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jeudi, 28 mars 2019

Le catalan universel

Miro, le sourire de CézanneLes tableaux de Miro sont des symphonies, des hymnes à la vie. Ciel bleu, céruléen, nuages rouges. Il se voulait catalan universel. Miro, étonnant de simplicité, de clairvoyance, avouant que les mots n’étaient pas sa spécialité. Pourtant : "Les choses suivent leur cours naturel. Elles poussent, elles mûrissent. Il faut greffer. Il faut irriguer, comme pour la salade. Ca mûrit dans mon esprit. Aussi je travaille toujours énormément de choses à la fois. Et même dans des domaines différents : peinture, gravure, lithographie, sculpture, céramique." Avec cette idée, de l’impression globale du tableau, qui revient. Pour moi, un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu’il éblouisse comme la beauté d’une femme ou d’un poème. Qu’il ait un rayonnement... Plus que le tableau lui-même, ce qui compte, c’est ce qu’il jette en l’air, ce qu’il répand. Miro, magicien, avec son désir d’être au plus près de la vie, des objets de tous les jours, ramenant de ses promenades sur la plage de Majorque des bouts de bois, de ficelle. Il voulait un art populaire et l’avait trouvé finalement. Partout du rouge, du bleu, de l’indigo, du jaune, la passion, voilà le catalan universel.
Raymond Alcovère, Extrait du roman : "Le sourire de Cézanne", 2007, éditions N & B

dimanche, 24 mars 2019

Rire

Graham Smith.jpg"Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer."
Beaumarchais
Photo : Graham Smith

22:14 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : beaumarchais

Sophia Loren [Portugal, 1956] Agnès Varda

Sophia Loren, Agnès Varda

Les mots

Sōichirō TOMIOKA(富岡惣一郎 Japanese, 1922-1994)Trees.jpg"Les mots manquent aux émotions."
Victor Hugo
Photo : Soichiro Tomioka

 

mardi, 19 mars 2019

Paysage par temps calme

Poussin le temps calma.jpgOn peut passer des dizaines de fois devant un tableau de Poussin et ne rien voir. A son ami Chantelou : "Les choses esquelles il y a de la perfection ne se doivent pas voir à la hâte, mais avec temps, jugement et intelligence. Il faut user des mêmes moyens à les bien juger comme à les bien faire". L’émotion tisse son œuvre. L’espace est baigné d’une douce lumière, transfiguré, présence de la volupté, mais aussi de la volonté farouche des hommes, touches graciles de vert dans le jade du ciel. Une perfection qu’on devinait confusément est là, manifeste, sur la toile. Lumière romaine, tour à tour triomphante et souple, sensualité des corps, justes, voluptueux, jamais idéalisés, tout précise l’harmonie, la souplesse, l’éternel retour...
Cette œuvre : Paysage par temps calme. Le bleu de l’eau et des météores se contemplent, enserrent le paysage, un rêve entre les deux, lui aussi dédoublé par son reflet. Sinon presque rien, des animaux paisibles, la montagne se fond dans l’architecture des nuages, les feuilles de l’arbre sur la droite s’effilochent irréelles, ténues, graciles, les nuages s’envolent vers le haut du ciel, la sensation de calme est rassemblée, ramenée partout, innervée.
Un homme au premier plan s’appuie sur une canne, près de lui un chien mais leur regard flotte indifférent à cette beauté, ils en sont tellement pénétrés qu’ils n’ont pas besoin de la regarder. Le mouvement de leur corps est le lever de rideau de la scène. D’autres personnages, minuscules, des cavaliers, l’un d’entre eux lance sa monture à toute vitesse, il va quitter le tableau, il n’a pas place ici, son départ imminent le montre, la tranquillité va reprendre sa place.
Partout dans l’œuvre de Poussin, ces nuances de teintes qui sculptent le paysage, répandues sur les contours, cieux déchirés, adamantins, douceur infinie des regards, apaisante. Souvent, les personnages sont pris de frénésie, c’est l’orage, le grand vent de l’Histoire, la Bible, rien n’échappe à ce déferlement. Toujours les météores, les nuées décrivent l’action, les sentiments, la palette est infinie. Son but, la délectation, la sensualité pure, l’arrondi des corps, cette chair que l’on respire. Plus on regarde un tableau de Poussin, plus on y décèle d’harmonie, plus la vue s’éclaire, prend de l’expansion, devient assurée. La fièvre subtile qui se dégage de la composition gagne le spectateur.
Ainsi dans le Paysage avec les funérailles de Phocion, la lumière du soir est posée subreptice, dans une fureur printanière, multitude des plans entrelacés. Un arbre torturé berce sa palme avec indolence. A un moment il y a résonance entre la composition, le motif, les émotions décrites. Des tableaux comme des opéras. Une œuvre ailée.

Raymond Alcovère, Le Sourire de Cézanne, roman, éditions n & b, 2007, extrait

samedi, 16 mars 2019

Red & Blue ©️ Hülya Özdemir

Hülya Özdemir

vendredi, 15 mars 2019

Vendredi 22 mars, à 19 h 30, à la librairie Géosphere, 20 rue Jacques Coeur, à Montpellier

Couverture Ces Héraultais qui ont fait l'histoire.jpgPrésentation de "Ces Héraultais qui ont fait l'Histoire"

Vendredi 22 mars, à 19 h 30, à la librairie Géosphere,

20 rue Jacques Coeur, à Montpellier

librairiegeosphere@gmail.com

04 99 06 86 29

mardi, 12 mars 2019

La dernière Sainte-Victoire de Cézanne

3744827978.jpgLa dernière Sainte-Victoire de Cézanne : une assomption, sombre, crépusculaire, en bleu, vert, marron et noir. Il a tout concentré, teintes de blocs soyeux, masses terrifiantes agglutinées, taches blanches disséminées. L’existence est inachevée, ce que nous en décelons reste partiel. Une autre est son propre reflet dans une eau glauque, une eau de nuit, un vitrail.
Il s’est vite détaché des impressionnistes, la bande impressionniste à qui il manque un maître, des idées, comme il l’écrira plus tard. Ce n’est pas l’impression d’ensemble, l’atmosphère du tableau qui l’intéresse mais le ressort intime des choses, leur structure, la relation secrète. Pourtant grâce à eux, et Pissaro, l’humble et colossal Pissaro, le premier qui l’aidera à éclaircir sa palette, il fera une découverte déterminante : "La matière j’ai voulu la copier, je n’arrivais pas, mais j’ai été content de moi lorsque j’ai découvert qu’il fallait la représenter par autre chose... par de la couleur. La nature n’est pas en surface, elle est en profondeur. Les couleurs sont l’expression, à cette surface, de cette profondeur, elles montent des racines du monde."
Raymond Alcovère, extrait de "Le Sourire de #Cézanne, Roman, 2007, N&B éditions

lundi, 11 mars 2019

Contradictions

louis scutenaire, roman de romansomans« À les entendre se contredire sans cesse, Je finirai par croire que tous les proverbes sont du même auteur »
Louis Scutenaire
Extrait de "Roman de romans", Raymond Alcovère, 2016, éditions les Réfractaires

samedi, 09 mars 2019

Cézanne la plénitude

le sourire de CézanneLéonore travaille à son livre. Voir c’est capter l’esprit du monde, le sensible. Peindre, saisir du regard l’ensemble, le devenir. Ce sera la vibration chez Cézanne, l’amour ingénu chez Chagall, la sensualité, sa finesse chez Titien, la compassion chez Greco, l’harmonie chez Poussin. Regard qui perce l’univers, trouve le lien, le point nodal. Rembrandt l’ombre, Caravage la rage, Fragonard la volupté. Cézanne la plénitude. Il échafaude, construit, lentement, pièce après pièce, le puzzle de la lumière. Posée comme équation fondamentale, elle vibre, éclatante, jubilatoire, sur la toile. Aucun peintre ne s’en est approché autant, peut-être.

Raymond Alcovère, extrait du roman "Le Sourire de Cézanne", éditions n&b, 2007

vendredi, 08 mars 2019

Le lendemain, on est allés à Montpellier

le bonheur est un drôle de serpent, Carole AlignanLe lendemain, on est allés à Montpellier. Les rues baignaient dans l’humidité, derrière un rideau liquide. La ville se retrempait dans son passé. Les vieux hôtels émergeaient à peine de l’histoire. Elle était là, vivante, ils nous la racontaient, bruissant du cliquetis des armes et du va-et-vient des fantômes. Vers la fin d’après-midi, la ville s’est réveillée de son apathie. À nouveau, la lumière tamisait les pierres. Les jours suivants, le soleil a répandu sa clarté crue. Comme sous un projecteur, les gestes, se sont mis en perspective. Un désir vague mais puissant rôdait. Un moment que rien n’égale, les sens en attente, chaque souffle, chaque mot, débordant d’émotions à peine contenues. Presque à notre insu, une harmonie s’installait. Inexplicable mais on n’avait pas envie de l’expliquer. Parfois, aux premiers rayons du soleil, j’écoutais Solsbury Hill, puis je sortais jouer avec les perles de l’écume, seul dans la lumière du matin. On a passé trois semaines ensemble, presque sans se quitter, juste avant que je commence à travailler, à réfléchir à ce qui m’attendait, à tout ce que je refusais de voir.

Raymond Alcovère, "Le Bonheur est un drôle de serpent", roman, 2009, Lucie éditions, extrait

Photo de Carole Alignan

mercredi, 06 mars 2019

Toute sa vie il peindra des pommes

cezanne-apples--biscuits-granger.jpgÉtonnante amitié entre Cézanne et Zola, nouée dans l’enfance. Zola a pressenti le génie de Cézanne, il l’a encouragé, poussé à persévérer. Puis comme s’il avait reconnu en lui sa part maudite, ses doutes, sa difficulté à créer, il ne l’a plus supporté.

Il le tue symboliquement dans L’Œuvre, ce roman qui provoquera la rupture, où Cézanne découvre son portrait déformé. Après avoir lu le livre, il écrit sa dernière lettre à Zola et termine par ses mots : Tout à toi sous l’impulsion des temps écoulés. La vie de l’écrivain était devenue de plus en plus publique, celle du peintre retirée. Au début, c’était le contraire.

Tout avait commencé avec les pommes. Zola adolescent chétif, renfermé, italien par son père et parisien par son accent, est mal accepté ; il est mis en quarantaine par les autres. Un jour, Cézanne, plutôt solide, bien dans son corps et de deux ans son aîné, transgresse l’interdit : “ Je ne pouvais m’empêcher de lui parler quand même ”. Il reçoit une raclée de toute la cour, petits et grands. Le lendemain, pour le remercier, Zola lui offre un plateau de pommes. Lesquelles reviendront constamment dans sa peinture. Leur amitié venait de naître, elle ne cesserait pas. Malgré la rupture, l’éloignement, quand il apprendra sa mort, bien des années plus tard, Cézanne, fou de douleur, s’enfermera dans sa chambre.

Toute sa vie il peindra des pommes.

Raymond Alcovère, extrait de "Le Sourire de Cézanne", éditions n&b, 2007

Le grand pow-wow de la lumière

Ni Houzel Bellapia.jpgLa neige vint cet hiver-là, en brouillard qui apaise les contours. La mer était grise, grise et blanche. Des nuées de mouettes voletaient en rangs serrés au-dessus de l’eau. Quelques pas derrière, les flamants, suspendus, jetaient des taches roses sur le vert des étangs. Je marchais de longues heures jusqu’à la cathédrale de Maguelone. Les étangs offraient leur placidité sauvage, le silence retenu de ce qu’était le rivage autrefois, maintenant oublié, à peine ridé par le vent du Nord. Puis arrivait un soleil éclatant, avec les passants, incongrus, lointains dans ce décor de couleurs. Le grand pow-wow de la lumière.

Raymond Alcovère, extrait de "Le bonheur est un drôle de serpent", 2009, éditions Lucie
Photo : Ni Houzel Belliappa

lundi, 04 mars 2019

Imaginer cette côte encore sauvage

Eric Frey3.jpgÀ voir changer la couleur des pierres, surgir la lumière crue et acide du Sud, l’âpreté qui annonce les rivages de la Méditerranée, je revivais. L’odeur des aiguilles de pin brûlées, leur bruit sec, craquant sous le pas, la torpeur sous la canicule, l’attente interminable des siestes sans sommeil de l’enfance, le temps arrêté, puis le soir, vent marin qui s’insinue, rédemption, flots de fraîcheur à travers les rues, fluidité et mouvement partout, toutes ces sensations remontaient à la surface. J’étais heureux du chemin parcouru. S’y mêlaient l’apaisement du retour, une envie de quiétude. Michel était le meilleur ami de mon oncle. Il m’hébergea le temps que je m’installe. C’était bon de parler ma langue, entendre son accent, retrouver les phrases, les intonations de l’enfance. Pendant toute une semaine, temps humide et doux, partir à la pêche au petit matin, casser la croûte avec un verre de vin clairet à la première chaleur, puis rentrer dès que le vent tourne au Nord, la mer devenue plaque incandescente, criblée de moutons bondissants, respirer les odeurs de sel comme un peu de soi, imaginer cette côte encore sauvage, avec les moustiques, les macreuses aux reflets myosotis qui glissent sous leurs flancs le bleu du ciel, les étangs regorgeant d’anguilles, sans le bruit des avions, des voitures et des bateaux à moteur.
Raymond Alcovère, Le Bonheur est un drôle de serpent, roman, Lucie éditions, 2009, extrait
Photo : Eric Frey

dimanche, 03 mars 2019

La mer à Palavas

La mer à Palavas.jpgIci, la mer fait l’amour avec la terre, paisiblement. Dans une infinie solitude, gris, bleu et vert sauge. Les plus belles couleurs du monde. Tout est plat à perte de vue. Seule une langue de sable sillonne entre les étangs et la mer. Au bout d’un moment, on ne sait plus où est la terre, où est l’eau.

Raymond Alcovère, extrait de "Le Bonheur est un drôle de serpent", roman, Éditions Lucie, 2009
Courbet, La Mer à Palavas

mercredi, 27 février 2019

"Josette Clotis, le grand amour secret de Malraux"

Josette Clotis, ces héraultais qui ont fait l'histoire« Josette Clotis avait une passion, la littérature. Elle aimait la vie, elle aimait bouger, voyager. Il fallait qu'elle se réveille une valise à la main. Elle possédait l'art de faire vivre l'irréel, de le rendre réel. Et puis un jour elle a rencontré Malraux. Elle a tout de suite aimé le prestigieux homme de lettres. Ses récits d'aventure l'éblouirent... Elle le suivra partout. »
Josette Clotis naît le 8 avril 1910 à Montpellier, d’un père catalan et d’une mère aveyronnaise. Elle est adolescente quand son père, inspecteur des impôts, est muté dans le Loiret. La famille quitte à regret le Midi où elle revient régulièrement en vacances. Attirée par la littérature, elle écrit des poèmes, des chroniques, publiés sous le pseudonyme de Tip Toe (sur la pointe des pieds). Elle déborde d’énergie, de désirs : « À vingt ans, je voudrais avoir dansé à la salle Pleyel, fait du cinéma, joué la comédie à la Comédie-Française, publié un livre miraculeux, m'être mariée, avoir eu un fils et avoir donné mon nom à une rose. »
Les portes s’ouvrent : à 22 ans, son premier roman, Le Temps vert, est publié. Gaston Gallimard, tombé sous le charme, signe même un contrat pour 10 romans et lui trouve une place de journaliste à l’hebdomadaire Marianne, que la NRF vient de fonder. Elle rayonne. Les journalistes la décrivent ainsi : « le sein haut, la cuisse longue, le pied mince, le cou délié tenant une tête ronde, au profil de camé, sous des cascades de cheveux clairs ». Spontanée, vive, drôle, elle devient la coqueluche du Tout Paris.
C’est dans les couloirs de Gallimard qu’elle croise André Malraux, de neuf ans son aîné. Il vient de publier La Condition humaine, futur prix Goncourt. La fascination est réciproque. Il l’invite, se voient de plus en plus souvent. Elle confie à son journal intime : « Et si toi, je t’aimais pour la vie, sans aucune pensée d'infidélité ? » C’est le coup de foudre ; en décembre 1933, ils deviennent amants. Son deuxième roman, Une mesure pour rien, paraît en 1934...
Extrait de "Josette Clotis, le grand amour secret de Malraux", dans "ces #Héraultais qui ont fait l'Histoire". Raymond Alcovère, Papillon Rouge éditeur
http://www.papillon-rouge.com/

Photo : Josette Clotis et Madeleine Malraux

mardi, 26 février 2019

Vincent Bachmann Hamburg, Germany

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James | superjiim Aldeburgh, England

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lundi, 25 février 2019

Politique

Paul Valéry"La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde."
Paul Valery

21:09 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul valéry

dimanche, 24 février 2019

L'affaire Dzerjinski

Dq1_L6oUwAA-uzN.jpg large.jpgL’espionnage fonctionne de cette façon, ça me rappelle une des plus grandes opérations de l’histoire, qui a permis à la Russie soviétique naissante d’asseoir son pouvoir, tu en as entendu parler ?
- Non, raconte !
- C’est un certain Dzerjinski, espion de Lénine, qui l’a montée, dans les années 20. Un groupe de dissidents, avec des membres du gouvernement, annonçaient la fin prochaine du régime. Ils se firent peu à peu connaître, au point de devenir une référence et un passage obligé pour tous les opposants, y compris à l’extérieur du pays. C’était en fait un coup monté de toutes pièces ; par ce moyen, ils faisaient passer tout un tas de fausses infos aux services secrets des pays occidentaux qu’ils infiltrèrent. Et à l’intérieur, ils réunirent autour d’eux tout ce qui se faisait en termes d’adversaires du communisme. Au bout de longues années, le subterfuge a été découvert, mais trop tard, la plupart des « contre-révolutionnaires » identifiés et mis hors d’état de nuire, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Le leurre avait parfaitement fonctionné. Le nouveau régime s’était ainsi constitué une base très solide, qui allait lui permettre de durer si longtemps.
Raymond Alcovère, extrait de "Rien compris au rock and roll"
Polar, Clairdeplume34 éditions, 2011