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dimanche, 13 février 2005

A Rome

A Rome, le temps, l’histoire sont tellement inscrits dans le marbre, les rues, les mœurs, les corps, qu’un beau matin on se réveille différent. Subrepticement, on a glissé hors du temps. Avec lui peines et remords sont envolés, c’est infiniment surprenant et voluptueux. Dans une luminosité tour à tour acide ou veloutée, les contours des êtres se dessinent mieux, un univers mouvant émerge. Le reste du monde peut s’écrouler et il s’écroule d’ailleurs, comme toujours depuis les siècles des siècles, peu importe, un abîme s’est creusé, une certaine lassitude n’a plus lieu d’être, inutile de rejouer la sempiternelle comédie. Début du mouvement, andante, aurore, or du temps, les chemins balisés sont des impasses. La partition se joue scherzo ou adagio, l’essentiel est ailleurs, à Rome le regard sur l’autre, tour à tour perçant, léger, ironique ou rêveur, reste distancié. Le jeu est conscient, quintessence de l’esprit latin.

samedi, 12 février 2005

Petit retour sur L'instant du monde, revue de passerelles artistiques

Huit numéros sont parus de 2002 à 2004. Sans forfanterie, je crois qu’on peut dire - malgré quelques imperfections ci ou là - qu’ils sont réussis. Ce fut une belle aventure, pleine de rencontres, de belles surprises, d’inattendu, de déceptions aussi bien sûr mais elles sont aujourd’hui oubliées, au vu de l’ensemble. La seule vraie déception d’ailleurs est l’arrêt définitif, au nom de la rationalité évidemment. C’était une aventure justement, basée sur la passion, l’envie, l’enthousiasme, et ils furent présents, et les retours de ce point de vue ont été immédiats ; tous ceux qui ont travaillé avec moi pourront en témoigner, on s’est sentis portés, suivis, entourés. Il a manqué donc un soutien financier et logistique : sans doute au nom de la dite rationalité aurait-il fallu commencer par là, mais l’aventure aurait-elle été aussi belle, peut-être pas…
Je ne pourrai pas citer tout le monde mais je voudrais remercier ici Sandrine Daudé, dont l’enthousiasme, la volonté, l’énergie ont permis la réalisation de ce rêve, Fabien Charreton avec qui j’ai porté ce projet au début, Catherine Marchasson fidèle et efficace lectrice, Jean-Yves Ténaud « le » maquettiste qui a apporté la touche esthétique essentielle, Cécile Beray-Claude la rigueur alliée à la décontraction tout simplement, et parmi ceux qui nous ont rejoint en cours de route Nadia Belhabchi à l’aide précieuse et toujours souriante et Valérie Canat de Chizy, excellente lectrice et écrivain prometteur aussi…
Rien n’aurait été possible bien sûr sans tous les écrivains, peintres et photographes qui ont prêté leur concours, leur temps et leur créativité : parmi eux je voudrais mentionner en particulier Jean-Jacques Marimbert, l’ami fidèle, toujours à l’écoute, Gildas Pasquet, talent et générosité réunis ainsi que Frédérique Azaïs au soutien et à la sympathie sans faille. A tous merci ! et l’aventure continue, c’est la plus belle des récompenses…

vendredi, 11 février 2005

Clair déluge

A la lisière de la forêt, - les fleurs de rêve tintent, éclatent, éclairent, - la fille à lèvre d’orange, les genoux croisés dans le clair déluge qui sourd des prés, nudité qu’ombrent, traversent et habillent les arcs-en-ciel, la flore, la mer.

Rimbaud

Noir pirate

La nuit vient, noir pirate, aux cieux d’or débarquant

Rimbaud

mercredi, 09 février 2005

Courage

Même le plus courageux d’entre nous a rarement le courage d’assumer tout ce qu’il sait

Nietzsche


Le son se mêle à la lumière

Elle se déshabillait brutalement, arrachant le lacet mince de son corset qui sifflait autour de ses hanches comme une couleuvre qui glisse.

Flaubert

mardi, 08 février 2005

Fleurs

Tel qu'un dieu aux énormes yeux bleus et aux formes de neige, la mer et le ciel attirent aux terrasses de marbre la foule des jeunes et fortes roses.

Arthur Rimbaud

Un clin d'oeil à Pierre Autin-Grenier

Par le poète chinois Lieou Ling (221-300) :

Pour le maître parfait
Ciel et Terre ne durent qu’un matin
Les dix mille temps, un seul instant.
Soleil et Lune sont ses fenêtres,
Les huit déserts forment sa cour.
Ses pas ne laissent nulle trace,
Nulle part il ne demeure.
Plafond du ciel, tapis de la terre,
Il suit son bon plaisir.
Son repos : saisir la coupe.
Son mouvement : vider la cruche.
Le vin est son seul travail ;
Il ne sait rien d’autre.

lundi, 07 février 2005

Pensées et sentiments

Nos pensées sont les ombres de nos sentiments, elles sont toujours plus obscures, plus vides, plus simples que ceux-ci.

Nietzsche

Turquoise

Bleu pâle, turquoise. Reflets, eau luisante. Le jour descend, la mer se retire. Ondes renouvelées de plaisir. L’humidité - fines gouttelettes - se mêle à l’eau qui dort. Ton corps est là, dans la ligne d’horizon. Immobile. Bleu. Turquoise.