jeudi, 31 décembre 2009
Une sorte de plaisir mystérieux et aristocratique
Un port est un séjour charmant pour une âme fatiguée des luttes de la vie. L'ampleur du ciel, l'architecture mobile des nuages, les colorations changeantes de la mer, le scintillement des phares, sont un prisme merveilleusement propre à amuser les yeux sans jamais les lasser. Les formes élancées des navires, au gréement compliqué, auxquels la houle imprime des oscillations harmonieuses, servent à entretenir dans l'âme le goût du rythme et de la beauté. Et puis, surtout, il y a une sorte de plaisir mystérieux et aristocratique pour celui qui n'a plus ni curiosité ni ambition, à contempler, couché dans le belvédère ou accoudé sur le môle, tous ces mouvements de ceux qui partent et de ceux qui reviennent, de ceux qui ont encore la force de vouloir, le désir de voyager ou de s'enrichir.
Baudelaire
Le Lorrain
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baudelaire, le lorrain, port
mardi, 17 février 2009
Question de temps
Le temps n’a pas de direction, il n’est pas du tout ce que l’on croit et c’est une clé. Il est infini. Chaque instant dure toujours. En entrant dans cette durée, tout s’illumine, devient plus intense et plus aéré. Tous ces temps (tout ce temps) sont là à notre disposition et pour toujours. C’est la découverte de Nietzsche et elle sous-tend la Recherche de Proust.
Port de mer avec l’embarquement d’Ulysse quittant les Phéaciens - Le Lorrain
00:15 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : temps, nieztsche, proust, le lorrain