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mardi, 13 octobre 2009

Jack for ever

kerouac2.gifOn était dans les montagnes ; il y avait une merveille de soleil levant, des fraîcheurs mauves, des pentes rougeoyantes, l’émeraude des pâturages dans les vallées, la rosée et les changeants nuages d’or. (…) Bientôt ce fut l’obscurité, une obscurité de raisins, une obscurité pourprée sur les plantations de mandariniers et les champs de melons ; le soleil couleur de raisins écrasés, avec des balafres rouge bourgogne, les champs couleur de l’amour et des mystères hispaniques. Je passais ma tête par la fenêtre et aspirais à longs traits l’air embaumé. C’étaient les plus magnifiques de tous les instants. Rarement sans doute un livre a aussi bien “ collé ” à un génération, servi de révélateur à une époque. Sur la route, écrit en 1951 (publié en 1957) sera un phénomène. Il va incarner la “ Beat Generation ”, mouvement né de la rencontre en 1943-44 entre Jack Kerouac, Allan Ginsberg et William Burroughs, tous trois écrivains et poètes.

Beat au départ signifie vagabond, puis renvoie au rythme de l’écriture, proche de celle du jazz, et même à béatitude (Kerouac sera très influencé par sa rencontre avec Gary Snider qui l’initiera au bouddhisme et à la spiritualité, expérience qu’il racontera dans Les clochards célestes). Ainsi vont naître les beatniks. Une déferlante que Kerouac incarnera malgré lui et qui le dépassera. Mais c’est une autre histoire. Reste le livre. Et sa force, sa puissance, la sincérité qui s’en dégage. Ecrit en trois semaines, sur un unique rouleau de papier. On y croise des centaines de personnages, de lieux, poussés par une écriture rythmée, endiablée, frénétique. Une écriture comme un souffle, une pulsation, un battement, un “ beat ”. Je veux être considéré comme un poète de jazz soufflant un long blues au cours d’une jam-session un dimanche après-midi, écrira-t-il. Comme le souligne Yves Le Pellec, Kerouac est nettement plus préoccupé de rythme, de relief, d’intensité que de pensée. (…) Son texte laisse toujours une large place au hasard et à l’arbitraire. En effet, son écriture est physique. Il mouillait sa chemise, au sens propre du terme. Comme un musicien se sert de son corps, il utilisait les mots comme des notes.

kerouac.jpgAvant tout, Sur la route, c’est le portrait d’un personnage invraisemblable et pourtant bien réel, Neal Cassidy (Dean ” dans le roman), qui fut l’ami et l’inspirateur de Kerouac “ : Un gars de la race solaire, tel était Dean. Ma tante avait beau me mettre en garde contre les histoires que j’aurais avec lui, j’allais entendre l’appel d’une vie neuve, voir un horizon neuf, me fier à tout ça en pleine jeunesse ; et si je devais avoir quelques ennuis, si même Dean devait ne plus vouloir de moi comme copain et me laisser tomber, comme il le ferait plus tard, crevant de faim sur un trottoir ou sur un lit d’hôpital, qu’est-ce que cela pouvait me foutre ? … Quelque part sur le chemin je savais qu’il y aurait des filles, des visions, tout, quoi ; quelque part sur le chemin on me tendrait la perle rare.

En pleine période du maccarthysme, d’Einsenhower, une autre Amérique se dessine : Un soir de lilas, je marchais, souffrant de tous mes muscles, parmi les lumières de la Vingt-septième Rue et de la Welton, dans le quartier noir de Denver, souhaitant être un nègre, avec le sentiment que ce qu’il y avait de mieux dans le monde blanc ne m’offrait pas assez d’extase, ni assez de vie, de joie, de frénésie, de ténèbres,  de musique, pas assez de nuit. Je m’arrêtais devant une petite baraque où un homme vendait des poivrons tout chauds dans des cornets de papier ; j’en achetai et tout en mangeant, je flânai dans les rues obscures et mystérieuses. J’avais envie d’être un mexicain de Denver, ou même un pauvre Jap accablé de boulot, n’importe quoi sauf ce que j’étais si lugubrement, un “ homme blanc ” désabusé.

Une Amérique dont les lieux mythiques sont le Mississipi : Une argile délavée dans la nuit pluvieuse, le bruit mat d’écroulements le long des berges inclinées du Missouri, un être qui se dissout, la chevauchée du Mascaret remontant le lit du fleuve éternel, de brunes écumes, un être naviguant sans fin par les vallons les forêts et les digues et San Francisco bien sûr : Soudain, parvenus au sommet d’une crête, on vit se déployer devant nous la fabuleuse ville blanche de San Francisco, sur ces onze collines mystiques et le Pacifique bleu, et au-delà son mur de brouillard comme au-dessus de champs de pommes de terre qui s’avançait, et la fumée et l’or répandu sur cette fin d’après-midi.

Cette Amérique-là ne peut trouver son point d’orgue qu’au Mexique, la terre promise : Derrière nous s’étalait toute l’Amérique et tout ce que Dean et moi avions auparavant appris de la vie, et de la vie sur la route. Nous avions enfin trouvé la terre magique au bout de la route et jamais nous n’avions imaginé le pouvoir de cette magie. Un peu plus loin : Chacun ici est en paix, chacun te regarde avec des yeux bruns si francs et ils ne disent mot, ils regardent juste, et dans ce regard toutes les qualités humaines sont tamisées et assourdies et toujours présentes. Même si la frustration, le désespoir ne sont jamais absents, un sentiment de jubilation, de frénésie traverse tout le livre. Tout semble toujours possible, et cette route qui défile et ne s’arrête jamais (à l’image de ce rouleau de papier lui aussi ininterrompu), c’est le grand courant de la vie qui la traverse de part en part.

Le plus étonnant dans tout ça, c’est que tout est vrai, rien n’est inventé. Kerouac a bourlingué (comme Cendrars), observé et il a une mémoire extraordinaire. Yves Le Pellec le résume bien, Kerouac est un prodigieux badaud, il est obsédé de la totalité, il voudrait tout faire entrer dans ses phrases tentaculaires, entêtées : Il a expliqué lui-même sa technique : Ne pars pas d’une idée préconçue de ce qu’il y a à dire sur l’image mais du joyau au cœur de l’intérêt pour le sujet de l’image au moment d’écrire et écris vers l’extérieur en nageant dans la mer du langage jusqu’au relâchement et à l’épuisement périphérique. Kerouac est avant tout un écrivain. Avant son succès foudroyant il venait d’écrire 12 livres en 7 ans (1950-1957), sans répit, sans aide, sans confort, sans argent et sans reconnaissance. Aussi il vivra mal le succès, le vedettariat qui va l’assaillir d’un coup. Il sombrera dans l’alcool, la paranoïa. Toute ma vie, écrira-t-il en 1957 dans un bref résumé autobiographique à la demande d’un éditeur, je me suis arraché le cœur à écrire.

Sur la route, Les clochards célestes ainsi que la plupart des romans de Jack Kerouac sont disponibles en Folio Gallimard.

On pourra consulter aussi : Jack Kerouac. Le verbe vagabond. Yves Le Pellec. Belin, collections voix américaines. L’ange déchu, vie de Jack Kerouac illustrée, Steve Turner, aux éditions Mille et une nuits

(Article paru dans la revue "Sol'Air"  n° 23,  janvier 2003)

samedi, 03 octobre 2009

C’était un grand jeune homme brun, imberbe, nerveux, rangé et travailleur

ducasse.gif"C’était un grand jeune homme brun, imberbe, nerveux, rangé et travailleur. Il n’écrivait que la nuit, assis à son piano. Il déclamait, il forgeait ses phrases, plaquant ses prosopopées avec des accords. Cette méthode de composition faisait le désespoir des locataires de l’hôtel qui, souvent réveillés en sursaut, ne pouvaient se douter qu’un étonnant musicien du verbe, un rare symphoniste de la phrase cherchait, en frappant son clavier, les rythmes de son orchestration littéraire."

Extrait de la préface de Léon de Genonceaux à son édition des Chants de Maldoror (1890), à lire en entier ici

(Lautréamont meurt en novembre 1870, à l'âge de 24 ans et demi, pendant le siège allemand de Paris)

vendredi, 04 septembre 2009

Zag parle de Proust

Et c'est passionnant, ici

jeudi, 27 août 2009

Un très bon billet...

1098993778.jpgA lire ici, sur le blog de Solko, sur les écrivains et la Banque de France ; en cliquant sur le nom des écrivains, on découvre de nouvelles explications sur chacun des billets, excellent !

jeudi, 30 juillet 2009

Pas un mot qui s'endorme

14650-0.jpgLes chefs d'oeuvre ont ceci d'extraordinaire qu'ils vous arrivent toujours  avec une exceptionnelle fraîcheur. J'ouvre ce soir "Le Rouge et le noir", lu et relu déjà plusieurs fois, et toujours  à des moments-clés de ma vie, et j'ai l'impression d'une première fois. "Pas un mot qui s'endorme" écrit le sublime Roger Nimier dans sa préface (Le Livre de poche, 1958). Et il continue "Inventant, sans y penser, le monologue intérieur, Stendhal a montré M. de Rênal, Julien Sorel, Mathilde, raisonnant, rêvant, courant à la chasse aux pensées, ivres de leurs esprits, qu'il soit sage ou fou. Aussi fou, l'auteur semble poursuivre toutes ces idées qu'il n'a pas le temps de rattraper et qui, sans cesse, désignent les femmes, la politique, les âges, les grands hommes, les beaux sentiments et les paysages."

jeudi, 09 juillet 2009

Les organes remontaient

nu_ronis1.jpgVous savez ce que c’est que le soutien-gorge ? Au XIXe siècle, on ne disait pas la bite, la vulve, on disait le ventre, le bas-ventre. On ne disait pas le ventre, on disait l’estomac. On ne disait pas l’estomac, on disait le cœur. Les organes remontaient. La pudeur faisait qu’on n’avait pas de seins mais une gorge. D’où le soutien-gorge au lieu du soutien- seins.

Michel Serres Entretien avec Alain Barbanel et Daniel Constantin Revue Médias N°11 juillet 2007

Photo de Willy Ronis

mardi, 16 juin 2009

Je me souviens de Georges Perec

frey.jpg“ Ces Je me souviens ne sont pas exactement des souvenirs, et surtout pas des souvenirs personnels, mais des petits morceaux de quotidien, de choses que, telle ou telle année, tous les gens d'un même âge ont vues, ont vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées ; elles ne valaient pas la peine d'être mémorisées, elles ne méritaient pas de faire partie de l'Histoire, ni de figurer dans les Mémoires des hommes d'État, des alpinistes et des monstres sacrés. Il arrive pourtant qu'elles reviennent, quelques années plus tard, intactes et minuscules, par hasard ou parce qu'on les a cherchées, un soir, entre amis : c'était une chose qu'on avait apprise à l'école, un champion, un chanteur ou une starlette qui perçait, un air qui était sur toutes les lèvres, un hold-up ou une catastrophe qui faisait la une des quotidiens, un best-seller, un scandale, un slogan, une habitude, une expression, un vêtement ou une manière de le porter, un geste, ou quelque chose d'encore plus mince, d'inessentiel, de tout à fait banal, miraculeusement arraché à son insignifiance, retrouvé pour un instant, suscitant pendant quelques secondes une impalpable petite nostalgie. ” G.P.

mardi, 02 juin 2009

De grands arbres Cézanne

040924_korouac_vl2_widec.jpgPuis, après Marseille, j'ai essayé de faire du stop à travers la Provence, près d'Aix, où Cézanne a peint, ai fini par marcher pendant 30 kilomètres, mais ça valait le coup... me suis assis sur la pente des collines et j'ai fait des esquisses au crayon du pays de Cézanne, toits rouges rouille poussiéreux, collines bleues, pierres blanches, champs verts, n'a pas changé pendant toutes ces années... des fermes mauves et beiges dans de paisibles vallées fertiles de fermiers, rustiques, avec tuiles des toits d'un rose poudré délavé, une douceur verdâtre et grise, les voix de filles, des meules de foin grises, un jardin crayeux fertilisé de crottin de cheval, un cerisier blanc en fleurs (avril), un coq chantant doucement au milieu du jour, de grands arbres Cézanne dans le fond... etc.

Jack Kerouac, lettre à Ed White, 28 avril 1957

mardi, 26 mai 2009

Autobiographie

rembrandt.jpg"L’autobiographie d’un romancier sera la somme de ses romans "
Roger Vailland

Rembrandt, Autoportrait

mercredi, 20 mai 2009

«On n'habite pas un pays, on habite une langue. Une patrie, c'est cela, et rien d'autre»

cioranfoto.jpgA lire ici, un intéressant article de Philippe Sollers sur Cioran, paru dans le nouvel Obs

Rocambole

rocambole.jpgIci, un extrait du célèbre feuilleton de Ponson du Terrail, qui fit les beaux jours de la télévision des années 70.

Et puis cette anecdote, déjà citée ici, mais que j'adore :

Un jour, se considérant mal payé, Ponson du Terrail exigea une augmentation d'un des directeurs de journaux pour qui il écrivait. - Le directeur, trouva la demande de son feuilletonniste exagérée et  décida sur le champ de se passer de ses services. Il fit appel à divers nègres dont la mission serait de poursuivre les récits de l'autre. - Or, dans l'épisode interrompu par la démission de Ponson, le héros, Rocambole, avait eu le malheur d'être enfermé dans un coffre-fort. Comment le sortir de là ? - Le directeur, ses nègres, toute l'équipe du journal ne purent trouver une solution à ce problème. - Ponson du Terrail fut rappelé, on lui donna l'augmentation qu'il exigeait, et le lendemain, la suite du récit débutait : «Ayant réussi à s'échapper du coffre-fort, Rocambole...»

jeudi, 07 mai 2009

Le roman familial

A lire ici, édifiant

mercredi, 06 mai 2009

Le bon plaisir de Philippe Sollers

TQ64Joyce_freund1-2.jpgArchives sonores : on peut écouter ici l'émission Le bon plaisir de Philippe Sollers, sur France Culture, en 1987

Il y est notamment question de pensée ( extrait 3. La forme de la pensée contemporaine)

et de cette photo de James Joyce par Gisèle Freund

" Je ne suis pas bien vu par les douaniers du système littéraire, les gens du milieu ; mais je suis lu par les simples gens ou les érudits ".

samedi, 18 avril 2009

Le manuscrit complet de Madame Bovary

def_0_002.jpgEst en ligne ici sur ce site...

lundi, 23 février 2009

Vous êtes trop dru, trop positif, trop vrai...

marcel_proust_club.jpgA propos des 100 ans de la NRF, Philippe Sollers, dans son Journal du Mois, cite cette lettre de Jacques Rivière à Marcel Proust : "N'oubliez pas la force dont votre oeuvre est pleine. Vous aurez beau faire, vous êtes trop dru, trop positif, trop vrai pour ces gens-là. Dans l'ensemble, ils ne peuvent pas vous comprendre, leur sommeil est trop profond."

 
La séance inaugurale du Club des Découvreurs réunit Sigmund Freud, Marcel Duchamp, Albert Einstein et James Joyce.

Au mur, les portraits d'autres "inventeurs": Jean-Pierre Brisset, les frères Lumière, Tristan Tzara*, Heisenberg et Louis Armstrong.


On profitera de l'occasion pour rappeler le mot
deTristan Tzara: "Saint-John Perse, mais il a mis longtemps" (intraduisible)

Collage de Gérard Bertrand, Voir ici le site

samedi, 21 février 2009

L'autre est amont

images.jpgOn apprend entre autres dans "Les Voyageurs du temps" de Philippe Sollers (que je vous recommande) qu'au 5, rue de Lille, à Paris, où Jacques Lacan officia (voir la plaque), Isidore Ducasse, comte de Lautréamont venait chercher chez un notaire la pension que lui envoyait son père de Montevideo et qui lui permit d'éditer à compte d'auteur ses Poésies. Lautréamont est mort à 24 ans en plein siège allemand de Paris, au 7 rue du Faubourg Montmartre ; j'ajoute qu'à cette adresse on trouve aujourd'hui (et depuis 1896) le superbe restaurant Chartier, où certainement Sollers ne va jamais, mais moi oui !RepasChartier.jpg

lundi, 10 novembre 2008

La malle aux manuscrits de Pessoa

sables d'olonnes (6).JPGDans ses ouvrages et articles sur Pessoa, Teresa Rita Lopes, grande exégète de l'écrivain, raconte les difficultés extrêmes qui se posent aux chercheurs, car l'oeuvre est enfoui pêle-mêle dans cette malle-sarcophage. 27 543 documents ont été retrouvés dont 18 816 sont des manuscrits. 3 948 d'entre eux sont dactylographiés. Certains sont classés dans des enveloppes, au nombre de 343, mais il s'agit d'une minorité, car on dénombre 2662 feuillets volants. De plus, il écrivait parfois des fragments d'œuvres différentes sur la même feuille, ce qui complique singulièrement la tâche des chercheurs.
Quand, en 1968, la malle fut mise à la disposition d'équipes officielles de recherche, elle avait déjà été fouillée par bien des mains, qui ont contribué ainsi au désordre et à la disparition de certains manuscrits. Le fonds a été racheté par la fondation Gulbenkian en 1979, et déposé à la Bibliothèque Nationale du Portugal en 1982.

Dès qu'on ouvre l'une des pochettes dans lesquelles se trouvent maintenant les manuscrits, on est frappé du peu de cas que Pessoa en a fait. Certes, il était pauvre, ce qui l'obligeait à récupérer tout le papier possible ; c'est pourquoi ses manuscrits sont une véritable stratification car constamment réutilisés.
Il n'a pas pris la peine de numéroter les feuillets, et très peu sont datés. L'écriture y est quasiment illisble, ce qui entraîne les exégètes à publier nouvelles versions, au fur et à mesure de leur relecture de la graphie pessoenne. Enfin les supports utilisés révèlent un véritable mépris quant à la sauvegarde de l'œuvre : papier de qualité médiocre, feuilles fournies par les cafés, en particulier le Brasileiro, calendriers, articles et quotidiens, brouillons divers et même… ses propres manuscrits. Ainsi un passage du Livre jouxte-t-il sur la même page, quand il n'est pas copié par-dessus, un poème d'Alvaro de Campos, un horoscope, une liste de comptes… Soares, le semi-hétéronyme auteur du Livre de l'Intranquillité, affiche son indifférence pour l'outil et le support graphiques :

"Je remplis peu à peu, à traits lents et mous d'un crayon émoussé (que je n'ai pas la sentimentalité de tailler), le papier blanc qui sert à envelopper les sandwiches et que l'on m'a fourni dans ce café, parce que je n'avais pas besoin d'en avoir de meilleur et que n'importe lequel faisait l'affaire, pourvu qu'il soit blanc."

Photo de Gildas Pasquet

mercredi, 08 octobre 2008

Conversations avec Paul Valéry

VUESDUCIEL S3 (34).JPGOn trouve dans le Journal de Gide ces notes fort intéressantes sur ses rencontres avec Paul Valéry : « Après-midi avec P.V. Longue conversation qui me laisse fourbu. » « Paul m’invite à dîner. Rentré très tard, épuisé » « Plaisir intense de revoir V., entre deux trains. Mais je repars brisé, la tête en feu. »

Photo de Gildas Pasquet

mercredi, 13 juin 2007

Sur Jacques Sternberg

Lire ici, articles, extraits, contributions

mardi, 12 juin 2007

L’ascèse selon Gracq

c95e26a26fa380eae3ccb114f731f569.jpgGracq est le dernier de nos classiques. Un écrivain de l’ancien temps, d’avant le règne des médias et la défaite du style. Dès 1950, en pleine gloire montante, Gracq s’insurge dans un célèbre pamphlet contre les périls qui menacent la littérature : le nivellement par le bas, le servage progressif des esprits, l’apparition d’un public désorienté, qui ne lit pas, et pour qui le nom de l’auteur n’a d’autre valeur qu’une marque commerciale. Anticipant la logique de la peopolisation, Gracq prophétise l’avènement de l’auteur-vedette, réduit à n’être qu’une figure de l’actualité, porté par un bruit de fond médiatique qui édulcore sa pensée tout en amplifiant son image.

La suite à lire ici