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lundi, 20 avril 2009

la journée des excuses

Je demande à mon tour à  nos amis espagnols d'excuser Jack Lang qui leur a demandé d'excuser Ségolène Royal de s'être excusée auprès de Zapatero des propos du président de la République, lire ici...

Et pendant ce temps Libération attend les excuses de l'Elysée qui a menti en les accusant d'avoir dit des choses fausses, qui s'avèrent être vraies... (c'est là)

Tout ça c'est la faute aux espagnols, ça ne serait pas arrivé s'ils avaient un premier ministre intelligent, comme partout ailleurs !

mercredi, 16 avril 2008

Ramener sa fraise

1042483031.jpgD'ici la mi-juin, la France aura importé d'Espagne plus de 83 000 tonnes de fraises… si on peut appeler «fraises» ces gros trucs rouges cueillis encore verts ressemblant à des tomates, avec à peu près le même goût... Si le seul problème posé était leur fadeur, après tout… Mais le produit qui se brade actuellement entre 2 et 3 euros le kg sur les marchés et dans les grandes surfaces a fait 1 500 km en camion : à 10 tonnes en moyenne par véhicule et 16 000 par an à faire le parcours combien de CO2 etc sont ainsi dégagés ? Car la quasi-totalité de ces fruits poussent dans le sud de l'Andalousie, sur les limites du parc national de Doñana, près du delta du Guadalquivir, l'une des plus fabuleuses réserves d'oiseaux migrateurs et nicheurs d'Europe. Il aura fallu qu'une équipe d'enquêteurs du WWF-France s'intéresse à cette marée montante pour que soit révélée l'aberration écologique d’une production qui étouffe la fraise française —dont une partie d'ailleurs, ne pousse pas dans de meilleures conditions écologiques—.

 

Cette agriculture couvre près de 6000 hectares dont une bonne centaine empiètent déjà en toute illégalité (tolérée) sur le parc national. Officiellement, 60% de ces cultures seulement sont autorisées; les autres sont des extensions «sauvages» sur lesquelles le pouvoir régional ferme les yeux malgré les protestations des écolos. Bien qu'il s'agisse d'une plante vivace productive plusieurs années, les fraisiers sont détruits à chaque récolte pour donner des fruits hors saison. Les plants produits in vitro sont placés en plein été dans des frigos qui simulent l'hiver... À l'automne, la terre sableuse est nettoyée et stérilisée et la microfaune détruite au bromure de méthyl et de  la chloropicrine. Le premier est un poison violent interdit par le protocole de Montréal signé en 1987 sur les gaz attaquant la couche d'ozone ; le second, a base de chlore et d'ammoniaque, est un poison dangereux qui bloque les alvéoles pulmonaires. Qui s'en soucie? La plupart des producteurs de fraises andalouses emploient des ouvriers marocains saisonniers ou sans-papiers, sous-payés et logés dans des conditions précaires, qui se réchauffent le soir en brûlant les résidus des serres en plastique recouvrant les fraisiers en hiver. Un écolo de la région raconte l'explosion de maladies pulmonaires et d'affections de la peau. Les plants poussent sur un plastique noir et reçoivent une irrigation qui transporte au loin engrais, pesticides, fongicides.

 

Ils sont alimentées en eau par des forages dont la moitié ont été installés illégalement, transformant en savane sèche une partie de cette région, d’où l'exode des oiseaux migrateurs et la disparition des derniers lynx pardel, petits carnivores dont il ne reste plus qu'une trentaine dans la région, leur seule nourriture, les lapins, étant en voie de disparition.

 

2 000 hectares de forêt ont été rasés. La saison finie, au début de juin, on a 5000 tonnes de plastique emportées par le vent, enfouies n'importe où brûlées sur place... Les ouvriers sont priés de retourner chez eux ou de s'exiler ailleurs. Ils ont toutefois le droit de se faire soigner, à leurs frais ! La production et exportation de la fraise hors saison représente ce qu'il y a de moins durable comme agriculture. Quand la région sera ravagée, elle sera transférée au Maroc où les industriels espagnols commencent à s'installer. Avant de venir de Chine, d'où sont déjà importées des pommes encore plus traitées que les pommes françaises...

Par Claude-Marie Vadrot  (Politis)

Photo : Gildas Pasquet

vendredi, 22 décembre 2006

Don Manet y Zurbaran de las Batignollas

medium_EdouardManet-TheOldMusician-VR.jpgIl admirait les italiens, Titien, le Tintoret et surtout Véronèse, Rubens, les Hollandais, mais par-dessus tout les Espagnols ; il venait souvent au Louvre copier Vélasquez : « C’est le peintre des peintres (…) J’ai trouvé chez lui mon idéal en peinture ; la vue de ses chefs-d’œuvre m’a donné grand espoir et pleine confiance. » Au point que la critique l’appelle (finement) : « Don Manet y Zurbaran de las Batignollas ».