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samedi, 10 février 2007

Joie et humilité

medium_Montpellier_Juillet_2004_81_.JPG"Aussi est-ce bien la définition même de la joie que ce balbutiement, qui implique la reconnaissance de l'impuissance à penser ce qu'on éprouve et le renoncement à toute forme de maîtrise intellectuelle de l'existence. En ce sens, une des vertus constitutives de la joie paraît être l'humilité. Humilité qui ne signifie pas le renoncement à quelque éclat que ce soit, mais seulement l'acceptation de l'artifice : l'aveu que le plus brillant éclat ne peut appartenir qu'à l'ordre du temps et des faits, c'est-à-dire, dans le meilleur des cas, à un présent un peu prolongé. Cette humilité manqua, on le sait, à Pascal (d'où l'issue religieuse); mais ne manqua pas à certains philosophes très proches de Pascal, Lucrèce et Nietzsche par exemple. Car il faut ici distinguer entre la formule morale et religieuse ("Soyez d'abord humbles, et, vous verrez, le bonheur suit"), et la formule jubilatoire ("Soyez d'abord heureux, et vous serez nécessairement humbles"). La deuxième formule est plus sûre que la première : car la joie garantit l'humilité (Nietzsche), tandis que l'humilité ne garantit pas la joie (Pascal)."
Clément Rosset, L'anti-nature
Photo : Gildas Pasquet gildaspasquet@gmail.com 

vendredi, 09 février 2007

Soutien aux éditeurs indépendants et aux revues littéraires

medium_industrie_188_.JPGLa Poste est un des outils privilégiés de diffusion des livres et revues littéraires des éditeurs indépendants, auprès des libraires, des bibliothèques et du public. Or, les transformations de La Poste, l'abandon des tarifs particuliers ou intermédiaires, la libéralisation des services, les fermetures de bureaux, mettent aujourd'hui leur existence en danger. Ceci porte préjudice aux écrivains, à la création littéraire, aux éditeurs, aux libraires, aux lecteurs, comme à toute la chaîne du livre (graphiste, photographe, imprimeur...).
Des tarifs postaux abusifs, la réduction programmée à l'accès des tarifs "presse" par de nouvelles contraintes administratives, l'abandon des tarifs réduits ("coliéco" "sacs postaux de librairies"... le refus de La Poste d'appliquer le tarif "livres et brochures" sur le territoire national), etc... remettent en question la pérennité de l'édition indépendante, et par voie de conséquence, entravent le droit d'expression, réduisent l'économie du livre et affaiblissent la démocratie.

Des centaines de petites structures éditoriales sont aujourd'hui contraintes à réduire ou à cesser leur activité.

Les soussignés s'inquiètent de cette situation et demandent à l'Etat, aux ministères concernés et à la direction de l'entreprise publique La Poste de créer un tarif préférentiel pour les livres et les revues (indépendamment, pour celles-ci, de l'attribution, ou non, d'un numéro de commission paritaire), afin de garantir pour demain la diversité culturelle et la libre circulation des idées.

Pour plus d'infos et signer la pétition, cliquer ici

Photo : Gildas Pasquet gildaspasquet@gmail.com 

Incertitudes ?

medium_Montpellier_Millenaire_2004.JPG"On mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est capable de supporter."
Emmanuel Kant !
Photo : Gildas Pasquet gildaspasquet@gmail.com

12:50 Publié dans Philo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, incertitude, Kant

Un inédit de Jean-Jacques Marimbert (3)

medium_EMPREINTES_DE_SOUS_FRANCE._3_.JPGTel un automate déglingué, je me suis mis à ranger mes petites affaires dans la petite armoire près de la petite salle d’eau, épinglant ici et là des regards anxieux, sur les murs coquille d’œuf, la feuille de soins accrochée au pied de mon lit, mon nom au feutre noir, le carrelage impeccable de la douche, la bonde en plein milieu, le pistolet coincé derrière la cuvette des WC, le lavabo rond, le distributeur de serviettes en papier barré d’un “réservé au personnel”.

De temps en temps, un appel, une plainte, un cri en provenance d’une chambre voisine, suivis du clic-clac nerveux des Scholl de l’infirmière, me tordaient les boyaux. J’ai fini par me laisser tomber sur le bord du lit, exténué de n’avoir qu’à patienter, projeté dans une sorte de vide où mon ego ne gesticulait même plus. Je me suis surpris à sourire en pensant que, au sens littéral, j’étais le nombril du monde, d’un monde mou et sans contour.

Soudain, Manuel Portalès s’est tourné dans ce que je croyais être son sommeil. La lumière tamisée par le volet entrouvert découpait un profil d’oiseau rejeté en arrière sur l’oreiller. Un visage tout en os.

Une fois ingurgitée la prémédication, je me suis mis au lit avec le sentiment de m’allonger pour toujours. La veilleuse de porte a transformé ma nuit en un long tunnel onirique bleuté. Au réveil, la bouche en manque de café, de pain beurré, de miel, je me suis mollement précipité sous la douche histoire de me donner une contenance. C’est tout juste si j’osais déglutir. En réalité, je n’avais rien ni à avaler ni à cracher. J’étais au plus près de mon squelette, accroché au branchage osseux comme chemise au fil, séchant dans le vent du désert. Je ne sais pourquoi l’image des bergers du sahel m’est apparue alors que j’attrapais ma serviette, leur maigre silhouette flottant à contre-jour dans un pagne vaguement noué, dominant le troupeau épars sur une terre ocre et galeuse, leur fière silhouette bravant le soleil et la chaleur, la soif, la lumière. Pour ma part, je n’étais pas fier, pas fier du tout.

Le brancardier m’ayant aidé à me hisser sur son outil de travail, je me souviens d’avoir traversé le service à l’horizontale, passé des sas interdits au commun des mortels et d’être parvenu au bloc si bien nommé. Là j’aurais aimé être escargot, hérisson, huître ou palourde, qui ont l’intelligence de rentrer en eux-mêmes à l’approche du danger, mais je n’ai su faire que l’autruche. Un masque portant lunettes d’écaille et calotté de vert m’a murmuré que tout allait bien se passer, les yeux rivés sur la veine de mon bras qu’il tâtait avec un soupçon d’érotisme. Je n’ai pas eu le temps de lui répondre que l’idée du “tout”, à elle seule, me donnait le vertige. Dans le hall immense et vide de mon crâne résonnait déjà la voix du chirurgien racontant le dernier épisode de Six feet under avec un cheveu sur la langue.

Jean-Jacques Marimbert

Photo : Gildas Pasquet gildaspasquet@gmail.com 

jeudi, 08 février 2007

Un inédit de Jean-Jacques Marimbert (2)

À mon arrivée, il n’a pas dit un mot. Cela me convenait parfaitement. Entre la froide lumière du chevet, et la brochette de prises pour l’oxygène, l’aspiration, la sonnette, les branchements électriques, je n’étais pas à prendre avec des pincettes.

De l’infirmerie et de l’office provenait une rhapsodie de bruits métalliques. J’arrivais pile au moment où les malades en avaient fini avec la corvée alimentaire et la distribution des médicaments. Je me répétais en vain que j’étais là pour une bricole — sans y croire, l’ombilic m’ayant toujours posé un problème, passons. La seule présence de cet arsenal chromé au-dessus de mon lit faisait grouiller dans la marmelade de mon esprit une flopée de tuyaux et de câbles, de sondes et de canules serpentant vers les cinq orifices de mon pauvre corps, ou plutôt non, vers moi, tout simplement, un moi reclus dans le sixième, borgne celui-là, normalement.

Je n’arrivais pas à jouer les stoïciens et me distinguer de ce qui n’aurait dû être qu’un accident matériel étranger à ma vie intérieure. Je recevais en pleine tête le parfum mourant du potage de légumes mâtiné de relents d’alcool et de désinfectants divers, subtil mélange qui m’agressait depuis l’ascenceur, dans le couloir et jusqu’à la chambre, me retournait le cœur, lequel, au demeurant, gigotait lamentablement dans mon estomac presque vide et qui allait le rester un bout de temps. De toute façon, pas une goutte d’eau après minuit, rien, m’avait asséné l’endormeur à la consultation pré-opératoire.

J’ai pénétré dans la chambre les jambes 100% coton et j’ai vu, derrière un paravent à moitié replié, un deuxième lit près de la fenêtre, où quelqu’un, enfoui dans les draps, dormait ou faisait semblant ou était raide mort depuis des lustres. J’ai fait un effort surhumain pour ne pas jurer, par respect, ou plus égoïstement pour avoir la paix. J’avais demandé une chambre à un lit.

En réalité, je l’ai su plus tard, non seulement Manuel Portalès ne dormait pas, mais il savait très bien ce que je faisais, ce que j’éprouvais, par ma respiration, mon piétinement devant le lit fraîchement refait, le déclic des fermoirs de la valise qu’à plusieurs reprises je n’ai pu déclencher. De mon côté, n’ayant aucune envie de partager quoi que ce soit, en paroles ou en mimiques de compassion, je l’ai ignoré. Enfin, presque, en creux. Comment ignorer une présence qui amputait d’emblée la mienne ?

Jean-Jacques Marimbert

Début du texte à lire ici

mercredi, 07 février 2007

Prix de l'inédit ; Festival de Mouans-Sartoux

Prix de l'Inédit 2007
Pour sa quatrième édition, le Prix de l’Inédit innove :
Un nouveau thème est mis à l’honneur : « fiction(s) d’ailleurs »
Ailleurs, ce n'est pas forcément loin d'ici, c'est d'abord une façon de voir, de rêver, de vivre le monde.
Être d'ailleurs, venir d'ailleurs, écrire d'ailleurs, voilà une bonne occasion de découvrir l'autre, qui peut
même être "je", bien sûr, mais sous un angle inédit. Il s'agit surtout de donner libre cours à l'imaginaire…

Toutes les infos ici

Après la «slow food», le «slow reading»

L'Américaine Francine Prose et l'Anglais John Sutherland, universitaire et accessoirement président du Booker Prize, prônent la lecture lente dans Reading Like a Writer et How to Read a Novel: a User's Guide. Alors que les rythmes de production éditoriale nous inciteraient plutôt à dévorer les livres, ils nous invitent à savourer la lecture comme l'on peut savourer un bon vin. Ces deux livres connaîtraient un succès retentissant outre-Atlantique, à tel point que l'historien Carlo Ginzburg (Université de Californie) présente son séminaire comme un modèle de «slow reading». Un blog italien («letturalenta») vient d'emboîter le pas.

Source : Lire

Les beaux yeux de Marjane

medium_200702_PARIS_11_.JPGPhoto : Gildas Pasquet gildaspasquet@gmail.com: + inconnu...

mardi, 06 février 2007

Chroniques d'une élection (24)

medium_mao.jpgGlucksmann, ou l'amour du grand homme, par Jean-Marie Laclavetine

Un peu comme Nicolas, en somme, ce Nicolas dont vous faites sans rire un descendant d'Hugo et de "la France du coeur", en référence sans doute aux Restos du même nom, où il envoie ses pandores effectuer des rafles, sûrs qu'ils sont de trouver autour des gamelles de soupe leur ration de sans-papiers ; ce Nicolas héritier de Jaurès qui prône la restriction du droit de grève et le démantèlement du code du travail ; ce Nicolas qui glorifie l'abbé Pierre tout en faisant cueillir par ses gendarmes des enfants trop foncés dans les salles de classe.

Contribution à lire en entier ici

Les Instruments humains

(Pris sur le blog de C.C.

Lierres ? étoiles imparfaites ? cœurs obliques ?
Où conduisaient-ils, quels messages
ébauchaient-ils, légers ?
Pas si banals ces signes,
Et ne fût-ce qu’un trottinement de poules
— si chantait clair l’invite
d’une bave céleste dans le faible jour.
Mais il pleuvait déjà sur la neige,
dure redevenait la chère énigme.
Pour une trace confortable et sûre
je déviais, je trahissais une fois encore.

 

(Vittorio Sereni ; Les Instruments humains, Verdier, 1991)

Chroniques d'une élection (23)

Un putois a beau être fin, il n'est pas libre de ne pas puer

Maurice Genevoix

Carnets indiens, avec Nina Houzel (25)

medium_COORG_5_023.jpgUn pays frémissant de bruits d'ailes
et de galopades furtives,
prodigue de tentations vivantes..."

Maurice Genevoix

Photo : Nina Houzel

lundi, 05 février 2007

Chroniques d'une élection (23)

LIAISON DANGEREUSE Depuis 2002, Nicolas Sarkozy a placé des hommes à lui dans presque toutes les rédactions parisiennes, dans la presse écrite comme dans la presse audiovisuelle

PARIS - IAN HAMEL 27 janvier 2007

Les Français ne connaissent pas la société audiovisuelle ETC (Etudes, techniques et communication). Pourtant, ils ne cessent de voir ses productions à la télévision. C'est cette entreprise, appartenant à l'UMP, le parti de Nicolas Sarkozy, qui filme le candidat Nicolas Sarkozy et qui ensuite vend (ou plus souvent donne) ses reportages aux chaînes de télévision françaises. «Le plus grave, ce n'est pas que Sarkozy organise ses propres reportages, mais que les télévisions acceptent ce procédé car il leur fait économiser de l'argent», proteste un journaliste parisien sous couvert d'anonymat.

Pourquoi se gêner? La société ETC jouit d'une excellente réputation professionnelle, elle offre des images parfaitement maîtrisées, avec des caméras face à la tribune, sur les côtés, et survolant la foule. Nicolas Sarkozy a même organisé le retour de Cécilia, son épouse, au domicile conjugal. Son photographe a pris soin de prendre les clichés à distance afin de faire croire qu'il s'agissait de photos volées par un paparazzi... Rien d'étonnant à cela. Comme le rappelle Frédéric Charpier dans son livre «Nicolas Sarkozy. Enquête sur un homme de pouvoir» (1), l'actuel ministre de l'Intérieur avait imaginé un temps devenir journaliste.

Les journalistes au pain sec

Maire de Neuilly, dans la région parisienne, et président des Hauts-de-Seine, le département le plus riche de France, Nicolas Sarkozy courtise de longue date les patrons de presse, qui sont souvent ses administrés, comme autrefois Robert Hersant, propriétaire du Figaro et de 30% de la presse française, et aujourd'hui Martin Bouygues, le patron de TF1, dont le journal télévisé est regardé par 8 millions de personnes. «Il est non seulement l'ami des patrons de presse, mais il est aussi l'ami des rédacteurs en chef et des chefs des services politiques qu'il appelle tout le temps au téléphone. Sarkozy s'est aussi constitué une cour de sans-grade qui espionnent pour lui à l'intérieur des rédactions, recevant en compensation des informations exclusives ou des promesses de promotion», raconte un enquêteur connu de la presse parisienne.

Le climat est devenu tellement étouffant que ce journaliste demande non seulement que son nom n'apparaisse pas, mais que son journal ne soit pas mentionné non plus. «Je suis contraint de me méfier de mes propres collègues», déplore-t-il. Ministre de l'Intérieur, à la tête de deux services secrets, la DST et les Renseignements généraux (RG), Nicolas Sarkozy est un homme tout-puissant. Alors que ses «amis» journalistes sont abreuvés de scoops sur la délinquance ou sur le terrorisme, les autres rédacteurs se retrouvent au pain sec: les policiers ne leur parlent plus. Pire, ils découvrent que les Renseignements généraux ne font pas seulement des enquêtes sur les collaborateurs de Ségolène Royal, la candidate socialiste, comme Bruno Rebelle, ancien directeur de Greenpeace. Mais qu'à l'occasion, ils s'intéressent aussi à la vie privée des rédacteurs un peu trop à gauche. «Un proche de Sarkozy vous appelle au téléphone et lâche le nom de votre maîtresse, menaçant de le faire savoir à votre épouse si vous ne devenez pas davantage conciliant avec le candidat de l'UMP», s'étrangle un journaliste du Figaro. Un proche de Sarkozy que Karl Laské, journaliste à Libération appelle carrément «le lanceur de boules puantes».

Le livre à charge intitulé «Nicolas Sarkozy ou le destin de Brutus» (2), écrit par plusieurs journalistes parisiens sous le pseudonyme de Victor Noir, s'est vendu à plus de 25 000 exemplaires. Il est réédité en livre de poche.

Sarkozy propulse les ventes

«On montre du doigt le magazine Le Point pour ses 10 couvertures consacrées à Nicolas Sarkozy ces derniers mois. Le problème, c'est que ces 10 couvertures ont bien vendu. Les journalistes qui ne sont pas sarkozystes ne peuvent pas reprocher ce choix journalistique à leur direction», souligne François Malye, président de la Société des rédacteurs du Point.

(1) Frédéric Charpier, «Nicolas Sarkozy. Enquête sur un homme de pouvoir», Editions Presses de la Cité , 304 pages

(2) Victor Noir, «Nicolas Sarkozy ou le destin de Brutus», Editions Denoël, 306 pages

 

Chroniques d'une élection (22)

France: l'année du caniveau
BENITO PEREZ, Date: Mardi, 30 janvier @ 00:00:00
(Un article de la presse suisse)

Plus un jour ne s'écoule sans que les médias français ne se délectent d'un nouveau «faux pas» de Ségolène Royal. Vrai couac ou vaine polémique, peu importe, dans ce consternant début de campagne, seul compte l'effet d'annonce. Mme Royal ne connaît pas le nombre de sous-marins nucléaires français? Incompétente! Danger pour la patrie! s'écrie le choeur médiatique. François Hollande propose de revenir sur des baisses d'impôts octroyées par la droite? Ça ne peut-être qu'une gaffe... Des amateurs, ces gens-là!
Répétées mille fois, les mêmes fadaises finissent par s'insinuer. A chaque jour, son pseudo-scandale, aussitôt éventé. Ainsi va une campagne «moderne»: on dessine des «tendances». «Trous d'air» dans la campagne socialiste? Beaucoup de vent à la «une»!
Après avoir bâti le «phénomène Ségolène», les faiseurs d'opinion traquent donc désormais la moindre anicroche... On pourrait en sourire, se gausser de ces socialistes qui se sont donné corps et âme à la reine des sondages, si ce n'était la gravité de ce qui se déroule.
La principale échéance électorale de la République n'est plus rien d'autre qu'un jeu de massacre, une chasse à courre où la presse quasi-unanime joue du cor pour Nicolas Sarkozy.
Après une campagne 2002 battue au rythme des crimes et délits,
2007 se profile comme l'année du caniveau. On attend pour bientôt les amantes de M.Hollande sortir du placard. Pathétiques, les Verts en sont réduits à supplier les médias pour qu'on les interroge enfin sur leur programme...
Au royaume de la «petite phrase», le patron de l'UMP, lui, se délecte. D'autant que ses vieux amis Martin Bouygues (patron de TF1-LCI et parrain du petit Louis) et Bernard Arnault ( La Tribune et témoin du mariage de Nicolas et Cécilia) –comme le reste du fan club: Serge Dassault (Le Figaro, L'Express), Arnaud Lagardère (Europe 1, Paris Match, Journal du dimanche) ou encore Alain Minc (Le Monde)– lui réservent un tout autre traitement. Car si on ne pardonne pas à MmeRoyal d'avoir des sympathies pour le «Québec libre», personne n'ose interroger le candidat «gaulliste» sur son Atlantisme... Un virage à 180 degrés de la politique étrangère sans faire de vagues? Qui a traité les Français de conservateurs?
Même approche différenciée sur le patrimoine. Alors que toute la presse a relayé un mail anonyme accusant –sans fondement– le couple Royal-Hollande de fraude fiscale, bien peu se sont étonnés que M.Sarkozy déclare 1900euros d'impôt sur la fortune. Un vrai exploit pour un homme qui occupe depuis un quart de siècle de hautes responsabilités et vient de vendre son appartement de grand standing de Neuilly... Qu'il ait refusé d'exhiber sa déclaration d'impôt –contrairement à MmeRoyal– n'a pas empêché la presse de croire en ses saintes paroles.
Mais il y a pire. La semaine dernière, Le Canard enchaîné révélait que le Ministère de l'intérieur avait enquêté sur l'ex-dirigeant de Greenpeace, Bruno Rebelle, dès son ralliement au camp Royal. Une information confirmée par la police et aggravée par l'affectation à la «protection» de la candidate socialiste d'un policier connu pour son penchant à droite.
Aux Etats-Unis, lorsqu'un responsable gouvernemental avait été accusé d'espionner ses rivaux, cela avait donné le Watergate et la démission du président Nixon. En France, cela vaut trois entrefilets. Vite enterrés sous des tombereaux d'ordures.

samedi, 03 février 2007

Une p'tite pause...

medium_BOUZIGUES_AND_CO_019.jpgA très bientôt...

Photo : Ray

A voir ici, à propos des OGM

07:30 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : photo, Raymond Alcovère

Chroniques d'une élection (21)

A la lecture de l'évolution actuelle des "tendances" pour l'élection présidentielle : "montée" de Bayrou bien orchestrée par les médias, erreurs de Mme Royal savamment montées en épingle, et maintenant, mise en orbite, "au bon moment" du candidat Bové, impossible de ne pas penser au polar de Jean-Hugues Oppel : French Tabloïds, que j'avais chroniqué l'an dernier et dont revoici la note in extenso .

Jean-Hugges Oppel revient avec ce roman sur l'élection présidentielle de 2002 ; sa version des événements mérite le détour. Un an avant l'élection, des études précises montrent que, au deuxième tour, Chirac est battu par Jospin. Le président en exercice sera alors entre les mains de la justice : incacceptable pour lui. Seule solution, éliminer Jospin au premier tour, pour amener Chirac à une victoire facile contre Le Pen au deuxième. Pour ça des équipes se mettent en place, et vont travailler pendant un an le thème de l'insécurité dans l'opinion (presse, radio et télé) pour en faire le thème majeur de la campagne. Pour appuyer encore le dispositif, un spécialiste manipulera un pauvre type qui fera un massacre, un mois avant l'élection, en plein conseil municipal en région parisienne. On se souvient que, arrêté par la police, laissé sans surveillance et sans menottes dans une pièce à la fenêtre ouverte, le lendemain, au 36 quai des Orfèvres, il se suicida fort opportunément ! Alors un roman ?

vendredi, 02 février 2007

Chroniques d'une élection (20)

Et si on essayait Bruno Candida !

"On va aller en Europe !"...

Nous remarquions d’un coup d’œil que l’Espagne lorgnait le Maroc vers la ville de Tanger ; la France arborait son nez pointu vers l’Océan Atlantique, elle suffoquait à cause de cette Angleterre presque assise sur sa tête ; l’Italie était une étroite chaussure « talon-aiguille » de nos filles de joie du quartier Rex ; la Norvège, la Suède et la Finlande dessinaient une scolopendre recroquevillée que chatouillait le Danemark ; l’Allemagne et la Pologne épiaient la mer baltique tandis que la Grèce, confinée entre la mer Égée et la mer ionienne, ne perdait pas de vue la méditerranée. Et sur cette carte toujours, la Russie se taillait la part du lion. Plusieurs noms de villes européennes allaient revenir pendant le cours d’histoire de Madame Paraiso, noms qui allaient être gravés dans nos mémoires : Berlin, Helsinki, Dantzig, Varsovie, Nuremberg, Sarajevo, Vienne etc.

A lire en entier ici, sur le blog d'Alain Mabankou

Chroniques d'une élection (19)

En cliquant sur le lien ci-dessous vous pourrez lire l'intéressante analyse de Didier JACOB sur son blog du Nouvel Observateur :


http://didier-jacob.blogs.nouvelobs.com/


Rebuts de presse

par Didier Jacob :


Les traîtres


01 février 2007



"5 minutes de répit pour la planète" a fait baisser la consommation d'électricité de 1 %

Lire ici