vendredi, 13 octobre 2017
Il ne lui restait plus qu’à écouter « Let it bleed »
Johan prit un double café puis repartit. Il en avait trop envie depuis un moment, cette fois il sortit ses CD et glissa dans le lecteur Beggars Banquet des Stones, peut-être leur meilleur album avec Let it bleed. Parfaite, la voix traînante de Jagger dans Salt of the earth et ses accents bluesy dans Prodigal song. Et puis la version studio de Street fighting man, toujours aussi fracassante. Quelle idée géniale d’utiliser la guitare sèche.
Parler avec Samuel lui avait fait du bien, il se sentit moins seul sur cette autoroute, alors qu’il ne savait même pas où il allait, ignorant s’il reverrait un jour Angélique et suspendu au génie d’un hacker qu’il connaissait à peine. En face, c’était du lourd. Puis, comme un ado tout seul dans sa chambre, il laissa les percussions de Sympathy for the devil occuper tout l’habitacle de la Benz.
Au bout d’une heure de route - il ne cessait de surveiller la circulation dans son rétro - par sécurité mais aussi parce qu’il avait besoin d’action, il décida de changer de voiture. Il prit son sac à dos chargé de tous ses sésames et jeta son dévolu sur une BMW série 3. Quarante-cinq secondes furent nécessaires pour que sa télécommande ouvre la serrure électronique et il était dans l’habitacle. Trois minutes plus tard, il démarrait en souplesse. Il ne lui restait plus qu’à écouter « Let it bleed ».
Raymond Alcovère, extrait de Rien compris au rock and roll, polar, 2011, Clair de plume 34 éditions
01:25 Publié dans Rien compris au rock and roll | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rien compris au rock and roll, rolling stones
lundi, 09 octobre 2017
Je ne t’oublierai pas
"Du côté de mes amis, c’était plutôt la dispersion. On avait vécu si près les uns des autres pendant des années, dans les mêmes appartements, que par un mouvement naturel sans doute, chacun avait volé de ses propres ailes. Valentin - j’avais partagé tant d’aventures avec lui - se laissait lentement envahir par l’alcool. Il avait un talent fou pour la musique, l’amitié. Un humour, une ironie mordantes. Il ne pouvait s’empêcher de regarder l’autre côté des choses. Et presque uniquement celui-là. Ce « presque » l’avait rattaché à la vie, mais pas longtemps. Un jour, à force de tutoyer le néant, il l’avait rejoint. Parti vivre aux Pays-Bas après des études de psycho, à son retour il n’était plus le même. Il pouvait se passer de boire, mais s’il avait le malheur de commencer, il ne s’arrêtait qu’ivre mort. Son regard si pétillant devenait hagard, il répétait les mêmes phrases, bientôt il titubait et c’était fini. Tout le temps de mon absence, il avait demandé de mes nouvelles. Et je n’en avais donné à personne. C’était terrible de le voir ainsi, à l’occasion de ses rares passages à Montpellier.
Il jouait divinement de la guitare. Quand j’entends Sampa pa ti, son morceau fétiche, je vois ses doigts courir sur le manche. Souvent, on finissait nos soirées au London Tavern. Fabrice, au piano, flottait au-dessus des événements, sourire fin à travers ses verres épais. On buvait, on parlait avec n’importe qui au London, tout était vrai, parce qu’on ne jugeait rien. Sauf dans les moments où l’alcool l’égarait, j’avais une complicité stupéfiante avec Valentin. Aujourd’hui, j’écoute Flor d’luna et je pense à lui. Un jour, j’en avais assez, je voulais quitter Laure, et lui si discret en général, m’avait répondu sans hésiter : “Ne le fais pas, tu ne pourrais pas vivre sans elle”. Quoi qu’il en soit, mon pote Valentin, j’entends tes phrases, tes notes et je ne t’oublierai pas."
Raymond Alcovère, Le bonheur est un drôle de serpent, Lucie éditions, 2009, extrait
00:56 Publié dans Le Bonheur est un drôle de serpent, Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carlos santana
samedi, 07 octobre 2017
M. Escher
20:37 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : escher
Parution du numéro 2 de la revue La Piscine, avec un de mes textes
04:17 Publié dans Revues | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la piscine
vendredi, 06 octobre 2017
Monet ce n'est qu'un œil, mais quel œil !
21:43 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : claude monet
Se fondre dans le paysage
04:41 | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 03 octobre 2017
Rembrandt
04:01 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rembrandt
dimanche, 01 octobre 2017
Colantonio, 1445 : "Saint Jérôme retirant l'épine de la patte du lion, dans son cabinet de travail".
18:51 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : colantonio
Max Ernst, autoportrait
03:58 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : max ernst
samedi, 30 septembre 2017
Heddal Stave Church, Norway
09:29 | Lien permanent | Commentaires (0)
Ryan Chun
09:27 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ryan chun
Barcelona
09:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : barcelone
mercredi, 27 septembre 2017
Vision du futur, en 1930
19:19 | Lien permanent | Commentaires (0)
Louis Faurer's self portrait
01:45 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : louis faurer
lundi, 25 septembre 2017
George Orwell holds a puppy during the Spanish Civil War in 1937. Ernest Hemmingway can be seen in the background.
20:42 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : georges orwell, hemingway
dimanche, 24 septembre 2017
Pierre Bonnard, automne, les cueilleurs de fruits, 1912
21:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre bonnard
vendredi, 22 septembre 2017
Tab Tuhin, Bangladeh, 2008
10:17 | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 21 septembre 2017
Rembrandt, respect, petit autoportrait
23:31 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rembrandt
lundi, 18 septembre 2017
"Quand l'ombre est rouge sous les roses et clair le temps..."
Photo de Richard Rutledege
20:49 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : richard rutledege
Procrastination...
Photo de Barbara Klemm
20:45 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : barbara klemm