mercredi, 31 décembre 2008
Que la lumière brille dans les ténèbres !
Ce tableau de Jacki Maréchal pour vous souhaiter une bonne et heureuse année 2009 !
00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : art, peinture, jacki maréchal, voeux, 2009
mardi, 30 décembre 2008
Il faut écouter ses photos si on veut les voir
00:15 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : photo, willy ronis, philippe sollers
lundi, 29 décembre 2008
Et cette illusion de bonheur finit par devenir bonheur...
Envie de sortir, de marcher, je suis monté à San Martino. Ce genre de décor somptueux, chargé m’aurait déplu il y a quelques années. Dorures, stuc, marbres polychromes, couleurs fondues, motifs enlacés, anges virevoltants, tout est fait pour dérouter l’âme, qu’elle vacille, l’enlever des griffes du réel, la jeter dans un monde de miroirs corruscants, un crépitement de pierreries, de marbres roses. Les plafonds figurent des ouvertures vers le ciel, vers d’autres images, où rien ne finit jamais. Une illusion de bonheur qui n’a jamais de fin. Toujours plus de couleurs, de rondeurs, de trompe- l’oeil. Et cette illusion de bonheur finit par devenir bonheur...
Raymond Alcovère, extrait de Fugue baroque, roman
Manet, pivoines
17:13 Publié dans Fugue baroque | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature, raymond alcovère, fugue baroque, manet
dimanche, 28 décembre 2008
Eden caché
En réalité, personne ne veut du paradis parce qu'il est gratuit. La joie, le bonheur, l'amour sont gratuits. Un amour qui n'est pas gratuit n'est pas de l'amour. C'est la raison pour laquelle le bonheur réel ne peut être que farouchement clandestin dans un monde livré au calcul.
Watteau, embarquement pour l'île de Cythère, détail
17:50 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : ede, littérature, philippe sollers, watteau
Il faut le voir pour le croire !
04:07 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, service public, bernard tapie, sarkozy
samedi, 27 décembre 2008
En lisant Paradis de Philippe Sollers
eh madame la charcutière vous avez des pieds de porc oui oh mais alors ça doit vous gêner pour marcher c'est malin foutez-moi le camp petit imbécile
20:02 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, philippe sollers, paradis
Le jour va se lever
Le jour va se lever, je vais aller prendre un café Galleria Umberto I, histoire de croire encore un peu à la réalité. Bruits de réveil dans la ville. La “madrugada”, le meilleur moment de la journée. L’air du matin a toujours cette saveur particulière, crépitement de bruits, enfants qui pleurent, vaisselle qui teinte. Dans les bassi, les lumières clignotent. L’odeur de la nuit est encore là, stagnante, fraîcheur de la mer, proche, rassurante. Dans le dédale des rues, le jour s’est insinué, furtif. Les vaguelettes roulent les galets sur la plage, dans un bruit d’osselets. Premières salves de klaxons, ronflements de moteurs, rythmés par les cloches des églises, de loin en loin. Pour quelques minutes encore la ville a cet aspect irréel, magique de la vie engourdie. Tout est encore informe, en devenir.
Raymond Alcovère, extrait de Fugue baroque, roman
Flora (ou Primavera), fresque du 1er siècle issue de la Villa Arianna, Stabies, Italie
peinture murale, 39 x 32 cm
00:56 Publié dans Fugue baroque | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature, raymond alcovère, fugue baroque, flora
Les Noces de Cana bis
Calembour extrait de Paradis, de Philippe Sollers, et Véronèse, Les Noces de Cana, détail
00:20 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art, littérature, philippe sollers, véronèse, cana
vendredi, 26 décembre 2008
Les derniers travaux de Jacki Maréchal
16:37 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, jacki maréchal
Avant Turner il n'y avait pas de brume sur la Tamise
Et un amical bonjour à JLK chez qui j'ai trouvé cette phrase de Oscar Wilde !
00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, peinture, turner, oscar wilde, jlk
jeudi, 25 décembre 2008
Longtemps je suis resté
Longtemps je suis resté sans pouvoir, sans savoir peindre la Sainte-Victoire, parce que j'imaginais l'ombre concave, comme les autres qui ne regardent pas, tandis que, tenez, regardez, elle est convexe, elle fuit de son centre. Au lieu de se tasser, elle s'évapore, se fluidise. Elle participe toute bleutée à la respiration ambiante de l'air. Comme là-bas, à droite, sur le Pilon du Roi, vous voyez au contraire que la clarté se berce, humide, miroitante. C'est la mer… Voilà ce qu'il faut rendre. Voilà ce qu'il faut savoir. Voila le bain de science, si j'ose dire, où il faut tremper sa plaque sensible. Pour bien peindre un paysage, je dois découvrir d'abord les assises géologiques. Songez que l'histoire du monde date du jour où deux atomes se sont rencontrés, où deux tourbillons, deux danses chimiques se sont combinées. Ces grands arcs-en-ciel, ces prismes cosmiques, cette aube de nous-mêmes au-dessus du néant, je les vois monter, je m'en sature en lisant Lucrèce. Sous cette pluie fine je respire la virginité du monde. Un sens aigu des nuances me travaille. Je me sens coloré par toutes les nuances de l'infini. A ce moment-là, je ne fais plus qu'un avec mon tableau. Nous sommes un chaos irisé. Je viens devant mon motif, je m'y perds. Je songe, vague. Le soleil me pénètre sourdement, comme un ami lointain, qui réchauffe ma paresse, la féconde. Nous germinons. Il me semble, lorsque la nuit redescend, que je ne peindrai et que je n'ai jamais peint. Il faut la nuit pour que je puisse détacher mes yeux de la terre, de ce coin de terre où je me suis fondu. Un beau matin, le lendemain, lentement les bases géologiques m'apparaissent, des couches s'établissent, les grands plans de ma toile, j'en dessine mentalement le squelette pierreux. Je vois affleurer les roches sous l'eau, peser le ciel. Tout tombe d'aplomb. Une pâle palpitation enveloppe les aspects linéaires. Les terres rouges sortent d'un abîme. Je commence à me séparer du paysage, à le voir. Je m'en dégage avec cette première esquisse, ces lignes géologiques. La géométrie, mesure de la terre. Une tendre émotion me prend. Des racines de cette émotion monte la sève, les couleurs. Une sorte de délivrance. Le rayonnement de l'âme, le regard, le mystère extériorisé, l'échange entre la terre et le soleil, l'idéal et la réalité, les couleurs ! Une logique aérienne, colorée, remplace brusquement la sombre, la têtue géométrie. Tout s'organise, les arbres, les champs, les maisons. Je vois. Par taches. L'assise géologique, le travail préparatoire, le monde du dessin s'enfonce, s'est écroulé comme dans une catastrophe. Un cataclysme l'a emporté, régénéré. Une nouvelle période vit. La vraie ! Celle où rien ne m'échappe, où tout est dense et fluide à la fois, naturel. Il n'y a plus que des couleurs, et en elles de la clarté, l'être qui les pense, cette montée de la terre vers le soleil, cette exhalaison des profondeurs vers l'amour. Le génie serait d'immobiliser cette ascension dans une minute d'équilibre, en suggérant quand même son élan. Je veux m'emparer de cette idée, de ce jet d'émotion, de cette fumée d'être au-dessus de l'universel brasier. Ma toile pèse, un poids alourdit mes pinceaux. Tout tombe. Tout retombe sous l'horizon. De mon cerveau sur ma toile, de ma toile vers la terre. Pesamment. Où est l'air, la légèreté dense ? Le génie serait de dégager l'amitié de toutes ces choses en plein air, dans la même montée, dans le même désir. Il y a une minute du monde qui passe. La peindre dans sa réalité ! Et tout oublier pour cela. Devenir elle-même. Etre alors la plaque sensible. Donner l'image de ce que nous voyons, en oubliant tout ce qui a paru avant nous.
Joaquim Gasquet, Cézanne
00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, cézanne, sainte-victoire, joachim gasquet
mercredi, 24 décembre 2008
Premières phrases célèbres
Je hais les voyages et les explorateurs.
Claude Levi-Strauss, Tristes Tropiques
12:58 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : première phrase, littérature, claude levi-strauss
Le "Homère" de la peinture
Ainsi parlait Delacroix de Rubens
00:10 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peiture, rubens
mardi, 23 décembre 2008
Comme un homme nu au milieu de gens habillés
« Nous sommes tous en apparence capables de vivre parce que nous avons eu un jour ou l’autre recours au mensonge, à l’aveuglement, à l’enthousiasme, à l’optimisme, à une conviction ou à une autre, au pessimisme ou à quoi que ce soit. Mais lui est incapable de mentir, tout comme il est incapable de s’enivrer. Il est sans le moindre refuge, sans asile. C’est pourquoi il est exposé, là où nous sommes protégés. Il est comme un homme nu au milieu de gens habillés."
Milena, lettre à Max Brod
00:11 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature, kafka
lundi, 22 décembre 2008
Oui l'heure nouvelle est au moins très sévère
Oui l'heure nouvelle est au moins très sévère.
Car je puis dire que la victoire m'est acquise : les grincements de dents, les sifflements de feu, les soupirs empestés se modèrent. Tous les souvenirs immondes s'effacent. Mes derniers regrets détalent, - des jalousies pour les mendiants, les brigands, les amis de la mort, les arriérés de toutes sortes. - Damnés, si je me vengeais !
Il faut être absolument moderne.
Point de cantiques : tenir le pas gagné. Dure nuit ! le sang séché fume sur ma face, et je n'ai rien derrière moi, que cet horrible arbrisseau !... Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes ; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul.
Cependant c'est la veille. Recevons tous les influx de vigueur et de tendresse réelle. Et à l'aurore, armés d'une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes.
Que parlais-je de main amie ! Un bel avantage, c'est que je puis rire des vieilles amours mensongères, et frapper de honte ces couples menteurs, - j'ai vu l'enfer des femmes là-bas ; - et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps.
Rimbaud, Une Saison en enfer
Rembrandt, Le Cavalier polonais
A propos de ce tableau :
Le tableau a été découvert en 1897 en Pologne, plus de deux siècles après sa création, sans que l’on sache l’histoire de ce tableau entre temps, ni qui est l’énigmatique cavalier...
03:57 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, littérature, rembrandt, rimbaud
dimanche, 21 décembre 2008
Ce que l'on devient
Mon idée - qui était aussi celle de Michel Foucault dans ses tout derniers textes - c'est que l'on écrit moins pour savoir qui l'on est que ce que l'on devient ; ma conviction c'est que l'enjeu d'un livre c'est moins d'être soi, de se rejoindre, de coïncider avec sa vérité, ses ombres, l'éternel enfant en soi et autres idioties du même tonneau, que de se changer, de devenir quelqu'un de différent de celui qu'on était avant de commencer et que la croissance même du livre a rendu obsolète et inintéressant.
Bernard Henri-Lévy, Ennemis publics, p 39
11:25 Publié dans écriture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littératue, écriture, bernard henri-lévy
samedi, 20 décembre 2008
Etincelle d'or de la lumière nature
Enfin, ô bonheur, ô raison, j'écartai du ciel l'azur, qui est du noir, et je vécus, étincelle d'or de la lumière nature
Rimbaud
Danae, Jan Gossaert, 1527
Qui fut Jan Gossaert ? Un acteur important de la vie artistique dans l'essor de la Renaissance dans les Pays-Bas, une peintre de talent qui fut au service des Princes et notamment de Philippe de Bourgogne. Gossaert est un personnage historique puisqu'il fut le premier peintre à faire le voyage à Rome dans le but de copier des antiques. Et l'on sait combien cette pratique d'apprentissage eut la vie longue dans les siècles qui ont suivi. On connait parfois mieux Gossaert sous son pseudonyme, celui de Mabuse, cependant les détails sur sa vie privée sont laconiques. Hormis ce voyage, on connait peu de choses sur lui et il demeure un mystère dans l'histoire de l'art.
Source le Blog-Art
21:18 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, littérature, rimbaud, gossaert
vendredi, 19 décembre 2008
Chant de guerre parisien
La Grand’ville a le pavé chaud,
Malgré vos douches de pétrole,
Et décidément, il nous faut
Vous secouer dans votre rôle...
J’ai résolu de vous donner une heure de littérature nouvelle. je commence de suite par un psaume d’actualité
Rimbaud, Chant de guerre parisien, Charleville, 15 mai 1871. à Paul Demeny
Verlaine par Courbet
02:47 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, rimbaud, verlaine, courbet
jeudi, 18 décembre 2008
Le désespéré
18:58 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : sarkozy, courbet, peinture, humour
Un écrivain sans corps ?
Voici un texte bien étrange de Eric Chevillard dans l'Autofictif :
L’écrivain était mieux préparé que quiconque à vivre dans les mondes virtuels d’Internet. Il avait ses songes, ses personnages. Il a maintenant des amis et des correspondants dans cette sphère idéale. Il se passe très bien des corps, du frottement rugueux du réel, de ses contrariétés, de ses contretemps. Il peut enfin être à la fois visible et invisible, présent et absent. Son monde se dématérialise. Il se meut dans le cristal liquide comme poisson dans l’eau.
Se passer des corps ? Est-ce encore de l'écriture ?
Gustave Courbet
12:57 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, corps, eric chevillard, courbet