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mercredi, 14 septembre 2005

Avant le voyage dans le temps

Vélasquez, le pape Innocent X

Le portrait reproduit l’expression du visage d’Innocent X avec une telle vérité que certains au Vatican craignirent même que le pape n'en soit indisposé. Mais ce dernier, au contraire, se montra enchanté du résultat, et suspendit le tableau dans l’antichambre où devaient attendre ses visiteurs

23:05 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)

Visionnaire !

Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une immense accumulation de spectacles. Tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation. 
Les images qui se sont détachées de chaque aspect de la vie fusionnent dans un cours commun, où l'unité de cette vie ne peut plus être rétablie. La réalité considérée partiellement se déploie dans sa propre unité générale en tant que pseudo-monde à part, objet de la seule contemplation.

La société du spectacle (1967)

Si vous voulez entendre la voix de Guy Debord et voir les films qu'il a lui-même réalisés, c'est ici sur le site de Stephane Zagdanski

Le texte du livre est à lire ici

18:53 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (15)

Musique : dernier appel !

Musique : bulletin d'inscription

EXPOSITION du 27 au 30 Octobre 2005
ESPACE JEAN TEISSIER Rue Général Berthézène VENDARGUES

BULLETIN d’INSCRIPTION


Cette exposition consiste donc à réaliser une œuvre en DUO sur le thème très large de la MUSIQUE.
Un peintre ou un photographe, un sculpteur ou un dessinateur s’associe avec
un écrivain pour créer un travail sur ce thème.
Le but est de croiser le texte et l’image à la manière de la revue L’INSTANT du MONDE.
Texte et image peuvent être mêlés sur un même support ou distincts sur deux supports.

Seuls impératifs :
- le FORMAT de 73 cm par 60 cm (30F) sachant que ces dimensions correspondent au support et que l’œuvre peut ne pas prendre tout l’espace. Il n’est pas nécessaire d’encadrer.
Cas particulier pour les sculpteurs….
- NOIR & BLANC : les réalisations doivent être en noir & blanc.
- Le texte doit être court et inédit, maximum 2000 signes espaces compris.

Contact Ecrivains : Raymond ALCOVÈRE 06 87 21 09 41 raymond.alcovere@neuf.fr
Contact Peintres & Organisation : Frédérique AZAÏS 04 67 87 54 56 / 06 87 27 62 91

Pour vous inscrire :

- vous êtes déjà en « DUO » : vous envoyez votre bulletin d’inscription commun
- vous êtes en attente « de l’autre » en ce cas, à réception de votre inscription,
nous vous mettrons en relation et le travail commun pourra commencer.
- une participation de 12€ par personne est demandée (frais imprimerie et vernissage)

DEPÔT des œuvres : Mercredi 26 Octobre de 18h à 20h
VERNISSAGE : Vendredi 28 Octobre 19h (des invitations vous seront envoyées)
RETRAIT des œuvres : Dimanche 30 Octobre 18h/19h
Le soir du vernissage les écrivains seront invités à dédicacer leurs livres.


NOM : Prénom : PEINTRE /PHOTOGRAPHE/SCULPTEUR

ADRESSE / TÉLÉPHONE / e-mail :



NOM : Prénom :
ECRIVAIN

ADRESSE / TÉLÉPHONE / e-mail :




Joindre un chèque de 12€ à l’ordre de Présence des Arts
1 enveloppe format A5 timbrée à 1,92€ + 1 enveloppe à 0,53€
1 mini CV/ bibliographie/photos de votre travail habituel

ADRESSE : Présence des Arts Place de la Mairie Maison Serre 34 740 VENDARGUES
INSCRIPTIONS OUVERTES du 1ER JUILLET au 15 SEPTEMBRE 2005.

Contact : raymond.alcovere@neuf.fr

mardi, 13 septembre 2005

1942

 

Arbre-piano, joue

dans les sombres salles de concert

de mon oncle,

vingt-six ans, mort

et en route vers chez lui

sur un bateau parti de Sitka(1),

son cercueil voyage

comme les doigts

de Beethoven

sur un verre

de vin.

Arbre-piano, joue
dans les sombres salles de concert
de mon oncle,
une légende de mon enfance, mort,
ils le renvoient
à Tacoma[2].
Dans la nuit son cercueil
voyage comme les oiseaux
qui volent par-dessus la mer
sans jamais toucher le ciel.


Arbre-piano, joue
dans les sombres salles de concert
de mon oncle,
prends son coeur
pour une amante
et prends sa mort
pour un lit,
et renvoie-le vers chez lui
sur un bateau parti de Sitka
pour l'enterrer
où je suis né.



[1] Sitka : station balnéaire du sud de l'Alaska.
[2] Ville portuaire dans l'état de Washington, où Brautigan a vécu de sa naissance en 1935 jusqu'en 1942.

Richard Brautigan, extrait de The Octopus Frontier, Carp Press, 1960. Inédit en français. Traduction : Éric Dejaeger

Et Salvador Dali

22:50 Publié dans Inédits | Lien permanent | Commentaires (3)

Lumière d'or étagée

 
 

Dans la campagne aixoise, ce début janvier a les couleurs d’un automne tardif. Ocelles claires et limpides des chênes verts, fauve des feuilles caduques, dans les arbres touches mélangées de jaune, ocre, vermillon, rouille, reflets ombrés, aspect frêle des feuilles sur le point de chuter, translucides et légères, puis s’effondrant en poussière.

Partout la végétation, en flot inépuisable, dégorge de gigantesques vasques sur les collines, les combes et les ravines. Bientôt les arbres dessineront des pinceaux, dressant leurs nervures dans le gris du ciel. Au milieu, clairsemés, les oliviers, lumineux et purs comme des incendies, les seuls à irradier de l’éclat quand l’horizon se couvre de gris, décharnés, noueux, rivés à la terre. Le vent se mêle aux forêts dans des vapeurs blanchâtres, traînées de gaze qui couronnent la Sainte-Victoire, ombre volcanique. Miracle, en cette saison les journées sont courtes, rares les promeneurs, lumière d’or étalée, formes étagées en volumes

lundi, 12 septembre 2005

La vie des idées

"La nature n'est pas en surface ; elle est en profondeur. Les couleurs sont l'expression, à cette surface, de cette profondeur. Elles montent des racines du monde. Elles en sont la vie, la vie des idées" : Cézanne

21:05 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (3)

Votre couleur préférée ? "L'harmonie générale"

 

Votre couleur préférée ? : « L’harmonie générale » a répondu Cézanne. On est assailli de flèches contradictoires, certaines vous atteignent, d’autres pas, arrive une toile, une symphonie, un livre et tout s’éclaire.  « Si ma toile est saturée de cette vague religiosité cosmique qui m’émeut, moi, qui me rend meilleur, elle va toucher les autres en un point peut-être qu’ils ignorent de leur sensibilité », écrira-t-il. « Je joins les mains errantes de la nature »

12:45 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (4)

dimanche, 11 septembre 2005

L'ultime musique n'est pas entendue

C'était une rivière dans les montagnes, je suppose qu'il y a beaucoup de rivières dans les montagnes, s'écoulant à travers nos rêves dans la mort et de profonds trous d'eau. L'eau était si claire que je voyais les expressions sur leurs visages comme ils me regardaient depuis leurs cercueils de verre. Je regardai sous l'eau et vit une vieille dame qui souriait, elle n'avait ni dents ni cheveux, je pense qu'elle était la soeur de Jésus, et je vis une jolie fille dans son cercueil, elle s'accrochait à un jouet  desséché alors que des truites nageaient devant son visage. Il devait y avoir cinq mille personnes inhumées dans des cercueils de verre sous la rivière, et je marchais le long de la berge, le regard baissé vers eux comme s'ils étaient des doigts de ma main gauche.


The last music is not heard
It was a river in the mountains, I guess there are many rivers in the mountains, flowing through our dreams into death and deep pools. The water was so clear that I could see the expressions on their faces as they looked up at me from their glass coffins. I looked under the water and saw an old lady smiling, she had no teeth nor hair, I think she was the sister of Jesus, and I saw a beautiful girl in her coffin, she was holding onto a dry toy while trout swam across her face. There must have been five thousand people buried in glass coffins under the river, and I walked along the bank, looking down at them as if they were fingers on my left hand.
Richard Brautigan.

Texte inédit en français.

Traduction : Éric Dejaeger.

Peinture de Vieira da Silva

22:00 Publié dans Inédits | Lien permanent | Commentaires (6)

Peintre chinois

Le peintre chinois Zao Wou-Ki a écrit : « Picasso m’avait appris à dessiner comme Picasso, mais Cézanne m’apprit à regarder la nature chinoise. J’avais admiré Modigliani, Renoir, Matisse. Mais c’est Cézanne qui m’aida à me retrouver moi-même, à me retrouver peintre chinois »

20:00 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)

Zao Wou Ki

Les tableaux de Zao Wou-Ki sont des giboulées de couleurs affrontées, la création de la terre racontée, jaillissement, effraction, on a percé un secret. Des arbres accrochés aux montagnes, feu rampant, glissant sur la toile, parfois on discerne en échos lointains l’œuvre de Corot, Le Lorrain ou Degas, cieux de neige, ouragans en formation, toujours une fête de l’esprit. Une peinture qui parle de l’âme, de ses dérangements, en pointillés. Emotions, rêve, brisures mais épanouissement, vertige atteints, perte du sens, plongée dans le plaisir - voilà la leçon de Cézanne à Zao Wou-Ki -, le plaisir guide et on est sauvé, on découvre des portes, de nouveaux horizons, ceux d’avant étaient factices, des images s’instillent, glissent, surgissent, un dévoilement progressif, un opéra, une musique symphonique, mélodies entrecroisées, légèreté, l’énergie de la matière concentrée en si peu de temps, les deux dimensions du tableau sont largement dépassées, oubliées, rien à voir.

10:40 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (10)

samedi, 10 septembre 2005

Conjurer les noeuds sinistres du destin

Françoise Gilot, compagne de Picasso, et peintre : « Ces dernières années, j’ai peint par terre de grandes toiles sur lesquelles je rampe, je m’étends, des toiles que je bénis en les aspergeant de couleurs, des toiles qui m’englobent, des toiles sidérales. Elles m’emmènent en voyage. Ce sont des marques fastes faites pour conjurer les fortunes adverses, les nœuds sinistres du destin ».

22:45 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (10)

Pour P.A.G.

"Quand je n'aurai plus qu'une paire de fesses pour penser, j'irai l'asseoir à l'Académie Française"

Georges Bernanos

14:45 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0)

Une génération de kids définitifs

« Ce que nous essayons de créer c'est une humanité factice, frivole, qui ne sera plus jamais accessible au sérieux ni à l'humour, qui vivra jusqu'à sa mort dans une quête de plus en plus désespérée du fun et du sexe ; une génération de kids définitifs. »
Michel Houellebecq, la possibilité d'une île

En attendant les secours

Oh Katrina tchi tchi...


Il n'y a que les bouteilles au bar
qui supportent bien le tangage,
même l'ombre sur le mur
répète le geste de ma main
s'épongeant le front.
Celle qui rêve de passer
l'équateur à dos d'âne
regarde impuissante et incrédule
la Vieille Orléans ruisseler
à travers les barreaux d'un monde noir.
Je ne fraierai pas ma route parmi
les fachos et les gouttes.
Si les chats blancs vont sous les bancs à midi
vérifier que les ombres sont toujours noires,
que l'écho fasse ici résonner,
non pas un chant de l'équateur
mais ma toux de l'antarctique.

Calou

Comme on attend le train

Je ne suis pas un prophète
mais il arrive que je voie ce que
les autres voient comme moi,
mais ne veulent pas voir.
Le monde moderne regorge
aujourd'hui d'hommes d'affaires
et de policiers, mais il a bien
besoin d'entendre quelques
voix libératrices, [...]
Les voix libératrices ne sont pas
les voix apaisantes, les voix
rassurantes. Elles ne se contentent
pas de nous inviter à attendre
l'avenir comme on attend le train.

Georges Bernanos

vendredi, 09 septembre 2005

Une bonne leçon d'humidité

"- Mon fils, commença-t-il sans s'embarrasser de préliminaires, ne va jamais faire confiance à quelqu'un qui ne boit pas. C'est probablement aussi quelqu'un qui se croit meilleur que les autres, quelqu'un qui croit tout savoir. Parmi ces gens-là, tu trouveras peut-être des hommes de bien, mais songe que c'est précisément au nom de ce bien qu'ils attirent bien des calamités sur le pauvre monde. Car ils se posent en juges et se mêlent toujours de ce qui ne les regarde pas. Méfie-toi particulièrement de ceux qui boivent en faisant bien attention de ne jamais se saouler ; la plupart du temps, ils agissent ainsi parce qu'ils redoutent de libérer ce qu'ils gardent en leur cœur. Ce peut être la lâcheté, la bêtise, la méchanceté ou la violence. Quoi qu'il en soit, il n'est pas bon d'accorder sa confiance à un homme qui se craint lui-même. Mais parfois fils, parfois, tu pourras faire confiance à celui qui s'agenouille devant une cuvette de WC. Il y a une chance pour qu'il prenne là une bonne leçon d'humilité, une chance qu'il comprenne la vanité de sa condition et qu'il apprenne à vivre en se supportant. Car, vois-tu, il n'est pas facile de se prendre au sérieux quand on est en train de cracher tripes et boyaux dans une vieille cuvette de WC toute sale. Il resta une longue minute sans rien dire, puis ajouta : - Et surtout, fils, prends bien garde de ne jamais faire confiance à un ivrogne, à moins de le trouver dans cette posture.

Quand je levai les yeux, je le vis qui souriait d'un sourire étrange, celui de l'homme qui vient d'entrevoir son avenir, et qui sait l'accepter sans se plaindre."

James CRUMLEY, Fausse piste, 10-18, 1997, 336-337. Traduction : Ata.

20:20 Publié dans alcool | Lien permanent | Commentaires (0)

Houellebecq ou le paradoxe gigogne

Propos d'un libraire de proximité :

A la librairie, nous en avons vendu 4 ou 5, alors qu'il s'en ait tiré 250 000 exemplaires et que ça marche du tonerre ailleurs. Certes, c'est souvent comme ça à Lirabur. Notre clientèle ne répond pas à l'exigence médiatique (sauf pour Harry Potter, mais bon, lui, c'est un sorcier...). Nous vendons les romans que nous conseillons, parce que nous les avons aimé, c'est vraiment ce que les gens attendent. Mais là, pour Houellebecq, ça coince. Mon gros coup de coeur pour le livre ne vaut pas tripette face à ce que les gens sont sûrs de savoir dessus, à savoir la diarrhée médiatique de tous les critiques frustrés de n'avoir pas reçu les épreuves cet été. C'est la première fois que ça m'arrive en un an de librairie, une telle violence et une telle certitude dans les réactions. Je n'en tire pas de conclusions sur mes clients, je serai forcément dans l'erreur, mais je regrette que pour une fois, les médias aient raison face à la sincérité d'une libraire de proximité.

La suite à lire ici

14:31 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (4)

jeudi, 08 septembre 2005

Fête

Ambrose Bierce, dans son « Dictionnaire du Diable » la définit ainsi : « Célébration. Une fête religieuse se distingue généralement par un abus de nourriture et de boissons, assez souvent en l’honneur de quelque saint personnage qui s’était distingué par son ascétisme ».

Hiatus irrationalis

Choses que coule en vous la sueur ou la sève,

Formes, que vous naissiez de la forge ou du sang,

Votre torrent n’est pas plus dense que mon rêve,

Et si je ne vous bats d’un désir incessant,

 

 

 

 

 

Je traverse votre eau, je tombe vers la grève

Où m’attire le poids de mon démon pensant;

Seul il heurte au sol dur sur quoi l’être s’élève,

Le mal aveugle et sourd, le dieu privé de sens 

 

Mais, sitôt que tout verbe a péri dans ma gorge,

Choses qui jaillissez du sang ou de la forge,

Nature –, je me perds au flux d’un élément :

 

Celui qui couve en moi, le même vous soulève,

Formes que coule en vous la sueur ou la sève,

C’est le feu qui me fait votre immortel amant.

Jacques Lacan

Peinture de Antoine Wiertz : La belle Rosine

mercredi, 07 septembre 2005

Cézanne toujours

"Il faut être incorruptible sur son art, et pour l'être dans son art, il faut s'entraîner à l'être dans sa vie" "En somme il y a le savoir-faire et le faire-savoir. Quand on sait faire, on n'a pas besoin de faire savoir. Ca se sait toujours".

Cézanne

22:40 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (8)