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jeudi, 01 novembre 2007

Mon cerveau et moi

7d49f8930136924d7c65832480210f42.jpg"De temps en temps, mon cerveau me reproche d'avoir tardé à lui obéir; d'avoir sous-estimé ses possibilités, ses replis, sa mémoire; de m'être laissé aller à l'obscurcir, à le freiner, à ne pas l'écouter. Il est patient, mon cerveau. Il a l'habitude des lourds corps humains qu'il dirige. Il accepte de faire semblant d'être moins important que le coeur ou le sexe (quelle idée). Sa délicatesse consiste à cacher que tout revient à lui. Il évite de m'humilier en soulignant qu'il en sait beaucoup plus long que moi sur moi-même. Il m'accorde le bénéfice d'un mot d'esprit, et prend sur lui la responsabilité de mes erreurs et de mes oublis. Quel personnage. Quel partenaire. "Sais-tu que tu ne m'emploies que très superficiellement?" me dit-il parfois avec le léger soupir de quelqu'un qui aurait quelques millions d'années d'expérience. Je m'endors, et il veille. Je me tais et il continue à parler. Mon cerveau a un livre préféré : l'Encyclopédie. De temps en temps, pour le détendre, je lui fais lire un roman, un poème. Il apprécie. Quand nous sortons, je lui fais mes excuses pour toutes les imbécilités que nous allons rencontrer. "Je sais, je sais, me répond-il, garde-moi en réserve." J'ai un peu honte, mais c'est la vie. J'écrirai peut-être un jour un livre sur lui."

Philippe Sollers, Un vrai roman

Photo de Jean-Louis Bec, voir sa série "Portraits d'arbres", ici

samedi, 27 octobre 2007

Un peu de Léautaud ?

Il est difficile d’avoir de l’esprit avec des gens bêtes.

***

Il n’y a décidément rien de plus imbécile que ces gens qui se parent de ce titre : les intellectuels.

***

Rien ne fait mieux écrire que d’écrire sur ce qu’on aime.

***

Les beaux livres, décourager d’écrire ? C’est comme si vous disiez qu’une jolie femme décourage de faire l’amour.

Lire ici

vendredi, 26 octobre 2007

On ne choisit pas cette passion, elle s'impose

"En réalité, c'est l'expérience intérieure du langage qui me tient, m'entraîne, m'approfondit. On ne choisit pas cette passion, elle s'impose, et Sartre a tort : la littérature n'est pas une névrose, mais un chemin de connaissance de plus en plus magique et précis."

Ph. Sollers, Un Vrai roman

vendredi, 19 octobre 2007

Les écrivains sont étranges

François Mauriac

 Il écrit son « Bloc-Notes » assis sur un petit lit, Mauriac, papier sur ses genoux, à l’écoute. Il est incroyablement insulté à longueur de temps, et il y répond par des fulgurations et des sarcasmes (ressemblance avec Voltaire, après tout). Il est très drôle. Méchant ? Mais non, exact. Sa voix cassée surgit, très jeune, la flèche part, il se fait rire lui-même, il met sa main gauche devant sa bouche. Homosexuel embusqué ? On l’a dit, en me demandant souvent, une lueur dans l’œil, si à mon égard, etc. Faribole. Mauriac était très intelligent et généreux, voilà tout. Fondamentalement bon. Beaucoup d’oreille (Mozart), une sainte horreur de la violence et de sa justification, quelle qu’elle soit. Les sujets abordés, après les manipulations, les mensonges et les hypocrisies de l’actualité ? Proust, encore lui, et puis Pascal, Chateaubriand, Rimbaud. Les écrivains sont étranges : avec Ponge, je suis brusquement contemporain de Démocrite, d’Epicure, de Lautréamont, de Mallarmé. Avec Mauriac, de saint Augustin, des « Pensées », d’« Une saison en enfer ».

Philippe Sollers, extrait de "Un Vrai roman, Mémoires" à paraître chez Plon le 25 octobre

Bonnes feuilles ici

Le silence

2d57b52d9f7e8175132f277ac8d161fb.jpg« Il en est des baisers comme des confidences : ils s'attirent, ils s'accélèrent, ils s'échauffent les uns par les autres. En effet, le premier ne fut pas plus tôt donné qu'un second le suivit ; puis, un autre : ils se pressaient, à peine enfin laissaient-ils aux soupirs la liberté de s'échapper. Le silence survint ; on l'entendit (car on entend quelquefois le silence) : il effraya. Nous nous levâmes sans mot dire, et recommençâmes à marcher ».

Vivant Denon, Point de lendemain

Portrait par Lefevre

jeudi, 18 octobre 2007

Et c’est là précisément le roman

a3d5bdc07fbca11b33119a3a3dc85b82.jpg" — Vous faites beaucoup de citations.
— Ce ne sont pas des citations, mais des preuves.
— Des preuves de quoi ?
— Qu’il n’y a qu’une seule expérience fondamentale à travers le temps. Formes différentes, noms différents, mais une même chose. Et c’est là précisément le roman. "

Philippe Sollers

mardi, 16 octobre 2007

C’est toujours plus profond qu’on ne croit, le corps

ff48df5058bbdb203eb8a4f1499c946e.jpgC’est toujours plus profond qu’on ne croit, le corps, plein de recoins oubliés, de réserves, de couloirs, de creux, caves, anfractuosités, niches, trappes, rivières, c’est une montagne à l’envers, un temple négatif dont seule une partie s’éclaire par en haut, là-bas, parmi les images, au milieu des autres marionnettes à images...

Philippe Sollers, Le Coeur absolu 

Lisbonne, mai 2007, coup d’oeil François Weil, photo Marie Genty

dimanche, 14 octobre 2007

En lisant "Guerres secrètes" (4)

 e146aa16476324a32e0eb6009aa6ae60.jpg"Ce qui est habituel, c'est ce à quoi l'autre s'attend. Ce qui est insolite, imprévu, c'est l'irruption du devin que l'autre n'a pas su prévoir. Ne jamais être où l'on voudrait que je sois. Il faut mesurer l'adversaire, s'adapter à ses actes ou à ses intentions, parvenir à le chosifier, à lui "donner matérialité et consistance" en le fixant sur un lieu déterminé. L'adversaire a été dupé par mon stratagème. Mon action virtuelle est parvenue à faire "surgir l'adversaire dans l'univers des formes". La réification de l'ennemi est la plus grande victoire que peut obtenir la stratégie. La chose n'est pas naturelle en quelque sorte, c'est ce qui fait sa vulnérabilté. Le vide au contraire, où l'adversaire se laisse piéger, est ce qui permet l'acte insolite. L'être est miné par le non-être, qui permet la surrection du divin."
Philippe Sollers, Guerres secrètes
Les cinq sens
Série de peintures de Hans Makart 

mercredi, 10 octobre 2007

En lisant "Guerres secrètes" (3)

c328bb0880c9f8a6c8f9ba0c2543d8c1.jpgOn voit donc se dessiner l’enjeu militaire planétaire du XXIe siècle : il opposera les Etats-Unis à la Chine. Nous sommes dans une Quatrième Guerre mondiale, la troisième ayant été gagnée contre les Russes, à la fois par les Américains, pour la force de frappe et la guerre des étoiles, les Anglais, pour l’espionnage, et Jean- Paul II, pour le combat spirituel. Avec les Chinois, cela va être une autre paire de manches. (...)

742bd077c3690de92eda17d0756833d0.jpgIl y a une guerre incessante : celle qui nous saute à la figure à travers le terrorisme déchaîné par la stratégie directe. Et une guerre plus secrète qui se mène sans cesse, pas seulement économique, et dont les Chinois sont en train de tirer la plupart des fils. Si l’adversaire est unilatéral, je vais faire du multilatéralisme ; comme l’adversaire est capitaliste, je vais devenir encore plus capitaliste. Pratiquer la défensive stratégique, utiliser la force de l’adversaire pour la retourner en ma faveur.c3bcf29162560d43b7e216f6b1bc550a.jpg Le Chinois s’appuie d’instinct sur la compréhension interne de ce que l’adversaire ose, veut, calcule et est obligé de faire. Il mène une guerre défensive qui peut durer une éternité : sa conception du temps n’est pas la nôtre. Cette guerre peut se prolonger indéfiniment pour user l’adversaire. Elle ne cherche pas l’anéantissement, mais la domination.

Philippe Sollers, Guerres secrètes

"Failles" de Lambert Savigneux

dimanche, 07 octobre 2007

En lisant "Guerres secrètes" (2)

2979e3d06da6e09e14020590eaf04a8f.jpg"Aussitôt sous ses pieds, il lie ses belles sandales d'or immortelles, qui le portent sur l'étendue liquide, sur la terre infinie, en même temps que le souffle du vent. Il se saisit de la baguette qui lui sert à charmer les yeux des gens qu'il veut, et à les éveiller aussi, quand ils dorment. La baguette en main, le puissant dieu fulgurant s'envole. Quittant l'éther, il passe sur la Piérie et tombe dans la mer. Il bondit alors sur les vagues, et l'on dirait le goéland qui chasse les poissons, parmi les replis terrifiants de la mer inféconde, et trempe d'eau salée ses ailes épaisses. Transporté sur les vagues sans nombre, Hermès lui ressemble. Mais lorsqu'il parvient à l'île lointaine, il sort de la mer à l'aspect de violette, sur la terre ferme, et s'en va jusqu'au moment qu'il atteint la vaste grotte où habite la nymphe aux belles tresses."

Homère, Odyssée, Chant V

Photo de Nina Houzel

En lisant "Guerres secrètes" (1)

af527dd3e18077ef9421509da4940853.jpg"Puissance du chant sur le temps - que les pauvres mortels, si peu chanteurs, ne reconnaissent pas, en croyant que le temps se déroule, alors qu'il faut dire qu'il surgit. Ils croient que le temps passe, alors qu'il se dresse dans la parole, le langage, dans le chant. Simplement, par la façon de dire, vous changez de temps. Ou plus exactement, tous les temps sont à votre disposition."

Philippe Sollers, Guerres secrètes

 

mardi, 02 octobre 2007

Peut-être

d31389030411e8ec53df0d3b6ade726e.jpg"Si tu ne deviens pas hyprocrite, lui disait-il, peut-être tu seras un homme."
Stendhal, La Chartreuse de Parme

 

jeudi, 20 septembre 2007

Les nymphéas de Proust

877b09bab378e53099b66eea4e50c3a2.jpgMais plus loin le courant se ralentit, il traverse une
propriété dont l'accès était ouvert au public par celui à
qui elle appartenait et qui s'y était complu à des
travaux d'horticulture aquatique, faisant fleurir, dans
les petits étangs que forme la Vivonne, de véritables
jardins de nymphéas. Comme les rives étaient à cet
endroit très boisées, les grandes ombres des arbres
donnaient à l'eau un fond qui était habituellement d'un
vert sombre mais que parfois, quand nous rentrions
par certains soirs rassérénés d'après-midi orageux, j'ai
vu d'un bleu clair et cru, tirant sur le violet, d'appa-
rence cloisonnée et de goût japonais. Çà et là, à la
surface, rougissait comme une fraise une fleur de
nymphéa au cœur écarlate, blanc sur les bords. Plus
loin, les fleurs plus nombreuses étaient plus pâles,
moins lisses, plus grenues, plus plissées, et disposées
par le hasard en enroulements si gracieux qu'on croyait
voir flotter à la dérive, comme après l'effeuillement
mélancolique d'une fête galante, des roses mousseuses
en guirlandes dénouées. Ailleurs un coin semblait
réservé aux espèces communes qui montraient le blanc
et le rose proprets de la julienne, lavés comme de la
porcelaine avec un soin domestique, tandis qu'un peu
plus loin, pressées les unes contre les autres en une
véritable plate-bande flottante, on eût dit des pensées
des jardins qui étaient venues poser comme des
papillons leurs ailes bleuâtres et glacées, sur l'obliquité
transparente de ce parterre d'eau ; de ce parterre
céleste aussi : car il donnait aux fleurs un sol d'une
couleur plus précieuse, plus émouvante que la couleur
des fleurs elles-mêmes ; et, soit que pendant l'après-
midi il fît étinceler sous les nymphéas le kaléidoscope
d'un bonheur attentif, silencieux et mobile, ou qu'il
s'emplît vers le soir, comme quelque port lointain du
rose et de la rêverie du couchant, changeant sans cesse
pour rester toujours en accord, autour des corolles de
teintes plus fixes, avec ce qu'il y a de plus profond, de
plus fugitif, de plus mystérieux - avec ce qu'il y a
d'infini - dans l'heure, il semblait les avoir fait fleurir
en plein ciel.

Marcel Proust, Du côté de chez Swann 

Claude Monet 

 

00:25 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Proust, Nymphéas

mardi, 18 septembre 2007

On voit donc se dessiner l’enjeu militaire planétaire du XXIe siècle

da9d8c55b3d2a9747caeac9d9050fcf4.jpgOn voit donc se dessiner l’enjeu militaire planétaire du XXIe siècle : il opposera les Etats-Unis à la Chine. Nous sommes dans une Quatrième Guerre mondiale, la troisième ayant été gagnée contre les Russes, à la fois par les Américains, pour la force de frappe et la guerre des étoiles, les Anglais, pour l’espionnage, et Jean- Paul II, pour le combat spirituel. Avec les Chinois, cela va être une autre paire de manches.[...] Il y a une guerre incessante : celle qui nous saute à la figure à travers le terrorisme déchaîné par la stratégie directe. Et une guerre plus secrète qui se mène sans cesse, pas seulement économique, et dont les Chinois sont en train de tirer la plupart des fils. Si l’adversaire est unilatéral, je vais faire du multilatéralisme ; comme l’adversaire est capitaliste, je vais devenir encore plus capitaliste. Pratiquer la défensive stratégique, utiliser la force de l’adversaire pour la retourner en ma faveur. Le Chinois s’appuie d’instinct sur la compréhension interne de ce que l’adversaire ose, veut, calcule et est obligé de faire. Il mène une guerre défensive qui peut durer une éternité : sa conception du temps n’est pas la nôtre. Cette guerre peut se prolonger indéfiniment pour user l’adversaire. Elle ne cherche pas l’anéantissement, mais la domination. C’est donc en prenant le point de vue chinois qu’on voit l’histoire de la métaphysique s’achever dans sa propre perversion : dans le nihilisme accompli, qui peut tout à fait être emprunté par la logique chinoise sans qu’elle sorte réellement de sa propre substance. L’être, le non-être, le néant sont redistribués autrement.

Extraits de "Guerres Secrètes" de Philippe Sollers, à paraître le 4 octobre

Plus d'infos ici

"Portrait de l'Homme au gant", détail
par Tiziano Vecellio dit Titien

samedi, 15 septembre 2007

Soulevé par un rire infini...

"Comme la mouche malheureuse, obstinée à la vitre, je me tiens aux confins du possible et me voici moi-même perdu dans les fêtes du ciel, soulevé par un rire infini. Mais LIBRE... (mon père me répétait souvent - alarmé de la « mauvaise tête » en moi - « le travail, c’est la liberté »)... émancipé de la servitude par la CHANCE."

Georges Bataille

Lire plus ici 

samedi, 08 septembre 2007

Et une journée change de sens

"L'amour ne donne aucune assurance, rend tout fragile, menacé, miraculeux, inespéré, et c'est comme écrire  : une page de plus et une journée change de sens. Vous ne ferez croire à personne que vous avez passé des heures à choisir ou à déplacer tel ou tel mot, telle série de syllabes. On vous tiendrait pour fou, et avec raison. Fou comme il fallait l'être, sans doute, pour entretenir jour et nuit le jeu sous une cuisson de métaux et passer à travers la matière afin de trouver la pierre philosophale, la poudre de projection, l'or du temps."

Philippe Sollers, Passion Fixe.

 

mercredi, 25 juillet 2007

Eloge du tabac

25252b16ac40b891f3d9bacae4ea077c.gif« L’interdiction de la cigarette, si on prend l’exemple des Etats-Unis, n’aura fait que multiplier le nombre des obèses, et rendre plus difficile aux pauvres et aux fous l’accès à l’un des derniers plaisirs pas chers où l’être humain, réduisant méthodiquement en cendres ce cylindre de tabac et de papier, s’imprègne, comme Bouddha, de l’infinie vacuité des choses, éprouvant dans sa chair que tout est fumée, et recrache cette idée même pour la regarder se dissoudre dans l’air, acceptant la douloureuse idée de la décomposition, et jouant avec elle. »

Philippe Sollers

Baudelaire, par Courbet

A lire ici d'autres contributions, Bataille, Mallarmé, Brassens...

samedi, 21 juillet 2007

étincelle d'or de la lumière nature.

29e8b288cc01f70dc7b637956ad4935b.jpg Enfin, ô bonheur, ô raison, j'écartai du ciel l'azur, qui est du noir, et je vécus, étincelle d'or de la lumière nature.

Rimbaud, Une saison en enfer

Van Gogh, La Nuit étoilée

22:35 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Rimbaud, Van Gogh

mercredi, 18 juillet 2007

C’est calme ! C’est calme !

5e117185814dd1f782e0e172c7bc4f0a.jpg« Ce qui me semble à moi, le plus haut dans l’Art (et le plus difficile), ce n’est ni de faire rire, ni de faire pleurer, ni de vous mettre en rut ou en fureur, mais d’agir à la façon de la nature, c’est-à-dire de faire rêver. Aussi les très belles œuvres ont ce caractère. Elles sont sereines d’aspect et incompréhensibles Quant au procédé, elles sont immobiles comme des falaises, houleuses comme l’Océan, pleines de frondaisons, de verdures et de murmures comme des bois, tristes comme le désert, bleues comme le ciel. Homère, Rabelais, Michel-Ange, Shakespeare, Goethe m’apparaissent impitoyables. Cela est sans fond, infini, multiple. Par de petites ouvertures on aperçoit des précipices ; il y a du noir en bas, du vertige. Et cependant quelque chose de singulièrement doux plane sur l’ensemble ! C’est l’éclat de la lumière, le sourire du soleil, et c’est calme ! C’est calme ! ».

Gustave Flaubert, Lettre à Louise Colet, 26 août 1953.

Nicolas Poussin, L'Automne

00:30 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Flaubert, art

mercredi, 11 juillet 2007

Il y a un rose ciel

Proust, qui s’amuse bien avec Legrandin, dans la Recherche, peut-être le personnage le plus drôle, lui fait dire en même temps des jolies choses comme : « Ces fleurs sont d’un rose céleste, dit Legrandin, je veux dire couleur de ciel rose. Car il y a un rose ciel comme il y a un bleu ciel. »

11:57 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Proust, Legrandin