lundi, 20 octobre 2008
Et pendant les travaux...
Ainsi cause Le Figaro : “Il faut savoir insuffler du cool dans le tomber, donner du twist à son porter et casser le bècebège premier degré”
13:13 Publié dans Sauce piquante | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue, sauce piquante, le figaro, bcbg
Alors, la rudesse du monde s’estompe
Une semaine plus tard, la chair de Léonore bien présente, chez lui. Le feu crépite dans la cheminée. Gaétan contemple son corps endormi pigmenté de rouge par les reflets incandescents.
Son regard est si intense, scrutateur, gourmand, qu’il craint de la réveiller. Elle est sublime, dos nu jusqu’aux reins, on devine l’arrondi des hanches. La dénuder complètement, il en a furieusement envie. Il dévoile les fesses, les cuisses. Clarté rougeoyante. Pas un pouce de son corps qu’il ne vénère. Le monde s’arrête d’être multiple, il s’est envolé, résumé en elle, sa chair.
Il n’aime rien tant chez les femmes que l’effet du repos sur le visage, le relâchement, cette grâce dans l’abandon. La sensualité, visible, palpable, dans le granulé de la peau, les lignes du geste inachevé, la respiration du sommeil. Certaines femmes laissent flotter cette ondulation en permanence autour d’elles, à la lisière. Alors, la rudesse du monde s’estompe. Il éprouve de la fierté à la contempler dans son lit, avec le sentiment du devoir accompli. Plaisir âcre, puissant, paisible.
Raymond Alcovère, extrait du roman "Le Sourire de Cézanne"
Goya, La Maja nue
00:15 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (1)
dimanche, 19 octobre 2008
L'Occitanie
Te voici dans ton Midi! Te voici libre!
Là de Nîmes à Pau et de Limoges à Foix, avec Albi, Cahors, Toulouse, est un territoire qui de tout temps se montra accueillant aux doctrines extrêmes, aux dogmes spécieux et durs. Un peuple étrange l'habite, maigre et dru, sensuel et fin, tourmenté, tourmenteur, amèrement passionné. On y parle une langue grosse et brillante, faite pour l'injure et pour le soupir. Les mœurs y sont rauques, triviales et pessimistes, le cœur volontiers charnel. Un climat brusque, angoissant et fier. C'est par excellence le Paradis de l'hérésie. C'est le Midi.
On dit le Midi. Il y a mille Midis. Du moins en gros, il y en a deux la Provence et l'Occitanie. La Provence est toute gréco-romaine, bien ancrée dans l'ordre de la nature, dans les lois de l'esprit. L'Occitanie au contraire me paraît essentiellement anarchique, excentrique, l'âme inquiète et rêveuse, l'imagination vagabonde. Elle est livrée sans merci aux souffles de l'esprit, lequel souffle où il veut. Je l'ai toujours vue, je la vois de plus en plus très wisigothe, avec de forts apports arabes et juifs. Les Wisigoths ont occupe Carcassonne pendant trois siècles (413-719) - trois siècles marquent un pays.
Joseph Delteil, Extrait de Le vert Galant (1931), Editions des Portiques
22:13 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, joseph delteil, occitanie, peinture, delbar shahbaz
Ma patrie, un bout de l’éternité
Ma patrie, un bout de l’éternité.
Un lieu sans lieu peint sur un mirage, ailleurs.
J’ai oublié ses rives.
Je n’ai aucun moyen de les revoir, ni d’ailleurs aucune envie.
A cause du pain qui est cher et l’hystérie des colons.
Je me souviens de la nuit où je suis partie.
Il faisait noir.
J’avançais courbée à travers les fleuves taris, le front étincelant de désespoir et les mains implorant du ciel une chose qui me précède.
Et plus tard quand une mémoire de larmes me prendra par le cou, comment y retourner ?
Comment retrouver, l’absurde territoire au milieu des cendres ?
La guerre est terrible.
Elle a tout décimé.
L’avenir, le présent et le passé.
Souvent entre les eaux du sommeil, mon rêve entrouvre une porte sur une terre entourée de paysages où tout est changé pour le mieux…
Du haut de mon nid d ‘aigle, je vois des fleurs sur les tables dans les cafés, au cœur de la foule le méchant Bascom qui est devenu aveugle, distribue tout son argent , mettant fin à son règne tyrannique depuis deux mille ans mais marquant son retour à Dieu.
Quelle effervescence dans la ville au répit qui se maquille ?
Et je sens comme un feu s’allumer au coin de mon cœur et réchauffer mon visage.
Je ne m’étonne de rien mais avant d’entrer à l’aurore je m’approche avec le désir du partage.
A l’improviste, le vent se lève et arrête le mouvement impétueux de mes yeux.
Une poussière se met à danser autour de ma tête.
Chuchotement de défaite. Silence de l’énigme qui crache son étrangeté. Perte des repères de la ligne du cœur.
Dans l'impatience tout demeure inaccessible.
Sans parvenir à m’éloigner, triste je tourne, je tourne encore à la recherche d’un autre chemin de la plaine reconquise qu’on raconte dans les légendes.
A l’heure ou Les ampoules s’éteignent, l‘aube tombe le rêve sur la grève, sa douleur retient une ombre qui dort toute nue. Il n’y a ni distance entre nous ni vent.
Est-ce mon image ce rêve qui porte un visage familier?
Un soir je reviendrai dans la lumière électrique.
J’y courrai avec les oiseaux migrateurs en brassant l’air comme dans un rêve.
Sandy Bel, poète amérindienne
00:10 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie, sandy bel, poésie amérindienne, gildas pasquet
samedi, 18 octobre 2008
Exposition ” L’Etre Argentin” par les artistes de El Colectivo*
“Un homme se fixe la tâche de dessiner le monde. Tout au long des années, il peuple l’espace d’images de provinces, de royaumes, de montagnes, de golfes, de vaisseaux, de maisons, d’instruments, d’astres, de chevaux et de personnes. Peu avant de mourir il découvre que ce patient labyrinthe de lignes trace l’image de son visage.
Jorge Luis Borges
Exposition “Reflejos / Reflets” à la Maison d’Argentine de la Cité Universitaire.
Vernissage le vendredi 24 Octobre à 19 heures.
Exposition jusqu’au 20 Décembre 2008.
Avec notamment Ricardo Mosner, ici peinture murale
10:24 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, argentine, borges, ricardo mosner
vendredi, 17 octobre 2008
Refondation
« Il faut fonder un nouveau capitalisme sur des valeurs qui mettent la finance au service des entreprises et des citoyens, et non l’inverse. »
08:54 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, économie, crise, sarkozy
D.D.
J'ai toujours été plutôt D.D. que B.B.
Là, délicieusement désuets, de larges extraits de Le Rouge et le noir, for ever
00:19 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, le rouge et le noir, danielle darrieux
jeudi, 16 octobre 2008
Le Temps calme
Cette œuvre : Le temps calme. Le bleu de l’eau et des météores se contemplent, enserrent le paysage, un rêve entre les deux, lui aussi dédoublé par son reflet. Sinon presque rien, des animaux paisibles, la montagne se fond dans l’architecture des nuages, les feuilles de l’arbre sur la droite s’effilochent irréelles, ténues, graciles. Les nuages s’envolent, la sensation de calme est rassemblée, ramenée partout, innervée.
Un homme au premier plan s’appuie sur une canne, près de lui un chien, mais leur regard flotte indifférent à cette beauté. Ils en sont tellement pénétrés qu’ils n’ont pas besoin de la regarder. Le mouvement de leur corps est le lever de rideau de la scène. D’autres personnages, minuscules, des cavaliers. L’un d’entre eux lance sa monture à toute vitesse, il va quitter le tableau, il n’a pas place ici, son départ imminent le montre. La tranquillité va reprendre sa place.
Partout dans l’œuvre de Poussin, ces nuances de teintes qui sculptent le paysage, répandues sur les contours, cieux déchirés, adamantins, douceur infinie des regards, apaisante. Souvent, les personnages sont pris de frénésie. C’est l’orage, le grand vent de l’Histoire, la Bible. Rien n’échappe à ce déferlement. Toujours les météores, les nuées décrivent l’action, les sentiments. La palette est infinie. Son but, la délectation, la sensualité pure, l’arrondi des corps. Cette chair que l’on respire. Plus on regarde un tableau de Poussin, plus on y décèle d’harmonie. Plus la vue s’éclaire, prend de l’expansion, devient assurée. La fièvre subtile qui se dégage de la composition gagne le spectateur.
Raymond Alcovère, extrait du roman "Le Sourire de Cézanne"
Nicolas Poussin, Le temps calme
00:21 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, art, peinture, cézanne, poussin, le temps calme, le sourire de cézanne
mercredi, 15 octobre 2008
Une étrangeté...
21:21 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, boris vian, vadim, les liaisons dangereuses
Deux vernissages de Frédérique Azaïs-Ferri
Jeudi 16 octobre à partir de 18 H 30 à Jacou, au CIC, centre commercial Bocaud (04 67 45 95 10)
Vendredi 17 octobre à partir de 19 H à la foire expo, Hall Sud
Expo pendant toute la durée de la foire
Frédérique Azaïs-Ferri (06 87 27 62 91)
13:32 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, peinture, frédérique azaïs-ferri
mardi, 14 octobre 2008
Georges de la Tour
Georges de la Tour, Marie-Madeleine
16:59 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art, peinture, georges de la tour, marie-madeleine
Tombera, tombera pas ?
C'est la famille Lemarché-Financier qui s'inquiète. Au fait ce bras droit, il part en avant ou en arrière ?
Pour plus de détails, lire ici
09:45 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, phynance, cézanne
lundi, 13 octobre 2008
Morose le marché du travail
18:38 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : politique, humour, marché du travail, chômage
Carrefour Sévres-Babylone
Willy Ronis
Carrefour Sévres-Babylone, 1948
13:36 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : photo, willy ronis
Dans un meeting républicain
08:36 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, etats-unis, obama
Quand les révolutions arrivent
- - Les événements se précipitent, en dix ans les fonds de pensions ont bouleversé les marchés et creusé de manière abyssale les inégalités ; tu te rends compte, 2 % de l’humanité en possèdent la moitié du patrimoine ! le système bancaire mondial pourrait s’effondrer en effet… Ceci dit, la réalité est élastique, elle peut absorber d’énormes ondes de choc… Jusqu’à un certain point… ensuite, quand les révolutions arrivent, elles emportent tout, même ceux qui les font !
Raymond Alcovère, extrait de 'Le Bonheur est un drôle de serpent", roman en lecture chez des éditeurs
05:11 Publié dans écriture | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : raymond alcovère, roman, extrait
dimanche, 12 octobre 2008
Dora Maar
C'est Soulef qui m'a inspiré ici avec son texte
Photo de Dora Maar
21:23 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : photo, soulef, dora maar
Paris brûle-t-elle ?
Lire ici la réponse à cette angoissante question !
Bon dimanche !
10:48 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris, sexe des mots
samedi, 11 octobre 2008
Une histoire d'entartage
"J’admire son sang-froid, dont voici une anecdote emblématique. Sur le chemin de la Maison de l’Amérique latine à Paris, où je l’accompagnais pour un débat, il se fait entarter, non par l’entarteur « professionnel », Le Gloupier, mais par un plagiaire. Avec une tarte aux myrtilles. Dans l’instant, je fonce sur l’agresseur, et lui saute dessus. Un passant, me croyant aux prises avec un voleur de sacs, me prête main-forte. J’écume. Je parle d’appeler la police. Alors Sollers arrive, tel un spectre, violet de myrtilles. Il me dit de laisser là l’entarteur, et de repartir pour où nous allions. Et pas question d’appeler la police. Il s’approche juste un peu de l’homme qui le traite de « bouffon médiatique » et force la voix en disant : « Riez ! » puisque c’est censé être un gag, la tarte. L’autre est médusé. Sollers hausse encore un peu le ton : « Riez ! Mais riez donc ! » L’autre ne rit pas du tout : l’injonction le terrorise. Et Sollers tourne les talons. À la Maison de l’Amérique latine, où l’on s’inquiétait, on est plutôt stupéfaits de l’apparition. Il demande de quoi s’essuyer et se laver le visage, me tend son imperméable maculé de myrtilles, mon manteau est tout collant aussi. Il entre dans la salle de débat, prie qu’on l’excuse de son retard et parle pendant presque une heure absolument comme si de rien n’était. Moi, quand vient mon tour, je suis encore tremblante de colère. Sans doute, ai-je dit pour amuser certains amis presents, parce que Je n al pas pu cogner assez fort sur l’entarteur..."
Josyane Savigneau, extrait de "Point de côté"
02:10 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, philippe sollers, josyane savigneau, entartage
vendredi, 10 octobre 2008
La Crise, vue du Mali...
«'Il est quand même assez incroyable de voir les institutions financières internationales nous sermonner régulièrement pour des problèmes de bonne gouvernance, pour la privatisation des principales entreprises du pays (et donc des sources de revenus pour l'Etat) et de voir ce qui ce passe en ce moment. Voir les Etats du Nord, comme les U.S.A., injecter des masses énormes d'argent dans les banques !»
13:15 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : crise financière, mali, politique, nationalisation