jeudi, 14 décembre 2006
Le spectacle en général, comme inversion concrète de la vie
Les images qui se sont détachées de chaque aspect de la vie fusionnent dans un cours commun, où l'unité de cette vie ne peut plus être rétablie. La réalité considérée partiellement se déploie dans sa propre unité générale en tant que pseudo-monde à part, objet de la seule contemplation. La spécialisation des images du monde se retrouve, accomplie, dans le monde de l'image autonomisé, où le mensonger s'est menti à lui même. Le spectacle en général, comme inversion concrète de la vie, est le mouvement autonome du non-vivant.
Guy Debord, La société du spectacle
Photo : Gildas Pasquet
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dimanche, 10 décembre 2006
Petit matin
Photo : Michèle Fuxa
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samedi, 09 décembre 2006
Le Sud
"Le Sud n'est pas un mythe... C'est peut-être en cela aussi qu'il les supporte tous..."
Marcelin Pleynet
In "Situation", L'infini n° 96 automne 2006
Photo : Vu du ciel, Gildas Pasquet.
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lundi, 04 décembre 2006
Il Duomo
Vu par Gildas Pasquet
11:00 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, photo, Gildas Pasquet, Italie, Milan
jeudi, 30 novembre 2006
Une farce de collégiens
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Écriture penchée des nuages
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mardi, 28 novembre 2006
Un inédit de Pierre Autin-Grenier
LE CANDIDAT
Tous les soirs à huit heures on redoute le docteur, le diable ou sa sœur. Ces temps-ci c’est plutôt le candidat qui s’invite. Sans gêne il s’installe comme chez lui, squatte tout un coin du salon. Le faire-valoir pâlichon qui partout l’accompagne l’interroge alors sur ses positions en matière de police judiciaire, sur son attitude à l’égard des problèmes de délinquance juvénile et d’alcoolisme (« Intransigeance absolue! » s’empresse-t-il), sur les yoyos du cours du concombre au palais Brongniart en fin d’après-midi (il compatit, ne reste court à aucune question), il promet qu’avec des poissons dans ses souliers lui aussi pourra bientôt marcher sur les eaux; tant d’autres billevesées et calembredaines qu’à subir ainsi le bonhomme bien vite ma femme en prend mal aux dents, renversé par toutes ces sottises je laisse tomber ma clope qui s’en va brûler un bout de nappe à côté du cendrier.
Quand les voisins affolés viennent frapper chez nous, « L’avez-vous entendu ?! », on dit non en refermant doucement la porte sur leur panique pour ne pas ajouter à la pagaille qui, peu à peu, s’empare de tout l’immeuble. On sait que, des étages, certains ont déjà balancé dans le vide le candidat, son faire-valoir et tout le décorum par la lucarne des toilettes pensant de la sorte se protéger du pire, conjurer le péril, échapper peu-être aux drames promis. C’est bien assez pour qu’une dizaine de cars bourrés de condés déboule toutes sirènes hurlantes et boucle illico le quartier. Nous voilà dans de beaux draps maintenant.
Quelques échines à la matraque pliées en deux, divers crânes de-ci de-là cabossés, des nez saigneux et, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, ordre et sécurité retrouvent enfin leurs droits. Notre gardien d’immeuble, homme de grande prudence et entremetteur hors pair, après avoir remis la liste circonstanciée des locataires à ces messieurs les rassure quant à nos intentions de faire tantôt un triomphe au candidat, jure ses grands dieux qu’on lui prépare ici un plébiscite qui passera à coup sûr à la postérité. Ils se retirent donc, ne laissant sur place qu’une petite patrouille de surveillance, un ou deux mouchards aussi sans doute.
Ma femme et moi en venons à regretter les visites du diable ou de sa sœur ; leurs arguments sont moins expéditifs, avec eux la discussion souvent reste plus ouverte. À notre âge, il est vrai, nous nous accommodons mal des nouvelles contraintes qu’impose l’époque.
P.A.G Extrait de « C’est tous les jours comme ça », inédit.
Photo : Michèle Fuxa
18:40 Publié dans Inédits | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : littérature, inédit, Pierre Autin-Grenier, photo, Michèle Fuxa
lundi, 27 novembre 2006
Afrique...
Photo : Christine Vergnes
21:11 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Photo, Afrique, Christine Vergnes
samedi, 25 novembre 2006
Le monde n'est pas si réel
Bergame (Italie) ; parking souterrain d'Orio Center
03:10 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Photo, Gildas Pasquet, art
vendredi, 24 novembre 2006
Le passager clandestin
L’homme disparaîtra, lui le passager clandestin, l’invité de la dernière heure. Il s’en ira sur la pointe des pieds après avoir coloré d’un peu de poésie l’or du temps.
Extrait de "L'or du temps" (Raymond Alcovère, 2002) Photo de Gildas Pasquet
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mercredi, 22 novembre 2006
Les ruines m’en suffiraient
« J’ai bâti de si beaux châteaux que les ruines m’en suffiraient. »
Jules Renard
09:45 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, Jules Renard, photo, Gildas Pasquet
mardi, 21 novembre 2006
Sous le ciel en flammes
16:10 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, haïku, photo, Gildas Pasquet
lundi, 20 novembre 2006
Dans la suprême énergie d’un acte de renoncement
Joseph Conrad, Notes sur la vie et les lettres.
Photo de Gildas Pasquet : Vu du ciel
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samedi, 18 novembre 2006
Bergame vue par Gildas Pasquet
Photos de Gildas Pasquet
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vendredi, 17 novembre 2006
Chroniques d'une élection (10)
13:30 Publié dans Présidentielles 2007 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, Présidentielles2007, Ségolène Royal, photo, Gildas Pasquet
jeudi, 16 novembre 2006
Un certain sens de l’apostolat horticole
Je bichonne mes géraniums. À la tombée du soir, je bassine le tilleul, qu’il profite au maximum de la fraîcheur toute relative de nos nuits d’été. Midi est d’une barbarie qui brûle tout par ici ; minuit, guère plus amène, offre parfois le bref répit d’une manière de courant d’air. C’est un tourment quotidien et quasi permanent dans cette encoignure de province où ne poussent que des cailloux et crève tout le reste que s’acharner à faire fleurir un bégonia ou vouloir conserver un peu de son éclat au feuillage du tilleul. Je m’y emploie cependant avec beaucoup d’abnégation et même un certain sens de l’apostolat horticole. Ne voyez dans cet aveu nulle prétention de ma part ; ce serait là, j’en ai parfaite conscience, surajouter à l’inutile de mon existence sottise et ridicule.
Pierre Autin-Grenier, extrait de 11 inédits pour le Banquet, éditions Verdier
Photo : Gildas Pasquet
16:50 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, photo, Pierre Autin-Grenier, Gildas Pasquet
Ardeur
Elle aimait les libellules et les crayons pastel ses ocres calcinées estomper sur sa peau la foudre des couleurs d'une ardeur violette, transformer les Sienne naturelles en lavis nus
Et surtout elle ardorait l'odeur des voix le toucher bruissantes caresses qu'elles abandonnaient dans une pièce longtemps après le départ de celui qui avait parlé, offert ses mots.
Attentive, elle recueillait cérémonieusement leurs éclats dans une boîte translucide et, de ses airs de libellule enfiévrée, elle inspirait leur parfum, le visage penché vers l'intérieur.
Chaque parfum de voix avait sa couleur... Alice eau de fushia, Leïla huile profonde nuit... marine.
Quand elle avait suffisamment joui des parfums de voix, elle refermait la boîte chut, sommeil rose-indien et n'y pensait plus, jusqu'à la prochaine marée de couleurs.
Parfois pourtant, en approchant de la boîte avant l'heure bleue, elle découvrait les rêves de voix endormies, lovées les unes dans les autres, comme des bébés chats. Leur seul frémissement éveillait ses ailes de chasseur. Alors, sans prendre garde au feu de garance de ses joues, elle plongeait dans les voix, en apnée.
Quand elle fendait la surface, longtemps après, sa vie était couverte de grands bleus. Elle penchait son visage nuage, découvrait l'horizon à l'envers, le ciel dans ses racines. Enfin, elle repliait ses ailes dans ses poches et se mêlait aux turbulences de la ville.
Un pays des voix naissait sous ses pas, prenait feu en couleurs et odeurs vives. Il inventait les marches instinctives et passionnées, l'ardeur où nul mur, jamais, ne pourrait transformer en ruines le profond des voix.
A l'oreille de Van Gogh, elle écoutait...
13:41 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, poésie, Mireille Disdero, photo, Gildas Pasquet
dimanche, 12 novembre 2006
Montpellier...
Montpellier est une ville parfaite. Elle a cette légèreté essentielle. Lubitchienne. Pas d'âme, ou si peu, presque pas d'histoire.
Extrait de "Allegro ma non troppo" in "13, cours des Chevaliers du Mail", roman collectif, éditions du Ricochet, 1998.
05:49 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Montpellier, photo, littérature, Corbier, 13 Cours des Chevaliers du mail
jeudi, 09 novembre 2006
Ailleurs
"Il est possible que des objets sans importance résistent à l'attraction désastre... bien longtemps après nous.
J'ai commencé à accélérer. Mes battements de coeur surtout, puis mon allure en marchant. Une personne attentive aurait pensé à la bande image qu'on rembobine à toute vitesse. Mais j'étais dans le film, je ne discernais plus les contours ni les limites.
Au bureau, la clim était mal réglée. Une équipe du service technique commençait à démonter le mécanisme. J'ai dit "bonjour" comme j'aurais murmuré "ailleurs". Personne n'a remarqué les yeux rouges ni perçu la voix fissurée... et l'accélération.
Le soir j'ai bouclé ma valise avec mon coeur dedans. Le voyage m'a rappelé la morsure des moments sans importance. Au-dehors les vivants s'estompaient tels des trains fous qui ne s'arrêtent dans aucune gare. J'étais un rail, des champs, la lumière qui couvre les bancs, là-bas, j'étais mille kilomètres qui fonçaient dans l'azur sans assurance vie et... Tellement. J'étais tellement.
C'était ma nature.
Mon premier pas ailleurs a fait taire le voyage. D'un seul coup. Le soir m'a prise dans un café du cinquième, rue des Ecoles, pendant que j'avalais un second coca light. J'ai dévisagé mon reflet dans le miroir qui me faisait face. C'est alors qu'un souvenir a commencé à s'agiter autour de moi. Un collier de chien en cuir usé a glissé de mon sac ouvert. Alors, quelque part sur la terre un barrage a cédé. Un train a déraillé, une enfant a rêvé d'un chien qui gardait ses nuits, ses jours et la douceur contr'elle."
Photo : Michèle Fuxa
00:30 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie, Mireille Disdero, littérature, photo, Michèle Fuxa
mardi, 07 novembre 2006
Une horloge où toutes les heures sont égales
« La désorientation est constante, ponctuelle, courbée, systématique, mais n’engendre aucun désordre, au contraire. L’espace est simplement doublé et organisé en reflet, comme un échiquier. Les canaux, les piquets, les ruelles, les quais, les bateaux, les places, les ponts, les puits, le dallage même, orchestrent cette mise en scène géométrique. Le temps, lui, ne peut être, à chaque instant, que vertical, étagé, feuilleté, poudroyant, ouvert. Venise est un entrelacement de chemins qui ne mènent nulle part et qui se suffisent à eux-mêmes ; une horloge où toutes les heures sont égales »
Philippe Sollers, Eloge de l’infini
Photo : Gildas Pasquet
21:45 Publié dans Venise | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Venise, Philippe Sollers, Gildas Pasquet, littérature, photo