dimanche, 07 janvier 2007
Une obscurité de raisins
Paul tes couleurs sont des fanaux, des lanternes dans le soir mauve, la cime étoilée des songes. Des cris, des hurlements, alliant l’ombelle au plus noir de la nuit, l’or au soufre, l’obscur à l’éclat. Ton amitié est là, par delà le temps, les embruns et les flammes. Ton œuvre perdurera, comme un soleil noir.
Être le mouvement ou ne pas être. Le ciel a pris sa hauteur, dans une obscurité de raisins. Vivre en pleine lumière. Se jeter dans l’abîme. Les écrans de fumée se dissipent, vite. La pluie drue et fine distille les vagues. Le jour se lève.
Chuchoter des mots pour apprivoiser le silence. Long Island. Villes imaginaires. La vie est un songe, accompli. Aurore, or du temps.
Raymond Alcovère
Paul Klee
00:50 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, art, peinture, Paul Klee, Raymond Alcovère
Commentaires
J'aime ces taches violines, mauves de l'échiquier des terres verdoyantes et ocres. Et l'eau des couleurs qui donnera le divin des ceps et des feuilles généreuses, toute la magie d'une alchimie.
Avec ce texte, cette façon de s'adresser au peintre sans façons ! , vous ns transportez dans un autre univers, celui de la grâce, de la poésie d'un Paul Klee qui n'a cessé d'offrir, tt au long de sa vie, ces merveilles qu'il portait en lui...
Écrit par : endora | dimanche, 07 janvier 2007
Au départ, ces textes racontaient la vie de Saint-John Perse, puis comme je travaillais avec un peintre à ce moment-là, j'ai imaginé une amitié entre lui et Paul Klee, et en m'intéressant à Klee, j'ai trouvé une personnalité très riche : un homme qui n'a cessé de chercher, d'inventer, de réfléchir, de se remettre en question, qui a été bousculé par l'histoire aussi...
Écrit par : Ray | dimanche, 07 janvier 2007
Oui, il y a eu la guerre et la remise en question du Bahaus. J'ai fais un travail sur Kandinsky et son amitié avec P.K. a duré toute une vie, quand même ils ne voyaient pas les choses sous le même angle. J'adore les oeuvres de Klee, elles touchent par leur nouveauté pour l'époque et restent infiniment proche du spectateur, on ne peut rester insensible à ses chromatismes.
St John P. ? en fait le tableau me faisait penser à ses mots : le lin nouveau n'est pas plus frais, le vin nouveau n'est pas plus vrai...
Coincidences !
Écrit par : endora | dimanche, 07 janvier 2007
"j'ai fait" un travail etc.
bouh, la conjugaison, quel charme ! Pourtant...
Écrit par : endora | dimanche, 07 janvier 2007
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