Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 06 septembre 2005

Petit extrait d'un dictionnaire à venir

Sollers. Après avoir animé la revue " Tel quel ", et écrit des livres plutôt expérimentaux, il a surpris tout le monde avec son roman : " Femmes ", touffu, foisonnant qui balaye et fouille l’histoire contemporaine. Avec cette fameuse phrase (presque) initiale : " Le monde appartient aux femmes. C’est-à-dire à la mort. Là-dessus, tout le monde ment ". " Femmes ", ce sont aussi des portraits devenus célèbres de Lacan, Garaudy, Barthes (étonnantes pages où il décrit les dernières années et la mort de celui-ci). Ensuite avec " Le cœur absolu ", " Portrait du joueur ", " La fête à Venise ", il poursuit une série de romans déroutants, atypiques, mêlant intrigues romanesques, citations et réflexions sur l’histoire passée et en cours. Très riche et moins connu : " Le secret ", confession d’un agent secret travaillant pour le Vatican ; Pas d’armes ni de gadgets, ici il est question de pensée et de stratégie (références nombreuses au Maréchal de Saxe, à Lawrence et Sun Tzu) : " Dans la guerre irrégulière, ce que les hommes font est assez peu important, mais ce qu’ils pensent, en revanche, est capital ". Collaborateur régulier au " Monde des livres ", Sollers a rassemblé ses articles et d’autres contributions ou préfaces dans "La guerre du goût " puis " L’éloge de l’infini " : deux recueils volumineux pour découvrir ou redécouvrir les classiques, aborder la Chine, le XVIII ème, Venise, Rimbaud, la Bible, la peinture, la musique, et interroger la religion, le sexe et la poésie comme axes fondamentaux. Sollers a en outre écrit des livres sur Vivant Denon, Casanova et Mozart. Romans qui ressemblent à des essais, et réciproquement (un peu à la manière des " Fictions " de Borges et fidèles à la leçon magistrale de Guy Debord dans " La société du spectacle " : " Dans le monde réellement renversé, le faux est un moment du vrai "), livres fourre-tout, indéfinissables, truffés de notes, d’aller-retour, de réflexions : une œuvre originale et forte qui a éclairé paradoxalement le désert littéraire français de la fin du XXème siècle.

Commentaires

Un extrait d'un poème ("Dédié à Yalta") de Joseph Brodosky, écrit en 1969 :

L'histoire que j'évoque ci-dessous
est vraie. mais par malheur, à notre époque
la vérité, tout comme le mensonge,
doit être solidement étayée
et démontrée. N'est-ce pas là le signe
qu'on entre dans un monde entièrement
neuf mais triste ? La vérité prouvée
n'est plus la vérité mais seulement
une somme de preuves. De nos jours
on ne dit plus "je crois", mais "admettons".

Écrit par : Calou | mardi, 06 septembre 2005

Très fort en effet !

Écrit par : Ray | mercredi, 07 septembre 2005

Les commentaires sont fermés.