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vendredi, 05 janvier 2007

L’édition étant, pour mon cas, une forme particulière de création

"Et c’est bien parce que j’écris moi-même (avec des mots ou la lumière), que je suis venu à l’édition: je désirais œuvrer pour d’autres et je ne comprends toujours pas pourquoi tous les artistes vivants sur cette planète n’ont pas une démarche similaire. Il y a donc, au bout du compte, peu de heurt, entre les joies et les peines de l’édition et – c’est bien le mot juste – la tyrannie de l’écriture. Je vois là, plutôt, une continuité, et j’évoquerais volontiers une existence unifiée, l’édition étant, pour mon cas, une forme particulière de création: œuvrer pour que d’autres écritures émergent, qui pour une multitude de raisons, ne verront jamais le jour entre mes mains..."

A lire ici, sur le blog de Dominique Autié, une interview de Jean-Luc Aribaud, poète, photographe et éditeur. De quelques considérations sur l'édition, la poésie et internet...

lundi, 01 janvier 2007

Tenir le monde entre mes doigts de silence

medium_Copia_20de_20klee_205.2.jpgTerre de collines. Ocre et rouge. Achevalé sur ma monture, je parcours les steppes. Les ombres jouent avec les replis de la terre, le gris de la roche avec le bleu des montagnes.

 

Alpha et oméga du monde, rien ne semble avoir été posé ici par hasard. Ni les vallées, ni les lacs, ni les temples. Vallées fumeuses de brume, étagées de rizières. Pays cosmique. Vérité inscrite dans les pierres. Élan de la pensée. Le tumulte s’est arrêté.

 

Le dénuement de la pierre, de la terre ici, me plaît, j’aime ce désordre lent des vallées, l’air de solitude qui flotte sur les collines.

 

Reflets velours, incarnat du couchant, montagnes au loin, calquées en lignes bleues. Grand remuement de vagues, statufiées.

 

Oiseaux blancs qui couvent la terre spongieuse, virevoltant. D’autres lignes, d’autres montagnes donnent de l’épaisseur au ciel safran, une profondeur de champ.

Les grandes étendues désertiques de la Chine du Nord sont le lit de mes rêves. Une harmonie bienveillante s’est posée ici. Je peux rester des  heures entières seul au milieu des plaines, à fouir du regard les détours de l’horizon.

 

Blondeur des collines. Pureté froide, odeurs de sapins. Grandes étendues dorées du pays des glaces. Vagues de givre giflant la peau tendue de froid. Lucidité coupante de l’air.

 

Voici un temple taoïste,  juché sur une colline. Encorbellements de la pierre. Les rizières au loin dessinent leurs courbes lentes. Après-midi tiède et vert.

 

Seuls les temples, juchés sur des collines, tracent le passage de l’homme. Le désir d’immobilité et de silence innervé dans cette terre est proche de l’hallucination. Mon existence tout d’un coup me semble artificielle. L’action que je mène bien vaine. Découverte de l’espace. Le temps est une pluie de guirlandes sur la mer.

 

Pourquoi être si près du monde et si loin des siens ? Rien ne peut me retenir à la terre. Devant cette solitude étoilée, mes pensées vont vers vous, si loin, et que j’aime. Puissé-je traverser ces océans et tenir à nouveau le monde entre mes doigts de silence.

 

Raymond Alcovère

Paul Klee

 

A vous tous je souhaite une année 2007 pétillante et chaleureuse...

Je m'éclipse pour quelques jours, à bientôt...

La peinture de Lambert Savigneux : une symphonie colorée

medium_Numeriser0053.jpgmedium_Numeriser0023.jpgmedium_baiser_des_arbres_a_la_terre.jpg

Peintures de Lambert Savigneux

vendredi, 29 décembre 2006

Les jours de fête

medium_Weiss.2.jpgLes jours de fête, par exemple, sont pour moi un supplice. Tout me sollicite et il me semble que je suis privé de tout puisque je ne puis faire qu'une chose. Il ne me vient pas à l'idée que tous ceux que j'envie, que tous ceux que je regarde sont exactement dans ma situation et qu'ils ne font, eux aussi, qu'une chose à la fois. Tous réunis, ils me font croire qu'ils font tout. Ils font tout, c'est vrai, mais ils ont besoin d'être des milliers pour le faire.
Emmanuel Bove, Journal écrit en hiver

Photo : Sabine Weiss

jeudi, 28 décembre 2006

La neige

medium_friedrich_morning_preview.jpgVent, feu, soleil, font trembler les limites, la neige elle, évapore, dissout, recouvre. Reste une pureté glacée, à croquer le ciel, étoiles blanches immobiles, sucre candi, à figer le mouvement. La neige épouse les contours et les ombres, toute lutte remise à plus tard, dans un silence de feutrine.

Raymond Alcovère

Friedrich, matin, 1821

mercredi, 27 décembre 2006

Cette nuit blanchie a déchaussé ton pas...

medium_juliette.jpgTu habites la vague hissée à ton rêve
l'embrasure à bord du train de vie
plein cœur sous le manteau des solitudes
cette nuit blanchie a déchaussé ton pas

Tu habites ma joue un claquement de larmes
contre le nid du vent les ombres en guenilles
dans tes semelles abandonnées
cette nuit blanchie a déchaussé ton pas

Mireille Disdero 

Courbet, Portrait de Juliette Courbet comme une enfant dormant

mardi, 26 décembre 2006

L'arbre solitaire

medium_friedrich_solitary-tree.jpgFriedrich

22:12 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, Friedrich

Le sentiment qu’il y a de la vie dans ce qui a été créé

medium_Bleu.jpgIl dit : les poètes dont on dit qu’ils nous donnent la réalité n’ont pas non plus la moindre idée de ce qu’est la réalité ; mais ils sont malgré tout plus supportables que ceux qui veulent la transfigurer. Il dit : le bon Dieu a fait le monde comme il devait l’être et nous ne gribouillerons assurément rien de mieux ; notre unique effort doit consister à l’imiter autant que possible dans nos créations. J’exige en tout – vie, possibilité d’exister, cela suffit. Et il n’est plus besoin dès lors de se poser la question de savoir si c’est beau ou laid. Au-delà de ces deux termes, le seul critère en matière d’art est le sentiment qu’il y a de la vie dans ce qui a été créé.

Büchner, Lenz

Frédérique Azaïs : "Bleu"

dimanche, 24 décembre 2006

Passerelle

medium_pissaro-fullsize.jpgQuand avril fait deuil de ses lilas, que moutonne l'eau du lac sous les rafales du mistral et que merles transis pas plus que rousserolles ne vous donnent envie de chanter, alors où voulez-vous aller puiser la force d'encore continuer jusqu'à la passerelle, là-bas, où les grands roseaux bleus font signe et nous appellent ?
Une averse sauvage désole soudain sentes et sous-bois qu'au sortir de la forêt ne viendra consoler aucun arc-en-ciel, ils sont tombés des nues les cerfs-volants de fine étoffe qu'enfant nous lancions à l'assaut du soleil et maintenant même l'iris des marais prend sous nos pas une pâleur d'ennui tandis que s'évanouissent en ricanant dans le vent les souvenirs jaunis des jours passés.
Quelque chose de nous déjà doucement gagne l'agonie qu'on voudrait voir encore cavaler vers la vie, au cœur cependant la tranquille espérance qu'un frisson de lumière, agitant là-bas les grands roseaux bleus, suffira sans doute pour atteindre bientôt la passerelle.

Pierre Autin-Grenier, Les Radis bleus

Pissaro, le vieux pont de Chelsea

samedi, 23 décembre 2006

L'expression des impressionnistes

medium_nadar_balloon.jpgEn avril 1874 (pendant ce temps, à Londres Rimbaud peaufine Les Illuminations) les Artistes anonymes associés trouvent pour exposer leurs oeuvres un local au 35 boulevard des Capucines, qui abrite les ateliers d'un artiste original, Felix Tournachon dit Nadar. Proche de Manet, Baudelaire et Offenbach, célèbre pour ses coups d'éclats (et notamment pour ses voyages en ballon), encore inconnu, tantôt riche tantôt pauvre, les causes déséspérées le touchent. Le 15 avril, l'exposition ouvre ses portes. Le 25, Louis Leroy, critique du Charivari, voulant se gausser du tableau de Monet Impression soleil levant titre sa chronique : L'expression des impressionnistes.

Photo : Nadar en ballon

Florence, décembre 2006

medium_FLORENCE_1DEC06_165_.jpgmedium_FLORENCE_1DEC06_130_.jpgPhotos de Gildas Pasquet

vendredi, 22 décembre 2006

Fleuve d'oubli

medium_0028959b.gifLa première rencontre de Berthe Morisot et Edouard Manet a lieu au Louvre devant le tableau de Rubens : Le débarquement de Marie de Medicis à Marseille, que Berthe copie. C'est un des ces jours où les copistes sont autorisés à travailler et où le Louvre fourmille d'étudiants aux Beaux-Arts et d'apprentis artistes. D'après Jean Prévost qui a fait une étude sur Baudelaire (1964) c'est le seul Rubens dont dispose le Louvre à l'époque et dont il s'est donc inspiré pour son poème Les phares.

Don Manet y Zurbaran de las Batignollas

medium_EdouardManet-TheOldMusician-VR.jpgIl admirait les italiens, Titien, le Tintoret et surtout Véronèse, Rubens, les Hollandais, mais par-dessus tout les Espagnols ; il venait souvent au Louvre copier Vélasquez : « C’est le peintre des peintres (…) J’ai trouvé chez lui mon idéal en peinture ; la vue de ses chefs-d’œuvre m’a donné grand espoir et pleine confiance. » Au point que la critique l’appelle (finement) : « Don Manet y Zurbaran de las Batignollas ».

jeudi, 21 décembre 2006

Corot avait trouvé une couleur

medium_Corot_201843_20-_20Gardens_20of_20the_20Villa_20d_27Este_20at_20Tivoli.2.jpgA plus de soixante ans, son talent n’était toujours pas reconnu, mais il formera Pissaro et Berthe Morisot. Et les autres impressionnistes le considèrent comme un génie. Il avait une couleur bien à lui, une peinture toute en nuances, à laquelle il a su insuffler du mystère.medium_corot48.jpg

00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, Corot

mercredi, 20 décembre 2006

Faire éclater l'azur

medium_boudin7.jpg"Nager en plein ciel, arriver aux tendresses de nuages, suspendre ces masses, au fond bien lointaines dans la brume grise, faire éclater l'azur"

Eugène Boudin, ami et maître de Claude Monet.

mardi, 19 décembre 2006

Le talent de Madame Morisot

medium_Morisot-Young_20Woman_20in_20a_20Ball_20Gown-1879_201.jpgmedium_morisot.gif

lundi, 18 décembre 2006

Pourvu que je me souvienne du soleil !

medium_02_0504041130311.jpgLe château de Chillon (château féodal, situé au pied des Alpes au bord du lac Léman, non loin de la retraite de Courbet à la Tour de Peilz
(1874)

Pourvu que je me souvienne du soleil ! Gustave Courbet (entrant dans sa cellule en 1871) (
Cité par Mireille D.)

Elu de la Commune de Paris en 1871, accusé d'avoir dirigé la chute de la Colonne Vendôme, il fut emprisonné, jugé et exilé volontaire en Suisse où il mourut, le 31 décembre 1877, à la Tour de Peilz, au bord du Léman, sans avoir jamais revu son pays natal.

Voir aussi ce site sur le peintre 

01:21 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art, peinture, Courbet

mardi, 12 décembre 2006

Ricardo Mosner en couverture de "Senso"

medium_Senso.jpg

dimanche, 10 décembre 2006

Histoire des origines

medium_RenoirDayintheCountry.jpgDernier acte : en 1995, le tableau, devenu une affaire embrouillée de succession, rentre, comme dation, au Musée d’Orsay. Ce jour-là, il y a beaucoup de monde. L’Etat est représenté par le ministre Douste-Blazy, ultime ironie de l’Histoire. Ce dernier, évidemment, pour éviter de choquer ses électeurs de Lourdes, évite de se faire photographier à côté du tableau. Celui-ci est là, mais il n’est plus là. Après tant de délires et de cachotteries, il est redevenu invisible en étant visible sans arrêt par toutes et par tous. Ce qu’il fallait démontrer, sans doute.

Philippe Sollers, à propos de l'Origine du monde

Article complet à lire ici

Photo : Sylvia Bataille, femme de Bataille puis de Lacan

Petit matin

medium_petit_matin.jpgPhoto : Michèle Fuxa