lundi, 31 août 2009
Courage, rentrons !
C'est une rentrée bizarre je trouve. Il fait chaud, la grippe menace, même Sarkozy ne sent pas très bien, il n'y a guère que Martine Aubry qui se pavane, mais encore faudrait-il me prouver qu'elle existe vraiment, ce dont je doute... Bref il y a du pain sur la planche, oui, ça vaut vraiment le coup de rentrer ! Courage !
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dimanche, 30 août 2009
La Danseuse de Mao
La Danseuse de Mao est la sixième enquête de l'inspecteur principal Chen, à Shangai. Et comme dans les précédentes, il se trouve confronté au passé récent de la Chine, en particulier la Révolution Culturelle, qui fit tant de drames. Cette fois, c'est directement à Mao que renvoient les investigations de l'inspecteur, qui l'emmèneront notamment à Pékin, dans la Cité interdite. Et à sa passion pour les jeunes femmes, ainsi qu'au rôle (sinistre lui aussi) de Madame Mao qui avant de connaître l'Empereur, fut une mauvaise actrice de série B et poursuivra de sa haine les actrices qui ont réussi. L'habilité de Qiu Xialong est qu'il nous brosse le portrait en même temps de la Chine actuelle, de ses bouleversements. Et la poésie (de même que la nourriture et un érotisme diffus) joue toujours un grand rôle dans ces enquêtes, car Mao était aussi poète. Différent en cela de la plupart des polars occidentaux, c'est toute en finesse, en subtilités, en contournements, qu'avance l'enquête. "La Révolution n'est pas un dîner de gala" : galvanisés par cette phrase, les Gardes Rouges se livraient aux pires atrocités...
Qiu Xialong, La Danseuse de Mao, Collection Points Seuil
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samedi, 29 août 2009
Notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres
Mais même au point de vue des plus insignifiantes choses de la vie, nous ne sommes pas un tout matériellement constitué, identique pour tout le monde et dont chacun n'a qu'à aller prendre connaissance comme d'un cahier des charges ou d'un testament; notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres. Même l'acte si simple que nous appelons "voir une personne que nous connaissons" est en partie un acte intellectuel. Nous remplissons l'apparence physique de l'être que nous voyons de toutes les notions que nous avons sur lui, et dans l'aspect total que nous nous représentons, ces notions ont certainement la plus grande part. Elles finissent par gonfler si parfaitement les joues, par suivre en une adhérence si exacte la ligne du nez, elles se mêlent si bien de nuancer la voix comme si celle-ci n'était qu'une transparente enveloppe, que chaque fois que nous voyons ce visage et que nous entendons cette voix, ce sont ces notions que nous retrouvons, que nous écoutons.
Marcel Proust, Du côté de chez Swann
Pablo Picasso, Femme avec une fleur
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vendredi, 28 août 2009
Ce caractère qui est propre à la beauté et au bonheur
Je ressentis devant elle ce désir de vivre qui renaît en nous chaque fois que nous prenons de nouveau conscience de la beauté et du bonheur. Nous oublions toujours qu'ils sont individuels et, leur substituant dans notre esprit un type de convention que nous formons en faisant une sorte de moyenne entre les différents visages qui nous ont plu, entre les plaisirs que nous avons connus, nous n'avons que des images abstraites qui sont languissantes et fades parce qu'il leur manque précisément ce caractère d'une chose nouvelle, différente de ce que nous avons connu, ce caractère qui est propre à la beauté et au bonheur. Et nous portons sur la vie un jugement pessimiste et que nous supposons juste, car nous avons cru y faire entrer en ligne de compte le bonheur et la beauté quand nous les avons omis et remplacés par des synthèses où d'eux il n'y a pas un seul atome. C'est ainsi que baîlle d'avance un lettré à qui on parle d'avance d'un nouveau "beau livre", parce qu'il imagine une sorte de composé de tous les beaux livres qu'il a lus, tandis qu'un beau livre est particulier, imprévisible, et n'est pas fait de la somme de tous les chefs-d'oeuvre précédents, mais de quelque chose que s'être parfaitement assimilé cette somme ne suffit nullement à faire trouver, car c'est justement en dehors d'elle.
Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur
Titien, Flora
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jeudi, 27 août 2009
Un très bon billet...
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mercredi, 26 août 2009
Appel à textes et créations graphiques
Etant donné qu'il s'agit du Web, les textes courts seront privilégiés (1 500 signes maximum)
Voici quelques retours reçus à l'occasion du dernier numéro :
Pour ma part, je trouve mes photos bien mises en valeur et le choix du commentaire parfait.
quel bonheur si je pouvais en refaire...
Didier (ADA)
FZ
j'ai lu le magazine, bien, mais avec l'impression que la vision de l'imbécile dans le texte de Blanchemain, texte très bien polissé marque un contraste entre la langue vulgaire de deux mots et le reste de sa prose vraiment réussie (texte certainement le meilleur du magazine). Il semble aussi que le texte sur la personne ne voulant ni changer le monde ni rien du tout paraît déplacé. Je crois qu'il manque un peu d'approche vraiment généreuse, peut-être est-ce parce que je demande une grande exigence que je demande d'écarter certains termes de notre langue. On ne peut faire abstraction que si l'on se débarrasse de toutes les poussières qui entachent tout texte. A chacun de faire le mieux possible à la lueur de la vérité, je pense qu'il faut savoir rester sain en soi, comme nous le sommes nous, et que l'exemple vient automatiquement par la grâce de la qualité d'un texte. Les illustrations sont très belles. Merci pour la conception de ce magazine, je n'ai aucune idée sur la diffusion du magazine, mais étant une vitrine des auteurs en Languedoc Roussillon peut-être faudrait-il au futur trouver encore davantage de participants et de plasticiens ?
François S (ADA)
Merci et bravo pour ce Mag, comme pour tous les autres.
Florence (ADA)
le numéro est bien, même très bien, Calet est une de mes passions, et ton entretien avec JC bernard est judicieuse ( il est à côté de "ma" libraire, toute la durée du festival, et c'est une vieille connaissance...
Hervé P (ADA)
04:32 Publié dans Appel à textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : magazine autour des auteurs, appel à textes
Une idée forte...
Une idée forte communique un peu de sa force au contradicteur. Participant à la valeur universelle des esprits, elle s'insère, se greffe en l'esprit de celui réfute, au milieu d'idées adjacentes, à desquelles, reprenant quelque avantage, il la complète, la rectifie; si bien que la sentence finale est en quelque sorte l'oeuvre des deux personnes qui discutaient. aux idées qui ne sont pas, à proprement parler, des idées, aux idées qui, ne tenant à rien, ne trouvent aucun point aucun rameau fraternel dans l'esprit de l'adversaire, que celui-ci, aux prises avec le pur vide, ne trouve rien à répondre.
Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur
Cathédrale Sainte-Cécile, Albi, détail du jubé
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mardi, 25 août 2009
La figure de ses vices et les limites de sa vertu
Une espèce de sévérité de goût qu'il avait, de volonté de n'écrire jamais que des choses dont il pût dire: «C'est doux», et qui l'avait fait passer tant d'années pour un artiste stérile, précieux, ciseleur de riens, était au contraire le secret de sa force, car l'habitude fait aussi bien le style de l'écrivain que le caractère de l'homme et l'auteur qui s'est plusieurs fois contenté d'atteindre dans l'expression de sa pensée à un certain agrément, pose ainsi pour toujours les bornes de son talent, comme en cédant souvent au plaisir, à la paresse, à la peur de souffrir on dessine soi-même sur un caractère où la retouche finit par n'être plus possible la figure de ses vices et les limites de sa vertu.
Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur
Andrea Mantegna (1431-1506), plafond du palais ducal de Mantoue (Lombardie)
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lundi, 24 août 2009
Le génie consistant...
De même ceux qui produisent des oeuvres géniales ne sont pas ceux qui vivent dans le milieu le plus délicat, qui ont la conversation la plus brillante, la culture la plus étendue, mais ceux qui ont eu le pouvoir, cessant brusquement de vivre pour eux-mêmes, de rendre leur personnalité pareille à un miroir, de telle sorte que leur vie si médiocre d'ailleurs qu'elle pouvait être mondainement et même, dans un certain sens, intellectuellement parlant, s'y reflète, le génie consistant dans le pouvoir réfléchissant et non dans la qualité intrinsèque du spectacle reflété.
Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur.
Allégorie de la Force et de la Sagesse, par Veronese (1580).
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dimanche, 23 août 2009
Le travail de causalité
Le travail de causalité qui finit par produire à peu prés tous les effets possibles, et par conséquent aussi ceux qu’on avait cru l’être le moins, ce travail est parfois lent, rendu un peu plus lent encore par notre désir – qui, en cherchant à l’accélérer, l’entrave – par notre existence même et n’aboutit que quand nous avons cessé de désirer, et quelquefois de vivre.
Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur.
De Kooning, untitled, 1977
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samedi, 22 août 2009
Les lois psychologiques
Aussi est-il inutile d'observer les moeurs, puisqu'on peut les déduire des lois psychologiques.
Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur
22:40 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : marcel proust, moeurs, lois psychologiques
Les « quoique » sont toujours des « parce que » méconnus
Ma mère s'émerveillait qu'il fût si exact quoique si occupé, si aimable quoique si répandu, sans songer que les « quoique » sont toujours des « parce que » méconnus, et que (de même que les vieillards sont étonnants pour leur âge, les rois pleins de simplicité et les provinciaux au courant de tout) c'étaient les mêmes habitudes qui permettaient à M. de Norpois de satisfaire à tant d'occupations et d'être si ordonné dans ses réponses, de plaire dans le monde et d'être aimable avec nous. De plus, l'erreur de ma mère, comme celle de toutes les personnes qui ont trop de modestie, venait de ce qu'elle mettait les choses qui la concernaient au-dessous, et par conséquent en dehors des autres.
Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur
Caroline Rémy ou Séverine peinte par Renoir
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vendredi, 21 août 2009
Le Retard
Il consulta de nouveau sa montre : le train avait maintenant dix minutes de retard. À refaire, il aurait bien pris un oreiller. Le rail sous sa nuque le faisait souffrir.
Eric Dejaeger
extrait de Courts, toujours !
Recueil inédit de 150 contes élagués
Jeff Koons
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jeudi, 20 août 2009
Le cinéma américain
C'est sans vergogne (comme disait Brassens) que je pique à l'excellentissime Eric Poindron, dans son cabinet de curiosités bien nommé, ces 20 choses qui n'arrivent que dans le cinéma américain, envoyées à lui par un cinéphile anonyme. Les voici donc, j'adore :
1. Dans une maison hantée, les femmes recherchent l'origine des bruits étranges en portant leurs plus beaux sous-vêtements.
2. Pourchassé dans une ville, vous aurez toujours la chance de pouvoir vous dissimuler au milieu d'un défilé de la Saint Patrick, n'importe quel jour de l'année.
3. Tous les lits ont des draps spéciaux qui s'arrêtent au niveau des aisselles de la femme mais seulement au niveau de la taille de l'homme allongé à ses côtés.
4. N'importe qui peut facilement faire décoller un avion, pourvu qu'il y ait quelqu'un dans la tour de contrôle pour lui donner l'autorisation de partir.
5. Le système de ventilation de n'importe quel bâtiment est le parfait endroit pour se cacher. Là, personne ne pensera à vous trouver et en plus vous pourrez accéder a toutes les pièces de l'édifice sans aucun problème.
6. Tu survivras très probablement à toutes les guerres à moins que tu ne commettes la fatale erreur de montrer à quelqu'un la photo de ta bien- aimée qui t'attend sagement à la maison.
7. Un homme se prendra les plus terribles coups sans broncher, mais sursautera quand une femme tentera de nettoyer ses blessures.
8. Le chef de la police est toujours Noir.
9. Au moment de payer le taxi, ne regardes jamais dans ton portefeuille pour sortir un billet : prends un billet un au hasard et tends-le : C'est toujours le prix exact.
10. Les cuisines ne sont pas équipées de lumières. Quand vous pénétrez dans une cuisine en pleine nuit, ouvrez le frigo et utilisez sa lumière à la place.
11. Pendant une enquête de police il faut forcément passer au moins une fois dans un club de strip-tease.
12. Une simple allumette suffit pour éclairer une pièce de la taille d'un terrain de foot.
13. Même si vous conduisez sur une avenue parfaitement droite, il est nécessaire de tourner vigoureusement le volant de droite à gauche de temps en temps.
14. Un homme visé par 20 hommes a plus de chance de s'en sortir que 20 hommes visés par un seul.
15. La majorité des gens gardent un album rempli de coupures de journaux ; particulièrement si un membre de leur famille est mort dans un étrange accident de bateau.
16. Ne vous tracassez pas si vous êtes en nette infériorité numérique dans un combat d'arts martiaux : vos ennemis attendent patiemment de vous attaquer un par un, en dansant d'une manière menaçante autour de vous, jusqu' 'à ce que leur prédécesseur soit au sol.
17. Lors d'une conversation très émouvante, au lieu de parler en regardant votre interlocuteur, placez-vous derrière lui et parlez à son dos.
18. S'il y a un malade mental psychopathe en fuite, cela coïncide en général avec un orage qui coupe le courant et les communications téléphoniques dans les parages.
19. Toutes les bombes sont connectées à un chronomètre à gros affichage rouge, afin que tu puisses savoir exactement quand il est temps de te tirer.
20. On peut toujours se garer en bas de l'immeuble ou l'on veut aller.
14:17 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma américain
Hongrois rêver
Budapest est aussi une gigantesque ville thermale ; les sources d'eau chaude (autour de 39 °) y abondent. Ici les bains Széchenyi, dont une partie est en plein air, où on se baigne dans un somptueux décor. En hiver aussi, les jours d'échec s'y affrontent au milieu des vapeurs.
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mercredi, 19 août 2009
Budapest
Budapest est une ville un rien démodée, absente, c'est ce qui fait son charme. A part Venise bien sûr, qui est hors-compétition, j'avais rarement vu un aussi bel ensemble architectural. Art nouveau, art baroque et néo-classique se disputent sans cesse la prééminence, et il s'en dégage pourtant une réelle harmonie, surprenante et délicieuse. Le Musée des Beaux-Arts possède entre autres une fabuleuse collection italienne, dominée par un portrait du doge Marcantonio Trevisani par le Titien et cet extraordinaire autoportrait de Giorgione.
15:37 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : budapest, giorgione
jeudi, 06 août 2009
Blog en vacances...
Ce que j'aime dans les voyages, c'est l'étonnement du retour, écrivait Stendhal, alors, à très bientôt...
Brassai; Le Pont-Neuf
18:20 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : vacances, stendhal, brassai
mercredi, 05 août 2009
Le jour le plus chiant de l'année...
C'était aujourd'hui paraît-il, il y a des jours comme ça... lire ici
Photo de Raymond Depardon, Lybie, 1978
22:20 Publié dans Actu | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : raymond depardon
mardi, 04 août 2009
Où mène la poésie ?
"La poésie ne mène à rien, à condition de ne pas en sortir."
Pierre Reverdy
Magritte
00:15 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : pierrre reverdy, magritte
lundi, 03 août 2009
Quel dommage
00:15 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : stendhal, tiepolo