jeudi, 30 avril 2009
Un chiffre sacré
"Ce qui se voit ne vient pas de ce qui paraît : trouvez le point d'où vient ce qui paraît, et le Temps vous apparaîtra, le vôtre, rien que le vôtre, le plus singulier, le plus unique, comme s'il était le Temps infini. Il vaut mieux que cela vous arrive avant de mourir. Le moment de mourir n'est pas le vrai moment. Alors, commencez tout de suite. Regardez chaque heure comme un chiffre sacré."
Philippe Sollers, Grand beau temps.
Asger Jorn, ”Didaska I” - 1945
04:02 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : philippe sollers, arger jorn
mercredi, 29 avril 2009
L'attention
Il y a un message profondément politique de Cézanne, même si apparemment il n'a pas fait de politique. Il est dans cette affirmation du temps, de l'attention, du motif, de l'unicité, de la lumière, de la solitude...
Cézanne, Le grand pin
00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cézanne
mardi, 28 avril 2009
Pierre Autin-Grenier aux Xanthines, à Lyon
Tél.: 06 87 42 48 88
10:02 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre autin-grenier
Classer
Mon problème, avec les classements, c'est qu'ils ne durent pas ; à peine ai-je fini de mettre de l'ordre que cet ordre est déjà caduc.
Comme tout le monde, je suppose, je suis pris parfois de frénésie de rangement ; l'abondance des choses à ranger, la quasi-impossibilité de les distribuer selon des critères vraiment satisfaisants font que je n'en viens jamais à bout, que je m'arrête à des rangements provisoires et flous, à peine plus efficaces que l'anarchie initiale.
Le résultat de tout cela aboutit à des catégories vraiment étranges ; par exemple, une chemise pleine de papiers divers et sur laquelle est écrit « A CLASSER » ; ou bien un tiroir étiqueté « URGENT 1 » et ne contenant rien (dans le tiroir « URGENT 2 » il y a quelques vieilles photographies, dans le tiroir « URGENT 3 » des cahiers neufs).
Bref, je me débrouille.
Georges Perec, Penser/Classer (1982)
Image trouvée dans l'excellent Cabinet de curiosités d'Eric Poindron
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : georges perec
lundi, 27 avril 2009
Pour sauver les films de Pierre Etaix
13:02 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : pierre etaix, cinéma
Possession
"Nous sommes vraiment les animaux lourds et laboureurs de notre langage qui nous possède d'une façon beaucoup plus fine, beaucoup plus virevoltante, beaucoup plus explosive que nous nous permettons de le penser"
Philippe Sollers, Grand beau temps
Lionel André encre et photographie avec le Yi-king , 2009
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, lionel andré
dimanche, 26 avril 2009
Soutien à Nedim Gürsel
22:38 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : nedim gürsel
Cézanne
Léonore vit avec Cézanne. Beaucoup de tapage autour de lui aujourd’hui. Comme tant d’autres, il est devenu un alibi au tourisme, un produit, qui voit vraiment ses tableaux ? C’est plutôt un nom. Son sourire si fin devant Les Baigneuses. A croire qu’il contemple amusé le spectacle, un siècle plus tard. Les aixois l’ont mal accepté de son vivant, lettres de menaces, injures anonymes, calomnies. Il a pourtant passé le plus clair de son temps près de la Sainte-Victoire. Quand même, il n’a jamais peint la ville, toujours l’extérieur. Il préférera Le Jas de Bouffan, “ La bergerie des vents ”, ses arbres, son bassin, ses marronniers, son lavoir. Liberté de la lumière…
Raymond Alcovère, Le Sourire de Cézanne, roman, 2007
Cézanne, Paysan, 1899
00:24 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : raymond alcovère, le sourire de cézanne
samedi, 25 avril 2009
Hystérie
« Les deux syllogismes de l’hystérique : Il m’aime, or je ne suis rien, donc c’est un con. Je l’aime, or je suis lui, donc il est mort. » : Philippe Sollers.
16:03 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, hystérie
Croyance
"La jalousie est une croyance aux reproductions"
Philippe Sollers, Grand beau temps, Le cherche midi éditeurs
07:58 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : philippe sollers, jacki maréchal
10 èmes rencontres du livre et du vin à Balma
01:28 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : balma, salon du livre
vendredi, 24 avril 2009
Appel à textes et à créations graphiques
Pour le prochain numéro du Magazine Autour des auteurs, nous rechercons textes de création, chroniques, créations graphiques, etc. propositions à faire parvenir à Françoise Renaud renaudfran@free.fr
Photo de Robert Doisneau, Les jambes du métro
(il n'y pas de rapport direct avec ce magazine, ça fait longtemps que je voulais placer cette photo, pourquoi pas ici et maintenant après tout !)
00:22 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : autour des auteurs, appel à textes, robert doisneau
jeudi, 23 avril 2009
En attendant on rigole bien !
18:18 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique, rachida dati
Emil Nolde
Cette oeuvre a été exposée au Grand Palais, voir ici. Pas la même expo au musée Fabre, actuellement à Montpellier, mais superbe quand même...
00:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : emil nolde, musée fabre
mercredi, 22 avril 2009
Les ténèbres vertes...
"Les ténèbres vertes dans les soirs humides de la belle saison"
Baudelaire, Fusées
23:09 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baudelaire
mardi, 21 avril 2009
Fusées encore
"Ce qu'il y a d'énivrant dans le mauvais goût, c'est le plaisir aristocratique de déplaire"
Baudelaire, Fusées
Photo : (REUTERS/Pouya Dianat)
02:37 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : baudelaire, mauvais goût
lundi, 20 avril 2009
la journée des excuses
Je demande à mon tour à nos amis espagnols d'excuser Jack Lang qui leur a demandé d'excuser Ségolène Royal de s'être excusée auprès de Zapatero des propos du président de la République, lire ici...
Et pendant ce temps Libération attend les excuses de l'Elysée qui a menti en les accusant d'avoir dit des choses fausses, qui s'avèrent être vraies... (c'est là)
Tout ça c'est la faute aux espagnols, ça ne serait pas arrivé s'ils avaient un premier ministre intelligent, comme partout ailleurs !
13:04 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, sarkozy, zapatero, espagne, excuses
Le malentendu
Le monde ne marche que par le malentendu.
- C'est par le malentendu universel que tout le monde s'accorde.
- Car si, par malheur, on se comprenait, on ne pourrait jamais s'accorder
Baudelaire, Mon coeur mis à nu
Emil Nolde (1867 – 1956), Lake Lucerne, c. 1930, Watercolour on Japanese vellum, 34o x 470 mm. Städel Museum, Frankfurt am Main. © Noldestiftung Seebüll
Photo: Ursula Edelmann.
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baudelaire, emil nolde
dimanche, 19 avril 2009
Peau, un inédit de Pierre Autin-Grenier
Il arrive que ne sachant plus quoi faire de ma peau je m’écorche vif, la plie ensuite avec soin et la dépose sur le dossier d’une chaise; me sentant soudain léger ainsi libéré de toutes apparences je peux alors attaquer la journée du bon pied. Il en faut vraiment peu parfois, bien mince stratagème, pour d’une humeur maussade devant le miroir du matin se retrouver en cinq sec réconcilié avec la vie et, claquée la porte derrière soi, prêt à de saines folies.
J’ai connu des petits plaisantins qui changeaient de peau comme de chemise, au gré des circonstances, et sans voir que cela ne menait à rien car c’est bien en chair et en os qu’il convient de se montrer, le cœur à nu et tout le reste avec, très simplement. Certains font ainsi peau neuve chaque jour ou presque ne se doutant que sous ce qu’ils prennent pour une nouvelle manière d’être perce toujours l’âme répugnante du reptile ou l’instinct sauvage du fauve. Ignorent-ils à ce point que sous ces peaux d’emprunt il y a belle lurette qu’ils ne trompent plus grand monde ?
Certes ces journées d’écorché vif où mon vieux cuir cruellement tanné par les vicissitudes de l’existence reste en repos sur sa chaise à la maison, alors tout éclate à chaque coin de rue de ce qui m’anime pour de vrai; bonté ou crapulerie, sévérité ou gourmandise, saute comme une évidence aux yeux du premier venu et je ne puis rien dissimuler des sentiments que j’éprouve, encore moins feindre ceux que je n’ai pas. Il en résulte parfois quelque embarras, certains s’étant mépris de longtemps sur mon compte, méconnaissant jusque-là qui je suis et, m’ayant imaginé toujours bien disposé à leur égard, les voilà violemment dépités de me découvrir soudain les tenant depuis des lunes en piètre estime. À l’inverse, d’autres qui me battaient froid parce que me trouvant un air indifférent et dédaigneux, sous mon véritable jour me voyant curieux d’eux-mêmes et de leur opinion autant que soucieux de leur marquer ma déférence, ne me laissent plus une seconde pour souffler tant est pressante leur soif de me témoigner reconnaissance et amitié.
Je suis bien obligé d’avouer parfois un peu harassantes ces heures passées à parcourir la ville avec seulement mon âme en bandoulière et nulle carapace pour me protéger du jugement toujours téméraire d’autrui. Retour chez moi je remets ma peau, souvent pour longtemps; le monde n’est pas prêt, voyez-vous, à souffrir sans broncher toutes nos vérités.
P.A.G
Extrait de « C’est tous les jours comme ça (Les dernières notes d’Anthelme Bonnard) » inédit.
Photo de Ronan Barrot, qui expose actuellement à l'espace Fernet Branca, voir ici
00:15 Publié dans Inédits | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : pierre autin-grenier, ronan barrot
samedi, 18 avril 2009
Corps artiste, de Françoise Martin-Marie
Le grand artiste souffle le squelette
En mélodie des os
Le grand artiste tricote les doigts
A dessiner les mots
Le grand artiste tisse les cheveux
En antenne vol au vent
Le grand artiste tresse la cervelle
A fabriquer les rêves
Le grand artiste accorde la voix
En grelots enchanteurs
Le grand artiste gonfle le coeur
En accordéon valseur
Le grand artiste gargouille les entrailles
En métamorphose
Le grand artiste pétrit les mains
En pâte à surprises
Le grand artiste modèle les pieds
En pas de danse molletonnés
Le grand artiste pose la cerise à l’eau de vie
Il ose diviser le sexe en deux
En magie à partager
Le grand artiste est patient
Il aime
C’est bien suffisant
Il sait qu’un jour
Ce grand corps trésors
Va lui faire des miracles.
Françoise MARTIN -MARIE ondelavie@free.fr
Camille Claudel, La Vague, ©Musée Rodin (Photo Ch. Baraja), ©ADAGP, Paris
10:34 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : françoise martin-marie, camille claudel