lundi, 11 février 2008
La littérature et le mal : questionnements
"Après l’avènement du Mal absolu, l’acte de barbarie réside au contraire dans le renoncement même à la poésie." A propos du livre de François Meyronnis : De l’extermination considérée comme un des beaux-arts, lire ici quelques considérations sur la littérature et le mal, après le succès des livres de Michel Houellebecq et Jonathan Littell
14:13 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, Michel Houellebecq, Jonathan Littel, François Meyronnis
dimanche, 10 février 2008
Les Bienveillantes
Ca y est "Les Bienveillantes" de Jonathan Littell est sorti en poche. (Belle réalisation au passage, les 1400 pages ne forment pas un ensemble excessivement épais et la taille des caractères est convenable). J'ai commencé la lecture ; tout de suite on sent qu'on est face à une oeuvre majeure, un voyage dont forcément on sortira différent. Lecture difficile, insoutenable par moments, mais livre profond et qui (me semble-t-il après 250 pages) évite les écueuils qu'on aurait pu craindre face à un tel sujet...
21:13 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Les Bienveillantes, Jonathan Littell
lundi, 21 janvier 2008
« Là où le péril croît, croît aussi ce qui sauve. »
Tout est à notre disposition, et personne ne sait quoi en faire, voilà le paradoxe.
Lire ici l'entretien croisé Richard Milllet, Philippe Sollers sur l'avenir de la littérature
13:39 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Richard Millet, Philippe Sollers, Jean-Louis Bec
lundi, 31 décembre 2007
Gracq et la fiction
Pourquoi Gracq s’est-il arrêté d’écrire de la fiction dans les années 1970 ? À peu près au même moment que Simenon… Pourquoi ?
05:47 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Michob, Gracq
mardi, 27 novembre 2007
Latérite, de Jean-Jacques Marimbert
Je me disais, n'y va pas. Tu n'en reviendras pas, trop loin, de tout, de tes mots, de tes chemins. Tu cours les yeux fermés, n'y va pas. Je me disais aussi : ce sont des chemins trop anciens, beaucoup trop, tu vas t'y casser le nez. D'un haussement d'épaule j'ai fait le fier, celui qui a lu Conrad, Bouvier ou je ne sais qui, quand je dis lu, bouffé oui, vite mâché, sans voir que le fil tendu entre les pages me piégeait, me ligotait les pieds. N'y va pas. Tu n'es pas bien ici ? La Garonne, les briques, le tremble au fond du jardin, trois oiseaux, le puits, tari mais un puits, des iris, l'été finissant. Je n'en ai fait qu'à ma tête. Partir, le verbe a toujours bourdonné, partir. Filer. Vers quoi ? qui ? Un nom, une sonorité, l'ombre d'un nid, le cri d'une chouette : Cotonou. N'y va pas. Reste et rêve, si tu veux, c'est mieux, tu arrêtes tout quand tu veux, tu fermes les yeux et repars quand tu veux ; mais une fois quitté ici, une fois là-bas -- je n'ose même pas t'imaginer là-bas -- que feras-tu ? C'est décidé : tout noter. Ce refus de sauter, je le note. Cotonou. Tu t'attaches trop aux sons. Tu es matérialiste, dans ton genre. Pour un vieux, c'est douteux. Poésie à trois sous, un enfant aurait honte, rirait de toi. Justement, enfant, tu n'es qu'un enfant. Tu m'avais déjà fait le coup. C'est à peine si tu savais lire... Himalaya et hop, tu t'étalais en plein ciel, te vautrais, tout blanc, et l'écho, plus tard tu disais que l'écho habitait le nom comme une salle vide. Himalaya, un cri lointain et long écho, i...a...a...a..., sur à-pic blancs, rochers pointus, turlututu ! Pareil avec Istanbul, Valparaiso, Médines et des tas, des tas de villes. Même pas. De la musique ? Rien que de la musique ? Tu as beau accélérer le pas, tu vas rater l'avion, il le faut. Tu sais rater un avion, tu l'as déjà fait, tu les as tous ratés jusqu'à présent, alors un de plus... Tu peux tirer ta valoche, pas usée par les soutes des longs courriers, ça non ! Et puis tu es vieux ! Penses-y : dans trois fois rien septante ! Avant, passe encore, brin de folie, le regard vacillant devant une photo, nez collé à la vitrine d'une agence de voyages, cocotiers, paquebots, châteaux forts, casbahs, ces noms, même pas les lieux, les noms. Une vraie collection sur tes cahiers, pas classés, au hasard. Preuve, tu n'as jamais été bon en géo. Mais qui te parle de géographie ? Je veux seulement savoir ce qu'il y a dans ce nom. C'est la terre qui importe. La terre ou la Terre ? La géo c'est de la couture, voyage immobile sur un bâti, et moi je désorganisais, je glissais toujours au-delà des faufils, longs pointillés pour préparer la guerre, on connaît, ailleurs c'était mieux, et une fois là, je prenais n'importe quelle route, une ligne de dénivelé, un fleuve, j'évitais les villes, je sautais les reliefs, je planais sur les Océans ! La Terre. Tu fermais les yeux, tu disais : "la Terre !" Un enfant, ça se comprend, mais tu as mal aux os, arthrose, tu craques de partout, tu oublies... La terre m'a toujours ému. J'aurais aimé être vigie et crier "Terre !" après des mois de mer, de solitude, de soleil à n'en plus pouvoir. C'est ton côté stylite ! Grimper à la grand'hune du monde et rêvasser, faire d'un nid de pie ton territoire, ta patrie, à deux pas du divin pour ainsi dire. "Terre !" Libération ! Déflagration ! La mer est là, le ciel immense, quel vent!, naseaux salés, tout tangue et roule, "Terre !" L'air expulsé, jusque-là confiné par un coup de glotte tétanisé, précieux viatique en vue de ce seul moment où libéré il te coupe le sifflet ! Avec la mer, mouillé, avec le fer, feu. Mais terre, c'est solide, le sol tremble sous le talon, juste avant la douceur de l'air, à poumons fermés. Souffle inouï, d'emblée scindé, sifflé, empêché, murmuré, rauque. Air vague ou tassé, feulé, toujours teinté, aux couleurs du temps. L'air du temps, voilà la terre, rouge ici, brune, ocre jaune, noire, pâleur de nacre au fond d'un ravin, et c'est de l'eau qui coule, irrigue, inonde, recouvre. Et sous le terre, terre encore, tôt ou tard enfouie, tassée, aussi noire que lait dessous, là où tout se joue, tes os, dans le secret des odeurs musquées, d'invisibles copulations moléculaires au hasard d'ondulations symphoniques, déplacement mathématique des astres. N'y va pas. Tu rentreras déglingué, perclus de symptômes bizarres dont personne ici ne saura quoi te dire. Croûte latéritique des régions tropicales, alumine, oxyde de fer. Latérite, sang de brique d'où sourd l'humide ambiguïté, le bois parfait, totémique. N'y va pas. À Cotonou, tu ne connais personne. Justement. Tu te vois en Afrique ? Désert, ou bien indescriptible fouillis végétal et humain, au choix ! Entre les deux, des zones inclassables, des acacias avec des épines grandes comme ça, à peine de bois tordu, pâle, calciné par le sable, pour faire cuire des riens, quelques chèvres, un puits tous les..., des chameaux qui se dandinent en blatérant ! Toi tu veux aller plus loin, encore plus loin, là où tout est enchevêtré, inextricable ? Il paraît que tout pousse à une allure folle, que l'humidité, parlons-en, l'humidité n'est pas qu'un mot ! Et ça grouille, bestioles, insectes, racines, les villages bouffés au termites, les enfants faméliques, les yeux traversés de filaires et... Qu'est-ce que tu me chantes ! Je tire ma valise. J'emporte trop de trucs. À tous les coups je vais avoir un excédent de bagages. N'y va pas. J'ai peur. Ouf ! De justesse, la voilà dans la file sur le tapis roulant. Toujours glacé, ces aéroports, illisibles ces billets d'embarquement. Monde fou. Si j'avais pu y aller en bateau ! Porte 48, immédiat. Il fait un froid de canard dans ce coucou ! Une revue, papier glacé, dossier sur la Suède, je sors mon pull et ma carte : Afrique de l'Ouest. Je regarde cette épaule de l'Océan et ne vois rien. Lanières multicolores des pays découpés dans la chair, galons d'une uniforme de carnaval. C'est bon, on vole. La clim' me fait claquer des dents. Toute la nuit comme ça ! Le plaid est minuscule, on va finir gelés. Vers l'avant, un écran muet où s'agite une fille et un gars qui s'engueulent, non, ils rigolent, ne savent pas ce qu'ils veulent, je mets le casque, anglais, j'appuie, allemand, le fil se débranche, ils s'embrassent à bouche goulue, ma voisine sors un masque de décontraction, il fait de plus en plus froid. Je cale mon regard entre Togo et Nigeria, fais le Yo-Yo du nord au sud, accroche çà et là des syllabes vides, rejoins le sud, l'eau, Cotonou, bleu atlantique, ocre béninois. L'atmosphère se stabilise entre vibration et relative apesanteur. Je me lève pour dérouiller mes poulies, manque rester pour l'éternité dans le cercueil des toilettes, décide de dormir jusqu'aubout du voyage. L'écran est mort. Ma voisine est livide, légèrement bleutée. Ici et là, des corps affalés. La carlingue fonce dans la nuit. Je sonne l'hôtesse, superbe métisse type antilope. Je finis par somnoler en suçotant un armagnac parcimonieux. Plus que six heures ! Une ribambelle hétéroclite d'impressions, des images par vagues molles cheminent derrière mes paupières. Je recompose à tâtons l'itinéraire qui m'a mené à ce siège étroit, dur, inconfortable. La pêche est maigre. Toujours revient une fascination ancienne, indatable, détachée de tout souvenir d'enfance, cependant étrangère à aucun. Un mélange pâteux m'envahit, où germe, incertaine puis évidente, la nécessité de ne pas mourir sans avoir vu la Côte des Esclaves.
Latérite : Jean-Jacques Marimbert (texte paru dans la revue L'instant du Monde). Dernier livre paru : "Le Corps de l'océan" : Carnet des Sept Collines, éditions Jean-Pierre Huguet
Bona Mangangu, huile sur toile
13:55 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Jean-Jacques Marimbert, Bona Mangangu
lundi, 26 novembre 2007
Marc Wetzel ou la pensée joyeuse
Voilà un écrivain qui réconcilie pensée et joie. Marc Wetzel, vient de publier son septième livre En témoin de trop aux éditions Climats. Quatrième tome des aventures de Cogito, prénom Marcel. Qui est Cogito ? Un promeneur, oisif, assez sentencieux, plutôt inquiet, très curieux, à la fois extrêmement têtu et totalement disponible. Un homme, sans spécialité ni vocation, simplement intéressé par le réel et qui sert de témoin bénévole à tout ce qui bouge. Il fait du tourisme anthropologique, à trois conditions – que ça ne soit pas trop dangereux, que la vie intérieure soit celle des autres, qu’il reste une marge de manœuvre. C’est de l’imagination concrète. Cogito n’invente que dans les situations, à même l’existence. Exemples : Lors d’une promenade près de Lunel, il croise un suicidaire blotti sur le parapet d’un pont d’autoroute. il faut l’attirer sur la terre ferme mais il n’écoute rien. Comment faire ? La solution, lui voler ostensiblement son vélo, qui traîne contre le fossé voisin : le type, indigné, sort hargneusement de sa position périlleuse pour réclamer son bien. Et un abruti de sauvé ! Ou bien il rencontre, dans les ruines d’un château haut-perché, un illuminé qui porte sur lui un « détecteur de fantômes » (une espèce de cube métallique, censé émettre des bruits spécifiques à proximité de spectres). Comment s’en assurer ? En le faisant se précipiter dans le vide : dans la minute, un fantôme se forme en contrebas, dont on verra bien si la boîte le signale ou non ! et un génie pris au mot ! Lors d’une conférence assommante, un gourou onctueux entend prouver l’inexistence du temps : Cogito se lève, dit qu’il a sur lui la preuve contraire, se fouille la braguette et brandit un poil pubien blanc. Et un tyran au piquet ! … On pourrait multiplier les exemples. On retrouve toujours la même verve, le même ton caustique, le sens du raccourci, du comique. Finalement on aime bien la façon dont Cogito va dans le réel, d’ailleurs il nous réconcilie avec lui, et surtout la leçon n’est jamais pesante, ça s’appelle la grâce, car n’est-ce pas, on peut faire semblant d’être grave, mais pour avoir de l’esprit, impossible de tricher…
Interview de Marc Wetzel pour la revue Salmigondis
Ø Vous enseignez la philosophie, mais pratiquez la fiction. Pourquoi ?
Je me sens en effet enseignant de philosophie et littérateur ; je ne suis donc ni philosophe (je suis inapte à la théorie pure, à l’essai, à l’objectivité impartiale et nue) ni critique littéraire (je ne peux démonter un style, je n’ai jamais pu comprendre comment se fait une mise en images). Mon métier consiste à enseigner des idées que je ne peux avoir, et mon hobby d’écrivain à produire les images que je ne peux pas expliquer.
ØVos livres sont constitués d’une suite de tableaux, de saynètes. Comment cette idée de la forme courte vous est-elle venue, et pourquoi ce choix ?
Par incapacité d’autre chose. Je ne suis pas romancier, pas architecte de mondes alternatifs, pas constructeur. Je ne « tiens » pas la durée, je ne prends pas en charge les structures. Je ne suis qu’un chroniqueur du fugitif, du singulier et de l’approximatif. C’est décevant, puisque c’est un monde où on n’habite pas, où on s’attarde à peine. Ce sont des événements « filants », occasions de vœux ou d’actions de grâces, mais qui n’offrent aucune assise, aucune configuration stable.
Ø Vos textes jouent, il me semble, sur des décalages constants : entre le réel et sa dérision, entre les niveaux de langage que vous utilisez, entre l’aspect quasi-symbolique de votre personnage et les situations très quotidiennes dans lesquelles il se trouve placé ; de même son nom Cogito est contrebalancé par son prénom, Marcel, etc…
Oui, le procédé essentiel est, je suppose, le contraste, qui a à la fois le spectaculaire de la contradiction et l’efficacité de l’identité. C’est le moment synthétique, où la thèse et l’antithèse sont ensemble, où Dieu et Satan arrivent dans le même avion. C’est la complexité normale des choses, leur ordinaire ambiguïté, leur routinière ambivalence. Dans le contraste, on tient un court instant ensemble le oui et le non, les mondes incompatibles. Un chauffard excité empoigne Cogito ; que dire sinon « Ah vous êtes aussi un danger privé ? … » Un chardonneret entonne un chant sublime alors qu’on a l’âme grise et triste à mourir ; comment traduire son chant autrement que par « T’inquiète, le spleeneux ; nous aussi nous causons cul, et bouffe et langes et territoire … ». Un neurophysiologiste assène que « sans cerveau, pas d’esprit » ? comment ne pas rétorquer que justement « sans esprit, pas de « sans cerveau, pas d’esprit » ? Le contraste consiste à replier d’un coup (et de préférence en y étranglant les sots et les cruels, tous les existants unilatéraux) l’accordéon d’abord totalement distendu – de l’infime infini à l’immense - de la réalité. Un monde ainsi exhaustivement convoqué, et où l’on entend résonner harmoniquement les extrêmes, optimalement contrasté, jette d’un coup hors du puzzle général les fanatiques de telle ou telle de ses pièces. C’est peu de choses, mais cette cure d’ampleur – ou d’intensité – réveille, par une sorte de tétanie métaphorique, l’habitant d’univers qui est en nous. C’est là tout ce que peut Cogito pour son lecteur (et Marcel pour lui-même) !
ØIl paraît que Ronald Reagan, quand il était président des Etats-Unis, avant de prendre une décision importante, se demandait : qu’est-ce que John Wayne aurait fait à ma place ? Faites-vous de même avec Cogito ? Autrement dit, comment cohabitez-vous avec votre personnage, n’avez-vous pas envie parfois de le tuer ?
Cogito, c’est moi, en plus intelligent et courageux. Simplement, le discernement dont il fait preuve est sans commune mesure avec celui (mince et mesquin) que je peux lui fournir. Pour parler franchement, mon masque m’étonne. Il me procure une permanence de caractère que je n’ai spontanément pas (un style obsessionnel devient magiquement une expérience cohérente !) et je m’entends dire à travers lui des choses dont la résonance écrase ma capacité de signification. Sa créature cloue le bec au créateur ; ce doit être une expérience familière à Dieu, je suppose.
Je me mets volontiers au service d’un gars plus intéressant que moi. Mon double littéraire me permet de contrôler à peu près un dédoublement sans cela délirant. Je suis en tout cas davantage son parolier que lui mon porte-voix. Ce dessaisissement de soi au profit d’un être fictif, est-ce une mutilation complaisante ? Cette vie par procuration n’a peut-être qu’une excuse : de valoir au-delà d’elle, d’être partageable. De toute façon, je n’ai pas le choix : ma muse est Marcel ou rien. Et Marcel même n’est rien.
ØA vous lire – et c’est très agréable – on éprouve un sentiment joyeux ; quel est pour vous le rapport entre joie et pensée ?
On peut opposer la joie de penser au plaisir de connaître. La connaissance capte le monde et s’approprie les relations ou lois qu’elle y trouve ; au contraire la pensée laisse être le monde, elle en rassemble les signes sans se les approprier. Elle rend justice à la complexité des choses en admirant leur fécondité. En un mot, joie et pensée sont ensemble dans le discernement de l’utilité du meilleur : on fait varier l’existence générale juste assez pour que sa compréhension puisse parfaire notre propre existence. On remarie le monde à lui-même.
Ø Trois dernières petites questions ? Travaillez-vous beaucoup votre écriture ?
Jamais. Les choses viennent ou non. Et puis cela supposerait être un bon ou utile lecteur de soi, et je ne le suis pas. Quand c’est mauvais ou fastidieux, on me le fait remarquer, et j’enlève. En un mot, je ne travaille pas mon écriture parce que je travaille avant d’écrire, pour pouvoir écrire. Ma muse, squelettique, ne transpire donc pas.
Ø Quels sont vos projets ?
Ceux de tout le monde : donner à ma liberté des objets un peu plus dignes d’elle, et plus utiles aux autres. Faire (comme on fait un point de presse) un point véritable de vie avant de la rendre. Quant aux projets littéraires, je n’en ai pas, car cela supposerait vouloir ce qui va (éventuellement) m’arriver ou me rendre visite. Or, franchement, je fais à peine ce que je peux, et en tout cas pas du tout ce que je veux !
ØSur l’île déserte, quels livres emporteriez-vous ?
Marcel vous répondrait Robinson Crusoé, je suppose ; ou un manuel de survie, ou une topographie de l’île ! Mais en vérité tout livre la ferait cesser d’être déserte.
Raymond Alcovère, pour la revue Salmigondis n° 16, 2000
15:00 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Marc Wetzel
dimanche, 25 novembre 2007
Stratégie de Philippe Sollers
Un livre pour dire, premièrement, que Dieu est mais n'existe pas - et, deuxièmement, que le Diable n'est pas le malin que l'on croit, qu'il est l'inintelligence même, la bêtise personnifiée, le mauvais goût, l'ignorance.
21:20 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Philippe Sollers, Un Vrai roman, littérature, BHL
jeudi, 22 novembre 2007
Appel à textes pour le Magazine Autour des Auteurs
08:51 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Autour des Auteurs, appel à textes
mercredi, 21 novembre 2007
La France est un pays qui pense
« La France est un pays qui pense. (…) Nous possédons dans nos bibliothèques de quoi discuter pour les siècles à venir. C’est pourquoi j’aimerais vous dire : assez pensé maintenant. Retroussons nos manches. »
Christine Lagarde, ministre de l’économie et de l’emploi ; Extrait du discours prononcé le 10 juillet 2007 à l’Assemblée Nationale.
C'est par cette spéciale dédicace que commence le dernier numéro d'Ironie, à lire ici
On peut y lire aussi cette pensée de Lichtenberg :
« Lire, c’est emprunter ; en tirer profit, c’est rembourser sa dette. »
13:34 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Mma Lagarde, Ironie, Lichtenberg
samedi, 29 septembre 2007
Liberté de la lumière
Léonore vit avec Cézanne. Beaucoup de tapage autour de lui aujourd’hui. Comme tant d’autres, il est devenu un alibi au tourisme, un produit, qui voit vraiment ses tableaux ? C’est plutôt un nom. Son sourire si fin devant Les Baigneuses. A croire qu’il contemple amusé le spectacle, un siècle plus tard. Les aixois l’ont mal accepté de son vivant, lettres de menaces, injures anonymes, calomnies. Il a pourtant passé le plus clair de son temps près de la Sainte-Victoire. Quand même, il n’a jamais peint la ville, toujours l’extérieur. Il préférera Le Jas de Bouffan, “ La bergerie des vents ”, ses arbres, son bassin, ses marronniers, son lavoir. Liberté de la lumière…
Extrait du roman : "Le Sourire de Cézanne", n & b éditons, 2007
01:01 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Raymond Alcovère, Le Sourire de Cézanne, Nina Houzel
vendredi, 28 septembre 2007
Petit lexique du " parler caillera "
16:00 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lexik, argot
jeudi, 27 septembre 2007
Les illisibles de la rentrée
03:15 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 19 septembre 2007
Appel à textes
PS- adressez vos propositions à l'adresse suivante : renaudfran@free.
13:40 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Autour des Auteurs, Appel à textes
mercredi, 12 septembre 2007
Le Magazine d'Autour des Auteurs n° 4 est en ligne
Avec, entre autres, des inédits, chroniques, interviews, créations graphiques de Joëlle Wintrebert, Jean-Joubert, Jean-Jacques Marimbert, Gildas Pasquet, Marie Dardenne, Janine Gdalia, Antoine Blanchemain...
Vous pouvez proposer pour le prochain numéro des inédits (courts, un feuillet), chroniques ou créations graphiques, même si vous n'êtes pas du Languedoc-Roussillon
Voir ici le Magazine d'Autour des Auteurs en Languedoc-Roussillon n° 4
13:46 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Autour des Auteurs, Magazine
vendredi, 06 juillet 2007
La transformation en spéculation boursière
Ce n'est pas le dernier numéro, non c'est celui de décembre 2006 du Magazine Littéraire que je viens de lire mais j'y ai trouvé des articles passionnants. Pour fêter ses 40 ans, la rédaction a convoqué quelques écrivains de ces années, pour leur faire parler de leurs livres. Umberto Eco notamment raconte comment il a construit "Le Nom de la rose", Duras "L'amant : "C'est quoi du Duras ?" "C'est laisser le mot venir quand il vient, à sa place de départ, ou ailleurs, quand il passe. Et vite, vite écrire, qu'on n'oublie pas comment c'est arrivé vers soi."
Très intéressant aussi, Philippe Sollers, à propos de "La Fête à Venise" sur les rapports de l'art et l'argent : "... ce qui est en train d'arriver à la peinture, sa confiscation, sa transformation en spéculation boursière. Il y a là la volonté de s'approprier un certain trésor de savoir-faire et de sensations humaines, qui désormais appartiendra aux Maîtres. On cache l'expérience physique qui est derrière les tableaux pour faire d'eux une monnaie qui devient une bourse parallèle sur laquelle il y a spéculation. Le sens est retiré ; la mémoire de l'oeuvre est retirée."
01:44 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Le Magazine littéraire, Philippe Sollers, Umberto Eco, Marguerite Duras
mercredi, 04 juillet 2007
Fragments d'un voyage immobile
Pour répondre (entre autres) à Lambert : en l'occurence, je n'avais pas noté la source de cette citation : Je l'ai probablement trouvée dans ce petit livre (Rivages poche) : très bonne introduction (je trouve) à Pessoa puisqu'il est constitué d'extraits et de citations de son oeuvre, plutôt bien choisis et présentés. Après on peut s'attaquer (tranquille) au Grand Oeuvre : Le Livre de l'intranquillité (2 tomes) chez Christian Bourgois
11:39 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Pessoa
lundi, 02 juillet 2007
Quelques notes à propos de Proust
02:58 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Proust
mercredi, 27 juin 2007
Sauvée !
Sauvée Caroline Aupick, la mère de Baudelaire qui l'a beaucoup ennuyé mais qui a écrit ces lignes, qu'on vient de retrouver, nous dit Philippe Sollers dans son Journal du Mois :
« Les fleurs du mal, qui ont causé un si grand émoi dans le monde littéraire, et qui renferment parfois, malheureusement, des peintures horribles et choquantes, ont aussi de grandes beautés. Il y a de certaines strophes admirables, d’une pureté de langage, d’une simplicité de forme qui produisent un effet poétique des plus magnifiques. Il possède l’art d’écrire à un degré éminent... Ne vaut-il pas mieux avoir trop de fougue et trop d’élévation artistique que stérilité d’idées et des pensées banales ? »
A lire aussi la France violée en douceur...
13:06 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Baudelaire, Sollers, Journal du mois
samedi, 26 mai 2007
Les quatre...
Rebondissant sur le blog de Dominique Autié, voici ma réponse (un peu rapide) au jeu des quatre, aux suivants...
Les quatre livres de mon enfance (avant 15 ans)
Tintin ; albums lus et relus, notamment les premiers en ma possession, car les autres ont mis du temps avant d’arriver jusqu’à moi : L’étoile mystérieuse, Le Trésor de Rackham le rouge…
Jules Verne ; c’est avec lui que j’ai commencé à vraiment lire, et à voyager… Mes préférés : L’Ile mystérieuse, Le Tour du monde en 80 jours, le Chancellor ; La mer, la mer toujours recommencée…
L’Encyclopédie « Tout l’univers », et les atlas en tous genres…
L’Adieu aux armes de Ernest Hemingway : le livre qui m’a rendu antimilitariste, et je n’ai plus quitté Hem depuis.
Les quatre livres que j'emporterais sur une île déserte
La Bible, le roman des romans, là tout est dit, depuis le début jusqu’à la fin, pourquoi aller plus loin ?
Les Poésies de Rimbaud ; ma préférence va aux Illuminations, le joyau absolu, peut-être le livre que j’emporterai s’il n’en fallait qu’un, mais tout Rimbaud, mince en poids, est infini dans sa perspective…
Le Yi-King, autrement dit la philosophie en action ; il concentre pour moi tout l’esprit de la Chine, mais avec un peu plus de place, j’y ajouterais volontiers L’art de la guerre, les 36 stratagèmes et Tchouang-Tseu…
A la Recherche du temps perdu : C’est le Grand Œuvre bien sûr, le chef d’œuvre absolu, la source inépuisable, sans doute mon plus grand choc de lecture, quand un peu avant la fin, on perçoit d’un coup toute la logique de l’ensemble, sa force, sa pertinence, son évidence…
Les quatre écrivains que je lirai et relirai encore
Baudelaire, toujours recommencé, et jamais épuisé…
Nietzsche : s’il fallait choisir un philosophe, ça serait lui. En le lisant j’ai toujours l’impression que lui a vraiment pensé. Et quel style ! Et pour l’éternel retour…
Flaubert : Sa Correspondance, le début de Salammbô, Les Trois contes et la Bovary en entier…
Jack Kerouac, le grand choc de mes dix-huit ans, là, tout d’un coup, se dévoilait une autre façon de vivre, et d’écrire…
Les quatre auteurs que je ne relirai plus jamais
Plus jamais ? Non, je n’ai pas de cette sorte de ressentiment, je ne lis que par plaisir, et puis demain est incertain par définition…
Les quatre premiers livres de ma pile à lire
Les Mémoires de Saint-Simon, le grand style, une vraie leçon d’écriture, la meilleure antidote à la mauvaise littérature…
Un des livres de Philippe Sollers ; le seul auteur contemporain que je relis régulièrement, là je ne sais pas lequel je vais reprendre, mais il s’en trouvera forcément un adapté au moment…
L’Histoire de ma vie, de Casanova, toujours en lecture, un des livres les plus vivants et les plus profonds que je connaisse…
Les livres de mes amis ; j’adore lire les livres de mes amis…
Les derniers mots d'un de mes livres préférés
"En traçant ces derniers mots, ce 16 novembre 1841, ma fenêtre, qui donne à l'ouest sur les jardins des Missions étrangères, est ouverte : il est six heures du matin ; j'aperçois la lune pâle et élargie ; elle s'abaisse sur la flèche des Invalides à peine révélée par le premier rayon doré de l'Orient : on dirait que l'ancien monde finit, et que le nouveau commence. Je vois les reflets d'une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil. Il ne me reste qu'à m'asseoir au bord de ma fosse ; après quoi je descendrai hardiment, le crucifix à la main, dans l’éternité. » Mémoires d’Outre-tombe, Chateaubriand
Quatre lecteurs dont j'aimerais connaître les quatre livres qui…
Pas quatre là, tous ceux qui en ont envie me paraît plus intéressant…
Picasso, Portrait de Dora Maar
19:46 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : littérature, île déserte, les quatre
lundi, 21 mai 2007
Le Magazine de Autour des Auteurs n° 2 est en ligne
22:04 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Autour des Auteurs, Magazine, Frédérique Azaïs