mercredi, 04 octobre 2006
Fiction
Elle est belle, elle est de gauche, elle est présidente de la république française... C'est la fiction que propose France 2 ce soir et dont ce sera le deuxième épisode, le premier était plutôt réussi, humour, légèreté et dessous des cartes...
07:07 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : télévision, état de Grace, politique
Rien de plus apaisant que les fresques de Piero della Francesca
Rien de plus apaisant que les fresques de Piero della Francesca. Comme Cézanne il a poursuivi un chemin solitaire, sans chercher la gloire ni la protection d’hommes influents, préférant la poursuite de l’œuvre aux intrigues du monde. Reste la plénitude, un sentiment d’éternité, l’ensorcellement. Personne n’a imprimé à ses personnages autant de grâce, de sérénité sur les visages, jamais on n’a pu lire une telle absence d’anxiété jusque dans les scènes de violence, de guerre.
Extrait du roman : Le sourire de Cézanne, à paraître
Piero della Francesca, La flagellation
02:13 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, art, Piero della Francesca, le sourire de Cézanne
mardi, 03 octobre 2006
Si le monde signifie quelque chose, c’est qu’il ne signifie rien - sauf qu’il est
« Je suis maintenant un vieil homme, et, comme beaucoup d’habitants de notre vieille Europe, la première partie de ma vie a été assez mouvementée : j’ai été témoin d’une révolution, j’ai fait la guerre dans des conditions particulièrement meurtrières (j’appartenais à l’un de ces régiments que les états-majors sacrifient froidement à l’avance et dont, en huit jours, il n’est pratiquement rien resté), j’ai été fait prisonnier, j’ai connu la faim, le travail physique jusqu’à l’épuisement, je me suis évadé, j’ai été gravement malade, plusieurs fois au bord de la mort, violente ou naturelle, j’ai côtoyé les gens les plus divers, aussi bien des prêtres que des incendiaires d’églises, de paisibles bourgeois que des anarchistes, des philosophes que des illettrés, j’ai partagé mon pain avec des truands, enfin j’ai voyagé un peu partout dans le monde... et cependant, je n’ai jamais encore, à 72 ans, découvert aucun sens à tout cela, si ce n’est, comme l’a dit, je crois, Barthes, après Shakespeare, que « si le monde signifie quelque chose, c’est qu’il ne signifie rien - sauf qu’il est ». »
Claude Simon, discours de Stockholm, extrait de "Pourquoi j'aime Claude Simon", article de Philippe Sollers à lire ici
15:58 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, Claude Simon
Les claires-voies de la toiture
Louis Calaferte – Septentrion – 1963
Sculpture de Giacometti
13:20 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, écriture, Calaferte
Librairie Terre des Livres, à Lyon
Rencontre-débat avec Philippe Corcuff
(Maître de conférences de science politique à l’IEP de Lyon, membre du Conseil Scientifique d’ATTAC, co-animateur de l’Université Populaire de Lyon)
Le temps présent peut-il se passer des Lumières comme expérience de la pensée critique et comme esprit politique ? Après les critiques des Lumières au cours du XXème siècle, comment réinventer une place pour cette tradition intellectuelle et politique, pourquoi ? Le dossier du n°17 de ContreTemps (éditions Textuel, septembre 2006), intitulé «Lumières, actualité d’un esprit», pose donc le problème de l’actualité des Lumières en notre époque brouillée. Mais pas l’actualité de n’importe quelles Lumières, mais de Lumières radicales pour lesquelles les ordres sociaux existants ne sont pas indépassables, pour lesquelles changer le monde demeure une tâche à reprendre infiniment et de manière urgente. Philippe Corcuff a coordonné ce dossier avec l’historienne de la Révolution française Sophie Wanich.
la librairie Terre des livres
86, rue de Marseille 69007 Lyon
tel & fax : 04 78 72 84 22
Par courrier électronique : terre.des.livres@free.fr
La librairie vous propose une sélection d'ouvrages de Littérature, jeunesse, BD
& Sciences humaines, ainsi que des CD et des cartes postales.
Elle comprend un important fonds spécialisé sur le monde arabe et l'Afrique,
des livres en langues arabe, anglaise, espagnole, portugaise, italienne, allemande, etc.
Enfin, elle vous propose, dans tous domaines, un grand nombre de LIVRES d'OCCASION.
08:25 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, livre, librairie, lumières
lundi, 02 octobre 2006
Les 36 stratagèmes
La première étape du jeu est donc un moment de calcul et de patience qui permet, quand la situation est mûre, de tirer parti du point tournant qu’on appelle “ occasion ”. L’occasion est la rencontre du destin et de l’homme, et l’instant où se décident victoire ou défaite. Le stratagème en effet, vient s’insérer là où la situation l’appelle, il est pareil à un pivot qui permet, grâce à une légère poussée, de renverser le rapport de forces précédent.
La victoire par le moyen du stratagème est, pour la tradition chinoise, la façon de vaincre la plus admirée. La victoire par la force des armes n’occupe que le troisième rang, celle par la diplomatie le deuxième. La pensée chinoise est avant tout pragmatique, les livres de stratégies fourmillent d’exemples, et tous ne sont pas tirés de l’histoire de la Chine. François Kircher illustre sa traduction des 36 stratagèmes d’événements récents.
Ainsi le stratagème “ Retirer les bûches sous la marmite ” : Ne pas s’opposer directement à la force, mais lui retirer son point d’appui, fut utilisé avec succès par Valéry Giscard d’Estaing lors du débat télévisé qui l’opposa à François Mitterand à la veille du second tour des élections présidentielles de 1974. La meilleure carte de Mitterand tenait à la sensibilité de gauche qu’il incarnait avec autorité. Après un échange portant sur diverses questions économiques et financières où Giscard démontra sa dextérité, celui-ci ajusta une réplique qui retira en un seul coup le point d’appui principal de son adversaire : Monsieur, vous n’avez pas le monopole du cœur !
Sept ans plus tard, renversement de situation. François Mitterrand utilise le stratagème : “ Sacrifier le prunier pour sauver le pêcher ” , qui consiste à neutraliser les atouts d’un ennemi en utilisant les faiblesses spécifiques de son propre camp. Giscard d’Estaing, jouissant de son avantage en matière de connaissances économiques et financières, qui était justement le point faible de son adversaire, l’attire sur ce terrain. Mais il en fait trop, et délaissant le cours normal du débat, il pose crûment une question sans rapport avec le fil des échanges précédents. Dans le seul but de démontrer l’incompétence économique de son interlocuteur, il lui demande de citer de mémoire le cours d’une devise étrangère. Mitterrand saisit immédiatement le faux pas, rappelant à son concurrent qu’ils n’étaient pas en situation d’un professeur qui fait passer à un examen à son élève. La carte la plus faible de Mitterrand avait ainsi joué en sa faveur, mettant en relief, par contre, la plus mauvaise carte de son interlocuteur, auquel l’opinion avait tendance à reprocher son assurance excessive et sa suffisance.
L’origine de Noël est une illustration du stratagème “ Redonner vie à un cadavre ” : La célébration du Nouvel An est une coutume fort ancienne. Les Romains fêtaient les Saturnales en l’honneur de Saturne, dieu des semailles, entre le 17 et le 23 décembre : c’était la fête la plus gaie de l’année. De même, bien avant la naissance du Christ, les juifs célébraient à la même époque la Fête des lumières. Les peuples germaniques tenaient aussi une grande fête au solstice d’hiver, invocation de la lumière et de la fertilité. Ensuite l’empereur Aurélien instaura le culte du dieu solaire Mithra, déclarant son anniversaire le 25 décembre. L’église chrétienne du pape Libère (352-366) fit donc preuve d’une grande habileté en reprenant à son compte, en 354, l’anniversaire de Mithra pour désigner le 25 décembre comme jour anniversaire de la naissance de Jésus-Christ.
Dans le stratagème “ Refermer la porte de la maison sur les voleurs ” on trouve le conseil suivant : Tout phénomène est au début un germe, puis finit par devenir une réalité que chacun peut constater. Le sage pense donc le long terme. C’est pourquoi il a grand soin de s’occuper des germes. La plupart des hommes ont la vue courte. Ils attendent que le problème soit devenu évident pour s’y attaquer. Quand il est encore en germe, le problème est simple, sa solution exige peu d’efforts et apporte de grands résultats. Quand il est devenu évident, on s’épuise à le résoudre et, en général, les efforts sont vains. Le stratagème “ Orner de fleurs un arbre sec ” est un grand classique ; c’est une fable qui l’illustre le mieux : Le tigre est la terreur des forêts. Un jour un renard tomba entre ses griffes. Avec aplomb il dit au tigre : - Faites attention à ce que vous faites. J’espère que vous n’aurez pas l’audace de me manger. L’empereur du ciel m’a fait roi des animaux et chacun me redoute ici. Le tigre s’étonna de ce discours et le renard poursuivit : - Si vous ne croyez pas ce que je vous dis, suivez-moi. Je vais vous montrer comme on me craint. Le renard se mit donc en route, suivi par le tigre. Tous les animaux qu’ils rencontraient fuyaient à leur approche. Le tigre crut alors les paroles du renard, sans comprendre que c’était lui-même que tous craignaient.
Le stratagème de la ville vide est un des plus complexes. Les leurres peuvent être de 4 espèces. Les deux premiers sont relativement simples. Là où il y a une faiblesse, créer l’illusion d’une force afin que l’adversaire n’ose pas attaquer. Là où il y a une force, créer l’illusion d’une faiblesse afin d’attirer l’adversaire dans un piège. Les deux autres sont moins simples : Si on est faible, il faut montrer sa faiblesse pour que l’adversaire croit qu’on dissimule une force. Si on est fort, on fait étalage de sa force pour amener l’adversaire à s’avancer imprudemment en pensant rencontrer une faiblesse. Jeu du plein et du vide, règne de l’illusion, les règles de la stratégie sont chaque fois différentes. On est ici au cœur de la différence chinoise : Les stratagèmes sont un art du temps. Or, ont coutume de dire les taoïstes, il n’y a qu’une seule chose stable, c’est le changement.
(Article paru dans la revue L'instant du monde n°3)
19:50 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Chine, stratagèmes
Vent d'art 2006
Les 67 artistes du salon sont heureux de vous convier au Vernissage samedi 7 octobre 19h à VENDARGUES (Hérault)
en présence de Pierre DUDIEUZÈRE, Maire de Vendargues et Fabrice MALANDAIN, Délégué à la Culture
à l’honneur : Albert LUZUY, Serge BACOU & Alain JAMIS
les jeunes du CMJ Vendargues & des étudiants de Montpellier animeront cette soirée en présentant
les créations de feutre de laine de Valérie Vidal, Marjolaine Haslinghuis et du Larron Chaussé.
Et……un portraitiste de talent en action !
Dimanche 8 octobre 15h/18h : MAKO et ses collages : démonstration
Mardi 10 octobre 20h : conférence informelle de Nicole BOURREAU : « Tout Art est le portrait d’une idée »
Espace Armingué Avenue de la Gare du Vendredi 6 au Vendredi 13 octobre
de 14h à 19h et de 10h à 12h et 14h/19h le week-end
Tableau ici : Jacques Fourcadier
Contact : creas@mac.com
14:15 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, événement
Mr Woodward est de retour !
13:26 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique, Etats-Unis
Que des ombres...
11:37 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : photo, désert
Passage du mortel
Enfin le temps passe décousant les troènes
L'automne s'en revient coiffé de pailles
Des dogres somnolent sur l'eau rousse
Eclatent les rires poudrés des laniers
et les fiacres sont à la peine dans les chemins herbeux
Enfin le temps passe
Nous sommes alors nombre d'or
Il n'est plus possible de tricher sans se regarder
Jean Azarel, Extrait de "Passage du mortel", texte original 1977, réécriture 2005
Tableau : Frédérique Azaïs, petit format, 2006
06:00 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, Jean Azarel
dimanche, 01 octobre 2006
Quant à Ségo, elle sent quelque chose : la France, avec jeu de mots, est en train de devenir la Hollande
Quant à Ségo, elle sent quelque chose : la France, avec jeu de mots, est en train de devenir la Hollande, elle veut une grande soeur maternelle, elle a bobo. Du simple point de vue publicitaire, si elle ne se fatigue pas trop vite, Ségo a un avantage : elle porte avec elle un avenir indiscutable de films, de magazines, de fringues, de sacs, de souliers, de bijoux, de lingerie fine, de produits de beauté, de propreté, de pureté, de dignité, de sécurité, de respect, de désirs d’enfance. Elle réprimande une petite Bretonne ? Et alors ? Elle se montre avec le play-boy Montebourg ? Pourquoi pas ? Le spectacle la veut et l’impose, face à des concurrents d’avant le 11-Septembre et le quinquennat. Problème de la parité : combien de femmes à droite ? Et à gauche, à part la vedette ? On attend de voir. Quant à Chirac, regonflé à l’international, impossible de ne pas l’imaginer pensant à la future passation de pouvoir : Sarkozy sur le perron de l’Elysée ? L’enfer. Ségolène s’avançant vers lui tout sourire ? Bernadette fera la tête, mais tant pis.
Extrait du Journal du mois, Philippe Sollers, dans le JDD, à lire en intégralité ici
21:26 Publié dans Présidentielles 2007 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ségolène, présidentielles 2007, Sollers
Une bonne phrase de prose doit être comme un bon vers
« Quelle chienne de chose que la prose ! Ça n'est jamais fini ; il y a toujours à refaire. Je crois pourtant qu'on peut lui donner la consistance du vers. Une bonne phrase de prose doit être comme un bon vers, inchangeable, aussi rythmée, aussi sonore. Voilà du moins mon ambition (il y a une chose dont je suis sûr, c'est que personne n'a jamais eu en tête un type de prose plus parfait que moi ; mais quant à l'exécution, que de faiblesses, que de faiblesses, mon Dieu !).
Flaubert, A Louise Colet. 22 juillet 1852.
09:27 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : littérature, art, Flaubert
C'est une délicieuse chose que d'écrire !
« J'ai un casque de fer sur le crâne. Depuis 2 heures de l'après-midi (sauf 25 minutes à peu près pour dîner), j'écris de la Bovary. Je suis à leur Baisade, en plein, au milieu. On sue et on a la gorge serrée. Voilà une des rares journées de ma vie que j'ai passée dans l'Illusion, complètement, et depuis un bout jusqu'à l'autre. Tantôt, à six heures, au moment où j'écrivais le mot attaque de nerfs, j'étais si emporté, je gueulais si fort, et sentais si profondément ce que ma petite femme éprouvait, que j'ai eu peur moi-même d'en avoir une. (...) N'importe, bien ou mal, c'est une délicieuse chose que d'écrire ! que de ne plus être soi, mais de circuler dans toute la création dont on parle. Aujourd'hui, par exemple, homme et femme tout ensemble, amant et maîtresse à la fois, je me suis promené à cheval dans une forêt, par un après-midi d'automne, sous des feuilles jaunes, et j'étais les chevaux, les feuilles, le vent, les paroles qu'ils se disaient et le soleil rouge qui faisait s'entre-fermer leurs paupières noyées d'amour. »
Gustave Flaubert
A Louise Colet. 23 décembre 1853.
08:48 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, art, Flaubert
Il y a 150 ans, jour pour jour...
Débutait dans la presse la parution de Madame Bovary, peut-être le seul roman de toute la littérature absolument parfait...
"...comme si la plénitude de l'âme ne débordait pas quelquefois par les métaphores les plus vides, puisque personne, jamais, ne peut donner l'exacte mesure de ses besoins, ni de ses conceptions, ni de ses douleurs, et que la parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles. "
deuxième partie, Chapitre 12
Photo : Madame Bovary, ballet, 1996, Indiana University
00:30 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, Flaubert