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samedi, 30 septembre 2006

Quel plaisir

"Quel plaisir de pleuvoir, dit-il avant de s'évanouir"

Musicien masque de mots

17:54 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

Chaud le vin noir !

Ambiance chaude et sensuelle au VIN NOIR ce midi, Nathalie Yot y a lu ses poèmes érotiques...
Je rappelle que Jackie a donné son nom à sa boutique à cause du Texte de Pierre Autin-Grenier : "Le vin noir" paru dans  la revue "L'instant du monde" n° 6 ; le voici :
"Âge tendre, femmes faciles et bonbons acidulés, toute une jeunesse, nez en l’air et mains aux poches, très vite s’envole qui nous est dérobée par le travail aux pièces, le capital et sa sordide industrie, les guerres de cent ans aussi. Le temps de l’adolescence à l’adultère et déjà nous voici en salopette courant dans les brouillards matinaux vers des pointeuses anonymes; le cœur serré, trop tôt souillé par la suie des usines.
Elles ont fait long feu les fracassantes utopies de nos vingt ans qui devaient nous conduire, flamberge au vent, aux rivages de nouvelles Ethiopies. Quelqu’un, un jour d’été, a brisé une bouteille au flanc du navire, l’espoir un instant a pétillé dans nos yeux et sans nous le navire s’en est allé. Depuis, des manigances de voyou ont meublé nos rêves, on a chiné des bribes de souvenirs aux brocantes de l’aube; mais tout en vain et, telle l’eau s’écoule, s’est enfuie l’inutile éternité.
Quand même il en faudrait parfois bien peu pour qu’on se laisse distraire une seconde du quotidien, que nous enflamme alors à nouveau le souffle de la révolte. Un verre de vin noir certains soirs y suffirait.
"
Pierre Autin-Grenier
Le Vin noir, c'est aussi, en ce moment :
  • Le retour des Mathilles, du domaine Faurmarie
  • Du Tradition de Lavabre
  • A prévoir dans les nouveautés :
  • Le Domaine Archimbaut à St saturnin
  • Un terrible Corbières de Cucugnan
  • Un vrai Madiran d’hiver
  • Et quelques surprises…   
LE VIN NOIR, 3 BD RENOUVIER,  MONTPELLIER

Les Demoiselles, trente ans au fond d'un atelier...

Les Demoiselles d'Avignon ; L'histoire d'un choc, trente ans au fond d'un atelier...

A 26 ans donc en 1906, Picasso décide d’abandonner la peinture réaliste qui est liée à l’apparence extérieure des objets. Picasso entre dans une nouvelle phase marquée par l’influence des arts grecs, des arts africains et de Cézanne (qui meurt en 1906). Il commence à peindre les visages comme si c’était des masques, en géométrisant le réel et en multipliant les points de vue pour représenter un objet. La forme est éclatée en plusieurs fragments pour s’ouvrir dans toutes les directions. La palette cubiste se réduit aux ocres et aux gris. Picasso rencontre Kahnweiler qui sera désormais son principal marchand. Le Cubisme s’inspire de Cézanne et des arts primitifs pour la géométrisation des volumes. Les objets sont fragmentés en plusieurs facettes permettant de les observer sous différents angles. Une figure peut ainsi être vue de profil et de face. Le clair-obscur traditionnel est remplacé par le camaïeu, peinture d’une seule couleur, dont les tons plus ou moins foncés suggèrent le relief.

Les demoiselles d’Avignon

Ce tableau, un des plus célèbres de la période du cubisme, est considéré à juste titre comme le début de l’art moderne. Pour la première fois au monde un peintre a radicalement transformé l’espace pictural. Ce tableau réalisé en 1907 ne sera révélé au public qu’en 1937. En effet en 1907 lorsqu’il dévoile sa toile "des demoiselles d’Avignon" c’est la consternation, le choc. Personne n’aime vraiment ce genre de tableau. Certains disaient de Picasso "quelle perte pour l’art français". Le tableau restera au fond d’un atelier face tourné contre un mur. En 1937 c’est la révélation...

A quel excès se porte le zèle de la religion dans les dames!

medium_picasso.3.jpgIl s'adressa ensuite à un homme qui venait de parler tout seul une heure de suite sur la charité dans une grande assemblée. Cet orateur, le regardant de travers, lui dit: «Que venez-vous faire ici? y êtes-vous pour la bonne cause? - Il n'y a point d'effet sans cause, répondit modestement Candide; tout est enchaîné nécessairement, et arrangé pour le mieux. Il a fallu que je fusse chassé d'auprès de mademoiselle Cunégonde, que j'aie passé par les baguettes, et il faut que je demande mon pain, jusqu'à ce que je puisse en gagner; tout cela ne pouvait être autrement. - Mon ami, lui dit l'orateur, croyez-vous que le pape soit l'Antéchrist? - je ne l'avais pas encore entendu dire, répondit Candide; mais, qu'il le soit ou qu'il ne le soit pas, je manque de pain. - Tu ne mérites pas d'en manger, dit l'autre; va, coquin; va, misérable, ne m'approche de ta vie.» La femme de l'orateur ayant mis la tête à la fenêtre, et avisant un homme qui doutait que le pape fût antéchrist, lui répandit sur le chef un plein . . . O ciel! à quel excès se porte le zèle de la religion dans les dames!

Voltaire, Candide
Picasso, Les Demoiselles d'Avignon

vendredi, 29 septembre 2006

Le pays est peu fréquenté par les voyageurs

Comme il n'y a pas sur ces heureux bords de grandes routes commodes pour les voitures, le pays est peu fréquenté par les voyageurs, mais il est intéressant pour des contemplatifs solitaires qui aiment à s'enivrer à loisir des charmes de la nature, et à se recueillir dans un silence que ne trouble aucun autre bruit que le cri des aigles, le ramage entrecoupé de quelques oiseaux, et le roulement des torrents qui tombent de la montagne !

Rousseau, cinquième promenade

Picasso, medium_picasso.2.jpg1932, Le rêve, Collection privée, New York

Piero à Arezzo

medium_7007196.jpgSi vous n'êtes jamais allés à Arezzo, allez voir ce site...

On appelle ça le paysage audiovisuel

A lire ici

Jouir

« Voltaire me fait jouir »

Céline

Sans plus m'occuper de l'avenir

Dès ma jeunesse j'avais fixé cette époque de quarante ans comme le terme de mes efforts pour parvenir et celui de mes prétentions en tout genre. Bien résolu, dès cet âge atteint et dans quelque situation que je sois, de ne plus me débattre pour en sortir et de passer le reste de mes jours à vivre au jour le jour sans plus m'occuper de l'avenir.

J.J. Rousseau, Les rêveries du promeneur solitaire, troisième promenade

Pour me faire sentir avec plaisir mon existence sans prendre la peine de penser

medium_Email0354.jpgQuand le soir approchait je descendais des cimes de l'île et j'allais volontiers m'asseoir au bord du lac sur la grève dans quelque asile caché ; là le bruit des vagues et l'agitation de l'eau fixant mes sens et chassant de mon âme toute autre agitation la plongeaient dans une rêverie délicieuse où la nuit me surprenait souvent sans que je m'en fusse aperçu. Le flux et reflux de cette eau, son bruit continu mais renflé par intervalles frappant sans relâche mon oreille et mes yeux, suppléaient aux mouvements internes que la rêverie éteignait en moi et suffisaient pour me faire sentir avec plaisir mon existence sans prendre la peine de penser. De temps à autre naissait quelque faible et courte réflexion sur l'instabilité des choses de ce monde dont la surface des eaux m'offrait l'image : mais bientôt ces impressions légères s'effaçaient dans l'uniformité du mouvement continu qui me berçait, et qui sans aucun concours actif de mon âme ne laissait pas de m'attacher au point qu'appelé par l'heure et par le signal convenu je ne pouvais m'arracher de là sans effort.

J.J. Rousseau, Les rêveries du promeneur solitaire, cinquième promenade

Frédérique Azaïs, petits formats, 2006

jeudi, 28 septembre 2006

Allegro vivace

« Monsieur et cher ami, quoiqu’il y ait beaucoup de livres, croyez-moi, peu de gens lisent, et parmi ceux qui lisent, il y en a beaucoup qui ne se servent que de leurs yeux. »

Voltaire

medium_iro113_fragonard.jpgRenaud dans le jardin d’Armide

Fragonard

Tomber sur l’Infâme

« Je crois que la meilleure manière de tomber sur l’Infâme est de paraître n’avoir nulle envie de l’attaquer, de faire voir combien on nous a trompé en tout, combien ce qu’on nous a donné comme respectable est ridicule ; de laisser le lecteur tirer lui-même les conséquences. »

Voltaire

10:14 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Voltaire, Infâme

L'Etat de Grace

medium_consigny.jpgTrès joli téléfilm hier soir sur France 2 : L'Etat de Grace; Idée lancée il y a deux ans, avant la montée en puissance de Segolène Royal ; toujours est-il qu'on y voit une femme devenir présidente de la République. Issue de la société civile, militante associative, elle crée la surprise et bien sûr les ennuis commencent. C'est assez décalé, léger, tout en étant bien vu. Très bon casting, avec Anne Consigny dans le rôle titre (photo). La suite mercredi prochain...

07:35 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, Ségolène

Un laboratoire du futur

medium_montpellier.jpgMontpellier est une ville idéale, ouverte, légère, vivante et désordonnée. Un laboratoire du futur. Le quartier d’Antigone. La Grèce et une ouverture vers la Chine. Tout est là.

mercredi, 27 septembre 2006

La Ségo-dance

C'est ici

20:44 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ségolène, dance, musique

Je crois que j’étais né plaisant

« Je crois que j’étais né plaisant, et que c’est dommage que je me sois adonné parfois au sérieux. »

Voltaire

Et autres trésors à découvrir dans l'excellente revue Ironie

Vive les revues !

Le 16 ème salon de la revue c'est du 13 au 15 octobre à Paris, lire ici

Sauf quand ils sont de Raymond Chandler

medium_rubon142.jpgPour les faits marquants de mon existence reportez-vous donc au Who’s’ Who. J’habite Finca Vigia, dans le village de San Francisco de Paula, à Cuba. Le travail ? J’écris là où je me trouve, à l’hôtel, dans ma chambre, sur une table de café, les premières heures de la matinée étant toujours les plus favorables. Debout à l’aube, je me mets au travail aussitôt. Black Dog, un épagneul importé de Ketchum, dans l’Idaho, dressé à faire lever le gibier, est le plus vigilant gardien de mes horaires. Trois chats l’assistent dans cette tâche, Boise A -, Friendless’s Brother, Ecstazy. Princessa, pur persan gris, m’a souvent été d’un grand secours ; elle est morte voici trois semaines. Je n’ose imaginer ce qu’il adviendrait si Black Dog ou Boise venaient à disparaître. Je me ferais une raison, sans doute, et tout continuerait comme avant.

Vers midi, je m’arrête. Je prends un verre et plonge dans la piscine. Après le repas, si le travail de la matinée a été assez fructueux pour me laisser la conscience tranquille, je m’offre une sortie en mer et passe l’après-midi à pêcher dans le Gulf Stream.

Dans ma jeunesse, je m’en souviens, je pouvais avaler n’importe quel bouquin. J’ai vieilli, les policiers m’assomment sauf quand ils sont de Raymond Chandler. Je lis surtout des biographies, des récits de voyages, à condition qu’ils offrent un certain caractère d’authenticité, et des textes consacrés à la science militaire. Qu’ils soient bons ou mauvais, vous n’aurez pas perdu votre temps et leur lecture vous apprendra toujours quelque chose.

Ces derniers temps, ce n’était pas une mince affaire que de dénicher des nouveaux romans qui ne vous tombent pas des mains. J’en ai lu quelques-uns, malgré tout. Cette rentrée, espérons-le, sera le signal d’une année plus faste. Je lis aussi le Morning Telegraph, si je le trouve, le New York Times et le Herald Tribune. Je suis abonné à trois publications françaises, à quelques hebdomadaires italiens, à une revue mexicaine, Cancha. Je lis la presse tauromachique lorsque mes amis espagnols songent à me l’envoyer. Je feuillette un tas de choses, depuis Harpers jusqu’à The Atlantic, en passant par Holiday, Field and Stream, Sports Airfield, True, Time, Newsweek, Southern Jesuit. Je lis aussi le Saturday Evening Post lorsqu’il publie un feuilleton d’Ernest W. Haycox, deux ou trois journaux cubains, quelques revues littéraires d’Amérique latine. Il convient d’ajouter à cette pile deux revues anglaises : Sport and Country et The Field.. N’oublions pas les quelques livres français que m’envoie Jean-Paul Sartre, et les italiens. J’en lis plusieurs tous les ans, parfois même à l’état de manuscrits, afin de repérer ceux qui me paraissent publiables.

Venons-en à la correspondance ; j’entretiens des relations épistolaires suivies avec un officier supérieur en activité, ainsi qu’avec un général anglais à la retraite que j’ai connu en Italie lorsque nous étions, lui et moi, beaucoup plus jeunes. J’ai, avec trois de mes amis, un échange de lettres régulier. Pour le reste, ce n’est que courrier professionnel ou administratif.

Je ne joue jamais, si ce n’est pour gagner.

Invités par Mary, maçons, peintres et plâtriers ont envahi la maison. Voilà un excellent prétexte pour passer le plus clair de mon temps en mer, en attendant que le calme revienne. Conséquence indirecte de ce qui précède, je me remets d’une mauvaise chute, sur un pont glissant un jour de mer démontée. Le résultat fut une vilaine blessure derrière la tête, un traumatisme crânien, une artère sectionnée. J’ai attendu cinq ou six heures avant de pouvoir être conduit à l’hôpital. Par bonheur, naviguant dans les parages, se trouvait Roberto Herrera, un vieil ami qui a fait cinq années de médecine. Alerté par nos signaux de détresse, il nous a rejoints en toute hâle. Aidé de Mary, il a pu arrêter l’hémorragie ; son frère José Luis a terminé le travail. Cette année encore, il me faut renoncer au ski. Il me reste la natation, la marche, la chasse, la pêche, et le travail. Autant de plaisirs que José Luis m’a vivement déconseillés.

Soit dit en passant, je commence à être fatigué de prendre des coups sur la tête. Ça a débuté en 1918 puis recommencé en 1944-1945 et je me garderais d’oublier deux blessures vénielles en 1943. Si j’ai le malheur de me plaindre, je m’entends répliquer que ces désagréments sont le résultat de mon imprudence. Rien n’est plus faux, pour autant que je m’en souvienne...

Hemingway, Autoportrait 1950

Ils croient que parler est gratuit

C’est une petite chose tout à fait extraordinaire découverte par Freud, qui consiste précisément en un· contrat. entre ce qui est dit et l’argent qu’on verse pour apprendre la vérité de ce qu’on dit. Autrement dit, ça signifie simplement que les gens ne savent pas ce qu’ils disent parce qu’ils croient que parler est gratuit.

Philippe Sollers, extrait d'une interview à lire en entier ici

mardi, 26 septembre 2006

San Gregorio Armeno

medium_Email0345_1.jpgSan Gregorio Armeno, une sorte de rêve sans fin, brun, couleurs fauves. Les orgues, un clafoutis d’angelots, joufflus, persifleurs, gambadant, musiciens, sonnez buccins et trompettes ! L’oeil mais aussi tout le corps, tout l’être, happés, enveloppés comme par une brise chaude, volutes, arabesques.  Fontaines jaillissantes de dorures, stuc, chatoiements blonds, dorés, douceur capiteuse. Envahie de sensualité, comme un rêve, de l’enfance, que rien ne s’arrête jamais.

Extrait de "Fugue baroque", N & B  éditions.

Peinture de Frédérique Azaïs, petits formats, 2006