jeudi, 20 décembre 2007
Publicité pour le livre à la télévision : danger !
Une grande partie des éditeurs sont hostiles à cette mesure. Parce qu’elle creuserait les inégalités de chances entre grands et petits éditeurs, qu’elle favoriserait la politique des groupes, les seuls qui auraient vraiment les moyens d’investir dans des spots télévisés, pas seulement pour lancer des dictionnaires ou des encyclopédies, mais pour imposer des livres jeunesse, des albums de bandes dessinées et des romans grand public. Enfin parce que même les grandes maisons indépendantes seraient de temps en temps obligées de suivre sur ce terrain, qu’elles feraient glisser leurs budgets publicitaires définitivement de la presse écrite vers l’audiovisuel et l’internet, et que les comptes des journaux plongeraient donc davantage encore, ce qui menacerait l’équilibre déjà précaire non seulement des revues littéraires mais l’existence même des suppléments littéraires des quotidiens et les sections culturelles des hebdomadaires. Or eu égard à son efficacité, à sa vitesse d’exécution et à son pouvoir, quand Nicolas Sarkozy a une idée en tête, il est rare qu’elle ne soit pas suivie d’effet. Une commission, un rapport et c’est plié. D’autant que le président n’est pas un homme du livre mais un enfant de la télé.
13:12 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : publicité pour le livre à la télévision
Commentaires
ah si ils pouvaient nous foutre la paix !!! il faut résister encore et toujours pour que la beauté de penser perdure , la joie de découvrir ce qui vaut vraiment la peine ,
mais je ne pense pas que les lecteurs assidus fréquentent trop la télé , plutot les revues, suppléments et surtout ........internet .... ou l'on fait de belle découverte et ou ça circule ,
le vaste supermarché du monde est déserté et les lumières brillent froides, pendant que dehors se réchauffent les belles âmes transies autours d'un feu de bois ,
et , by the way , sollers ( encore lui ... pfff r l b )
confond plusieurs choses et le don demeure la plus belle tentative de remettre l'humain au centre , certes il nous est difficile de l'imaginer aujourd(hui dans notre supermarché glacé ,
take care , brad ! vinaka !
Écrit par : lam | vendredi, 21 décembre 2007
100 % d'accord avec lam : les gens qui lisent beaucoup n'ont pas trop de temps à consacrer à la télévision.
Ce n'est pas tellement la pub qui me tracasse mais bien le prix des livres. Lisant entre 100 et 120 titres par an, il m'est financièrement impossible d'acheter des livres à 20-25 euros. Deux possibilités : j'attends qu'ils paraissent en collection de poche - ce qui n'est pas toujours le cas - ou, le plus souvent, je me les procure en seconde main à des prix souvent très intéressants. Je floue l'auteur en agissant de cette manière ? Bof... Si c'est une grosse pointure, qu'il en vende 48 564 ou 48 565, ça ne changera pas grand-chose. Et si c'est un auteur qui ne bénécie que de petits tirages, il a obligatoirement une autre source de revenus pour (sur)vivre.
Écrit par : Éric | samedi, 22 décembre 2007
Il est quasi sûr que cette mesure va encore amplifier les effets du marché, elle aura un impact global sur l'économie du livre, même si ça na modifie pas vos comportements à vous (Lam et Eric par exemple), parce que vous êtes des gros lecteurs, et surtout vous êtes curieux, vous connaissez les circuits du livre, mais ça touchera les lecteurs moyens, qui iront encore plus et toujours vers les gros éditeurs, et ça asphyxira encore plus les petits ; et effectivement, la mesure suivante pourrait être le coup de grâce, c'est-à-dire la liberté sur le prix du livre. Vous oubliez (nous oublions) parce que nous sommes dans le métier en quelque sorte, que ceux qui n'y sont pas ignorent ce qui s'y passe. Je rencontre souvent des gens très intelligents qui sont persuadés, avec mes deux malheureux romans diffusés à 500 exemplaires par exemple, que je vis de mes livres, ils ne font pas la différence, et s'ils voient des pubs pour le livre à la télé, ça les confortera dans l'idée que ce secteur se porte bien finalement, mais ça n'ira que vers les gros !
Écrit par : Ray | samedi, 22 décembre 2007
Je suis plutôt une lectrice moyenne, mais me contrefiche des gros éditeurs.
"D’autant que le président n’est pas un homme du livre mais un enfant de la télé." Bien trouvé ! Et tellement grave...
Oui, cette mesure serait dangereuse, mais la gangrène gagne... C'est terrifiant ces grands groupes qui cherchent à paralyser nos idéaux et notre libre-arbitre en s'immisçant jusque dans nos habitudes les plus apparemment anodines (un zapping de TV). Plus de presse non compromise (et donc vraiment libre ! Le Canard... peut-être ?), plus de médias, plus de lieux publics sans pub, vu ce qu'elle rapporte.
En général, je suis contre tout ce qui m'est imposé par la pub... et contre tout ce qui m'est imposé tout court. Mais faut commencer à être costaud pour résister aujourd'hui...
RESISTONS !
Écrit par : gazelle | samedi, 22 décembre 2007
coucou ray , joyeux noel !!!!!!!! bonnes fêtes hors des circuits du gros commerce , qu'il aille au diable !!!!
ça devient invivable !!!
allez un p'ti coup de pub vers un grand auteur et un "petit" éditeur que j'aime beaucoup andré dimanche , l'auteur est James Sacré et le livre "un paradis de poussière" ,
à déguster , je me le suis offert car s'il faut que j'attendre qu'on me l'offre , je pourrai attendre longtemps ,
il s'agit d'acte de résistance et de désaccord envers le monde que l'on croise à longueur de chemin et la curiosité est acte de résistance pour retrouver les drailles du bien Etre ,
je n'ai pas d'envie de me retrouver m^lé à ce tohu bohu
mais vivre libre et créer , chanter peindre et écrire , que l'être humain , un jour ... a droit d'enfin respirer hors des prémaché à l'amiante...
p'ti coup de pub pour moi même http://www.myspace/aloredelam
y a plein d'amis par la-bas ! irréverencieusement vôtre pour les fêtes du renouveau de la vie
lam
Écrit par : lam | mardi, 25 décembre 2007
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