vendredi, 25 mars 2022
Moeurs
Aussi est-il inutile d'observer les mœurs, puisqu'on peut les déduire des lois psychologiques.
Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur
Photo : Robert Doisneau
22:10 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust, robert doisneau
mercredi, 23 mars 2022
Hugo Baudelaire versus Pinard
Victor Hugo, exilé, écrit à Charles Baudelaire qui vient d'être condamné par le procureur Pinard.
« J’ai reçu, Monsieur, votre noble lettre et votre beau livre. L’art est comme l’azur, c’est le champ infini. Vous venez de le prouver. Vos Fleurs du mal rayonnent et éblouissent comme des étoiles. Continuez. Je crie bravo de toutes mes forces à votre vigoureux esprit. Permettez-moi de finir ces quelques lignes par une félicitation. Une des rares décorations que le régime actuel peut accorder, vous venez de la recevoir. Ce qu’il appelle sa justice vous a condamné au nom de ce qu’il appelle sa morale. C’est là une couronne de plus.
Je vous serre la main, poète. »
14:45 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baudelaire, victor hugo
dimanche, 20 mars 2022
Variété
« Variété, c’est ma devise. »
Voltaire
Coccinelles...
19:39 | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 17 mars 2022
Ecouter
Parler est un besoin, écouter est un art
Goethe
17:09 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : goethe
lundi, 14 mars 2022
Glissant
"Le pavé était glissant, la nuit tomba."
Ponson du Terrail
Photo : Harry Todd
19:33 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ponson du terrail, harry todd
dimanche, 13 mars 2022
Savoir
Savoir ne permet pas toujours d'empêcher, mais du moins les choses que nous savons, nous les tenons, sinon entre nos mains, du moins dans notre pensée où nous les disposons à notre gré, ce qui nous donne l'illusion d'une sorte de pouvoir sur elles.
Marcel Proust
15:30 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
samedi, 12 mars 2022
La trouvaille du romancier
C’était les événements qui survenaient dans le livre que je lisais ; il est vrai que les personnages qu’ils affectaient n’étaient pas « réels », comme disait Françoise. Mais tous les sentiments que nous font éprouver la joie ou l’infortune d’un personnage réel ne se produisent en nous que par l’intermédiaire d’une image de cette joie ou de cette infortune ; l’ingéniosité du premier romancier consista à comprendre que dans l’appareil de nos émotions, l’image étant le seul élément essentiel, la simplification qui consisterait à supprimer purement et simplement les personnages réels serait un perfectionnement décisif. Un être réel, si profondément que nous sympathisions avec lui, pour une grande part est perçu par nos sens, c’est-à-dire nous reste opaque, offre un poids mort que notre sensibilité ne peut soulever. Qu’un malheur le frappe, ce n’est qu’en une petite partie de la notion totale que nous avons de lui que nous pourrons en être émus ; bien plus, ce n’est qu’en une partie de la notion totale qu’il a de soi qu’il pourra l’être lui-même. La trouvaille du romancier a été d’avoir l’idée de remplacer ces parties impénétrables à l’âme par une quantité égale de parties immatérielles, c’est-à-dire que notre âme peut s’assimiler. Qu’importe dès lors que les actions, les émotions de ces êtres d’un nouveau genre nous apparaissent comme vraies, puisque nous les avons faites nôtres, puisque c’est en nous qu’elles se produisent, qu’elles tiennent sous leur dépendance, tandis que nous tournons fiévreusement les pages du livre, la rapidité de notre respiration et l’intensité de notre regard. Et une fois que le romancier nous a mis dans cet état, où comme dans tous les états purement intérieurs, toute émotion est découplée, où son livre va nous troubler à la façon d’un rêve mais d’un rêve plus clair que ceux que nous avons en dormant et dont le souvenir durera davantage, alors, voici qu’il déchaîne en nous pendant une heure tous les bonheurs et tous les malheurs possibles dons nous mettrions dans la vie des années à connaître quelques uns.
Marcel Proust
16:43 Publié dans écriture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
vendredi, 11 mars 2022
Du même auteur
« À les entendre se contredire sans cesse, Je finirai par croire que tous les proverbes sont du même auteur »
Louis Scutenaire
18:03 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 10 mars 2022
Penser
« La plupart des penseurs écrivent mal parce qu’ils ne nous communiquent pas seulement leurs pensées, mais aussi le penser de leurs pensées »
Nietzsche. Humain trop humain.
11:25 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nietzsche
mardi, 08 mars 2022
Kandinsky 1938
17:42 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kandinsky
à demi-mot
Les vérités qui nous importent le plus s'offrent toujours à demi-mot
Baltasar Gracian
Photo de Mark Littlejohn (3 cerfs)
11:06 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mark littlejohn, baltasar gracian
lundi, 07 mars 2022
Ainsi le ciel
Je fondais mes rêves dans le bleu délavé de l’horizon, l’amas désordonné des nuages et ce bateau qui filait au milieu de tous ces cataclysmes. La pluie au loin traçait un rideau épais, en grandes orgues joufflues gonflées de nuit. Une trépidation de lames. Le ciel, une lutte, un amas de lances, un combat fratricide. Ainsi le ciel. Une symphonie du nouveau monde. Même si c’est vers l’ancien que je me dirigeais. Terrifiante cette immensité sauvage, encore plus que la Sierra, ces vagues dans le désordre de la nuit, remous effrayants, terrifiante et rassurante à la fois avec le bruit continu du bateau, les odeurs de machines, ce bloc de métal monstrueux, fumant et rugissant, traçant son sillon imperturbable à travers les flots déchaînés. Plaisir redoublé par le sentiment de sécurité, sur ce bâtiment sourd aux hurlements de la tempête. Rêvant que mon âme soit pareille, un bloc insubmersible. Tout ce chemin parcouru en si peu de temps. Comme au Mexique, malgré ou à cause de l’absurdité du lieu, je me sentais à ma place, au cœur de cette rhapsodie bleu nuit de la pluie et du vent.
Raymond Alcovère, extrait de "Le bonheur est un drôle de serpent", roman, 2009, éditions Lucie
Photo : Sophie Carr
18:53 Publié dans Le Bonheur est un drôle de serpent | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 06 mars 2022
Portraits de Berthe Morisot par Manet
19:29 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : berthe morisot, edouard manet
samedi, 05 mars 2022
« Ordonner une bibliothèque est une façon silencieuse d'exercer l'art de la critique » : Jorge Luis Borges
Photo : Marc Riboud
08:52 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : borges, marc riboud
Désert de Namibie, la Cathédrale du Vent
08:44 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 04 mars 2022
Pouvoir réfléchissant
19:37 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
jeudi, 03 mars 2022
« J’accepte absolument le Temps, lui seul est rond et complet. » : Hölderlin
19:25 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hölderlin
mardi, 01 mars 2022
Notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres
Mais même au point de vue des plus insignifiantes choses de la vie, nous ne sommes pas un tout matériellement constitué, identique pour tout le monde et dont chacun n'a qu'à aller prendre connaissance comme d'un cahier des charges ou d'un testament; notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres. Même l'acte si simple que nous appelons "voir une personne que nous connaissons" est en partie un acte intellectuel. Nous remplissons l'apparence physique de l'être que nous voyons de toutes les notions que nous avons sur lui, et dans l'aspect total que nous nous représentons, ces notions ont certainement la plus grande part. Elles finissent par gonfler si parfaitement les joues, par suivre en une adhérence si exacte la ligne du nez, elles se mêlent si bien de nuancer la voix comme si celle-ci n'était qu'une transparente enveloppe, que chaque fois que nous voyons ce visage et que nous entendons cette voix, ce sont ces notions que nous retrouvons, que nous écoutons.
Marcel Proust, Du côté de chez Swann
Masques du théâtre grec
19:33 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
lundi, 28 février 2022
Ce blog a dix-sept ans aujourd'hui (on n'est pas sérieux quand on a...)
Voici le premier Post, du 28 février 2005 :
Nuit claire, temps radouci. Instant magique juste avant le sommeil où l’esprit se promène libre, sans attache particulière, éloigné des pesanteurs de la journée. Jetée d’étoiles dans le ciel bleu nuit. Il fait presque toujours doux à Montpellier. Soudain il comprend à quel point il aime cette ville. Pas de façon exclusive, non, pour son ouverture, son absence, sa légèreté, cette façon de ne pas être vraiment à soi. Rien ici de pesant, de trop enraciné. Liberté indispensable.
15:24 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 27 février 2022
Voix
« Rien n’altère les qualités matérielles de la voix comme de contenir de la pensée : la sonorité des diphtongues, l’énergie des labiales en sont influencées. La diction l’est aussi. » : Marcel Proust.
Photo : Bernard Plossu
02:07 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bernard plossu, marcel proust