Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 31 décembre 2008

Que la lumière brille dans les ténèbres !

A8191.jpgCe tableau de Jacki Maréchal pour vous souhaiter une bonne et heureuse année 2009 !

mardi, 30 décembre 2008

Il faut écouter ses photos si on veut les voir

WillyRonis.jpgSur Willy Ronis, La beauté, lire ici

lundi, 29 décembre 2008

Et cette illusion de bonheur finit par devenir bonheur...

manet,Vase+de+pivoines+sur+piédouche,+orsay.jpgEnvie de sortir, de marcher, je suis monté à San Martino. Ce genre de décor somptueux, chargé m’aurait déplu il y a quelques années. Dorures, stuc, marbres polychromes, couleurs fondues, motifs enlacés, anges virevoltants, tout est fait pour dérouter l’âme, qu’elle vacille, l’enlever des griffes du réel, la jeter dans un monde de miroirs corruscants, un crépitement de pierreries, de marbres roses. Les plafonds figurent des ouvertures vers le ciel, vers d’autres images, où rien ne finit jamais. Une illusion de bonheur qui n’a jamais de fin. Toujours plus de couleurs, de rondeurs, de trompe- l’oeil. Et cette illusion de bonheur finit par devenir bonheur...

Raymond Alcovère, extrait de Fugue baroque, roman

Manet, pivoines

dimanche, 28 décembre 2008

Eden caché

5782237.jpgEn réalité, personne ne veut du paradis parce qu'il est gratuit. La joie, le bonheur, l'amour sont gratuits. Un amour qui n'est pas gratuit n'est pas de l'amour. C'est la raison pour laquelle le bonheur réel ne peut être que farouchement clandestin dans un monde livré au calcul.

Lire ici : Eden caché

Watteau, embarquement pour l'île de Cythère, détail

Il faut le voir pour le croire !

Du Tapie dans le texte, voir ici

samedi, 27 décembre 2008

En lisant Paradis de Philippe Sollers

eh madame la charcutière vous avez des pieds de porc oui oh mais alors ça doit vous gêner pour marcher c'est malin foutez-moi le camp petit imbécile

Le jour va se lever

flora.jpgLe jour va se lever, je vais aller prendre un café Galleria Umberto I, histoire de croire encore un peu à la réalité. Bruits de réveil dans la ville. La “madrugada”, le meilleur moment de  la journée. L’air du matin a toujours cette saveur  particulière, crépitement de bruits, enfants qui pleurent, vaisselle qui teinte. Dans les bassi, les lumières clignotent. L’odeur de la nuit est encore là, stagnante, fraîcheur de la mer, proche, rassurante. Dans le dédale des rues, le jour s’est insinué, furtif. Les vaguelettes roulent les galets sur la plage, dans un bruit d’osselets.  Premières salves de klaxons, ronflements de moteurs, rythmés par les cloches des églises, de loin en loin. Pour quelques minutes encore la ville a cet aspect irréel, magique de la vie engourdie. Tout est encore informe, en devenir.

Raymond Alcovère, extrait de Fugue baroque, roman

Flora (ou Primavera), fresque du 1er siècle issue de la Villa Arianna, Stabies, Italie
peinture murale, 39 x 32 cm

Les Noces de Cana bis

Cana0.jpgCalembour extrait de Paradis, de Philippe Sollers, et Véronèse, Les Noces de Cana, détail

vendredi, 26 décembre 2008

Les derniers travaux de Jacki Maréchal

A voir ici

Avant Turner il n'y avait pas de brume sur la Tamise

turner_g.jpgEt un amical bonjour à JLK chez qui j'ai trouvé cette phrase de Oscar Wilde !

jeudi, 25 décembre 2008

Longtemps je suis resté

2221.jpgLongtemps je suis resté sans pouvoir, sans savoir peindre la Sainte-Victoire, parce que j'imaginais l'ombre concave, comme les autres qui ne regardent pas, tandis que, tenez, regardez, elle est convexe, elle fuit de son centre. Au lieu de se tasser, elle s'évapore, se fluidise. Elle participe toute bleutée à la respiration ambiante de l'air. Comme là-bas, à droite, sur le Pilon du Roi, vous voyez au contraire que la clarté se berce, humide, miroitante. C'est la mer… Voilà ce qu'il faut rendre. Voilà ce qu'il faut savoir. Voila le bain de science, si j'ose dire, où il faut tremper sa plaque sensible. Pour bien peindre un paysage, je dois découvrir d'abord les assises géologiques. Songez que l'histoire du monde date du jour où deux atomes se sont rencontrés, où deux tourbillons, deux danses chimiques se sont combinées. Ces grands arcs-en-ciel, ces prismes cosmiques, cette aube de nous-mêmes au-dessus du néant, je les vois monter, je m'en sature en lisant Lucrèce. Sous cette pluie fine je respire la virginité du monde. Un sens aigu des nuances me travaille. Je me sens coloré par toutes les nuances de l'infini. A ce moment-là, je ne fais plus qu'un avec mon tableau. Nous sommes un chaos irisé. Je viens devant mon motif, je m'y perds. Je songe, vague. Le soleil me pénètre sourdement, comme un ami lointain, qui réchauffe ma paresse, la féconde. Nous germinons. Il me semble, lorsque la nuit redescend, que je ne peindrai et que je n'ai jamais peint. Il faut la nuit pour que je puisse détacher mes yeux de la terre, de ce coin de terre où je me suis fondu. Un beau matin, le lendemain, lentement les bases géologiques m'apparaissent, des couches s'établissent, les grands plans de ma toile, j'en dessine mentalement le squelette pierreux. Je vois affleurer les roches sous l'eau, peser le ciel. Tout tombe d'aplomb. Une pâle palpitation enveloppe les aspects linéaires. Les terres rouges sortent d'un abîme. Je commence à me séparer du paysage, à le voir. Je m'en dégage avec cette première esquisse, ces lignes géologiques. La géométrie, mesure de la terre. Une tendre émotion me prend. Des racines de cette émotion monte la sève, les couleurs. Une sorte de délivrance. Le rayonnement de l'âme, le regard, le mystère extériorisé, l'échange entre la terre et le soleil, l'idéal et la réalité, les couleurs ! Une logique aérienne, colorée, remplace brusquement la sombre, la têtue géométrie. Tout s'organise, les arbres, les champs, les maisons. Je vois. Par taches. L'assise géologique, le travail préparatoire, le monde du dessin s'enfonce, s'est écroulé comme dans une catastrophe. Un cataclysme l'a emporté, régénéré. Une nouvelle période vit. La vraie ! Celle où rien ne m'échappe, où tout est dense et fluide à la fois, naturel. Il n'y a plus que des couleurs, et en elles de la clarté, l'être qui les pense, cette montée de la terre vers le soleil, cette exhalaison des profondeurs vers l'amour. Le génie serait d'immobiliser cette ascension dans une minute d'équilibre, en suggérant quand même son élan. Je veux m'emparer de cette idée, de ce jet d'émotion, de cette fumée d'être au-dessus de l'universel brasier. Ma toile pèse, un poids alourdit mes pinceaux. Tout tombe. Tout retombe sous l'horizon. De mon cerveau sur ma toile, de ma toile vers la terre. Pesamment. Où est l'air, la légèreté dense ? Le génie serait de dégager l'amitié de toutes ces choses en plein air, dans la même montée, dans le même désir. Il y a une minute du monde qui passe. La peindre dans sa réalité ! Et tout oublier pour cela. Devenir elle-même. Etre alors la plaque sensible. Donner l'image de ce que nous voyons, en oubliant tout ce qui a paru avant nous.

Joaquim Gasquet, Cézanne

mercredi, 24 décembre 2008

Premières phrases célèbres

Je hais les voyages et les explorateurs.

Claude Levi-Strauss, Tristes Tropiques

Le "Homère" de la peinture

Llile2004Rubens.jpgAinsi parlait Delacroix de Rubens

00:10 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peiture, rubens

mardi, 23 décembre 2008

Comme un homme nu au milieu de gens habillés

kafka.jpg« Nous sommes tous en apparence capables de vivre parce que nous avons eu un jour ou l’autre recours au mensonge, à l’aveuglement, à l’enthousiasme, à l’optimisme, à une conviction ou à une autre, au pessimisme ou à quoi que ce soit. Mais lui est incapable de mentir, tout comme il est incapable de s’enivrer. Il est sans le moindre refuge, sans asile. C’est pourquoi il est exposé, là où nous sommes protégés. Il est comme un homme nu au milieu de gens habillés."

Milena, lettre à Max Brod

lundi, 22 décembre 2008

Oui l'heure nouvelle est au moins très sévère

cavalier_polonais.jpgOui l'heure nouvelle est au moins très sévère.

Car je puis dire que la victoire m'est acquise : les grincements de dents, les sifflements de feu, les soupirs empestés se modèrent. Tous les souvenirs immondes s'effacent. Mes derniers regrets détalent, - des jalousies pour les mendiants, les brigands, les amis de la mort, les arriérés de toutes sortes. - Damnés, si je me vengeais !

Il faut être absolument moderne.

Point de cantiques : tenir le pas gagné. Dure nuit ! le sang séché fume sur ma face, et je n'ai rien derrière moi, que cet horrible arbrisseau !... Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes ; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul.

Cependant c'est la veille. Recevons tous les influx de vigueur et de tendresse réelle. Et à l'aurore, armés d'une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes.

Que parlais-je de main amie ! Un bel avantage, c'est que je puis rire des vieilles amours mensongères, et frapper de honte ces couples menteurs, - j'ai vu l'enfer des femmes là-bas ; - et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps.


Rimbaud, Une Saison en enfer

Rembrandt, Le Cavalier polonais

A propos de ce tableau :

Le tableau a été découvert en 1897 en Pologne, plus de deux siècles après sa création, sans que l’on sache l’histoire de ce tableau entre temps, ni qui est l’énigmatique cavalier...

Lire ici

dimanche, 21 décembre 2008

Ce que l'on devient

bagua.gifMon idée  - qui était aussi celle de Michel Foucault dans ses tout derniers textes - c'est que l'on écrit moins pour savoir qui l'on est que ce que l'on devient ; ma conviction c'est que l'enjeu d'un livre c'est moins d'être soi, de se rejoindre, de coïncider avec sa vérité, ses ombres, l'éternel enfant en soi et autres idioties du même tonneau, que de se changer, de devenir quelqu'un de différent de celui qu'on était avant de commencer et que la croissance même du livre a rendu obsolète et inintéressant.

Bernard Henri-Lévy, Ennemis publics, p 39

samedi, 20 décembre 2008

Etincelle d'or de la lumière nature

DanaeJanGossaert.jpgEnfin, ô bonheur, ô raison, j'écartai du ciel l'azur, qui est du noir, et je vécus, étincelle d'or de la lumière nature

Rimbaud

Danae, Jan Gossaert, 1527

Qui fut Jan Gossaert ? Un acteur important de la vie artistique dans l'essor de la Renaissance dans les Pays-Bas, une peintre de talent qui fut au service des Princes et notamment de Philippe de Bourgogne. Gossaert est un personnage historique puisqu'il fut le premier peintre à faire le voyage à Rome dans le but de copier des antiques. Et l'on sait combien cette pratique d'apprentissage eut la vie longue dans les siècles qui ont suivi. On connait parfois mieux Gossaert sous son pseudonyme, celui de Mabuse, cependant les détails sur sa vie privée sont laconiques. Hormis ce voyage, on connait peu de choses sur lui et il demeure un mystère dans l'histoire de l'art.

Source le Blog-Art

vendredi, 19 décembre 2008

Chant de guerre parisien

verlaine_par_courbet.jpgLa Grand’ville a le pavé chaud,
Malgré vos douches de pétrole,
Et décidément, il nous faut
Vous secouer dans votre rôle...

J’ai résolu de vous donner une heure de littérature nouvelle. je commence de suite par un psaume d’actualité 

Rimbaud, Chant de guerre parisien, Charleville, 15 mai 1871. à Paul Demeny

Verlaine par Courbet

jeudi, 18 décembre 2008

Le désespéré

sarkozy-courbet-300x197.jpg

18:58 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : sarkozy, courbet, peinture, humour

Un écrivain sans corps ?

1868_Gustave_Courbet_-_The_Source_(Detail).jpgVoici un texte bien étrange de Eric Chevillard dans l'Autofictif :

L’écrivain était mieux préparé que quiconque à vivre dans les mondes virtuels d’Internet. Il avait ses songes, ses personnages. Il a maintenant des amis et des correspondants dans cette sphère idéale. Il se passe très bien des corps, du frottement rugueux du réel, de ses contrariétés, de ses contretemps. Il peut enfin être à la fois visible et invisible, présent et absent. Son monde se dématérialise. Il se meut dans le cristal liquide comme poisson dans l’eau.

Se passer des corps ? Est-ce encore de l'écriture ?

Gustave Courbet