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vendredi, 27 juillet 2007

Et voilà les vacances... A bientôt !

4d7287da6ef857d5827fc3aebb599bca.jpg« Il faut être extrêmement léger pour pouvoir emporter si loin la volonté qu’on a de connaître, pour l’emporter, en quelque sorte au-dessus de son temps, se faire des yeux dont le regard puisse embrasser des millénaires, et que règne un ciel clair en eux ! Il faut s’être détaché de bien des choses qui nous pèsent, qui nous entravent, nous tiennent courbés, nous alourdissent, nous Européens d’aujourd’hui. L’homme de ces au-delà, l’homme qui veut découvrir les échelles de valeur suprêmes de son époque, doit surmonter d’abord, en soi – c’est l’épreuve de sa vigueur, – l’obstacle qu’y met cette époque, par conséquent non seulement l’époque elle-même mais les répugnances aussi qu’elle lui inspirait jusqu’alors, les objections qu’il lui faisait, les souffrances qu’elle lui causait : il doit vaincre en un mot son inactualité, son romantisme… »

Nietzsche – Le Gai Savoir (trad. Alexandre Vialatte)

83a3c86cddb5ad449be6283a22dcdd6c.jpgPhotos : Jean-Louis Bec  (1)

Nina Houzel (2)

Gildas Pasquet (3) 

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jeudi, 26 juillet 2007

Manet, il reste

648ae731598b90279842428300959f09.jpgManet. Fleurs dans des vases ou des verres. Fin de sa vie. Juste avant qu’on lui coupe la jambe. Fleurs coupées. Les racines ne sont pas les pétales, les coeurs, les corolles. Deux mondes différents. L’eau transparente en miroir, l’épanouissement dans la toile sans tain. Des bouquets apportés par des amis, lui sur un canapé, une ou deux séances, hop, tableau. Roses dans un verre à champagne. Roses, oeillets, pensées. L’incroyable lilas et roses. Le bouleversant lilas bleuté dans son verre. Roses mousseuses dans un vase. Bouquet de pivoines. Roses, tulipes et lilas dans un vase de cristal. Vase de fleurs, roses et lilas. OEillets et clématites. Lilas blanc. C’est sans fin. Le cerveau est sans fin. “Je voudrais les peindre toutes !” Entre temps, il meurt. Les bouquets sont là, les derniers, dans l’atelier de la rue d’Amsterdam... Roses et lilas blancs, du 1er mars... Peu de fleurs sont aussi séduisantes. À jamais. »

Philippe Sollers, Les Folies françaises

Lire l'article en entier ici

00:10 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Manet, fleurs, Sollers

mercredi, 25 juillet 2007

Cool Memories

«les derniers soubresauts d'une civilisation acharnée à se dépouiller de ses valeurs les plus vitales, mort comprise, et méritant le sort qui l'attend».

L'hommage américain à Baudrillard, lire ici

13:09 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jean Baudrillard

Eloge du tabac

25252b16ac40b891f3d9bacae4ea077c.gif« L’interdiction de la cigarette, si on prend l’exemple des Etats-Unis, n’aura fait que multiplier le nombre des obèses, et rendre plus difficile aux pauvres et aux fous l’accès à l’un des derniers plaisirs pas chers où l’être humain, réduisant méthodiquement en cendres ce cylindre de tabac et de papier, s’imprègne, comme Bouddha, de l’infinie vacuité des choses, éprouvant dans sa chair que tout est fumée, et recrache cette idée même pour la regarder se dissoudre dans l’air, acceptant la douloureuse idée de la décomposition, et jouant avec elle. »

Philippe Sollers

Baudelaire, par Courbet

A lire ici d'autres contributions, Bataille, Mallarmé, Brassens...

mardi, 24 juillet 2007

La Valise, suite et fin ?

Villelongue d’Aude, mercredi 25 juillet, journée littéraire

Pierre Autin-Grenier

Lire ou écouter des textes de Pierre Autin-Grenier, c’est s’attendre à boire une menthe à l’eau, et sentir sous le palais un jus inconnu, surprenant et délicieux, plein de fraîcheur ou de profondeur, jamais dénués d’humour ni d’absurdité. Ils sont comme ça les brefs récits ou nouvelles de cet écrivain. Ça part avec des airs de train-train quotidien et ça vous accueille sans prévenir au coin de la poésie et de la fantaisie. Les curieux et les gourmands pourront bien s’en rendre compte par eux-mêmes, mercredi 25 juillet à Villelongue d’Aude ! Avec les livres du bonhomme, bien sûr, pour des lectures en fin de matinée et toute la soirée (intermèdes musicaux en prime et en direct). Mais aussi avec le bonhomme lui-même, qui sera là, derrière sa barbe et sa voix de rogomme. Sa prose, malicieuse et décapante, laisse deviner un grognon au c¦ur tendre, un pessimiste combatif, un flâneur pudique. A vérifier au cours de la rencontre-discussion prévue à 17h, voire au delà. Pendant le repas, pourquoi pas ! A Villelongue, rien n’est figé, tout se passe dans une convivialité tout à la fois contrôlée et libertaire, faut l’faire. Si vous souhaitez rester dîner, n’oubliez pas de réserver !
(Cécile Maveyraud)

Temps forts de cette journée organisée par l ‘association «  Pour La Nouvelle » : 11h, accueil, lecture, apéritif. 17h, rencontre littéraire. 19h, repas-buffet avec le « Comité de Lectures et de Loisirs » (10 euros, réservation au 04.68.69.50.30 ou 04.68.69.55.30). 20h30, soirée lecture-musique avec Tony Yates et avec la buvette du « Verre à Soif ».



Villelongue ? : entre Limoux et Mirepoix, juste après Loupia sur la gauche.
Tout se passe à la salle des Fêtes à partir de 11h, en bas du village, derrière la Mairie.

Pierre Autin-Grenier ? : Nous pouvons maintenant dévoiler que la plupart de ses livres sont à l’Arpenteur ou en Folio (”Je ne suis pas un héros” ; “Toute une vie bien ratée”).

Le 25 ? C’est mercredi.
Programme :
11h, accueil, quelques lectures, apéritif
La Salle des Fêtes sera ouverte jusqu’à la reprise à 17h : expos et rencontres informelles, thé à la menthe.
17h, Entretien avec Pierre Autin-Grenier : présentation, débat, lectures. Un temps pour découvrir l’¦uvre et l’homme…
19h, Repas-buffet préparé par le Comité de Lecture et de Loisirs. On servira même ceux qui n’auront pas réservé en téléphonant au 04 68 69 50 30 ou 55 30 ou par retour d’e mail.
20h30, soirée lectures et musique avec Tony Yates, blues acoustique, chant et guitare.

2034cd026dd1694f38966505ff97a312.jpg(La Valise – 3e épisode)

 

C'était un de ces petits matins mesquins, étroits d'épaules et fourbes où longtemps un pâle soleil s'acharne à percer l'aube comme si, contre la brouillasse, il ne devait jamais l'emporter. Ils avaient finalement laissé passer la nuit à l'hôtel ; il la raccompagnait maintenant dans ce demi-jour frileux au train pour Paris de 6h47. Le corps magique d'Anne-Lise lui avait quand même permis de se détacher pour un bon moment de l'ensorcelée valise. Seulement voilà : la rue à peine retrouvée, la pesante énigme à nouveau à bout de bras, lui revenait, plus térébrante que jamais, la douloureuse certitude de se précipiter au devant d'une catastrophe irréparable.

 

Tout en remontant d'un pas lourd l'avenue Robert-Le-Vigan qui conduit à la gare, il s'interrogeait avec anxiété sur les périls réels de la situation. A ses côtés la troublante Anne-Lise, toute guillerette dans la bruine matinale, pépiait sans cesse, guère pressée, semblait-il, de parvenir au terme de leur aventure. Insoucieuse ou dissimulatrice ?… Mentalement, il écarta d'un geste agacé l'idée d'une bombe : à devoir nous éclater entre les jambes, se dit-il, ce serait déjà fait ! Avec juste raison, il convint pareillement qu'un macchabée là-dedans enfermé – depuis douze heures au moins maintenant – se serait, d'une certaine manière, de lui-même manifesté. Or nulle émanation pestilentielle n'accompagnait leur marche. Pourtant l'odieux fardeau renfermait, à n'en point douter, quelque chose de bien effroyable et de monstrueux aussi ; c'était sûr. Peut-être y avait-il une mourmelotte vivante (mais endormie quand même) dans cette maudite valise… Panique !

 

Dévoré d'inquiétude, accablé, et de plus en plus persuadé de l'imminence du danger, il se réfugiait désespérément dans le regard des passants, souhaitant y lire confirmation de ses craintes, mais aussi implorant le secours dû à tout innocent qui fait naufrage. Cependant qu'Anne-Lise, enjouée et sautillante, le taquinait sur son air maussade, lui picorait le creux du cou de mille minuscules baisers, allant jusqu'à suggérer, pour finir, qu'il prît avec elle un billet de train pour Paris ! Il se dit que décidément, si par miracle il en réchappait, il n'aurait rien su déchiffrer de cette étonnante fille, pas plus que percer à jours ses noirs desseins. Ils pénétrèrent tous les trois dans la gare.

 

6h41. Trois minutes et le train à destination de Paris entrerait en gare. Quai numéro 4, voie 2. Empruntant le passage souterrain, ils faillirent être piétinés par un troupeau d'apaches en folie, chargés comme des baudets, et qui cavalaient à perdre haleine Dieu sait vers quel chimérique Eldorado ! S'étant hissés non sans peine à l'air libre, ils se trouvèrent alors parfaitement submergés par la foule des grands jours. Il y avait là toute l'humanité voyageuse, follement éprise de distances, de tropiques et de vaines bougeottes. Des quidams désorientés criaient partout pire des perdus, des enfants soudainement orphelins de père et mère se heurtaient à la solide indifférence de marco polo à demi-tarif, couples qui se retrouvent en de ruisselantes embrassades, ou se quittent, agitant, idiots, des mouchoirs déchirants du bout des doigts, surprenantes bonnes sœurs aussi en partance pour des extases ferroviaires, congés payés prévoyants encombrés d'énormes paniers-repas, chiens effarés, escrocs en liberté surveillée, cadres moyens costumes pied-de-poule moutarde, et le train ! enfin ! 6h44 ! attention ! le voilà ! Hip, hip, hip ; hourra !

 

Il bénissait cette cohue grouillante qui leur assurait ainsi un merveilleux anonymat. Une poignée de secondes, pensait-il, et c'en serait fini de son calvaire, il serait débarrassé pour de bon de cette damnée valise ; Anne-Lise emportant avec elle son terrible secret. Qu'ensuite le train déraille, se disloque, s'éventre, se pulvérise, s'envole tout entier à travers les arbres : il s'en souciait comme d'une guigne ! Encore fallait-il, au beau milieu de cette incroyable sauvagerie, dénicher un compartiment un peu accessible, qu'Anne-Lise puisse monter à l'abordage, se cramponner à la rambarde, coûte que coûte s'intégrer à la galère. Le convoi allait bientôt s'ébranler, l'urgence extrême poussait tous ces dégénérés à s'agglutiner aux mêmes portières ! Ni une ni deux, ils foncent vingt nœuds sur les wagons de tête ! La loco, ça y est, déjà sur ses rails remue ! Miracle, une brèche ! Anne-Lise saute, s'agrippe, s'engouffre ; dans un effort désespéré il tente de hisser la valise sur le marchepied, qu'elle harponne, s'en aille surtout bien avec ! Quand soudain ça fatigue, craque, lâche, s'ouvre ; et dedans : rien. Hébété il reste seul à quai, en main la poignée de la valise dont la petite serrure vient de céder sous l'immense pression du vide.

 

Pierre Autin-Grenier

Photo : Gildas Pasquet 

lundi, 23 juillet 2007

Concours de peinture, sculpture, photo

  • CONCOURS : LE SOURIRE DE CÉZANNE

    A l'occasion de la sortie du roman de Raymond Alcovère :
    « Le Sourire de Cézanne »  n & b Editions (mai 2007)
    concours de Peinture/Sculpture/Photo
    Le thème sera le roman dans son ensemble.
    Libre à vous de vous inspirer d'une phrase, un passage, un personnage, une atmosphère, un paysage...

    Il n'y a pas de format imposé et toutes les techniques sont admises.
    Aucune limite à votre imagination !

    Une participation aux frais (imprimerie/vernissage etc.) de 15€ par oeuvre est demandée.
  • L'exposition sera intégrée au salon Vent d'Art du 2 au 7 octobre 2007. Possibilité de s'inscrire jusqu'au 25 août.

    Invité d'honneur: Eric ROBIN
    Coup de chapeau à Denis LEENHARDT.

    Les Prix cette année seront des sculptures de Bob, du matériel Beaux-Arts, une semaine d'expo collective à Paris et des chèques de:
    250€ / 150€ / 120€ / 100e et 75e.
    Les lauréats qui recevront les chèques gagneront également une création originale de Marjolaine MAYRAN de sa série des "bestioles" et le roman de Raymond Alcovère "Le Sourire de Cézanne".

    L'exposition des oeuvres réalisées sur le thème du roman de Raymond Alcovère "Le sourire de Cézanne" s'intégrera à ce salon et donc il est encore possible de s'inscrire à ce concours.


    contact : raymond.alcovere@neuf.fr

    BULLETIN d'INSCRIPTION


    Nom : Prénom :

    Adresse :

    E-Mail :
    Téléphone :

    souhaite participer au Concours « Le Sourire de Cézanne » en catégorie :
    Peinture / sculpture / photo / autre (précisez merci)

    Je joins un chèque de 15€ par oeuvre à l'ordre de Présence des Arts + une enveloppe timbrée à 0,54€ et une enveloppe format A5 timbrée à 0,85e (pour l'envoi des invitations).
    Adhésion à l'association (facultative) : 10€.

    Présence des Arts
    Maison Serre
    Place de la Mairie
    34 740 VENDARGUES

    contact : 04 67 87 54 56 / 06 87 27 62 91
    presencedesarts@hotmail.fr
    http://presencedesarts.hautetfort.com


  • Contact PRESENCE des ARTS
    Pour avoir des renseignements ou recevoir des formulaires de participation à nos salons écrire en joignant une enveloppe timbrée à :
    PRESENCE des ARTS
    Maison Serre
    Place de la Mairie
    34 740 VENDARGUES
    FRANCE

    par e-mail:
    presencedesarts@hotmail.fr
    creas@mac.com
    Téléphone: 04 67 87 54 56
    06 87 27 62 91

dimanche, 22 juillet 2007

Aller ou ne pas aller à la fin d'un livre...

Lire ici, à propos d'Harry Potter...

Le combat spirituel

dfa6447f3c9ed611a0052f03024eaece.jpg"Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes ; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul."
 Rimbaud, Une Saison en enfer

00:21 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Rimbaud

samedi, 21 juillet 2007

étincelle d'or de la lumière nature.

29e8b288cc01f70dc7b637956ad4935b.jpg Enfin, ô bonheur, ô raison, j'écartai du ciel l'azur, qui est du noir, et je vécus, étincelle d'or de la lumière nature.

Rimbaud, Une saison en enfer

Van Gogh, La Nuit étoilée

22:35 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Rimbaud, Van Gogh

vendredi, 20 juillet 2007

Qu'est-ce que c'est encore que cette eau rouge

e60d9aded9b948e6540a8ebbb274f0f8.jpg"Qu'est-ce que c'est encore que cette eau rouge, patron, dis-moi ! Une vieille souche pousse des rameaux, il y a des espèces d'ornements acides qui pendent, et le temps passe, le soleil les mûrit, ils deviennent doux comme du miel et alors on les appelle raisins ; on les foule, on retire le jus qu'on met dans des tonneaux, il fermente tout seul, on le découvre à la fête de Saint-Georges-le-Buveur, il est devenu du vin ! Qu'est-ce que c'est encore que ce prodige ! Tu bois ce vin rouge et voilà ton âme qui grandit, elle ne tient plus dans la vieille carcasse, elle défie Dieu à la lutte. Qu'est-ce que c'est que ça, patron, dis-moi ?"

Nikos Kazantzaki, Alexis Zorba

Van Gogh Terrasse du café le soir place du Forum à Arles

04:05 Publié dans alcool | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : Alexis Zorba, Kazantzaki, vin

jeudi, 19 juillet 2007

Les vignes à pied... le verre à la main !

C'est ici

10:11 Publié dans alcool | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : les vignes à pied, vin

Salut Antoine !

a751dceb77bee3b9a7a711aac585449d.jpgAujourd'hui, le Tour passe à Montpellier, alors un petit clin d'oeil à Antoine Blondin !

J'ai été ce petit garçon, le nez collé à la vitre. Ce que pense cet enfant, je l'ai pensé aussi, comme j'ai attendu ce qu'il espère encore, à l'heure où la porte des chambres en veilleuse s'est refermée sur le dernier coureur. Il n'écarquille les yeux que pour chiper en fraude les confitures du prestige que les champions endormis nous ont délégué. Son innocence gloutonne est celle du bonheur. Quand il sera grand, il sera coureur ou journaliste. Ca vient de se décider là, sur-le-champ. La vie est si belle de l'autre côté de la vitre.

Nul ne disconviendra que le dopage puisse être une pratique catastrophique, l'arme illusoire des plus faibles, une épingle de nourrice. À travers lui, une planète où tout devrait s'affirmer dans une allégresse contagieuse – l'audace, le courage, la santé – une planète révèle qu'elle possède aussi sa face d'ombre où tout se tait. C'est la face cachée de la Lune, avec ses vallées de la ruse, ses cratères du soupçon, ses mers de la répression. C'est la face cachée de la lutte.

On peut lire ici

84d224f85fe3e938fa9d597312e9250a.jpgvélo Torpille à Senlis en 1913

mercredi, 18 juillet 2007

C’est calme ! C’est calme !

5e117185814dd1f782e0e172c7bc4f0a.jpg« Ce qui me semble à moi, le plus haut dans l’Art (et le plus difficile), ce n’est ni de faire rire, ni de faire pleurer, ni de vous mettre en rut ou en fureur, mais d’agir à la façon de la nature, c’est-à-dire de faire rêver. Aussi les très belles œuvres ont ce caractère. Elles sont sereines d’aspect et incompréhensibles Quant au procédé, elles sont immobiles comme des falaises, houleuses comme l’Océan, pleines de frondaisons, de verdures et de murmures comme des bois, tristes comme le désert, bleues comme le ciel. Homère, Rabelais, Michel-Ange, Shakespeare, Goethe m’apparaissent impitoyables. Cela est sans fond, infini, multiple. Par de petites ouvertures on aperçoit des précipices ; il y a du noir en bas, du vertige. Et cependant quelque chose de singulièrement doux plane sur l’ensemble ! C’est l’éclat de la lumière, le sourire du soleil, et c’est calme ! C’est calme ! ».

Gustave Flaubert, Lettre à Louise Colet, 26 août 1953.

Nicolas Poussin, L'Automne

00:30 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Flaubert, art

mardi, 17 juillet 2007

Une fois de plus...

0c3ca4e8cbb8f9b45462be4cd32e3c29.jpgJe n’ai fait qu’une escale d’un jour ou deux à Paris. C’était le mois d’avril. Il pleuvait par intermittence sur le Jardin du Luxembourg, une pluie irritante et chaude. Les allées désertées bruissaient des odeurs du printemps et de l’énervement des parisiens. Une fois de plus, les beaux jours étaient gâchés par le mauvais temps.

Sur le Pont des Arts, j’écoutais le grondement de la ville rouler comme une houle, le bruit de ces millions de vies qui s’entrechoquent. Au-dessus, les nuages défilaient en accéléré. Elle était là, sans doute, au milieu de ce grouillement. Ce matelas d’ouate, cette fourmilière m’empêchaient de la rencontrer. J’étais étonné de l’ambiguïté de mes sentiments. Par-dessus tout, heureusement, flottait le parfum de l’inédit. Et une envie de temporiser.

Raymond Alcovère, extrait de "Solaire", roman en cours d'écriture

Photo de Louise LeGreslay

 

lundi, 16 juillet 2007

La Valise (suite)

Rappel de l’épisode précédent :
C’est donc le 25 juillet, un mercredi, que Pierre Autin-Grenier sera l’invité de PLN et du CLL (pour la signification des sigles, voir l’épisode précédent).

Depuis notre premier envoi, nous avons peaufiné le programme :
11h, accueil, quelques lectures, apéritif
La Salle des Fêtes sera ouverte jusqu’à la reprise à 17h : expos et rencontres informelles, thé à la menthe.
17h, Entretien avec Pierre Autin-Grenier : présentation, débat, lectures. Un temps pour découvrir l’¦uvre et l’homme…
19h, Repas-buffet préparé par le Comité de Lecture et de Loisirs.
20h30, soirée lectures et musique avec Tony Yates, blues acoustique, chant et guitare.

Comme dans toutes les journées littéraires de PLN, une grande part est réservée aux livres. C’est la librairie Mots et Cie de Carcassonne qui vous concocte une chouette sélection, avec bien sûr, la plupart des livres de Pierre Autin-Grenier.
Brèves présentera son dernier numéro qui comprend entre autres nouvelles, trois textes de Pierre et un court entretien.
Et comme dans toutes des animations du CLL, une grande part est réservée à la convivialité et au temps de se parler…

Après notre premier mail,
Vous avez été très peu nombreux à dire que vous ne viendriez pas. Merci.
Vous avez été tout aussi peu nombreux à dire que vous viendriez. Tout espoir est donc permis. MAIS, s’il vous plait, inscrivez-vous pour le repas buffet de 19h.
Vous avez été 1 personne à demander combien ça coûte. Ce qui est une bonne question. Voici la réponse : seul le repas buffet de 19h est payant. Prix tout compris, 10 euros, demi-tarif pour les ados (pourtant, qu’est-ce qu’ils bouffent !), et gratuit pour les petits.
Les livres sont payants à la librairie, prix unique imprimé au dos selon la loi Lang, profitons-en tant qu’elle est encore en cours.
Si vous habitez loin, contactez-nous pour les questions d’hébergements.

(La Valise – 2e épisode)   Tout en écoutant Anne-Lise discourir de choses et d'autres, il songeait à Vincent qui avait passé plus de vingt ans de sa vie avec pour toute richesse ses deux valises, déménageant sans cesse d'un cabanon de planches pour une grange en ruine, dormant le plus souvent à la belle étoile, vagabondant sur tous les chemins du monde nez au vent, et qui avait fini par devenir secrétaire d'Etat au Logement dans un gouvernement de transition. Entreposées au pied du grand escalier, dans le hall d'entrée de son château de Lagnes, en Vaucluse, les deux valises bien fatiguées étaient encore là cependant, voulant signifier que rien, jamais, n'est définitif et que vivre c'est toujours tenter de nouvelles aventures. Voilà du moins ce que se plaisait à répéter Vincent à tous ses visiteurs, qu'ils fussent ministres plénipotentiaires ou simples colporteurs d'anecdotes préfabriquées.     Comme il aurait aimé que Vincent fût là, en ce moment ! Il aurait deviné de suite, lui, ce que contenait vraiment la mystérieuse valise… Hélas ! était-il temps d'encore rêver, assis de la sorte sur une bombe ! S'imposait plutôt l'urgence d'habilement cuisiner Anne-Lise – avant que tout ne saute ! – et non point de s'abandonner à de fumeuses digressions, dissimulant ainsi un danger qu'il pressentait de plus en plus certain. Quoique très tendu il affecta un air faussement candide :   "Tu crois que l'accident d'avion d'hier est dû à l'explosion d'un engin piégé ?   - Je pense bien ! (Elle jubilait, se réjouissant manifestement du massacre.) D'ailleurs tous les passagers étaient crapules et coquins ; il y avait même le consul général de Patagonie, tu parles !… Ce n'est que justice après tout !" ajouta-t-elle au comble de l'exaltation.   Intérieurement, il s'effondra. Ainsi venait-il de succomber aux sortilèges d'une redoutable terroriste. Médusé mais amoureux quand même, il la dévisageait maintenant, immobile et bouche bée, comme au travers d'un merveilleux brouillard… Anne-Lise s'envolait déjà d'un rire léger dans le bleu du ciel, lorsque lui prenant la main, mi-tendre, mi-amusée, elle murmura :   "Tu sais, il n'y a pas de marmite infernale dans ma valise. Sois tranquille."   Il rit avec elle, de bon cœur et en partie rassuré.   N'empêche qu'au sortir du bistrot, saisissant à nouveau l'impossible bagage, il n'en savait pas davantage sur son contenu… Un petit hôtel n'était pas loin où ils avaient décidé d'aller un instant parler d'éternité et d'inutile, entre un papier peint passé de ton et des rideaux éteints, rien que tous les deux. "Tous les trois!" avait aussitôt protesté Anne-Lise, désignant du doigt la valise. Le jeune groom qui les guidait par un escalier à hautes marches et rampe de fer jusqu'à la chambre numéro 9 avait blêmi sous la charge ; au dernier palier il les toisa du regard inquisiteur d'un président de cour d'assises. Un bakchich de sultan vint opportunément réduire au silence ses fiers scrupules.   Oui, ce qui le fit frémir derechef ce fut cet air résolu avec lequel, la porte à peine refermée, Anne-Lise avait installé illico l'énorme valise au pied du lit, à même la courtepointe de coton piqué. Il questionna d'un œil d'amant chagrin, elle répondit par un sourire de Joconde équivoque. Mannequin chez Saint Laurent, la frêle enfant avait cependant soulevé le fardeau avec une facilité déconcertante, puis l'avait expédié sur le lit d'un air tout aussi dégagé. Une plume ! Il fallait porter et jalousement protéger un bien terrible secret, en redouter par-dessus tout l'horrible révélation, et dans l'angoisse et dans la peur aller puiser une force quasi-surnaturelle, pour accomplir avec aisance un tel exploit !… Anne-Lise maintenant demi-nue, ses petits seins têtus dans la pénombre complice offerts, il fut pris soudain du violent désir d'ouvrir enfin cette damnée valise, en finir pour de bon avec le sinistre pressentiment qui peu à peu l'envahissait, progressivement le paralysait.   Comment chasser de son esprit le souvenir de cette photographie à la une d'un magazine aperçue et qui montrait, sur papier glacé, le corps d'un nain en mille morceaux coupé, sous le titre : "La malle sanglante" ? De manière impérieuse s'imposait à lui l'idée qu'il venait sans doute de promener par les rues de la ville, des heures durant, le cadavre abominablement mutilé d'un amant déchu, de quelque apprenti sous-préfet assassiné pour la cause, peut-être celui, plus atroce encore, d'un père répudié. Le bonhomme, présentement au pied du lit, participait à leurs ébats !… D'une main tremblante il effleura son frais visage, elle lui offrit à nouveau sa bouche, il lui sembla qu'elle le fixait, tout d'un coup, avec comme des fleurs carnivores au fond des yeux…   (à suivre…)

Pierre Autin-Grenier (inédit)

 

dimanche, 15 juillet 2007

Le corps

"727724d1e8fd92790d06484d12a8e02e.jpgIl (Nietzsche) a prévenu, en vain, que le corps humain était quelque chose d'essentiellement autre qu'un organisme animal."

Philippe Sollers, Une vie divine

Photo : Gildas Pasquet

samedi, 14 juillet 2007

Rade Terminus

ebd984048941db7898a93c3e714ef248.gifNous voici avec ce roman de Nicolas Fargues (éditions P A L, dont on sait qu'avec les éditions Nocturnes, elles sont largement soutenues par l'axe Damas, Téhéran, Tripoli) en pleine démoralisation de l'Occident donc ! L'histoire se passe à Diego Suarez, à Madagascar, la deuxième plus grande baie du monde après Rio, ça s'est pour la carte postale, pour le reste c'est un bout du monde, refuge de paumés, de mafieux et autres desperados ; et tous les personnages (la plupart sont blancs) bien sûr sont eux aussi au bout du rouleau ; on est quand même bien loin de Céline, est-il besoin de le préciser, et puis il faut arriver aux dernières pages pour que l'auteur avoue son amour pour Madagascar où il vit (ce sont les meilleures et de loin) ; amusant et instructif donc !

vendredi, 13 juillet 2007

Terre des livres s'aggrandit

Votre librairie sera fermée pour VACANCES
et travaux d'aggrandissement
du samedi 21 juillet (au soir)
au 30 août (environ).
Elle vous souhaite
d'EXCELLENTES VACANCES.
***
Reprise des rencontres de la librairie
le Jeudi 13 septembre, 19 h 45
pour le traditionnel TROC-LECTURE de rentrée
en partenariat avec l'association PAGE BLANCHE
Chacun amène un livre afin d’en lire un court extrait (moins de quatre minutes).
On peut venir pour écouter. Les lectures sont suivies d'un buffet
composé de ce que chacun aura amené.
***
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jeudi, 12 juillet 2007

Un cavalier

dd0a9100e564b3836ef5d28d0a077c75.jpg"Dans l'homme le plus méchant, il y a un pauvre cheval qui peine." Marcel Proust

Bertrand Joliet : "o cavalistu", huile sur toile, 195 cm x 97cm, 2006

a langa

Perque "cavalistu"?
Ostus mutus (ci se langan alti "fanus") son mutus - o fanus - de a langa imagina. Cum mu filu, can estabat titu, avabam imagin a langa por nus amusar. Osta langa esta usada ic.
Por jemplu, can mu filu noleabat venir, langaba : "ven aqui crapulito, que no tengu la vergonza de hacer el chagrinu de tu papitu !"
rirabam multu.)

 

Bertrand Joliet expose du 1 er juillet au 2 septembre 2007, à la chapelle Lizet, à Salers, ouvert tous les jours de 14 H 30 à 19 H 30, vernissage le 30 juin à 18 H : "Regards sur la peinture et la sculpture"

Voir son site 

mercredi, 11 juillet 2007

Tiens, il existe encore des journalistes !

"Les schémas qui régissent les médias sont en train d'exploser, lire ici sur Rue89