dimanche, 01 février 2009
Les Variations Goldberg
Le soleil caresse les toits. Les rayons bas traversent le studio. L’artiste décompose puis recompose le monde. Volume, éclairage, couleurs, forme, les éléments s’assemblent dans un ordre amoureux.
Comme dans les Variations Goldberg, les lignes mélodiques sautillent, s’avancent, mordent l’une sur l’autre, se déchirent, s’entrechoquent, reviennent au point de départ, plus tout à fait les mêmes, puis s’envolent comme des sinusoïdes ou des parallèles, à ne jamais se rejoindre.
Les couleurs chez Cézanne se parlent, lancent des cris, des injures parfois, ensuite douceur, repos. L’ensemble est réconcilié. On a vu d’abord une mer en furie, le déchaînement des éléments, flux et reflux de l’ombre et du soleil. Une multitude de plans apparaissent, des ouvertures, des contrechamps. Une résonance, un abîme, des passerelles.
Raymond Alcovère, extrait de "Le Sourire de Cézanne", roman, 2007, n & b éditions
Cézanne, La Montagne Sainte-Victoire, 1897-98
00:15 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : raymond alcovere, le sourire de cézanne, bach, glenn gould, variations goldberg