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lundi, 31 décembre 2007

Ils ont tué Massoud, Daniel Pearl, ils ont tué Benazir

Lire ici un "Rebond" de BHL dans Libé

L'élection de Benazir Bhutto en 1988, video INA

Gracq et la fiction

Pourquoi Gracq s’est-il arrêté d’écrire de la fiction dans les années 1970 ? À peu près au même moment que Simenon… Pourquoi ? 

Pierre Michon évoque ici Julien Gracq

05:47 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Michob, Gracq

dimanche, 30 décembre 2007

Sous un micocoulier

1940b5fa4d56472502074e1d181fd7f4.jpgSous un micocoulier, les feuilles vert-pâle se  trémoussent dans un bruit d’orgues puis lampées plus basses, fondantes, andante avec cette rafale ardente, pianissimo vent coulis, trémulement des frondaisons, poussées plus lascives des basses encore par les côtés,  se laisser bercer, musique qui revient et ne s’arrête jamais, roulis de cloches, coulée mauve dans le crépitement du soleil, ondoiement sonore en diagonale se faufilant entre les maisons, lignes croisées qui se  brisent, parterre de roses roses devant moi, comme un feu sous le soleil, balancement léger, vivifiant. Mon âme tire des traits, ondule, corrige, batifole, rectifie encore, laisse çà et là des points de suspension, ailleurs des traînées de lumière, de grands chants de mots.  La maison me paraît vaste, immense, voilà le paysage qui m’attend, à explorer jusqu’à la fin des jours. Fleuve ou ruisseau, la vrai amoureux du voyage voyage pour voyager, explorateur insatiable.

Raymond Alcovère, Extrait de "Fugue baroque", roman, n & b éditions, 1998

Auguste Renoir

vendredi, 28 décembre 2007

Et voilà, c'était Noël 2007 !

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13:55 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Noël

jeudi, 27 décembre 2007

A voir changer la couleur des pierres

baf808b6d0379ab6f2f744e3c69e2089.jpgA voir changer la couleur des pierres, retrouver la lumière crue et acide du Sud, l’âpreté qui annonce les rivages de la Méditerranée, je revivais. L’odeur des aiguilles de pin brûlées, leur bruit sec, craquant sous le pas, la torpeur pendant la canicule, l’attente interminable des siestes sans sommeil de l’enfance, le temps arrêté, puis le soir, vent marin qui s’insinue, rédemption, flots de fraîcheur à travers les rues, fluidité et mouvement partout, toutes ces sensations remontaient à la surface. Heureux du chemin parcouru. S’y mêlait l’apaisement du retour. Une envie de repos, de quiétude. Et il y avait une suite. Michel était le meilleur ami de mon oncle. Avant mon départ, il m’avait dit que sa porte serait toujours ouverte. Il m’hébergea le temps que je m’installe. C’était bon de parler ma langue, avec son accent, retrouver les phrases, les intonations de l’enfance. Pendant toute une semaine, temps humide et doux, partir à la pêche au petit matin, casser la croûte avec un verre de vin clairet à la première chaleur, puis rentrer dès que le vent tourne au Nord, la mer devenue une plaque incandescente, criblée de moutons bondissants, tranches d’un bleu pimpant, respirer les odeurs de sel comme un peu de soi, imaginer cette côte encore sauvage, avec les moustiques, les macreuses aux reflets myosotis qui glissent sous leurs flancs le bleu du ciel, les étangs regorgeant d’anguilles, sans le bruit des avions, des voitures et des bateaux à moteur.

Raymond Alcovère, extrait de "Le bonheur est un drôle de serpent", roman en cours d'écriture

H. Matisse. Le rideau égyptien. 1949

mercredi, 26 décembre 2007

Le Phare du bout du monde

8b166bf073c442867c379c923f8762ac.gifLe lendemain, au lever du soleil, la tempête se déchaînait encore avec autant de fureur. La mer apparaissait toute blanche jusqu'au plus lointain horizon. A l'extrémité du cap, les lames écumaient à quinze et vingt pieds de hauteur, et leurs embruns, éparpillés par le vent, volaient au-dessus de la falaise. La marée descendante et les rafales, se rencontrant à l'ouvert de la baie d'Elgor, s'y heurtaient avec une extraordinaire violence. Aucun bateau n'aurait pu entrer, aucun bateau n'aurait pu sortir. A l'aspect du ciel toujours aussi menaçant, il paraissait probable que la tempête durerait quelques jours, et cela ne saurait étonner dans ces parages magellaniques.

En 1966, le Livre de poche a entrepris la publication en poche de l'oeuvre de Jules Verne, avec cette série de couvertures reprenant les illustrations originales sur fond de photos en couleurs. J'en faisais la collection dans ma jeunesse ; il m'en manque quelques uns mais depuis des années chez les bouquinistes on trouve toujours les mêmes, les romans principaux.  Surprise l'autre jour, chez Joseph Gibert, je trouvai celui-ci (pour 0,20 €) que je n'avais jamais lu et en bon état. Ce n'est pas un de meilleurs certes, paru en 1901 ; roman d'aventures, sans fantastique, le fantastique résidant en fait dans le lieu de l'action, tout près du cap Horn, au bout du monde, à déguster un soir d'hiver, quand le vent souffle dehors...

lundi, 24 décembre 2007

Un vrai cadeau !

f3fc8f6ed75b422ec1ba3b8c00744d2a.jpgJe remplace la mélancolie par l'ouvrage,
le doute par la certitude, le désespoir
par l'espoir, la méchanceté par le bien,
les plaintes par le devoir, le scepticisme
par la foi, les sophismes par la froideur
du calme et l'orgueil par la modestie.
Paris
1870

L'intégrale des Poésies de Lautréamont en ligne ici, à déguster...

 Joyeux Noël à tous !

dimanche, 23 décembre 2007

Non ce n'est pas un conte de Noël

L'histoire de Fatty, à lire ici

20:23 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

Vous n'êtes pas sérieux

4b6cfd6a0bf6b021e3ad96e4322d4a45.jpg"Du moment que vous savez écrire, vous n'êtes pas sérieux, et vous amis vous traitent comme un gamin."

Flaubert

Photo : Gildas Pasquet

samedi, 22 décembre 2007

Nocturnes 5.0

5e3997fdb3fa2fcc0862c904ad85eebc.jpg72 pages

30 photographies

80 poèmes

de Jean-Luc Aribaud

Zorba Editions, 16 rue de l'Egalité, 31 140 Saint-Alban

Prix : 15 euros

jeudi, 20 décembre 2007

Publicité pour le livre à la télévision : danger !

Une grande partie des éditeurs sont hostiles à cette mesure. Parce qu’elle creuserait les inégalités de chances entre grands et petits éditeurs, qu’elle favoriserait la politique des groupes, les seuls qui auraient vraiment les moyens d’investir dans des spots télévisés, pas seulement pour lancer des dictionnaires ou des encyclopédies, mais pour imposer des livres jeunesse, des albums de bandes dessinées et des romans grand public. Enfin parce que même les grandes maisons indépendantes seraient de temps en temps obligées de suivre sur ce terrain, qu’elles feraient glisser leurs budgets publicitaires définitivement de la presse écrite vers l’audiovisuel et l’internet, et que les comptes des journaux plongeraient donc davantage encore, ce qui menacerait l’équilibre déjà précaire non seulement des revues littéraires mais l’existence même des suppléments littéraires des quotidiens et les sections culturelles des hebdomadaires. Or eu égard à son efficacité, à sa vitesse d’exécution et à son pouvoir, quand Nicolas Sarkozy a une idée en tête, il est rare qu’elle ne soit pas suivie d’effet. Une commission, un rapport et c’est plié. D’autant que le président n’est pas un homme du livre mais un enfant de la télé.

Lire ici l'article en entier de Pierre Assouline

Comment être cadeauphobe ?

Si le fond de la nature humaine, comme on dit, n’était pas la pure et simple violence, y aurait-il tous ces rituels ? C’est pourquoi l’engrenage cadeau est une reconnaissance implicite de cette violence - un aveu, une excuse. Le célèbre Viennois (beaucoup moins charlatan que ne l’a dit l’auteur du Don) n’avait pas tort de constater que le cadeau primitif était celui des excréments de la part du bébé à sa mère.

Lire ici l'article en entier ! 

mercredi, 19 décembre 2007

Un archétype

"Prenez comme modèle un être humain, et vous découvrirez que vous avez créé un archétype ; prenez comme modèle un archétype, et vous découvrirez que vous n'avez rien créé du tout."

Scott Fitzgerald

Des nouvelles du village gaulois

Internautes et intellectuels s'insurgent contre "la mort de la culture française"

02:17 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (5)

mardi, 18 décembre 2007

Une expérience du corps

1fb8444ac2704863b486b48fb8132df1.jpgTu sais ce qui m’est arrivé un jour ? J’étais au Musée d’Orsay, je prenais des notes devant un tableau de Manet, tiens justement, ce Manet que tu vénères, ce maître absolu en effet ! Eh bien en écrivant tout d’un coup, j’ai vu les mots se détacher, devenir solides, sortir de la page, j’ai compris qu’ils s’inscrivaient en moi d’une façon bien plus aiguë que je n’avais cru, ils étaient bien plus que des mots, ils étaient la vie tout simplement, avec un pouvoir de transformation total ! C’était terrible, j’ai su qu’à cet instant, une ère nouvelle de ma vie commençait et pour toujours… Une expérience du corps et une percée dans le temps !

Raymond Alcovère, Extrait de "Le bonheur est un drôle de serpent" : roman en cours d'écriture

Vase de pivoines sur piedouche, Musée d'orsay, Edouard Manet

dimanche, 16 décembre 2007

Les éditions n & b ouvrent leur site

7beced566c6a59772b62cdb2726c13ee.jpgParce que le poème
débute toute chose,
parce que le réel du monde est là,
qui chaque jour nous altère davantage,
il y a urgence à dire ce qui nous fonde,
ce qui nous apprend à être
de l’aube à la nuit profonde.

n&b, tout simplement.
Photo : Jean-Luc Aribaud

21:48 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : n & b éditions

Cecilia Bartoli

Ce soir à 19 H, sur Arte, Cecilia Bartoli chante Mozart

Julia Kristeva

A voir et entendre ici, quelques extraits d'interviews sur la société du spectacle, l'automatisation, les rites...

16:56 Publié dans Philo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Julia Kristeva

Je suis trop heureux

 

c4d4905ee0d41f455336ad6222f4bbc3.jpgJe suis trop heureux pour écrire, trop heureux pour penser. Je regarde le soleil se coucher dans l’eau ou Elle se verser une tasse de café et l’univers est renversé, sens dessus dessous, pulvérisé, atomisé comme mon cerveau qui se répand  dans toutes les directions. Allongés sur un rocher, au fond d’une crique. Juste un clapotis et les coquillages qui, bercés par les vagues émergent ou glissent dans  l’eau profonde, si noire près de la côte. Alors qu’une brume s’échappe à l’horizon, rend l’atmosphère presque fraîche et nous pousse à rentrer. Nous montons, l’escalier se perd en balustrades qui dominent les flots. Arrivés là-haut, on fait l’amour encore. Par la fenêtre ouverte, les senteurs salines sont en nous comme on était dans le bleu de la mer tout à l’heure.  Je suis au-delà de la pensée, dans un moment de sensualité pure, où les émotions pour vivre n’ont besoin d’aucune charpente, d’aucun secours. Il y a un million d’années-lumière entre ce que je vivais avant de la rencontrer  et ces quelques jours où tout m’a été donné, l’Italie, la sensualité et Elle. A moins que ce ne soit  la même chose. J’ignore si cette mystérieuse alchimie pourra se poursuivre mais une chose est sûre et vaut pour tout le reste, elle aura été.

 

Raymond Alcovère, Extrait de "Fugue baroque", roman, n & b éditions, 1998

Peinture de Frédérique Azaïs

samedi, 15 décembre 2007

La destruction de la nature en cours

11054668622343571f703ec153b4e838.jpg- Peut-être qu’il n’y a rien finalement… Après avoir fait le tour de tout, revenir au point de départ, dans le cercle, qui tourne sur lui-même… Et si c’était la vérité dernière, passée sous silence ? Sinon, tu imagines, ils s’arrêteraient tous de courir, de tuer, d’envier, de travailler ! Alors, la question est : comment remplir le vide ? Avec le vent dans les arbres, la jouissance de l’instant, l’extraordinaire beauté de la nature, la contemplation, le plaisir ? Comment, tout ça pour rien ? Le fin du fin, le summum de l’absurdité est peut-être atteint avec la destruction de la nature en cours, elle nous rapproche trop des sensations sans doute, alors supprimée !

Raymond Alcovère, Extrait de "Solaire", roman en cours d'écriture

"The Key" [1946] by Jackson Pollock.