samedi, 14 janvier 2006
La conscience tranquille
"Je suis retourné aujourd'hui voir ses tableaux; l'ambiance qu'ils créent est unique. Sans en examiner aucun en particulier, quand on se trouve entre les deux salles, on sent leur présence qui se referme sur vous comme une réalité colossale. Comme si ces couleurs vous débarrassaient définitivement de toute incertitude. La conscience tranquille qu'ont ces rouges, ces bleus, leur véracité simple vous éduquent; pourvu que l'on se montre parmi eux parfaitement disponible, on dirait qu'ils font quelque chose pour vous."
(Rainer Maria Rilke, le 13 octobre 1907)
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Dans le silence
« D’autres ont des bustes, des statues : sa grandeur à lui est dans le silence qui n’a cessé de l’entourer ; sa grandeur à lui est de n’avoir ni buste ni statue, ayant taillé le pays tout entier à sa ressemblance, dressé qu’il était contre ses collines, comme on voit le sculpteur, son maillet d’une main et son ciseau de l’autre, faire tomber le marbre à larges pans ».
Ramuz à propos de Cézanne
Autoportrait
09:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (3)
jeudi, 12 janvier 2006
Jardins tunisiens, Paul Klee
Paul tes couleurs sont des fanaux, des lanternes dans le soir mauve, la cime étoilée des songes. Des cris, des hurlements, alliant l’ombelle au plus noir de la nuit, l’or au soufre, l’obscur à l’éclat.
12:09 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2)
mercredi, 11 janvier 2006
Paul Klee
Paul ton œuvre est devant mes yeux. Un repos, une paix de l’âme. Lés immenses, tendus de soleil. Les couleurs crient, répondent, se repoussent, ce dialogue entre elles est notre viatique, nous qui ne savons rien, qu’interroger le silence, à grands traits rageurs, impatients. J’aurais voulu décrire ta palette, son scintillement, comme toi éclairer la nuit. Elle parle de l’innocence, elle remonte loin dans l’histoire. Parfois on y distingue une obscurité de caverne, une profondeur d’ébène, chaude, puis éclate un fraternel printemps.
22:10 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (12)
dimanche, 08 janvier 2006
Les intervalles
« La grande peinture est une peinture où les intervalles sont chargés d’autant d’énergie que les figures qui les déterminent »
André Masson
18:55 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (18)
Mallarmé à propos de Manet
"Griffes d'un rire du regard... Sa main - la pression sentie claire et prête... Vivace, lavé, profond, aigu ou hanté de certain noir"
09:13 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 07 janvier 2006
Une main en embuscade dans "le déjeuner sur l'herbe" de Manet...
17:37 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (3)
Chez le Père Lathuille
Manet
16:57 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (6)
Mery Laurent, modèle de Manet
Marie devint Mery, en hommage au léger accent américain du docteur. Elle fit venir de Nancy une jeune domestique, Elisa, et elle meubla sa maison où accoururent les écrivains, les peintres et les poètes, ravis de l’opulence toute neuve de leur amie.
Henri de Régnier a laissé, dans ses souvenirs, une description de l’appartement de la rue Rome où le mauvais goût de la fin du siècle s’étalait dans une profusion de passementeries et de pompons, de fourrures, de coussins, de tapis d’Orient, de poufs, de consoles dorées, de bibelots, Au mur, une tapisserie représente l’apothéose du premier Consul. Des satyres, peints au plafond, clignent de l’œil vers Mery qui reçoit, vêtue d’un ample déshabillé blanc. Et Marcel Proust se servira du décor de sa maison des talus pour l’intérieur de Mme Swann.
Elle connaissait les poèmes de Coppée par cœur.
Coppée ça n’est pas un poète c’est un garçon coiffeur ! Parlez moi de Mallarmé ou de Verlaine. Lui avait dit Manet.
Manet avait fait souscrire par sa belle amie un abonnement à La République des lettres, dont s’occupait Catulle Mendès et il avait remis à sa belle Mery, la collection de la Dernière Mode. Il ne tarrissait pas d’éloge sur celui qu’il tenait pour le plus grand poète de l’époque !
Mery avait aussi souscrit à ce long poême qu’était Le Faune, refusé pour le Parnasse Contemporain.
Mery était devenue l’amie en titre de Manet.
14:03 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 06 janvier 2006
Appel à candidatures
Peinture, sculpture, photographie, art, numérique, installation...
22:29 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (8)
Reflets
Vus par Dali
21:31 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)
Manet
Pissarro à Matisse : « Manet est plus fort que nous tous, il a fait de la lumière avec du noir. »
Manet : Un bar aux Folies-Bergère
15:04 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (6)
Je prends une mitrailleuse !
Picasso : « Certains appellent mon œuvre d’un temps, surréaliste. Je ne suis pas un surréaliste. Je n’ai jamais été hors du réel. J’ai toujours été au cœur du réel. Si quelqu’un veut exprimer la guerre, il pourrait se servir d’un arc et d’une flèche, ce serait plus élégant, plus littéraire parce que plus esthétique, mais, quant à moi, si je veux exprimer la guerre, je prends une mitrailleuse ! Le temps est venu, dans cette période de changements et de révolution, de peindre d’une manière révolutionnaire ; on ne peut plus peindre comme avant. »
Question : « Pourquoi peignez-vous d’une telle manière que votre expression est si difficilement intelligible au public ? »
Picasso : « Je peins ainsi parce que c’est là le résultat de ma pensée. J’ai travaillé pendant des années pour l’obtenir, et si je fais un pas en arrière, ce sera une offense au public, parce que c’est le résultat de mes réflexions. Je ne peux pas me servir d’un procédé ordinaire simplement pour avoir la satisfaction d’être compris. » (Extraits d’un entretien réalisé en 1945.)
13:50 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 05 janvier 2006
Picasso
"Je ne comprends pas votre tableau", dit quelqu'un à Picasso. Et lui : "Il ne manquerait plus que ça"
20:05 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 02 janvier 2006
Quel est son Temps ?
« Une deuxième Révolution a eu lieu en France, plus fondamentale que la première, dans le dernier tiers du dix-neuvième siècle. Elle a porté sur les racines mêmes de ce qu'on appelle communément penser, dire, percevoir, représenter, se souvenir, sentir. En peinture, au-delà du surgissement héroïque de l'Impressionnisme (qui continue à culpabiliser la Banque), cette révolution a un nom : Cézanne. En poésie : Rimbaud. On rapproche ici, pour la première fois, ces deux expériences ayant engendré tour à tour le rejet, l'incompréhension, la fascination, l'appropriation, la spéculation. Sous le béton des cultes, les forêts de la liberté ; sous le pavé des thèses, l'évidence. Même si on essaie de la recouvrir sous des flots d'argent ou de tourisme "culturel", une vraie révolution persiste. L'art "moderne" se dissout dans l'affairement spectaculaire ? La Montagne Sainte-Victoire ou les Illuminations sont là. Que signifie donc cette subversion en couleurs ? Dans quelles dimensions prennent place ces portraits, ces paysages, ces Baigneuses, vers quelle Présence cet espace jamais vu fait-il signe ? Qu'est-ce qu'un Cézanne ? Quel est son Temps ? »
Philippe Sollers. Le paradis de Cézanne
14:35 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (4)
Dès qu’il commence à mettre une touche la toile est déjà là
14:10 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2)
dimanche, 01 janvier 2006
Elles montent des racines du monde
La dernière Sainte-Victoire de Cézanne est une assomption, sombre, crépusculaire, dans des tons de bleu, vert, marron et noir. Il a tout concentré, teintes de blocs soyeux, masses terrifiantes agglutinées, taches blanches disséminées, l’existence est inachevée, ce que nous en décelons est partiel. Une autre est son propre reflet dans une eau glauque, une eau de nuit, un vitrail.
Il s’est vite détaché des impressionnistes, la bande impressionniste à qui il manque un maître, des idées, comme il l’écrira plus tard. Ce n’est pas l’impression d’ensemble, l’atmosphère du tableau qui l’intéresse mais le ressort intime des choses, leur structure, la relation secrète. Pourtant grâce à eux, et Pissaro, l’humble et colossal Pissaro, le premier qui l’aidera à éclaircir sa palette, il fera une découverte déterminante : La matière j’ai voulu la copier, je n’arrivais pas, mais j’ai été content de moi lorsque j’ai découvert qu’il fallait la représenter par autre chose... par de la couleur. La nature n’est pas en surface, elle est en profondeur. Les couleurs sont l’expression, à cette surface, de cette profondeur, elles montent des racines du monde.
02:50 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (14)
samedi, 31 décembre 2005
La couleur
La couleur est le lieu où notre cerveau et l’univers se rencontrent.
Cézanne
21:40 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (3)
Un sourire flottant d’intelligence aiguë
Les grands pays classiques, notre Provence, la Grèce et l’Italie tels que je les imagine sont ceux où la clarté se spiritualise, où un paysage est un sourire flottant d’intelligence aiguë.
Cézanne
21:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2)
vendredi, 30 décembre 2005
Regardez cette Sainte-Victoire
Regardez cette Sainte-Victoire, quel élan, quelle soif impérieuse de soleil et quelle mélancolie le soir, quand toute cette pesanteur retombe. Les blocs étaient du feu. Il y a du feu encore en eux. Le jour a l’air de reculer en frissonnant, d’avoir peur d’eux.
Paul Cézanne21:04 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (6)