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vendredi, 04 mars 2005

Cézanne, à la fin

Cézanne, à la fin, ne peint plus que des couleurs, un vent de folie balaye ses toiles. La couleur est le lieu où notre cerveau et l’univers se rencontrent. La lumière absolue, irradiante, déborde tout. Le dessin et la couleur ne sont plus distincts : quand la couleur est à sa richesse, la forme est à sa plénitude.

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jeudi, 03 mars 2005

Cézanne

Les objets se pénètrent entre eux... Ils ne cessent pas de vivre, comprenez-vous... Ils se répandent insensiblement autour d'eux par d'intimes reflets, comme nous par nos regards et par nos paroles

Cézanne

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Miro

Les tableaux de Miro sont des symphonies, des hymnes à la vie. Ciel bleu, céruléen, nuages rouges. Il se voulait catalan universel. Miro, étonnant de simplicité, de clairvoyance, avouant que les mots n’étaient pas sa spécialité. Pourtant : Les choses suivent leur cours naturel. Elles poussent, elles mûrissent. Il faut greffer. Il faut irriguer, comme pour la salade. Ca mûrit dans mon esprit. Aussi je travaille toujours énormément de choses à la fois. Et même dans des domaines différents : peinture, gravure, lithographie, sculpture, céramique. Avec cette idée, de l’impression globale du tableau, qui revient. Pour moi, un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu’il éblouisse comme la beauté d’une femme ou d’un poème. Qu’il ait un rayonnement... Plus que le tableau lui-même, ce qui compte, c’est ce qu’il jette en l’air, ce qu’il répand. Miro, magicien, avec son désir d’être au plus près de la vie, des objets de tous les jours, ramenant de ses promenades sur la plage de Majorque des bouts de bois, de ficelle. Il voulait un art populaire et l’avait trouvé finalement. Partout du rouge, du bleu, de l’indigo, du jaune, la passion, voilà le catalan universel.




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samedi, 19 février 2005

Guernica

Une dame allemande demande à Picasso devant Guernica :
- C'est vous qui avez fait ça ?
- Non c'est vous !

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mercredi, 16 février 2005

En dansant

Le petit livre de Joachim Gasquet : Cézanne, aux éditions Encre marine est un des meilleurs sur le peintre. Joachim Gasquet est le fils d’un des amis d’enfance de Cézanne. Il a 23 ans et le peintre 57 au moment de leur rencontre. Peu à peu il va gagner la confiance et devenir le confident de l’artiste, lequel ayant fui depuis longtemps la comédie sociale, s’en méfie comme la peste, vivant tranquillement et continuant à peindre près de la Sainte-Victoire et de l’Estaque : il sait que le temps est avec lui, pas d’énergie à gaspiller avec des futilités. Or Gasquet était un peu écrivain aussi, c’est assez joli : Il peignait la mer, l’eau épaisse, la clarté humide, le ciel infusé. Un des grands moments du livre est la visite au Louvre racontée par le menu, Gasquet comme un journaliste notant les phrases de l’artiste. Devant les tableaux de Véronèse : Celui-là, allez, il était assez heureux. Et tous ceux qui le comprennent, il les rend heureux. Il est un phénomène unique. Il peignait comme nous regardons. Sans plus d’efforts. En dansant.

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vendredi, 11 février 2005

L'arrivée à Montpellier

Avant qu’on construise ce palais de béton, l’arrivée à Montpellier par Nîmes était une pure merveille. On apercevait de loin l’arrondi des pins, la balustrade des Beaux-Arts se dessiner à l’horizon, c’était un peu d’Italie, un miracle, la lumière romaine, toute mon enfance a été bercée par cette image. Quand j’étais gamin, le musée ici ressemblait encore à celui du dix-neuvième, poussiéreux mais plein de mystère, de détours, de poésie, maintenant il est froid, impersonnel, avec du Plexiglas partout, comme tout le reste. Et les tableaux, sous une lumière crue, on les voit moins finalement, des chromos, alors que ce Zurbaran ou ce Courbet qu’on découvrait au hasard d’une pénombre, dans le recoin d’une salle perdue, tout à coup s’illuminait, c’était un cadeau, on l’avait pour soi seul, le dialogue pouvait commencer…

07:00 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 10 février 2005

Sensations

Cézanne n’a jamais voulu donner de leçon, sa peinture flotte dans un au-delà de couleurs, de sensations. Hors de tout pathos, c’est presque incompréhensible. Des arbres, un coin de ciel safran, des branches de pins se balancent dans l’air doré, corps suspendus flottant au dessus du vide, vert sauge de la végétation, baigneurs, baigneuses, chaque tableau fait partie de l’unité du monde, une parcelle de l’univers, détachée pour mieux le rejoindre. Il y a toujours une relation d’amour, de fusion dans sa composition. C’est comme si chaque point du tableau avait connaissance de tous les autres, écrira Rilke à propos de La femme au gilet rouge, Madame Cézanne. Les sensations formant le fond de mon affaire, je crois être impénétrable.

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mercredi, 09 février 2005

Rouge roman : un tableau de Frédérique Azaïs

L’univers était d’abord incandescent. Puis la matière s’est concentrée un instant. Une fraction de seconde l’univers s’est rassemblé en un point qui en contenait toute l’énergie. Et là a eu lieu l’explosion, laquelle n’est pas terminée. Nous sommes aujourd’hui encore en train de dériver, de nous éloigner du centre, pulvérisés hors de nous-mêmes, échappée belle ou tragique, c’est selon… Mais sans doute n’y a-t-il pas de direction, l’univers tourne et retournera jusqu’à la fin des temps – battements de cœur d’un organisme plus grand ? - et peut-être le temps comme l’espace sont infinis, c’est le plus difficile à imaginer pour nous pauvres mortels, et qui sait ne sommes-nous même pas mortels, le peu qui nous est donné pour vivre ne nous permet pas d’appréhender ce sans limites, trop habitués à circonscrire le monde, le découper, l’ordonner, l’oublier en définitive, vivre à côté… Comme si on pouvait enfermer la beauté alors qu’elle est la plus grande dispersion, qu’elle est jaillissement, effraction, explosion, bouleversement... Etre bouleversé, au comble de l’émotion… Le roman comme la peinture c’est cela, aller au plus profond, plus loin, dans le désordre du monde, dans toutes les directions en même temps, explorer, détourner, puiser, vibrer, détruire, plonger dans l’univers des possibles, dans la vie même et trouver un chemin, tortueux, étroit même, mais peu à peu limpide, évident, immuable…

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