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lundi, 12 février 2007

Carnets indiens, avec Nina Houzel (27)

medium_DSCN4903.JPGLe désert lave tout dans le vent

J.M.G. Le Clézio

Photo : Nina Houzel (Rajasthan, désert du Thar)

Carnets indiens, avec Nina Houzel (26)

medium_DSCN4880.JPGLe monde abonde en alphabets hors d'usage, dont le code est perdu.

Roger Caillois

Photo : Nina Houzel (Rajasthan, désert du Thar)

mercredi, 07 février 2007

Les beaux yeux de Marjane

medium_200702_PARIS_11_.JPGPhoto : Gildas Pasquet gildaspasquet@gmail.com: + inconnu...

mardi, 06 février 2007

Carnets indiens, avec Nina Houzel (25)

medium_COORG_5_023.jpgUn pays frémissant de bruits d'ailes
et de galopades furtives,
prodigue de tentations vivantes..."

Maurice Genevoix

Photo : Nina Houzel

samedi, 03 février 2007

Une p'tite pause...

medium_BOUZIGUES_AND_CO_019.jpgA très bientôt...

Photo : Ray

A voir ici, à propos des OGM

07:30 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : photo, Raymond Alcovère

vendredi, 02 février 2007

Carnets indiens, avec Nina Houzel (24)

medium_P8250359.jpgIl y a de l'électricité partout, cela est sûr. Des courants qui traversent les quantités de fils, de résistances, et des étincelles, beaucoup d'étincelles. Quand un homme regarde une femme, cela fait une étincelle. Quand une auto croise une autre auto, au hasard sur la grand-route, il y a une étincelle qui éclate. Quand une graine germe, il y a un drôle de craquement électrique, et quand un caillou reçoit le premier rayon du soleil, à 6 heures 05, c'est aussi important qu'une flamme, qu'un mot, qu'une pensée. L'électricité vibre tout le temps dans le sol, et c'est pour cela que les gens sautillent et dansent. Cela fait une musique continuelle, comme le chant des criquets ou le vrombissement des abeilles, et ceux qui connaissent cette musique savent qu'ils ne seront jamais seuls.

Le Clézio. L'inconnu sur la terre

Photo : Nina Houzel

mercredi, 31 janvier 2007

Carnets indiens, avec Nina Houzel (23)

medium_P.jpgCar sans le grain de poivre, ce qui s'achève aujourd'hui en Orient et en Occident n'aurait peut-être jamais commencé. Ce fut le poivre qui amena les grands navires de Vasco de Gama sur l'océan, depuis la tour de Belem à Lisbonne jusqu'à la côte de Malabar ; tout d'abord à Calicut et, plus tard, à cause de son port en forme de lagon, à Cochin. Les Anglais et les Français cinglèrent dans le sillage de ce Portugais arrivé le premier, de façon que dans cette période dite de la Découverte-de-l'Inde - mais comment pouvions-nous être découverts puisque nous n'étions pas couverts auparavant ? - nous étions "moins un sous-continent qu'un sous-condiment", comme disait ma distinguée mère. "Depuis le début, ce que le monde voulait de cette sacrée mère Inde était clair comme le jour, ajoutait-elle. Ils venaient chercher des choses épicées, comme n'importe quel homme qui va voir une putain."

Salman Rushdie, Le dernier soupir du Maure.

Photo : Nina Houzel

mardi, 30 janvier 2007

L'art des matelots

medium_Grenade_vu_de_dedans.JPG« Les Sages quelquefois, ainsi que l’Ecrevisse, marchant à reculons, tournent le dos au port. C’est l’art des matelots. C’est aussi l’artifice de ceux qui, pour couvrir quelque puissant effort, envisagent un point directement contraire, et font vers ce lieu-là courir leur adversaire. »

La Fontaine

Photo : Gildas Pasquet

lundi, 29 janvier 2007

Carnets indiens, avec Nina Houzel (22)

medium_COORG_5_082.jpgLa méditation est un des arts majeurs dans la vie, peut-être «l'art suprême», et on ne peut l'apprendre de personne: c'est sa beauté. Il n'a pas de technique, donc pas d’autorité. Lorsque vous apprenez à vous connaître, observez-vous, observez la façon dont vous marchez, dont vous mangez, ce que vous dites, les commérages, la haine, la jalousie —être conscients de tout cela en vous, sans option, fait partie de la méditation.

La méditation ne consiste pas à suivre un système; ce n'est pas une constante répétition ou imitation; ce n'est pas une concentration. Une des méthodes favorites de certaines personnes qui enseignent la méditation est d'insister auprès de leurs élèves sur la nécessité de se concentrer, c'est-à-dire de fixer leur esprit sur une pensée et d'expulser toutes les autres. C'est la chose la plus stupide, la plus nocive que puisse faire n'importe quel écolier, lorsqu'on l'y oblige. Cela veut dire que pendant tout ce temps on est le lieu d'un combat entre la volonté insistante de se concentrer et l'esprit qui vagabonde, tandis qu'il faudrait être attentif à tous les mouvements de la pensée, partout où elle va. Lorsque votre esprit erre à l'aventure, c'est que vous êtes intéressé par autre chose que ce que vous faites.

Photo : Nina Houzel

Jiddu Krishnamurti

Coquillages

medium_Gildas1.2.jpgC’est une histoire de mots

Que l’on travaille

Dans l’antichambre du jour.

Au commencement était le vide.

Et les lettres comme des coquillages

Peu à peu se réunissent.

Tableau de perles

Epines d’oursins

Branches d’algues

Forment un paysage Inventé.

Peu à peu la révolte

Comme la vase

Se dépose au fond.

Peu à peu le silence

Avec seulement, parfois,

Un bâillement de poisson,

Une ride

Dans la texture de l’eau.

Valérie Canat de Chizy

Vous pouvez lire ici l'ensemble du recueil : "Qui_mene_la_barque.3.doc"

Photo : Gildas Pasquet

Carnets indiens, avec Nina Houzel (21)

medium_Bombay_2_073.2.jpgLes dieux, tout ce qui est de l’ordre du divin, sont là pour signifier aux hommes la gratuité.

Philippe Sollers, Le Coeur absolu

Photo : Nina Houzel

dimanche, 28 janvier 2007

Jean-Louis Bec, photographe

medium_diptyque.jpgLes lieux sont nos aides, nos compagnons de voyages, nos conteurs et nos confidents ; des passeurs toujours prêts à nous prendre à leur bord, à nous guider pas à pas dans le dédale délirant de notre monde intérieur, à nous aider à voir un peu plus clairement en nous. Les lieux parlent et racontent si nous savons entendre, si nous savons nous entendre.

© Jean-Louis Bec ; Diptyque

site à visiter ici

09:00 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : art, photo, Jean-Louis Bec

Carnets indiens, avec Nina Houzel (20)

medium_DSCN4342.JPGLe vent joue en ton visage

Comme un vent frais dans un ciel clair

Baudelaire

Photo : Nina Houzel

samedi, 27 janvier 2007

La lune, posée comme un gros gâteau

medium_AVEYRON_2004.JPGPhoto : Gildas Pasquet

00:10 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : photo, Gildas Pasquet

vendredi, 26 janvier 2007

Carnets indiens, avec Nina Houzel (19)

medium_DSCN4454.JPGKIPLING L’ENCHANTEUR

Donnant la parole aux enfants, orphelins ou abandonnés, aux déclassés, exilés, soldats éreintés ou errants, aux amants broyés par l’implacable Destin (Mère Gunga et Empire colonial), Kipling a créé un monde et, simultanément, annoncé sa mort : le monde anglo-indien. Authentique métissage dont l’impossibilité n’est pas sans préfigurer l’extinction de l’Empire victorien quelques années après la mort de l’écrivain, qu’il n’a certainement pas souhaitée (il y tenait comme à “un paradis perdu”, dit A. Tadié, préface de Kim en Folio). L’image réductrice qui le faisait chantre de l’époque victorienne, ne tient pas devant le génie des textes, des contes aux nouvelles et à Kim, terme de la patiente élaboration d’un monde à venir, sa tragédie. Les fictions de Kipling, louées par Borges, explorent une intimité qui n’existe que par elles. Ce faisant, elles révèlent ce qui déjà bascule au coeur des êtres, tissent la passerelle entre un monde finissant et celui qui, lui succédant, n’a de visage que fantasmé. Kipling dévisage l’inconnu, jusqu’à lui donner une âme. Ni de l’anglais, ni de l’indien. Une âme bigarrée, mêlée mais partagée. Pour cela, il faut être visionnaire, voir au-delà de ce que d’ordinaire on perçoit. Tel ce personnage qui, dans La cité de l’épouvantable nuit, observe la ville endormie :“C’était là, en réalité, tout ce qu’il y avait à voir ; mais pas tout ce qu’on était capable de voir”. La prémonition, en l’occurrence, exige que soient franchies les bornes étroites de la sensation, que s’ouvrent des voies esthétiques inexplorées. Lieu de visions : l’Inde, où se joue le destin d’une humanité “à cru, tannée, toute nue, sans que rien s’interpose entre elle et le ciel de feu, sans rien sous les pieds que la terre vieillie, surmenée…” (La conversion d’Aurélien Mac Goggin). Terre soumise aux terribles coups du Destin. Les personnages sont pris dans les remous d’un “univers bouleversé” (Aurore trompeuse), dans “un sacré pays. Un pays sacrément pas ordinaire. Une espèce de pays fou” (Mulvaney, incarnation de Krishna). Kipling projette les personnages, et nous avec, “le plus loin possible de tous les êtres, de toutes les personnes” (Sa chance dans la vie). Rein ne vaut l’extase de l’amour : un musulman aime une “veuve d’hindou” (En temps d’inondation), une indigène un blanc (Lispeth, La noire et la blanche), un anglais une indigène (Hors du cercle, À mettre au dossier, Comment Mulvaney épousa Dina Shadd, Sans bénédiction nuptiale). Le trouble prémonitoire est d’une puissance rare dans les récits qui se déroulent dans la “zone frontière”, où “les relations se compliquent de la façon la plus bizarre entre le Noir et le Blanc” (Sa chance dans la vie), véritable mutation, annonciatrice d’un être inouï. Génie de l’écrivain qui donne vie et mort, dans le même temps, l’une doublée de son autre, sans laquelle rien n’aurait lieu. Lieu du texte, géo-graphie tissée de rêves et d’angoisses, de morts annoncées, de vies jetées au vent et au soleil. Inde brûlée, “grille où le feu est remplacé par le soleil”(Mulvaney, incarnation de Krishna), mais aussi “étroit et noir cul-de-sac où le soleil ne venait jamais” (Hors du cercle). Menace d’apocalypse : “une lueur dansait à l’horizon au grondement heurté d’un tonnerre lointain”(Sans bénédiction nuptiale). Fin annoncée ? Non. Les enfants seuls (Mowgli, Tod, Kim, etc.) portent ce qui, embryonnaire, n’est pas encore viable et reste à bâtir, par-delà misère, maladies et morts violentes que l’Histoire sécrète. L’essence de la prémonition, c’est le possible incarné par ceux qui, au seuil de l’ouvert, parlent comme Tod une langue aux accents cosmopolites, encore inhabitée.

Jean-Jacques Marimbert

Photo : Nina Houzel

Carnets indiens, avec Nina Houzel (18)

medium_DSCN4275.JPGImagine que tu coupes un grand bambou en deux ;

De la partie basse, façonne une femme,

De la partie haute, un homme;

Frotte-les ensemble

Jusqu'à ce qu’ils s’enflamment :

Dis-moi maintenant,

Le feu qui naît,

Est-il mâle ou femelle,

O Ramanatha ?

- il est désir.

 

Devara Dasimayya

(traduit du kannada par A.K. Ramanujan)

 

Photo : Nina Houzel

jeudi, 25 janvier 2007

Carnets indiens, avec Nina Houzel (17)

medium_P8240225.jpgPour moi, la vérité dans le roman est étroitement liée au degré de conviction qu’inspire sa peinture de la réalité intérieure. Si cette réalité intérieure est convaincante, le lecteur peut accepter les arguments les plus invraisemblables. J’ai l’impression que de nos jours on a du mal à accepter que la fiction puisse prendre des libertés avec la réalité, alors que c’est dans la nature même de la fiction d’être infidèle au réel. C’est en nous racontant des histoires qui ne sont pas vraies que le roman s’approche de la vérité.

Salman Rushdie (interview à lire en entier ici)

Photo : Nina Houzel

mercredi, 24 janvier 2007

Carnets indiens, avec Nina Houzel (14)

medium_BIRDS_1_081.jpg"Emigrer, c'est sans nul doute perdre sa langue et son foyer, être défini par les autres, devenir invisible ou, pire, une cible; c'est exprimer de profondes transformations et déchirements spirituels. Mais le migrant n'est pas simplement transformé par son acte : il transforme également son monde. Il est peut-être vrai que le migrant devient un mutant, mais c'est d'une telle hybridation qu'émergera la nouveauté."

Salman Rushdie

Photo : Nina Houzel

(Ca y est Nina a créé son blog : ici)

mardi, 23 janvier 2007

Carnets indiens, avec Nina Houzel (13)

medium_P8250328.jpgMon corps est plus dans mon âme que mon âme n'est dans mon corps

Maître Eckhart

Photo : Nina Houzel

dimanche, 21 janvier 2007

Jetée d’étoiles dans le ciel bleu nuit

 medium_BRUXELLES_62_.3.JPGJetée d’étoiles dans le ciel bleu nuit. Il fait presque toujours doux à Montpellier. Soudain il comprend à quel point il aime cette ville. Pas de façon exclusive, mais à cause de son ouverture, de sa légèreté, cette façon de ne pas être vraiment à soi. Rien de pesant, de trop enraciné ici.

 

Raymond Alcovère : "Le sourire de Cézanne", à paraître, mai 2007, n&b éditions.

Photo : Gildas Pasquet