samedi, 10 mai 2008
La chance, large et lent escalier
« À 10 ans, au fond du jardin, je suis ébloui par le simple fait d’être là (et pas d’être moi), dans le limité-illimité de l’espace. À 20 ans, grande tentation de suicide ; il est moins deux mais la rencontre avec Dominique (Rolin) me sauve. À 30 ans, rechute et vif désir d’en finir, mais la rencontre avec Julia (Kristeva) me sauve. À 40 ans, l’abîme : ennuis de santé de mon fils, Paradis impossible, New York dramatique, années de plomb en France. À 50 ans “bats-toi”, c’est tout ce que j’ai à me dire. À 60 ans, j’entrevois la synthèse, et, à 70, le large, avec un talisman venu de Nietzsche : “la chance, large et lent escalier ”.
Philippe Sollers, Un vrai roman, Mémoires.
12:38 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : philippe sollers, un vrai roman, littérature, gildas pasquet
Commentaires
-“bats-toi”, c’est tout ce que j’ai à me dire -
Tout est dit.
Écrit par : gazelle | dimanche, 11 mai 2008
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