, le déchaînement d’une tempête, une aurore boréale, une lumière étale, l’envol des fous de Bassan, un havre de paix. Les ports ne sont pas sur terre mais regardent dehors. Ils ne sont là que pour partir.20:42 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles
Henri Matisse

20:32 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : matisse
samedi, 03 décembre 2022
Doubles : le sommaire
Vient de paraître : Doubles, recueil de nouvelles. 17:25 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles
vendredi, 02 décembre 2022
Parution de mon recueil de nouvelles : Doubles
Je est un autre, a écrit Rimbaud. Certes ! Mais qui est-il ? Comment le découvrir, où chercher ? En laissant infuser le rêve…15:58 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles
mercredi, 30 novembre 2022
Il change à chaque fois
« Qu'est ce qu'un livre si nous ne l'ouvrons pas ? Un simple cube de papier et de cuir avec des feuilles ; mais si nous le lisons, il se passe quelque chose d'étrange, je crois qu'il change à chaque fois »
Jorge Luis Borges
15:48 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : borges
Baixa, Lisboa

15:45 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baixa
Jardins du Palais Royal de Caserte, La Reggia di Caserta,à côté de Naples

15:44 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : caserta
Toute littérature est assaut contre la frontière. Frantz Kafka

15:41 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kafka
mercredi, 23 novembre 2022
Robert Doisneau 1961

17:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : robert doisneau
mardi, 22 novembre 2022
Phil Penman - Midtown New York

18:40 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : phil penman
lundi, 21 novembre 2022
Photo de Alfredo Camisa

14:24 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alfredo camisa
vendredi, 18 novembre 2022
Grand mère
Vous ne comprenez pas vraiment quelque chose à moins d’être capable de l’expliquer à votre grand-mère. 20:28 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : albert einstein
mercredi, 16 novembre 2022
Le 13 novembre 1872
Le 13 novembre 1872, Claude Monet peint en une seule matinée le célèbre tableau qui donnera son nom au courant pictural de l'impressionnisme : "Impression, soleil levant".
20:46 Publié dans Actu, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : claude monet
"Symbiosis". Alexander Manuel

18:43 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alexander manuel
Saint-André de Wells
Saint-André de Wells décrite comme " la plus poétique des cathédrales gothiques anglaises". Construite de 1180 à 1490. Une des innovations majeures est l'addition au XIVe siècle des "arcs renversés " ou " arcs en ciseaux " au niveau de la croisée du transept.
18:40 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : saint-andré de wells
samedi, 12 novembre 2022
Rencontres de hasard
« C’est une règle de la vie que nous pouvons, et devons, apprendre avec tous ceux qui nous entourent. Certains des aspects les plus sérieux de la vie, nous pouvons les apprendre de charlatans et de bandits ; il est des philosophies que nous enseignent les imbéciles, il est des leçons de loyauté et de constance qui nous viennent par hasard, de rencontres de hasard. »
Fernando Pessoa
Photo : Donald Boyd
16:28 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : donald boyd
jeudi, 10 novembre 2022
Sublime
Sublime ellipse de Mérimée, dans Carmen : « Elle mit sa mantille devant son nez, et nous voilà dans la rue, sans savoir où j’allais. »16:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mérimée, nathan wirth

















