mardi, 17 février 2009
Question de temps
Le temps n’a pas de direction, il n’est pas du tout ce que l’on croit et c’est une clé. Il est infini. Chaque instant dure toujours. En entrant dans cette durée, tout s’illumine, devient plus intense et plus aéré. Tous ces temps (tout ce temps) sont là à notre disposition et pour toujours. C’est la découverte de Nietzsche et elle sous-tend la Recherche de Proust.
Port de mer avec l’embarquement d’Ulysse quittant les Phéaciens - Le Lorrain
00:15 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : temps, nieztsche, proust, le lorrain
lundi, 16 février 2009
Y a un problème dans la Phynance !
13:12 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, japon, alcool, phynance
dimanche, 15 février 2009
Réservez un prochain dimanche
J'y serai de 12H à 18 H pour dédicacer mes romans !
Dimanche 8 mars, Mas de Calage, sortie Montpellier Est, devant le Zénith, faire 1,5 km, tourner à gauche avant le pont de l'autoroute
Marché de l'art, avec de très nombreux artistes plasticiens
Contact : Association Vent d'art 06 87 27 62 91
12:34 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art, mas de calage, marché de l'art, vent d'art
Comme elle est vraiment
Il n'y a que lui, le roman, pour l'affirmer, le temps, le retourner, le transformer, le retrouver, le faire respirer sous nos yeux comme une peau d'étalon de course, l'isoler, l'écouter, le dilater et le contracter, l'accélérer, le freiner, lui, et le cavalier qui l'écrit, qui le lit ; qui écrit et lit sa propre vie comme elle est vraiment.
Philippe Sollers, Grand beau temps
Manet
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, philippe sollers, roman, manet
samedi, 14 février 2009
Bonne pensée du matin
À quatre heures du matin, l'été,
Le sommeil d'amour dure encore.
Sous les bosquets, l'aube évapore
L'odeur du soir fêté.
Mais là-bas dans l'immense chantier
Vers le soleil des Hespérides,
En bras de chemise, les charpentiers
Déjà s'agitent.
Dans leur désert de mousse, tranquilles,
Ils préparent les lambris précieux
Où la richesse de la ville
Rira sous de faux cieux.
Ah ! pour ces Ouvriers charmants
Sujets d'un roi de Babylone,
Vénus ! laisse un peu les Amants
Dont l'âme est en couronne
Ô Reine des Bergers !
Porte aux travailleurs l'eau-de-vie.
Pour que leurs forces soient en paix
En attendant le bain dans la mer, à midi.
Rimbaud
Cézanne, Les Grandes baigneuses
Cézanne a abordé maintes fois ce thèmes des baigneuses et des baigneurs dans son oeuvre.
Ici : Trois baigneuses (1876-1877) : c'est Matisse qui l'acheta, mais à crédit sur douze mois... et lorsqu'il l'offrit au Petit-Palais en 1936, il déclara que l'oeuvre l'avait "soutenu moralement dans les moments critiques de mon aventure artistique. J'y ai puisé ma foi et ma persévérance".
01:53 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : rimbaud, cézanne, héspérides, baigneuses
vendredi, 13 février 2009
L'orgie parisienne ou Paris se repeuple
Ô lâches, la voilà ! Dégorgez dans les gares !
Le soleil essuya de ses poumons ardents
Les boulevards qu'un soir comblèrent les Barbares.
Voilà la Cité sainte, assise à l'occident !
Allez ! on préviendra les reflux d'incendie,
Voilà les quais, voilà les boulevards, voilà
Les maisons sur l'azur léger qui s'irradie
Et qu'un soir la rougeur des bombes étoila !
Cachez les palais morts dans des niches de planches !
L'ancien jour effaré rafraîchit vos regards.
Voici le troupeau roux des tordeuses de hanches :
Soyez fous, vous serez drôles, étant hagards !
Tas de chiennes en rut mangeant des cataplasmes,
Le cri des maisons d'or vous réclame. Volez !
Mangez ! Voici la nuit de joie aux profonds spasmes
Qui descend dans la rue. Ô buveurs désolés,
Buvez ! Quand la lumière arrive intense et folle,
Fouillant à vos côtés les luxes ruisselants,
Vous n'allez pas baver, sans geste, sans parole,
Dans vos verres, les yeux perdus aux lointains blancs ?
Avalez, pour la Reine aux fesses cascadantes !
Ecoutez l'action des stupides hoquets
Déchirants ! Ecoutez sauter aux nuits ardentes
Les idiots râleux, vieillards, pantins, laquais !
Ô coeurs de saleté, bouches épouvantables,
Fonctionnez plus fort, bouches de puanteurs !
Un vin pour ces torpeurs ignobles, sur ces tables...
Vos ventres sont fondus de hontes, ô Vainqueurs !
Ouvrez votre narine aux superbes nausées !
Trempez de poisons forts les cordes de vos cous !
Sur vos nuques d'enfants baissant ses mains croisées
Le Poète vous dit : " Ô lâches, soyez fous !
Parce que vous fouillez le ventre de la Femme,
Vous craignez d'elle encore une convulsion
Qui crie, asphyxiant votre nichée infâme
Sur sa poitrine, en une horrible pression.
Syphilitiques, fous, rois, pantins, ventriloques,
Qu'est-ce que ça peut faire à la putain Paris,
Vos âmes et vos corps, vos poisons et vos loques ?
Elle se secouera de vous, hargneux pourris !
Et quand vous serez bas, geignant sur vos entrailles,
Les flancs morts, réclamant votre argent, éperdus,
La rouge courtisane aux seins gros de batailles
Loin de votre stupeur tordra ses poings ardus !
Quand tes pieds ont dansé si fort dans les colères,
Paris ! quand tu reçus tant de coups de couteau,
Quand tu gis, retenant dans tes prunelles claires
Un peu de la bonté du fauve renouveau,
Ô cité douloureuse, ô cité quasi morte,
La tête et les deux seins jetés vers l'Avenir
Ouvrant sur ta pâleur ses milliards de portes,
Cité que le Passé sombre pourrait bénir :
Corps remagnétisé pour les énormes peines,
Tu rebois donc la vie effroyable ! tu sens
Sourdre le flux des vers livides en tes veines,
Et sur ton clair amour rôder les doigts glaçants !
Et ce n'est pas mauvais. Les vers, les vers livides
Ne gêneront pas plus ton souffle de Progrès
Que les Stryx n'éteignaient l'oeil des Cariatides
Où des pleurs d'or astral tombaient des bleus degrés. "
Quoique ce soit affreux de te revoir couverte,
Ainsi ; quoiqu'on n'ait fait jamais d'une cité
Ulcère plus puant à la Nature verte,
Le Poète te dit : " Splendide est ta Beauté ! "
L'orage t'a sacrée suprême poésie ;
L'immense remuement des forces te secourt ;
Ton oeuvre bout, la mort gronde, Cité choisie !
Amasse les strideurs au coeur du clairon sourd.
Le Poète prendra le sanglot des Infâmes,
La haine des Forçats, la clameur des Maudits ;
Et ses rayons d'amour flagelleront les Femmes.
Ses strophes bondiront : Voilà ! voilà ! bandits !
- Société, tout est rétabli : - les orgies
Pleurent leur ancien râle aux anciens lupanars :
Et les gaz en délire, aux murailles rougies,
Flambent sinistrement vers les azurs blafards !
Rimbaud
Delacroix
00:15 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : rimbaud, delacroix, liberté, paris
jeudi, 12 février 2009
Air du temps
Cet "air du temps" est signé Patrick Besson, très "mauvais esprit" donc, mais ça se laisse lire...
13:39 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, air du temps, patrick besson
ça lasse !
13:15 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, médias, carla bruni
mercredi, 11 février 2009
A Rotterdam...
14:05 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, intégration, rotterdam, marseille
Madagascar une fois de plus en crise
Lire ici les infos de Courrier International
Photo : Raymond Alcovère, 2007, environs de Tana
13:35 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : madagascar, crise, politique
lundi, 09 février 2009
La dimension métaphorique d'un énoncé
"Un romancier est quelqu'un qui a vu, au moins deux fois, quelque chose qu'il ne devait pas voir, et qui en triomphe. C'est tout."
"Dès que la pensée baisse, l'intolérable surgit. La pensée n'est qu'un camouflage de l'intolérable."
"L'énorme majorité des êtres parlants, vous le savez, sont enclins à juger tout à la lettre et c'est Freud lui-même qui nous dit que l'hystérie ça consiste à ne pas comprendre la dimension métaphorique d'un énoncé. Son érectibilité en somme."
Philippe Sollers, extraits de Grand beau temps, Aphorismes et pensées choisies
Watteau, L'Accord parfait
03:25 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, grand beau temps, watteau
samedi, 07 février 2009
Profession : Voyageur du temps !
Philippe Sollers, Grand beau temps, Aphorismes et pensées choisies, Le Cherche Midi, 2008, extraits :
- Le temps ne travaille pas, c'est pourquoi il t'est favorable
- Apprenez à manquer
- C'est très beau des gens qui s'efforcent vers ce qu'ils sentent comme essentiel. Cela ne veut pas dire qu'ils l'atteindront, mais c'est très beau qu'ils fassent cet effort
- Lacan a dit un jour "les sentiments sont toujours réciproques"
Lionel André, encre sur papier et photographie
03:22 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : philippe sollers, grand beau temps, lionel andré
mercredi, 04 février 2009
Une pause de quelques jours...
Comme toujours, vous pouvez soumettre pour les prochains numéros vos textes (courts), chroniques ou créations graphiques à Françoise Renaud, rédactrice en chef, ici : renaudfran@free.fr
00:15 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : autour des auteurs, magazine numéro 12
mardi, 03 février 2009
L'autoportrait à la palette
Manet; 1879
00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : manet
lundi, 02 février 2009
Zazie
Dans le métro bien sûr !
21:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : queneau, zazie, louis malle
Piero le fou
Rien de plus apaisant que les fresques de Piero della Francesca. Comme Cézanne, il a poursuivi un chemin solitaire, sans chercher la gloire ni la protection d’hommes influents, préférant l’œuvre aux intrigues du monde. Reste la plénitude, un sentiment d’éternité. Personne n’a imprimé à ses personnages autant de grâce, de sérénité sur les visages, jamais on n’a pu lire une telle absence d’anxiété jusque dans les scènes de violence, de guerre.
Visages proches de ceux de Cézanne d’ailleurs, hiératiques, paisibles. L’acte de voir ne se détermine pas à partir de l’œil mais à partir de l’éclaircie de l’être, cette phrase de Heidegger, Léonore la met en exergue de son livre.
Raymond Alcovère, extrait de "Le Sourire de Cézanne", roman, 2007, n & b éditions
PIERO DELLA FRANCESCA ; LE DECES D'ADAM ; DETAIL
00:15 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : raymond alcovere, le sourire de cézanne, piero della francesca
dimanche, 01 février 2009
Le cabinet de curiosités de Eric Poindron
21:01 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blog, eric poindron, cabinet de curiosités
Débranche !
17:33 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : internet, france gall, débranche
Les Variations Goldberg
Le soleil caresse les toits. Les rayons bas traversent le studio. L’artiste décompose puis recompose le monde. Volume, éclairage, couleurs, forme, les éléments s’assemblent dans un ordre amoureux.
Comme dans les Variations Goldberg, les lignes mélodiques sautillent, s’avancent, mordent l’une sur l’autre, se déchirent, s’entrechoquent, reviennent au point de départ, plus tout à fait les mêmes, puis s’envolent comme des sinusoïdes ou des parallèles, à ne jamais se rejoindre.
Les couleurs chez Cézanne se parlent, lancent des cris, des injures parfois, ensuite douceur, repos. L’ensemble est réconcilié. On a vu d’abord une mer en furie, le déchaînement des éléments, flux et reflux de l’ombre et du soleil. Une multitude de plans apparaissent, des ouvertures, des contrechamps. Une résonance, un abîme, des passerelles.
Raymond Alcovère, extrait de "Le Sourire de Cézanne", roman, 2007, n & b éditions
Cézanne, La Montagne Sainte-Victoire, 1897-98
00:15 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : raymond alcovere, le sourire de cézanne, bach, glenn gould, variations goldberg