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samedi, 20 janvier 2007

Les tableaux supportent tout

Les tableaux supportent tout. Ils attendent ton retour.

Philippe Sollers, Carnet de nuit, Folio

Carnets indiens, avec Nina Houzel (12)

medium_D.jpgJe ne veux pas que ma maison soit murée de toutes parts, ni mes fenêtres bouchées, mais qu'y circule librement la brise que m'apportent les cultures de tous les pays

Gandhi 

Photo : Nina Houzel

 

vendredi, 19 janvier 2007

Carnets indiens, avec Nina Houzel (11)

medium_PC110653.jpgC'est si calmant de se représenter les choses! Ce qui est affreux c'est ce qu'on ne peut pas imaginer

Marcel Proust

Photo : Nina Houzel

Carnets indiens, avec Nina Houzel (10)

medium_Pondichery_087.jpg"Je crois qu'il faut poser le pied assez légèrement sur terre"

Jacques Chardonne

Photo : Nina Houzel

jeudi, 18 janvier 2007

L'art...

medium_AVEYRON_2004_9_.JPGL'art met le moi à distance

Paul Celan

Photo : Gildas Pasquet

mercredi, 17 janvier 2007

Aveyron

medium_AVEYRON_2004_10_.jpgPhoto : Gildas Pasquet

14:18 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, photo, Aveyron, Gildas Pasquet

Carnets indiens, avec Nina Houzel (9)

medium_P5272769.jpgCe qui de toi effleure l'aile des albatros

tu ne le connaîtras jamais

Jean-Luc Aribaud

Photo : Nina Houzel

 

mardi, 16 janvier 2007

Le vent est le seul maître du ciel, de la terre et de la mer. Il attise les grandes passions et éteint les petites

medium_IMG_4998_2.jpgFrédérique Azaïs

lundi, 15 janvier 2007

J'irai jusqu'au bout du langage...

medium_IMG_4997_2.jpgFrédérique Azaïs

Carnet de nuit

medium_yngpaint.jpgL'écriture des Carnets, comme disait Marcel, convient bien à Philippe Sollers, dont le "Carnet de nuit", paru chez Plon en 1989, reparaît aujourd'hui en Folio. Petit florilège :

Si vous aimez quelqu'un, aimez-le passionnément, et à tout instant, c'est le temps en personne qui vous aime

Proust : "Il arrive souvent qu'à partir d'un certain âge, l'oeil d'un grand chercheur trouve partout les éléments nécessaires à établir les rapports qui seuls l'intéressent. Comme ces ouvriers ou ces joueurs qui ne font pas d'embarras et se contentent de ce qui leur tombe sous la main, ils pourraient dire de n'importe quoi : cela fera l'affaire."

"Vous m'agacez souvent." Entendre : "Vous m'excitez souvent au moment où je ne m'y attends pas."

"Révolution". Pourquoi la société devrait-elle être réelle ? Drôle d'idée.

Ton personnage de roman existe quand tu aimerais avoir son point de vue sur le roman en question. Le livre est réussi quand tu as envie d'y rajouter ce qui s'y trouve.

L'article de Bataille, Hemingway à la lumière de Hegel (1953) : "Je veux parler de cette exactitude dans l'expression sensible de la vérité, que nul autre que lui ne me semble avoir atteint. C'est peu de dire que, sous sa plume, la vérité devient saisissante. (...) Est souverain celui n'est qui n'est pas lui-même une chose... Il n'y a pas dans son oeuvre de tricherie, ni de concession à la lâcheté qui porte à dominer les autres comme les choses."

Picasso : "Le jeune peintre", en couverture du Folio

 

dimanche, 14 janvier 2007

Aurore, or du temps

medium_IMG_5001_2.jpgFrédérique Azaïs

Dessine-moi un bonbon !

medium_IMG_4985_2_2.2.jpgtoutes les techniques acceptées y compris "l'éphémère"
peinture/sculpture/collages/photo/aquarelle/mosaïque etc....
conditions sur demande
http://presencedesarts.hautetfort.com
creas@mac.com  ou presencedesarts@hotmail.fr

samedi, 13 janvier 2007

Densité du vide

medium_zao7.jpgLe ciel a courbé sa tête. Les fleurs desséchées du soleil tournoient en ombelles autour des cimes. Le brouillard se lève et repose du monde.  

Des torsades de ciel blanchissent les rizières - attelages et paysans courbés sous la chaleur de juillet.  Des murs de latérite jettent des ornières dans la plaine ombrée de nuit. Il pleut des flèches de soleil acerbes comme des sagaies et drues comme un nuage de sauterelles.

Un vent de terre souffle une haleine chaude et mon cheval, rude et âpre comme le sel se cabre face à la montagne.

Enfin le vent du soir coule une giclée de citron frais sur les collines et ce fleuve immense aux reflets roses qui file grand large vers la mer – ample mouvement de ses méandres, inachevé, cours à l’apparence immobile mais forces profondes, latentes, terribles. Une obscurité de glaïeuls.

Maintenant, point nodal de l’existence, rien ne compte ici que les âmes et leurs écoulements réciproques et cette onde qui coule et nous relie. Fi du temps et de l’espace multipliés. Nous sommes de cette essence limpide et, de cap en cap jusqu’à la fraîcheur placide des futaies, cet échange d’ombre et de lumière, l’obscur et l’éclat enfin mêlés.

Un aigle pur et sage tournoie sur le faîte du monde. Sa proie s’inscrit dans son être comme une prolongation de lui-même.

De profondes vallées, dans une eau verte et noire, se détachent de la brume. Un pic insolite dresse sa palme sur le flot des hêtres.  La forêt, noyée de pourpriers, ondule comme une flamme attisée  par un souffle de forge qui inonde tout sur son passage.

Je suis né dans la lumière et ne connais pas de plus grand reposoir, la fraîcheur sourde de la terre, son humidité primordiale.

Des palais se découpent dans les nuages, plus amples et translucides à mesure que le regard s’aiguise et se love dans l’infini du bleu. Une brise légère et indécise virevolte entre les arbres. La lune, lointaine encore, court sur les cimes et telle une queue de comète avale les derniers brouillards.

Le ciel est pris de folie. Le feu s’est emparé de la pierre rougie par la fournaise et dégorge des combes entraînant le vent et le haut de la montagne dans un crépitement de couleurs.

La chute infinie des torrents gigogne précipite une écume blanche et aérienne  dans de profonds ravins creusés de saphirs et d’herbes folles. Les sensations formant le fond de mon être, je crois être impénétrable.

La terre de Chine est élévation. Rien de plat. Tout porte ici au sublime. Le ciel a des langueurs océanes pour ce placenta ocre, ardent et cru, zébré de solitude et d’esprit divin.

Les flammes du couchant claquent leurs ombres mouvantes aux brumes du soir. Une longue déclinaison de nuages frise l’horizon. La lumière sépulcrale de la nuit n’effacera pas tout à fait la magie du lieu : ici sont les antres de la terre.

Comme des étoiles jetées en pâture qui cherchent leur devenir – ô le geste auguste du semeur ! -  j’erre aux confins de cette orbe dont le centre est partout et la circonférence nulle part.

Ici je suis ivre de soleil, d’absence et de joie. La lumière est en moi, au cœur même, des nuages se lèvent et le feu des météores rejoint le sel de la terre.

Et cet âpre vent ne saurait corriger l’éclat du jour, si fin, si brillant, et puissant qu’il peut tout illuminer et détruire en une grappe de secondes.

Mauve obstacle à mon ennui, repentir du choix qui m’a amené jusqu’ici, des nuées accrochées à la montagne me dissimulent encore le grand débord du monde mais la plénitude – un nouvel ordre - est en moi ; je ne saurais être différent de ce que je suis.

Ici et maintenant, l’espace vide du monde et l’infinie densité du cosmos se confondent. Tout a été dit et il reste des mots encore.

Tout a été dit et le clair-obscur se recompose. Le feu est à la terre ce que la nuit est au ciel, cet instant ayant été. Pour toujours.

Comment se retourner sauf à se noyer dans le bleu de la nuit ? Les instants forment une farandole, des pépites versicolores, des passagers clandestins sur un horizon imaginaire, mais qu’importe ?

Alors que des minarets s’élèvent dans les couloirs du temps, l’Europe n’est qu’un prolongement de l’Asie, laquelle a tout créé et redeviendra le centre, le trou noir où tout fut posé, anéanti puis couvert d’une fine lumière blanche, d’un liseré doré où s’est émancipée l’espèce.

Le ciel bleu et pourpre naît strié de langues de feu et d’une caresse de soleil. Heureusement, l’univers n’a ni commencement ni fin. Le monde est une cavalcade où des chevaux endiablés escaladent et dévalent des pentes abruptes et baroques, peuplées d’animaux fabuleux, dans un grand remuement de vagues.

Temps. Amour. Quiétude. Les poètes  fondent ce qui demeure. Éternellement en vie pour un jour d’exercice sur la terre.

Raymond Alcovère

Zao Wou Ki

vendredi, 12 janvier 2007

Elan d'Art, appel à propositions

medium_afficheelandart2007a3etape7.jpgLa cinquième exposition Elan d’Art se déroulera les 13, 14 et 15 avril prochain au CORUM à Montpellier. Nous vous rappelons que la date limite de réception des dossiers est  fixée au 14 février prochain. Elan d’Art Renseignements : 06.68.20.86.60 / www.elandart.fr

 

 

jeudi, 11 janvier 2007

Rallumez les Lumières !

medium_m503604_87ee2468_p.2.jpg« chaque texte a toujours été prévu pour jouer avec d’autres, dans un ensemble ouvert ultérieur [...] » a écrit Philippe Sollers dans son avertissement à Eloge de l'infini.

Le Nouvel Obs a récemment consacré un dossier au Siècle des Lumières. A lire ici

Diderot par Fragonard

mercredi, 10 janvier 2007

Carnets indiens, avec Nina Houzel (2)

medium_P1013657.jpgDans Nocturne indien, il y a une photographe et un écrivain. Tout se passe à demi-mots. C'est un livre magique, magnifiquement construit. La vie de Tabucchi est un roman. Comme écrivain, il affectionne la forme brève. Dans une interview au Matricule des anges, il cite Cortazar : "L'écrivain des récits sait parfaitement que le temps est son ennemi". L'interviewer insiste : "Il y a dans vos récits des trous, des pans entiers d'histoire que le lecteur doit reconstituer". Tabucchi répond : "J'appelle le lecteur à la complicité, parce que quand on raconte une histoire on ne la connaît pas parfaitement, on ne peut pas tout dire; l'écrivain aujourd'hui a perdu la clairvoyance des écrivains du XIXe siècle, il n'est pas sûr de lui, de la réalité, il a besoin d'être appuyé par quelqu'un, le lecteur, mon semblable mon frère."

Raymond Alcovère

Photo : Nina Houzel

mardi, 09 janvier 2007

Carnets indiens, avec Nina Houzel (1)

medium_P5272863.jpgJe relis Noctune indien de Tabucchi. Il y a longtemps, ce livre m'avait impressionné, après j'avais lu presque tous les livres de Tabucchi. Avec lui les limites entre le réel et le rêve sont déplacées, on flotte entre les deux, on est bien dans cet inter-monde. Mais, alors que chez la plupart des écrivains qui habitent cette frontière indécise, on trouve plutôt de la froideur, chez lui l'émotion est toujours présente, palpable. Nocturne indien, c'est une histoire de voyage rêvé. J'aime les voyages rêvés. Je ne connais rien de l'Inde, je n'y ai jamais mis les pieds. Vers le milieu du livre, Tabucchi cite Victor Hugo, dans Les Travailleurs de la mer : "Le corps humain pourrait bien n'être qu'une apparence. Il cache notre réalité, il s'épaissit sur notre lumière ou sur notre ombre."

Raymond Alcovère

Photo : Nina Houzel :"Bangalore. Le parc de Lalbagh"

lundi, 08 janvier 2007

L'or du temps

medium_12-0038.jpgDevant, ciel gris, âpre. Une chaleur insensible flotte. Le monde ne peut être paisible sans cette trouée lilas, monocorde, à fixer les nuages, les rendre transparents. La terre s’approfondit.  

Une musique monte dans le lointain, symphonie élastique. Gammes bleues et mauves. La terre est prête à s’engouffrer dans l’océan. Terre blonde et vermeille. Un lit de terre.

Loin encore l’Europe est là, je la sens. J’y jette tous mes espoirs, je ne reverrai jamais les îles je crois. Pourquoi revenir en arrière ?

La symphonie de l’aurore jette une lumière ocre. Des plages longilignes dévorent la terre devant l’étrave du bateau.

Si j’étais peintre, je poserais mon chevalet ici. Le ciel étagé en rumeurs, les couleurs comme des bruits, des notes, qui s’attirent, se repoussent, s’aiment.

La nuit recouvre le monde d’un baume nourricier. Le fin halo de l’aube pose des reflets de nacre. La mer déferle et envahit. La plaine s’évase, roule ses méandres d’eau, de limon et de soleil.

La neige, fluide, volatile – jamais je n’avais rêvé un tel bonheur – lance un soubresaut de calme sur l’azur. L’air piqué de nuages, d’oiseaux blancs, déchiquette l’ombre.  

La montagne, d’un coup fondue, disparue corps et âme, happée par le vent qui règne en maître. Le vent est le seul maître du ciel, de la terre et de la mer. Il attise les grandes passions et éteint les petites.

La scène se déroule sans ordre apparent. Une clarté dahlia, pulvérisée en fines gouttelettes mauves, disperse les derniers désordres de la nuit.  

D’un coup de baguette magique, l’opéra déferle. Le chef d’orchestre, les bras chargés de neige, dirige la scène, pointant un doigt menaçant sur l’horizon.

Tout s’anime et se referme en un même mouvement. Le temps est immobile, dressé comme une forteresse en pleine lueur. Une symphonie du nouveau monde.

Une frondaison blanche s’est répandue, annonciatrice de temps nouveaux. Qui sait, la fin des temps est peut-être venue, ici, à la limite de l’océan, sur cet arrondi de la terre, archipel de hasard, de roc, de vent et de sable, noyé.  

Déchaînement des éléments. La terre va s’engloutir, revenir à sa vérité première. Matière, fusion, évanouissements.

L’homme disparaîtra, lui le passager clandestin, l’invité de la dernière heure. Il s’en ira sur la pointe des pieds après avoir coloré d’un peu de poésie l’or du temps.

Raymond Alcovère

Paul Klee

 

dimanche, 07 janvier 2007

Une obscurité de raisins

medium_Klee_20-_20Remembrance_20of_20a_20Garden_20-1914.jpgLes anges ont déployé leurs ailes. Ivres d’air, ils s’éloignent. Tout se concentre en un instant. Puis le temps s’étire. Il y aura encore nuit, fracas et douleur. Émiettement du monde dans la déraison, les ombres pélagiques. Déchirement, haine, honte. Les pièces du puzzle se dispersent puis se rassembleront à nouveau. J’irai jusqu’au bout du langage, c’est le destin de l’homme, sa plénitude et son silence.        

 

Paul tes couleurs sont des fanaux, des lanternes dans le soir mauve, la cime étoilée des songes. Des cris, des hurlements, alliant l’ombelle au plus noir de la nuit, l’or au soufre, l’obscur à l’éclat. Ton amitié est là, par delà le temps, les embruns et les flammes. Ton œuvre perdurera, comme un soleil noir.

Être le mouvement ou ne pas être. Le ciel a pris sa hauteur, dans une obscurité de raisins.  Vivre en pleine lumière. Se jeter dans l’abîme. Les écrans de fumée se dissipent, vite. La pluie drue et fine distille les vagues. Le jour se lève.

Chuchoter des mots pour apprivoiser le silence. Long Island. Villes imaginaires. La vie est un songe, accompli. Aurore, or du temps.

 

Raymond Alcovère

Paul Klee

samedi, 06 janvier 2007

Ciel de pagodes

medium_startseite.jpgBlanc de l’aube. Tremblement du temps. Les nuages s’éloignent. Des signes apparaissent, à peine tangibles, un alphabet nouveau, frôlements de mer, odeurs de sauvagine, remuement des vagues.             

 

La brume se mêle au soleil. Océan de neige, un grand calme. Je changerai non de vie, mais d’identité. Je bois l’aube. Tremblements, orages, luxuriance. Ordalie de vents. Bégaiement du temps.          

 

Tout peut s’arrêter car rien ne s’arrêtera jamais. L’abîme est un fracas. Ivre de colère, il s’abandonne. Les anges y volent obscurément, symphonie bleu nuit de la pluie et du vent.

Un virage s’amorce. La grande mue de la mer de nuages. Le vent s’efface pour laisser la place au jour. Ciel de pagodes, échelles vers le soleil.  

 

Arrivée de toujours, qui t’en ira partout. La lumière chez Rimbaud, Cézanne, est partout présente, donnée, irradiante, primordiale.

Je devine un trois-mâts au mouillage, dans un mitan de bonace, illuné, la clairière des Antilles. Parfums frêles de vanille et de jasmin. Les palétuviers plongent leurs racines dans notre mémoire myosotis, aux reflets vert sauge.    

Va-et-vient de l’aurore. Élévation. Hêtres pourpres, en robe garance. Le seul mot de liberté est tout ce qui m’exalte encore.  

 

Grand désordre de  neige. Les météores s’effacent, perdues en circonvolutions.

 

Page blanche, moment de l’exaltation. La recherche du sens est peut-être la plus grande erreur, finalement.

Raymond Alcovère