dimanche, 24 mai 2015
La nature est une splendeur d’ironie
En rentrant par la place des Prêcheurs, les peintres défilent dans sa tête. Greco, l’émotion brute ; corps, visages étirés, tendus par la douleur, une forme d’humanité rarement atteinte. Vélasquez, Les Menines, phénoménal tableau, le plus extraordinaire de tous peut-être, et La Vénus au miroir, sa sensualité absolue, lisse, froide, brûlante. Rembrandt, ses autoportraits, l’ironie, la nature est une splendeur d’ironie. Caravage, les corps taillés, sculptés par la lumière. Poussin, l’harmonie ; là tout est résumé, compris, entré dans la peinture. Rubens, la perpétuité colorée du sang, écrira Cézanne. Fragonard, l’exaltation, le désir. Delacroix, le feu, la passion. Picasso, à lui seul tout le XX ème siècle, ses chocs, ses ruptures. Et Titien, si fascinant ; talent inouï de coloriste, énergie et raffinement, longévité hors du commun, et son art de déjouer tous les pièges, sa vie durant ; le seul devant qui Charles Quint se soit baissé, pour ramasser ses pinceaux. Et il était l’ami de l’Arétin.
Raymond Alcovère, Le Sourire de Cézanne, extrait, roman, éditions n&b, 2007
Titien, le concert champêtre, 1509, Le Louvre
21:20 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le sourire de cézanne, titien
vendredi, 22 mai 2015
Mogambo !
17:43 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mogambo
lundi, 18 mai 2015
Les Ibères sont rudes
Je participerai à une lecture sur le thème de l'Ibérie, à la Comédie du livre, dimanche 31 mai à 15 H, salle Pétrarque à Montpellier, avec d'autres auteurs, entrée libre
17:40 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : comédie du livre
vendredi, 15 mai 2015
Rien compris au rock and roll
L’espionnage fonctionne de cette façon, ça me rappelle une des plus grandes opérations de l’histoire, qui a permis à la Russie soviétique naissante d’asseoir son pouvoir, tu en as entendu parler ?
- Non, raconte !
- C’est un certain Dzerjinski, espion de Lénine, qui l’a montée, dans les années 20. Un groupe de dissidents, avec des membres du gouvernement, annonçaient la fin prochaine du régime. Ils se firent peu à peu connaître, au point de devenir une référence et un passage obligé pour tous les opposants, y compris à l’extérieur du pays. C’était en fait un coup monté de toutes pièces ; par ce moyen, ils faisaient passer tout un tas de fausses infos aux services secrets des pays occidentaux qu’ils infiltrèrent. Et à l’intérieur, ils réunirent autour d’eux tout ce qui se faisait en termes d’adversaires du communisme. Au bout de longues années, le subterfuge a été découvert, mais trop tard, la plupart des « contre-révolutionnaires » identifiés et mis hors d’état de nuire, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Le leurre avait parfaitement fonctionné. Le nouveau régime s’était ainsi constitué une base très solide, qui allait lui permettre de durer si longtemps.
Raymond Alcovère, extrait de "Rien compris au rock and roll"
Polar, Clairdeplume34 éditions, nov 2011
22:04 Publié dans Rien compris au rock and roll | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 14 mai 2015
L'or du temps
Une frondaison blanche s’est répandue, annonciatrice de temps nouveaux.
Qui sait, la fin des temps est peut-être venue, ici, à la limite de l’océan, sur cet arrondi de la terre, archipel de hasard, de roc, de vent et de sable, noyé.
Déchaînement des éléments.
La terre va s’engloutir, revenir à sa vérité première.
Matière, fusion, évanouissements.
L’homme disparaîtra, lui le passager clandestin, l’invité de la dernière heure.
Il s’en ira sur la pointe des pieds après avoir coloré d’un peu de poésie l’or du temps.
Raymond Alcovère, extrait de L'aube a un goût de cerise, N&B éditions, 2010
13:12 Publié dans L'Aube a un goût de cerise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l'aube a un goût de cerise
dimanche, 10 mai 2015
Le dernier homme sur terre
C'est le dernier homme sur la terre. Il entre dans un bar et dit : "Verre, un autre barman !"
17:33 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (2)
vendredi, 08 mai 2015
Non agir
« Ne pas agir ne signifie en aucun cas ne rien faire mais plutôt ne rien saisir. (…) Ce que désigne wu-wei a donc bien plus à voir avec la non-saisie que le non-agir. Et la voie que découvre Zhuangzi, à mesure que se développe son œuvre, consister précisément à montrer comment se desserre notre désir de mainmise sur l’immaîtrisable et comment une vie renouvelée se déploie hors de cette crispation de fond. »
Alexis Lavis, Le Monde des religions N° 63
12:43 Publié dans Chine, illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : zhuangzi, chine, non agir
mercredi, 06 mai 2015
San Nicolo dei Mendicoli
Une des plus belles églises de Venise, tout au bout du Dorsoduro, vous n'y croiserez pas beaucoup de touristes...
22:56 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : san nicolo dei mendicoli, venise
mardi, 05 mai 2015
Les femmes de Manet
"Chez Manet, les femmes sont partout : Victorine Meurent, Berthe Morisot, Méry Laurent, etc. (...) C'est très difficile de peindre une femme qui tient le coup ! C'est extraordinairement difficile !"
Philippe Sollers, La Révolution Manet
21:27 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : manet, philippe sollers
Obscénités
"C'est ainsi que les personnes du monde disent les mêmes obscénités que le peuple, mais en termes ternes, élégants et différés."
Paul Valéry
14:41 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul valéry
lundi, 04 mai 2015
Le bleu du Titien
Détail de La Vierge à l'enfant avec Sainte-Catherine et le jeune Saint-Jean Baptiste, National Gallery
01:55 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : titien
vendredi, 01 mai 2015
Dico de bord (extrait 31)
Giorgone
Il a peint ce tableau étonnant : La Tempête, à l’Académie à Venise, aux interprétions toujours ouvertes, pour lequel on a décelé de nombreux repentirs, repentirs dont il est à l’origine : « Deux innovations ouvrent la voie à une deuxième révolution dans la peinture à l’huile à Venise : l’emploi d’un support de toile et la mise en place préalable des ombres et des lumières grâce à un dessous. C’est Giorgone (1477-1510) qui accomplit cette révolution. Il peint directement sur la toile et inverse l’ordre des gradations de teintes. Au lieu de modeler les volumes en appliquant des glacis transparents sur un fond clair, il ajoute sur des tons relativement foncés des touches de blanc opaque qui forment saillie, et donnent du relief à la surface modulée. Cette méthode autorise des modifications radicales en cours d’exécution, car il suffit de gratter la peinture ou de la dissimuler sous une autre couche. L’acte de peindre devient une opération plus évolutive et expérimentale. Ainsi sont jetées les bases de l’esthétique moderne. » : David Rosand, L’art plus fort que la nature. Titien fut son élève.
Raymond Alcovère, extrait de Dico de bord, à paraître
20:06 Publié dans Dico de bord, Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dico de bord, giorgione