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dimanche, 02 décembre 2007

Histoires, de Frédérique Azaïs

cccc3f4dda26f22d71370ea440789cad.jpgJusqu'au 20 décembre au

CLUB HOUSE de la JALADE 
4 rue de la Jalade MONTPELLIER
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du 10 au 20 décembre ATELIER PORTES OUVERTES
de 10h à 20h  3 avenue de Montpellier VENDARGUES
Présentation d’un nouveau travail évolutif & modulable…

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Dimanche 16 décembre Marché de Noël de Vendargues devant les Arènes.

Visite de l’atelier tous les jours sur rendez-vous au 04 67 87 54 56 et quand la porte est ouverte… !



Frédérique Azaïs

04 67 87 54 56
06 87 27 62 91

Un grand calme

b3af1c0ddee1c8a99a3a2a2874c5fa62.jpgElle parcourt l’œuvre des modernes. De plus en plus elle aime cette liberté du non figuratif, mouvement, sensation pure, féerie des couleurs, formes, matières en écho, sauts, chutes, ruptures, tensions, harmoniques. La peinture, tout en gardant le stimulant de la vie réelle, pouvait devenir elle-même, a écrit Larionov. Son regard se modifie. Ces couleurs assemblées, dans l’œuvre de Miro ou Klee, arabesques, strates, linéaments, on les retrouve dans le désordre des feuilles d’automne, au fond d’une rivière, au creux de la roche tendre et friable de la montagne, sur le bleu de la mer ou les nuages en écharpe. Se débarrasser des canons classiques, de la peinture figurative ne les éloigne pas de la nature, au contraire. Zao Wou-Ki a écrit : Picasso m’avait appris à dessiner comme Picasso, mais Cézanne m’apprit à regarder la nature chinoise. J’avais admiré Modigliani, Renoir, Matisse. Mais c’est Cézanne qui m’aida à me retrouver moi-même, à me retrouver peintre chinois. Voilà l’hypothèse confirmée, Cézanne a montré le chemin, il a trouvé le lieu et la formule, l’harmonie intérieure, grâce à sa recherche de l’unité du tableau. Pourquoi divisons-nous le monde ? dira-t-il à Gasquet. Pour les chinois, la peinture n’est pas représentation du monde, elle est le lieu de sa présence réelle. Les tableaux de Zao Wou-Ki sont des giboulées de couleurs affrontées, la création de la terre racontée, jaillissement, effraction, on a percé un secret. Des arbres accrochés aux montagnes, feu rampant, glissant sur la toile, parfois on discerne en échos lointains l’œuvre de Corot, Le Lorrain ou Degas, cieux de neige, ouragans en formation ; toujours une fête de l’esprit. Une peinture qui parle de l’âme, de ses dérangements, en pointillés. Emotions, rêve, brisures mais épanouissement, vertige atteints, perte du sens, plongée dans le plaisir - voilà la leçon de Cézanne à Zao Wou-Ki -, le plaisir guide et on est sauvé, on découvre des portes, de nouveaux horizons, ceux d’avant étaient factices, des images s’instillent, glissent, surgissent, un dévoilement progressif, un opéra, musique symphonique, harmonies entrecroisées, légèreté, l’énergie de la matière concentrée en si peu de temps, les deux dimensions du tableau largement dépassées, oubliées, rien à voir. La vie parfois ressemble à une mélodie de Gershwin, drôle, inattendue, iconoclaste, pétillante. Transformer les couleurs, les notes en mots, du rythme et toujours surprendre. Perfection dans la composition.  Votre couleur préférée ? L’harmonie générale a répondu Cézanne. On est assailli de flèches contradictoires, certaines vous atteignent, d’autres non, arrive une toile, un andante, un livre et tout s’éclaire.

Raymond Alcovère, extrait de "le Sourire de Cézanne", roman, éditions n & b, 2007