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vendredi, 17 juillet 2009

Acheminement vers la parole

bernini1b.jpg"L'être humain parle. Nous parlons éveillés ; nous parlons en rêve. Nous parlons sans cesse, même quand nous ne proférons aucune parole, et que nous ne faisons qu'écouter ou lire ; nous parlons même si, n'écoutant plus vraiment, ni ne lisant, nous nous adonnons à un travail, ou bien nous abandonnons à ne rien faire. Constamment nous parlons, d'une manière ou d'une autre. Nous parlons parce que parler nous est naturel. Cela ne provient pas d'une volonté de parler qui serait antérieure à la parole. On dit que l'homme possède la parole par nature. L'enseignement traditionnel veut que l'homme soit, à la différence de la plante et de la bête, le vivant capable de parole. Cette affirmation ne signifie pas seulement qu'à côté d'autres facultés, l'homme possède aussi celle de parler. Elle veut dire que c'est bien la parole qui rend l'homme capable d'être le vivant qu'il est en tant qu'homme. L'homme est homme en tant qu'il est celui qui parle". Ainsi commence le premier des textes de "Acheminement vers la parole" de Heidegger. Il cite et commente ensuite ce poème de Georg Trakl (1887-1914) Traduction François Fédier :

Quand il neige à la fenêtre,

Que longuement sonne la cloche du soir,

Pour beaucoup la table est mise

Et la maison est bien pourvue.

Plus d'un qui est en voyage

Arrive à la porte sur d'obscurs sentiers.

D'or fleurit l'arbre des grâces

Né de la terre et de sa sève fraîche.

 

Voyageur entre paisiblement ;

La douleur pétrifia le seuil.

Là resplendit en clarté pure

Sur la table pain et vin.

Sculpture du Bernin

jeudi, 16 juillet 2009

Lecture d'été

setmana_de_lautreamont_a_barcelona.jpgIl y a des livres vers lesquels on revient toujours ; sans doute parce que ce sont les plus énigmatiques, ceux qui ne se laissent pas dévoiler facilement, et jamais totalement sans doute. Un des plus étranges, des plus fascinants, ce sont les Poésies de Lautréamont.  Avec "ces phrases tellement fausses qu'elles explosent de vérité", comme l'écrit François Meyronnis dans L'Axe du néant  : "Je me figure Élohim plutôt froid que sentimental." "Le charme de la mort n’existe que pour les courageux." "Non imparfait, non déchu, l’homme n’est plus le grand mystère." "Je ne permets à personne, pas même à Elohim, de douter de ma sincérité." "Nous sommes libres de faire le bien. Le jugement est infaillible. Nous ne sommes pas libres de faire le mal." "Il n’y a rien d’incompréhensible. La pensée n’est pas moins claire que le cristal." "La poésie doit avoir pour but la vérité pratique." "Je ne connais pas d’autre grâce que celle d’être né. Un esprit impartial la trouve complète." On peut considérer tout cela comme absurde, mais à systématiquement prendre le contre-pied des opinions généralement admises, ce petit livre (qui suit immédiatement les Chants de Maldoror, et ce n'est pas par hasard) ne se laisse pas épuiser facilement, il interroge, il intrigue, et fait penser, ce n'est pas si mal après tout, en ces temps d'indigence et de vacuité...

00:15 Publié dans Journal | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : journal, lautréamont

mercredi, 15 juillet 2009

Orient

Si tu as entendu l'appel de l'Orient, tu n'entendras plus rien d'autre

Rudyard Kipling

22:23 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : orient, kipling

Jessica

Par les Allman brothers band (Eric, c'est bien toi aux claviers ?)

Exposition Jacki Maréchal

GetAttachment.jpg2 évènements
Du 16 au 25 juillet: exposition
Jacki maréchal
Vernissage le jeudi 16 juillet à 18h

+ performance avec Fred Louvet
lors du
Décrochage samedi 25 juillet + pot à partir de 18h

"La performance de Fredéric Louvet (musicien) et Jacki Maréchal (plasticien) est une mise en place scénographique : Une action spontanée de peinture en conjonction d'une scène musicale.  Le musicien improvise sur une base composée et préparée sur ordinateur. La gestuelle picturale et l'osmose avec l'improvisation musicale suivent le mouvement tantôt de la peinture, tantôt de la musique. Les deux esprits se réunissent peu à peu dans une introversion  consentie et délivrent un sentiment d'ampleur et d'ouverture à des intuitions sensitives. L''auditeur spectateur est progressivement englobé par ce monde auditif et visuel..."
entrée gratuite / ouvert tous les jours de 17h à 20h sauf dimanche de 14h à 17h
l’étable de Monsieur +
"lapeyrouse" 39320 Louvenne tél: 03 84 85 59 19
rwww.monsieur-plus.fr

Frédéric Louvet est guitariste professionnel, il a obtenu avec différents groupes le 1er prix au Concours  de jazz  de Roquebrune-sur-Argens, le Prix de la meilleure interprétation au concours Allum’jazz 1998, le Prix du public à ce même festival et a finit Troisième au concours  de Franche-Comté. Il a joué dans des clubs prestigieux notamment au Hot club de Lyon, au Duc des Lombards à Paris à l’Opéra de Lyon en résidence avec le célèbre saxophoniste Andy Sheppard. Il a enregistrer 4 CD dont 1 avec David Linx, chanteur plébiscité des milieux du jazz et un cinquième CD sortira bientôt chez Harmonia Mundi. Membre de la Sacem il est auteur de plus de 50 compositions dont l’une d’entre elle est reprise par l’opéra de Lyon sur leur site internet. Il improvisera sur la base d’une de ses créations de musique contemporaine.

 Jacki Maréchal est artiste peintre professionnel depuis fin 2006. En deux ans et demi il a exposé : dans plusieurs foires internationales notamment à Florence, La Haye , Innsbruck, Gant, Padoue - dans plusieurs galeries à Espagne à Madrid, en Italie à Florence et Bologne, à Genève, en Allemagne à Coblenz et dans plusieurs salons professionnels notamment « Réalités Nouvelles » à Paris et « Art en capital » au Grand Palais à Paris. Il est lauréat du 2ème Prix Pier Paolo Castellucci à Florence en Italie.

Moby Dick

118095-004-E9D5AC09.jpgDéjeuner chez des amis, sous des arbres encore. Je leur ai offert "Prélude à la délivrance" de Yannick Haenel et François Meyronnis, mon livre préféré cette année, lu trois fois. Au moment que nous vivons de la plus grande dévastation, au moment où le danger est le plus grand, une étincelle peut s'allumer, la dimension du divin. Celle de Nietzsche et de l'éternel retour, de Lautréamont, Rimbaud et quelques autres. Et puis il y a Moby Dick de Melville que H et M décortiquent et font apparaître comme un véritable traité de théologie. Dans un de ces autres livres : L'Axe du néant, François Meyronnis écrit : "Le langage est le lieu du combat. Ce fut la grande intuition de Heidegger : "Le passage de la ligne du nihilisme interviendra, s'il intervient, par et dans le langage."

"L'été est une saison qui prête au comique. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Mais cela est" a écrit Gustave Flaubert. L'été c'est aussi le moment où tout s'arrête, où le vide permet de renaître.

mardi, 14 juillet 2009

Le Magazine "Autour des auteurs" n° 14 est en ligne

http://www.autour-des-auteurs.net/magazine/new_mag.html

Vous y trouverez un inédit de Pierre Autin-Grenier, "Une histoire d'anoures" par Claude Henri-Bartoli, d'autres inédits, chroniques, entretiens, etc...

Vous pouvez proposer des contributions pour les prochains numéros ici : renaudfran@free.fr

 

Décidément

fantomas1.jpgDécidément non, rien ne vient, pas d'idée de roman, de nouvelle ou autres billevesées, même le tour de France est en repos, demain c'est la Fête Nationale dont tout le monde se fout, c'est peut-être logique après tout, cette Révolution n'a rien arrangé, tout le monde se croit libre, alors que jamais l'asservissement n'a été aussi grand, tout se délite lentement, même l'été ne ressemble plus à l'été, on voit bien que personne n'y croit plus, et fait semblant...

00:15 Publié dans Journal | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : journal, fantomas

lundi, 13 juillet 2009

Journée de chaleur

pierre-bonnard-table-set-in-a-garden.jpgJournée de chaleur, chant ininterrompu des cigales sous le marronnier, mais vent ondoyant, léger et presque frais qui rend l'atmosphère supportable. Vraie journée d'été où ce pays, au pied des Cévennes, prend sa vraie dimension. Là où le vent ne circule pas, l'air est vraiment écrasant. Sur la table, abandonné, un magazine avec le visage cadavérique de Michaël Jackson, mort vivant bien à l'image de notre monde qui le ressuscite, icône idéale.

Pierre Bonnard, Mise de table dans un jardin

00:15 Publié dans Journal | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : journal, pierre bonnard

dimanche, 12 juillet 2009

Aujourd'hui

18964112_w434_h_q80.jpgAujourd'hui temps doux, ciel vaste, illimité, oiseaux qui sillonnent le ciel, après-midi vague, la mer est là proche, mais pas envie d'y aller, seulement la rêver un peu comme j'ai rêvé de Lisbonne et de sa langueur, l'été est là, pour la troisième année consécutive il n'est ni très chaud ni étouffant, de même que les deux derniers hivers ont été froids, est-ce le changement climatique annoncé, le Gulf Stream qui a perdu de sa force ne nous réchaufferait plus, tout à l'heure il y a Shining de Kubrick à la télé...

00:15 Publié dans Journal | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : kubrick, journal

samedi, 11 juillet 2009

Si vous passez par Montauban...

273.jpgUne exposition Ingres et les modernes, du 4 juillet au 4 octobre, voir ici

10:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : ingres, montauban

Oui on l'aime le Tour de France !

nng_imagesCA8WTUZ6.jpg

00:22 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tour de france

vendredi, 10 juillet 2009

Déviations

artwork_images_119116_435732_ralph-gibson.jpg« Un général est comme un écrivain qui veut faire une certaine pièce, un certain livre, et que le livre lui-même, avec les ressources inattendues qu’il révèle ici, l’impasse qu’il présente là, fait dévier extrêmement du plan préconçu. » 

Marcel Proust

Photo : Ralph Gibson

jeudi, 09 juillet 2009

Les organes remontaient

nu_ronis1.jpgVous savez ce que c’est que le soutien-gorge ? Au XIXe siècle, on ne disait pas la bite, la vulve, on disait le ventre, le bas-ventre. On ne disait pas le ventre, on disait l’estomac. On ne disait pas l’estomac, on disait le cœur. Les organes remontaient. La pudeur faisait qu’on n’avait pas de seins mais une gorge. D’où le soutien-gorge au lieu du soutien- seins.

Michel Serres Entretien avec Alain Barbanel et Daniel Constantin Revue Médias N°11 juillet 2007

Photo de Willy Ronis

mercredi, 08 juillet 2009

Toute la vérité

"Dire toute la vérité est impossible, les mots y manquent"

Lacan

13:29 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : lacan

En suspens

les_ailes_du_desir_der_himmel_uber_berlin_1986_diaporama_portrait.jpgQuand le vent souffle, on dirait que tout est déplaçable, en suspens. Au milieu de ce grand cirque, avec le ciel immense, on a continué de parler. Une façon de dévorer l’autre. A notre première rencontre, déjà au Mexique, j’avais eu l’impression que tout se figeait, elle et moi on devenait imperméables à tout mouvement extérieur. De nouveau, presque palpable, une corde, tendue entre nous, entrait en résonance chaque fois qu’on la frôlait. Et on avait envie de la frôler souvent. Pas trop pour ne pas l’agacer et brouiller son mouvement mais cette vibration, ce décalage incessant, troublaient le jeu. On observait l’attirance grandir, deux aimants cherchant inutilement à se retenir.

Raymond Alcovère, extrait de "Le Bonheur est un drôle de serpent", roman en recherche d'éditeur...

mardi, 07 juillet 2009

L'été, la nuit...

L'été, la nuit, les bruits sont en fête.

Edgar Poe

15:32 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : edgar poe

Je m'écris

GILDAS - LES CIEUX DANS LES YEUX[1]1 copie.jpgJ'interprète ma page de vie

J'en use comme plaque de cuivre

Je la grène de plaisirs

Je la crible d'années

Je la saisis en verte saison

Je la racle de nuits d'hiver

Je la ronge en creux d'angoisses

Je m'y taille espace libre

Je l'attaque en matière noire

Je progresse d'épreuves en épreuves

Je la creuse de vaines morsures

Je la burine d'émotions

Je l'entame

Pour nier le temps

Je m'écris

Pour durer."

Andrée CHEDID Rythmes"

Photomontage de Gildas Pasquet

lundi, 06 juillet 2009

Plus fort que la mort de Bambi

Eric Dejaeger ouvre son blog

22:04 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : eric dejaeger

Un article sur Le Sourire de Cézanne

A lire ici, sur Paperblog, un article sur Le Sourire de Cézanne, par Jean-Jacques Nuel