dimanche, 29 mai 2011
Ce tableau ahurissant...
"... Deux marchants vénitiens, Rustico et Buono, en 828, ramènent en barque les restes de Marc cachés dans de la viande de porc pour échapper aux contrôles musulmans. Le corps d'un saint chrétien relié pur porc afin de ne pas être touché ou détruit par des intégristes islamistes, voilà du grand humour catholique. (...) Tintoret lui a carrément fait entrer un chameau sur la place au milieu d'éclairs semant la panique (ce tableau ahurissant est à l'Accademia."
Ph. Sollers, Dictionnaire amoureux de Venise
03:12 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : venise, tintoret, marc
samedi, 30 avril 2011
Les demoiselles d'Avignon
"Quel tableau... Comme c’est risqué, frappé ; comme c’est beau... Comme il fallait en vouloir pour faire ça, avoir envie de tout défoncer, de passer une bonne fois à travers le miroir et le grand mensonge. À travers tous les « il était une fois ». Comme il fallait être seul, séparé de tout, et en même temps sûr de sa force, de l’explosion imminente du fatras, de la croûte antérieure, précieuse, accumulée. Surface idéalisée, falsifiée, frivole, couche épaisse de projections molles, de sperme cent fois moisi, de psychismes usés, de clichés... Toute la cocotterie et la pruderie du XIXe, les ombrelles, les robes à volants, les intérieurs protégés... Comme il fallait parier sur son expérience dé jeunesse (il a vingt -six ans), Sur la joie de la prostitution gratuite pour soi seul, pour celui-là seul, l’élu, le protégé de ces dames... Sur la nudité fouillée, sans appel."
Philippe Sollers, Femmes, extrait
19:29 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : picasso, les demoiselles d'avignon
mercredi, 27 avril 2011
Vitesse fixe
"Le chef d'oeuvre, c'est quelque chose d'extrêmement travaillé, et en même temps, il faut que ça ait l'air totalement improvisé. Manet a toujours parlé de spontanéité. Très travaillé, et lâché au maximum. D'où l'impression étrange de vitesse fixe de certains tableaux."
Ph Sollers, La révolution Manet, L'infini n° 114
23:20 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : manet
dimanche, 24 avril 2011
Manet
« L’intelligence éclate dans chaque coup de pinceau de Manet. »
Picasso
23:29 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : manet
vendredi, 22 avril 2011
Poussin, les quatre saisons, l'automne
05:32 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nicolas poussin
mercredi, 20 avril 2011
Une sensation qui démontre une idée
Voilà comment Philippe Sollers résume la peinture de Poussin (La Guerre du goût : "Réserve de Poussin") : "Poussin veut qu'on prouve ce qu'on croit savoir. Dites-nous une sensation qui démontre une idée, et pas le contraire. Je perçois et je sens, donc je pense."
02:56 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : nicolas poussin
vendredi, 08 avril 2011
Le temps découvrant la vérité
« Tout ce qui est profond aime le masque [...] Tout esprit profond a besoin d’un masque. »
Friedrich Nietzsche
Le temps découvrant la vérité, Le Bernin, vers 1646
18:08 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : nietzsche, bernin
mercredi, 06 avril 2011
Une exposition de Jacki Maréchal
Jacki Maréchal continue d'exposer. Avant Paris au salon des réalités nouvelles et ensuite en Allemagne dans une galerie, son travail est actuellement visible au Domaine viticole Sauvat - 63340 BOUDES
du 01/04/2011 au 31/05/2011.
Ici, une des oeuvres exposées
11:46 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacki maréchal
dimanche, 27 mars 2011
Liz Taylor par Andy Warhol
05:01 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andy warhol, liz taylor
jeudi, 10 mars 2011
Femmes (Manet)
Il me semble le voir encore dans ce grand atelier clair qu’il avait loué tout en haut de la rue d’Amsterdam, au milieu de ses tableaux qui mettaient sur le murs des taches lumineuses de couleurs et de toiles inachevées, empilées par tas où apparaissaient de vagues silhouettes de femmes venues une fois et surprises par le peintre dans leurs poses familières.
La figure fine et spirituelle, d’une mobilité extrême, avait quelque chose de franc, de subtil, qui attirait tout de suite. Et à le regarder peindre, à l’entendre causer de son art, on sentait l’homme qui n’est pas du commerce, qui a le feu au ventre. Le plissement de l’œil gauche, comme ébloui par des coups de lumière, rappelait certains portraits de Goya. Les prunelles paraissaient un peu fatiguées par le travail en plein air, par l’étude assidue et directe des horizons et de la campagne. Le profil avait une distinction malicieuse. Et avec ses vêtements coupés à la dernière mode, sa barbe blonde, ses manières affinées et simples, Manet ne ressemblait en rien aux artistes bohèmes qui se font « une tête ».
Il avait des emballements brusques, des poussées soudaines d’idées qui le prenaient en entier, des rages de travail que suivaient bientôt de pénibles lassitudes, un dégoût absolu de l’ébauche commencée. Il voyait, en effet, plus vite qu’il ne peignait. Sa main était moins active que son cerveau, que ses yeux dont l’acuité étonnait et, les trois quarts du temps, il abandonnait le tableau qu’il n’avait presque pas fini dans une première séance.
De là, tous ces pastels, tous ces portraits oubliés aux quatre coins de l’atelier. On aurait dit que toutes les jolies petites femmes de Paris avaient passé par là, passé cinq minutes comme des mouches curieuses, le temps de se laisser admirer, d’enlever et de remettre leur chapeau devant l’élégante Psyché Empire qui se dressait tout près de la porte. Et de ce défilé galant, des odeurs de jupes remuées, de nuques blondes, des promesses de revenir, il ne restait que quelques « quadrots » barbouillés de teintes tendres et claires.
René Maizeroy, Petites femmes, 1885.
22:54 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : manet
mardi, 08 mars 2011
Manet et manebit
Il reste et il restera (Paul Valéry à propos de Manet)
"Ce révolutionnaire – le mot n’est pas trop fort – avait les façons d’un gentleman accompli. Avec des pantalons volontiers voyants, de courts vestons, un chapeau à bords plats posé sur le derrière de la tête, toujours irréprochablement ganté de Suède, Manet n’avait rien d’un bohème et n’était bohème en rien. C’était une façon de dandy. Blond, avec une barbe rare et menue qui s’effilait en pointe double, il avait dans la vivacité extraordinaire des yeux – de petits yeux gris pâle et très constellés, – dans l’expression de la bouche moqueuse, – une bouche aux lèvres minces avec des dents irrégulières et inégales, – une forte dose de gaminerie parisienne. Très généreux et très bon, il était volontiers ironique dans le discours et souvent cruel. Il avait le mot à l’emporte-pièce, coupant et déchiquetant d’un coup. Mais quel bonheur dans l’expression et souvent quelle justesse dans l’idée !"
Armand Silvestre, « Souvenir littéraire. Le café Guerbois »,
La Revue générale : littéraire, politique, artistique, 1886.
Portrait de Berthe Morisot
04:06 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : manet
mercredi, 29 décembre 2010
Les grands pays classiques
« Les grands pays classiques, notre Provence, la Grèce et l’Italie tels que je les imagine sont ceux où la clarté se spiritualise, où un paysage est un sourire flottant d’intelligence aiguë ».
Cézanne
19:39 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cezanne, ava gardner
dimanche, 19 septembre 2010
Le peintre Robert Lobet ouvre son blog
Vous voyez là un de ses oeuvres...
22:17 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : robert lobet
mercredi, 08 septembre 2010
Delbar Shahbaz ouvre son site
17:33 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : delbar shahbaz
lundi, 05 juillet 2010
Un projet fou de Frédérique Azaïs-Ferri
Artiste peintre professionnelle je me suis lancée depuis un an déjà dans la création de petites peintures miniatures sur bois de 5x5cm. De thème abstrait en général ces « Fragments d’Histoires » sont aussi réalisés à partir de thèmes aussi variés que les écrivains, les instruments de musique, les bateaux etc….
A ce jour j’ai peint plus de 5000 Fragments, souvent exposés.
Mon projet aujourd’hui est de pouvoir exposer sur une seule ligne 1kilomètre de Fragments d’Histoires, ce qui, avec un espace de 1 cm entre chaque œuvre, donne un total de 16 660 Fragments ou 20 000 s’il n’y a pas d’espace.
Je souhaite également pouvoir trouver une ville qui aurait un mur d’enceinte de cette longueur, les berges d’un canal, les murs d’une usine etc…. où pouvoir exposer cette œuvre. L’idée est de faire participer les habitants de cette ville pour terminer les derniers deux cents mètres ensemble, à l’occasion d’une sorte de marathon peinture de 24 heures par exemple.
La collecte vise à financer l’achat des petits morceaux de bois et ensuite l’installation de ceux-ci (ce qui n’est pas chose aisée !!! j’en ai déjà exposé 2000 et cela avait nécessité un énorme travail).
19:38 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : frédérique azaïs-ferri
lundi, 07 juin 2010
Réaliser des sensations
« Peindre d’après nature, ce n’est pas copier l’objectif, c’est réaliser des sensations» : Cézanne.
13:11 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cezanne
mardi, 04 mai 2010
Les femmes chez Watteau
Quelle allure ! comme celle-ci dans "Les deux cousines"
00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : watteau
samedi, 01 mai 2010
L'Oeil de Monet
"Monet, ce n'est qu'on oeil, mais quel oeil !" disait Cézanne
Ici "Les Falaises de Pourville sous la pluie"
00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : monet
lundi, 12 avril 2010
Jean Renoir dessinant
Cinquante ans plus tard, le modèle se souvient des conditions précises dans lesquelles ce portrait a été fait : « J'avais exactement sept ans quand le portrait a été peint. Comme je ne pouvais pas aller à l'école parce que j'avais la grippe, mon père en profita pour me prendre comme modèle. Pour que je reste tranquille, il suggéra qu'on me donne un crayon et une feuille de papier ; il me convainquit de dessiner des animaux pendant que lui dessinait mon portrait » (Jean Renoir à John Roberts en 1952, lettre conservée au Virginia Museum of Fine Arts de Richmond).
Pierre-Auguste Renoir, Jean Renoir dessinant (1901)
11:43 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : pierre-auguste renoir, jean renoir
samedi, 27 mars 2010
Quand le style français atteint cette pointe du concert
J’ai vu ce matin, dans des circonstances particulières, le portrait que Manet a fait de Berthe Morisot en 1872. Il a alors 40 ans, elle 31. C’est un tableau bouleversant de vivacité, de curiosité, d’amour. Une victoire de la Commune de Paris, en noir positif. Berthe est la belle-sœur de Manet, mais surtout sa belle sœur. Dans le bouquet de violettes du corsage s’affirme la victoire sur la mort (Morisot). Le sourire de la mort. Manet avait été très déprimé, l’année précédente, par les massacres de la Semaine sanglante.
Dans violette, il y a viol, voile, voilette, violet (« le rayon violet de ses yeux », l’« Oméga » de Rimbaud), bien que les yeux, ou plutôt le regard aigu, de Berthe Morisot soient de couleur noisette. Il y a aussi viole, l’instrument de musique. Dans un petit tableau magistral, Manet peint, côte à côte, un billet écrit, un bouquet de violettes et un éventail. Bleu, blanc, rouge. On lit Mlle Berthe, et sa signature. On peut difficilement faire plus explicite comme déclaration de délicatesse érotique violente.
Rimbaud : « l’élégance, la science, la violence ».
Quand le style français atteint cette pointe du concert (Watteau, Fragonard, Manet), c’est exécuté avec presque rien.
Voilà ce que Bataille appelle l’indifférence active de Manet. Un détachement vibrant.
Magie de ces deux vers de Rimbaud :
Mais l’araignée de la haie
Ne mange que des violettes.
Ce Manet est un des plus beaux portraits du monde. Il illumine ma journée.
Sollers, L’Année du Tigre
00:10 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : manet