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samedi, 25 juillet 2020

Sans avoir jamais existé

henri heine« La vie et le monde sont le songe d'un dieu ivre qui s'échappe furtivement du banquet divin et s'en va dormir sur une étoile solitaire, ignorant qu'il crée ce qu'il songe... Et les images du songe se présentent tantôt dans une extravagance bigarrée, tantôt harmonieuses et raisonnables... L'Iliade, Platon, la bataille de Marathon, la Vénus de Médicis, le Munster de Strasbourg, la Révolution française, Hegel, les bateaux à vapeur, sont des pensées issues de ce long rêve. Mais un jour, le dieu se réveillera en frottant ses yeux bouffis, il sourira et notre monde s'enfoncera dans le néant sans avoir jamais existé... »
Henri Heine, Tableaux de voyage.

12:20 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : henri heine

mercredi, 22 juillet 2020

Miroir

Rainer Czerwonka.jpg« Ne te fais pas le propriétaire des dénominations, ne sois pas un magasin à calculs ; ne te comporte pas comme un préposé aux affaires ou un maître de sagesse. Sache aller jusqu'au terme de l’illimité et vagabonder dans l’invisible. Tire parti de ce que tu as reçu du Ciel sans en chercher avantage. Contente-toi d’être vide. L’esprit de l’homme parfait est un miroir. Un miroir ne reconduit ni n’accueille personne ; il renvoie une image sans la garder. C’est ainsi qu’il domine les êtres sans les blesser. »
Zhuangzi
Photo : Rainer Czerwonka

Voici les temps des trajets par train depuis Paris en 1882

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10:17 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : train

samedi, 18 juillet 2020

Qui est vivant ?

van Gogh, yannick haenelVincent van Gogh, Autoportrait, 1889.
 
Yannick Haenel :
Je n’arrête pas de me demander qui est vivant, qui est mort. Sommes-nous encore présents au monde ? Y a-t-il quelqu’un qui existe réellement ? Ces questions peuvent sembler absurdes, mais à notre époque d’apocalypse politico-sanitaire, où la dévastation capitaliste prend tournure de farce macabre, il semble parfois que des zombies ont pris la place des humains.
Que des quidams exaspérés par l’idéologie sécuritaire décompensent dans le métro, c’est une chose ; mais il semble que les bouffées délirantes soient devenues le lot de tous, et que du sans-abri rageur au patron de multinationale hystérique, en passant par le chef d’État en roue libre — disons du philosophe clochard de mon Franprix à Elon Musk ou Bolsonaro —, l’excès dans la désinhibition est tel qu’on se prend à penser qu’il est arrivé quelque chose à l’être. Car le dérapage ne relève plus seulement, chez les puissants, d’une catégorie de l’incontrôlable, mais de la décision : on est dans la méta-impunité.
Que la mort vive une vie humaine, Hegel l’a pensé : on y est. Elle s’est incubée dans les grandes têtes molles qui aujourd’hui prétendent « diriger » le monde. Le virus n’aura été qu’une métaphore de leur inconsistance psychotique ; et avec eux, l’espèce humaine va tranquillement vers son évacuation.
S’il y en a un qui est bien vivant, qui vit absolument plus d’un siècle après sa mort, c’est Van Gogh. Il y a quelques jours, je me suis retrouvé face à lui. C’était au musée d’Orsay, et j’ai de la chance car à l’occasion d’un petit film de la collection « Une œuvre, un regard » (à voir ci-dessous), j’ai pu être tout seul face à son autoportrait bleu.
Tout, dans ce célèbre tableau de 1889, que Van Gogh a peint à l’asile de Saint-Rémy-de-Provence après avoir avalé ses couleurs, produit une effraction. Qui a dit qu’être une personne, c’est connaître la dernière des solitudes ? Voilà une personne : ses yeux sont des flammes, et ses nerfs, tramés de sillons turquoise qui labourent indifféremment le ciel et son veston, explosent comme des étincelles qui disent l’affirmation de la présence. La solitude est un détonateur d’existence réelle. Quelqu’un est là, il vous regarde. Quelqu’un existe, et en soutenant son regard, peut-être existez-vous aussi. La politique, c’est ça : pas le bombardement toxique des inepties du réseau planétaire, mais un branchement d’intensités qui voient et sentent. Antonin Artaud, dans Van Gogh, le suicidé de la société, appelle cela une « translation sur le plan-foudre ».
La vraie présence est extatique, électrique, peut-être dangereuse. Les êtres qui sont vraiment là se remarquent tout de suite : ils ont cette fièvre que le jaune et le bleu de Van Gogh nous donnent. Ils sont une insurrection vivante. Ils tranchent par leur silence même dans le bla-bla écœurant de notre temps.
Charlie Hebdo 1460 du 15 juillet

Comment identifier le doute avec certitude ?

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18:39 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0)

Une image de la France au Moyen Âge (début XVe)

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11:41 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : moyen age

vendredi, 17 juillet 2020

La poésie

EdDoEQrWkAALh-m.jpg« La poésie est cette vie de secours où l’on apprend à s’évader des conditions du réel, pour y revenir en force et le faire prisonnier. »
Léon-Paul Fargue
Sous la lampe (1929)

mardi, 14 juillet 2020

Felix Vallotton, mon portrait, 1885

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10:25 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : félix vallotton

lundi, 13 juillet 2020

Fond

449832132.jpg"Les articles de fond ne remontent jamais à la surface"
Boris Vian

16:34 Publié dans humour, presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : boris vian

vendredi, 10 juillet 2020

On n’est jamais plus heureux qu’à deux

fugue baroque, ferdinando sciannaOn n’est jamais plus heureux qu’à deux. Sans témoin. Tout à donner à l’autre, que  personne  n’en sache rien. Mystère des rencontres, de l’intime. Irréductible au qu’en dira-t-on, au regard extérieur qui objective, juge, transforme, colporte, trahit. Rien que le regard  doucement posé de l’autre. Bien sûr ça ne dure qu’un temps, l’autre n’est jamais complètement à soi. Mais on peut rêver un moment. De même à l’instant où on voit la beauté, penser que l’univers en est tissé. Il l’est peut-être...

Raymond Alcovère, extrait de "Fugue baroque", roman, édtions n & b, 1998

Photo : Ferdinando Scianna

jeudi, 09 juillet 2020

Toute impatience a disparu

the-old-gardener-1906.jpgJusqu’à la fin Cézanne s’est consacré au travail. La série de portraits du jardinier Vallier est éblouissante. J’aime par dessus tout l’aspect des gens qui ont vieilli sans faire violence aux usages en se laissant aller aux lois du temps. Je hais l’effort de ces lois. L’homme assis tranquillement dans son jardin, c’est Cézanne, en paix, fondu dans la nature. A un moment on est  l’œuvre, l’artiste a atteint son but. Le jardinier Vallier, c’est nous. Voilà son legs ; visiblement, toute impatience a disparu.

Extrait du roman "Le sourire de Cézanne", Raymond Alcovère, n & b éditions, 2007

Cézanne, Le jardinier Vallier

vendredi, 03 juillet 2020

Voici l'état de guère

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samedi, 27 juin 2020

La rage dedans

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22:11 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 26 juin 2020

J'envie l'art !

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12:05 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 24 juin 2020

La vie ne conclut pas

Milo Manara.jpg"la vie est certainement plus compliquée et fertile en péripéties que tout ce que vous pouvez accumuler dans vos livres, dis-je. Mais elle est aussi plus secrète. Alors, n'est-ce pas ? Vous, avec votre imagination, vous concluez. La vie ne conclut pas."
Léo Malet, Le sapin pousse dans les caves, p 21.
Dessin : Milo Manara

mardi, 23 juin 2020

Dilemme ?

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15:35 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 19 juin 2020

Couverture de "Les Hauts-lieux de l'Histoire dans l'Hérault"

Les Hauts-lieux de l'Histoire dans l'HéraultSortie le 16 octobre aux éditions Le Papillon rouge

jeudi, 18 juin 2020

La Danse des vifs, une lecture du "Sourire de Cézanne", par Jean-Louis Kuffer

Le Sourire.jpg« L’art, c’est un certain rapport à la vérité et un rapport certain à l’essentiel », lit-on dans le petit roman de formation dense et lumineux que vient de publier Raymond Alcovère. Le sourire de Cézanne se lit d’une traite, comme une belle histoire d’amour restant en somme inachevée, « ouverte », pleine de «blancs» que la vie remplira ou non, comme ceux des dernières toiles de Cézanne, mais le récit de cet amour singulier d’un tout jeune homme et d’une femme de vingt ans son aînée, qui trouve en lui la « sensation pure » alors que son corps à elle procure au garçon le sentiment d’atteindre « un peu d’éternité », ce récit ne s’épuise pas en une seule lecture, qui incite à la reprise tant sa substance est riche sans cesser d’être incarnée.
L’étudiant Gaétan, vingt ans et des poussières, revient d’un séjour de trois semaines à Istanbul lorsque, au seuil de la cabine du bateau qui le ramène à Marseille, telle femme éplorée et défaite tombe littéralement à ses pieds, qu’il recueille pour une nuit avant de faire plus ample connaissance, et jusqu’au sens biblique de l’expression.
Léonore est une femme intéressante, sensible et sensuelle, intelligente et cultivée, qui trouve aussitôt un écho en Gaétan. En congé sabbatique, elle a l’esprit tout occupé par le projet d’un livre sur Cézanne, ou plus exactement sur ce que les grands peintres ont à nous dire chacun à sa façon, qu’il s’agisse du Greco ou de Rembrandt, de Piero della Francesca ou de Klee, de Cézanne et de Poussin. Dans la vie de Gaétan, Léonore prend vite toute la place, mais un récent désamour (un certain Daniel l’a « jetée» avant son départ d’Istanbul) lui pèse et, lucide, elle pressent les difficultés d’une liaison du fait de leur différence d’âge autant qu’en raison de leur besoin commun de liberté ; on vit donc à la fois ensemble et à distance, mais dans une croissante symbiose qui doit autant au partage des goûts et des idées qu’au plaisir de la chair.
Evoquant le livre qu’elle va écrire, Léonore se dit, à un moment donné qu’il va falloir y travailler comme à une composition musicale ou à un tableau, et c’est de la même façon que Raymond Alcovère semble avancer dans Le sourire de Cézanne, à fines touches et dans le mouvement baroque de la vie.
Si deux ou trois pages se trouvent un peu « freinées » par certaines considérations sur la peinture (d’ailleurs très pertinentes), l’essentiel du roman épate en revanche par la fusion du récit et des observations sur la vie ou sur l’art. Par exemple: « Chez Poussin et Cézanne, même sens de la couleur, pizzicato, touches de nuit posées sur le clavier des jours, clarté et volume captant l’espace, échappée vers un horizon placide.» Ou ceci: « Les grands peintres apportent toujours un supplément d’âme, un regard inédit. Un jour nouveau nous est donné, une possibilité de vivre ».
«Je joins les mains errantes da la nature », écrivait Cézanne, dont le besoin d’harmonie et d’unité se retrouve dans la vision de l’art modulée par l’auteur : «L’art est curiosité, tendresse, charité, extase ». Ainsi y a-t-il de l’amour, aussi, dans sa façon d’évoquer sa ville de Montpellier ou les lieux de Sète ou d’Aix-en-Provence. A l’enseigne de cette même fusion, on relèvera les glissements de points de vue de l’auteur à Léonore ou de celle-ci à Gaétan, lequel cite finalement Bataille à propos : « La beauté seule, en effet, rend tolérable un besoin de désordre, de violence et d’indignité qui est la racine de l’amour ».
Amour-passion, est-il besoin alors de le préciser, car c’est bien de cela qu’il s’agit entre Léonore et Gaétan, qu’on voit mal s’installer dans un ménage conventionnel, encore que… Gaétan relève aussi bien qu’ "un équilibre nous unit où on ne l’attendait pas", et qui pourrait exclure une entente durable entre ces deux-là ? Mais peu importe à vrai dire, puisque tout se passe ici comme en dansant (« La peinture c’est de la danse », disait à peu près Cézanne à propos de Véronèse), dans un feu de passion qui rappelle celui des blocs incandescents de la Sainte-Victoire…
Raymond Alcovère. Le sourire de Cézanne. N & B éditions, 103p, 2007
Jean-Louis Kuffer

Paul Valéry, Lettres à Jean Voilier

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09:30 Publié dans amour | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul valéry

mardi, 16 juin 2020

Attacus Atlas

Attacus Atlas.jpgL'Attacus Atlas, le plus grand et probablement l'un des plus beaux papillons au monde ! (Asie du Sud-Est)