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dimanche, 23 octobre 2005

La possibilité...

L'arrivée d'un écrivain comme Michel Houellebecq (étant donné l'aspect profondément novateur de ce qu'il propose), outre le fait qu'elle ringardise ipso facto la quasi-totalité de la production actuelle, est très stimulante. Ce qu'on croyait figé voire moribond depuis trente ou quarante ans ne l'était pas : on peut aujourd'hui dire quelque chose de totalement nouveau à travers la littérature et en français. Nous voilà d'un coup réconciliés avec le passé récent et en même temps notre regard sur l'avenir a changé...

mercredi, 19 octobre 2005

Autant en emporte le vent

Ce fameux titre de livre et de film, bien avant d'avoir servi de traduction à "Gone with the wind", trouve sa source dans une expression vieille de cinq siècles.

Pour désigner des promesses non tenues, c'est au XV ème siècle que l'expression prend sa forme proverbiale.

Si elle apparaît déjà dans une moralité de 1426 (nous dit le "Dictionnaire commenté des expressions d'origine littéraire, les allusions littéraires" de Jean-Claude Bologne, Larousse, 1989) : "Trop bien oyons blasmer les vices, Mais autant emporte le vent, c'est Villon qui lui assure un succès durable en en faisant le refrain de sa "ballade en vieil langage françois" :

Ont ils bien bouté soubz le nez ?

Autant en emporte ly vens.

On peut même remonter plus haut. Avant de prendre forme proverbiale, l'expression est fréquente sous des formes variées, comme dans la célèbre "Complainte Rutebeuf" réactualisée en son temps par une chanson de Léo Ferré :

Ce sont ami que vens emporte,

Et il ventoit devant ma porte :

Ses emporta

 

lundi, 17 octobre 2005

Sur Jules Verne

" L’imagination du voyage correspond chez Verne à une exploration de la clôture, et l’accord de Verne et de l’enfance ne vient pas d’une mystique banale de l’aventure, mais au contraire d’un bonheur commun du fini, que l’on retrouve dans la passion enfantine des cabanes et des tentes : s’enclore et s’installer, tel est le rêve existentiel de l’enfance et de Verne. L’archétype de ce rêve est ce roman presque parfait : " L’île mystérieuse ", où l’homme-enfant réinvente le monde, l’emplit, l’enclôt, s’y enferme, et couronne cet effort encyclopédique par la posture bourgeoise de l’appropriation : pantoufles, pipe et coin du feu, pendant que dehors la tempête, c’est-à-dire l’infini, fait rage inutilement "

Roland Barthes, Mythologies

mercredi, 28 septembre 2005

Sur Valéry encore

Fruttero et Lucentini, dans l’excellent : " La prédominance du crétin ", notent ces phrases trouvées dans le Journal de Gide : " Après-midi avec P.V. Longue conversation qui me laisse fourbu. " " Paul m’invite à dîner. Rentré très tard, épuisé " " Plaisir intense de revoir V., entre deux trains. Mais je repars brisé, la tête en feu. ".

9, rue de la Vieille intendance à Montpellier

C'est à cette adresse que Paul Valéry a écrit "Monsieur Teste", tout près de la Place de la Canourgue et de la cathédrale de Montpellier, dans la même maison qui vit naître Auguste Comte (certains saisiront le clin d'oeil Houellebecquien). Les duettistes italiens Fruttero et Lucentini, qui ont réuni leurs chroniques de "La Stampa" sous le titre inspiré de "La prédominance du crétin", terminent le livre par ces lignes sur Valéry : « Monsieur Teste n’est pas un symbole commode, un héros triomphant que l’on peut suivre en rangs, en entonnant des slogans. En un certain sens, il a toujours été vaincu. Mais à intervalles assez longs, quand les trottoirs hurlants se sont momentanément vidés, on peut toujours, si on le désire, entendre son pas nocturne, régulier, imperturbablement solitaire ».

On pourra ici faire aussi une petite promenade littéraire à Montpellier