samedi, 06 décembre 2014
Tenir le monde entre mes doigts de silence
Terre de collines.
Ocre et rouge.
Achevalé sur ma monture, je parcours les steppes.
Les ombres jouent avec les replis de la terre, le gris de la roche avec le bleu des montagnes.
Alpha et oméga du monde, rien ne semble avoir été posé ici par hasard.
Ni les vallées, ni les lacs, ni les temples.
Vallées fumeuses de brume, étagées de rizières.
Pays cosmique.
Vérité inscrite dans les pierres.
Élan de la pensée.
Le tumulte s’est arrêté.
Le dénuement de la pierre, de la terre ici, me plaît, j’aime ce désordre lent des vallées, l’air de solitude qui flotte sur les collines.
Reflets velours, incarnat du couchant, montagnes au loin, calquées en lignes bleues.
Grand remuement de vagues, statufiées.
Oiseaux blancs qui couvent la terre spongieuse, virevoltant.
D’autres lignes, d’autres montagnes donnent de l’épaisseur au ciel safran, une profondeur de champ.
Les grandes étendues désertiques de la Chine du Nord sont le lit de mes rêves.
Une harmonie bienveillante s’est posée ici.
Je peux rester des heures entières seul au milieu des plaines, à fouir du regard les détours de l’horizon.
Blondeur des collines.
Pureté froide, odeurs de sapins.
Grandes étendues dorées du pays des glaces.
Vagues de givre giflant la peau tendue de froid.
Lucidité coupante de l’air.
Voici un temple taoïste, juché sur une colline.
Encorbellements de la pierre.
Les rizières au loin dessinent leurs courbes lentes.
Après-midi tiède et vert.
Seuls les temples, juchés sur des collines, tracent le passage de l’homme.
Le désir d’immobilité et de silence innervé dans cette terre est proche de l’hallucination.
Mon existence tout d’un coup me semble artificielle.
L’action que je mène bien vaine.
Découverte de l’espace.
Le temps est une pluie de guirlandes sur la mer.
Pourquoi être si près du monde et si loin des siens ?
Rien ne peut me retenir à la terre.
Devant cette solitude étoilée, mes pensées vont vers vous, si loin, et que j’aime.
Puissé-je traverser ces océans et tenir à nouveau le monde entre mes doigts de silence.
Extrait de : L'aube a un goût de cerise, Raymond Alcovère, N&B éditions, 2010
18:55 Publié dans Chine, L'Aube a un goût de cerise | Lien permanent | Commentaires (0)
Peinture chinoise
"Ainsi pour un chinois, « la relation entre un paysage peint et le paysage extérieur n’est pas une relation d’imitation ou de représentation ; la peinture n’est pas un symbole du monde, c’est le lieu de sa présence réelle. (…) L’objet de la peinture n’est pas de décrire les apparences du réel, mais d’en manifester la vérité »
Simon Leys
02:24 Publié dans Chine, Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : peinture chinoise, simon leys
lundi, 13 octobre 2014
Yi King
"Confucius déclara à ses disciples que si le destin lui avait accordé cent années supplémentaires de vie, il en aurait occupé la moitié à l'étude du Yi King, et l'autre moitié à celle de ses commentaires."
Borges
15:51 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yi king
mardi, 08 avril 2014
Nourrir sa vie, à l'écart du bonheur
Voilà un livre nourricier, éveilleur. François Jullien, dans ses livres, interroge la pensée chinoise en regard de la pensée grecque ; dans ce livre-ci, il s'intéresse plus particulièrement à Zhuangzi (ou Tchouang-Tseu), au souffle vital : comment nourrir sa vie, à travers la voie chinoise...
02:51 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : françois jullier, nourrir sa vie à l'écart du bonheur
dimanche, 12 janvier 2014
Paysage d’hiver - Wang Hui (1632-1717)
14:57 Publié dans Chine, Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : wang hui
samedi, 25 mai 2013
Hasard
"Le hasard est en Chine la plus belle matérialisation qui se puisse voir de la qualité particulière de l'instant. Loin d'être haïssable, il est au contraire apprécié puisqu'on peut y lire la configuration qu'à chaque instant le flux du Tao prend spontanément lorsque lui est laissé libre cours."
"Le symbole du hasard pour les chinois est le loriot jaune. Les chinois pensent que les oiseaux se posent toujours là où ils doivent. Ils s'immobilisent à l'endroit le plus congruent avec l'ensemble de la situation."
Cyrille Javary, Les Rouages du Yi Jing, Philippe Picquier éditions
06:31 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : hasard, yi jing
lundi, 25 février 2013
Un cri de silence
"Fleurs en grappe de beauté, l'oiseau de la vallée lance un cri de silence."
Wang Wei
04:41 Publié dans Chine, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : wang wei
vendredi, 04 janvier 2013
Mao par Andy Warhol
Les bureaucrates chinois veillent et viennent d'interdire les célèbres portraits de Mao par Andy Warhol, qui devaient figurer dans la grande rétrospective Warhol présentée à Pékin et à Shanghai.
19:56 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mao, andy warhol
samedi, 23 juin 2012
Comment être chinois ?
« Pour peu que les viscères se placent sous la dépendance du cœur et lui restent soumis, la résolution triomphe, la conduite sera ferme, l’entendement florissant, les humeurs concertées, en sorte que l’on voit tout, entend tout et réussit en tout. Le souci ne trouvera nulle part à s’introduire ni les miasmes par où attaquer. »
Écrits de Maître We ou Livre de la pénétration du mystère.
18:08 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 27 mai 2012
Le pont des immortels
00:17 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 18 février 2012
Rendez-vous un jour dans la Voie Lactée
Un flacon de vin au milieu de fleurs.
Je bois seul et sans compagnon.
Je lève ma coupe. Lune, à ta santé ;
Moi la lune, mon ombre : nous voilà trois.
La lune, hélas, ne boit pas.
Mon ombre ne sait qu’être là.
Amis d’un moment, la lune et mon ombre.
Le printemps nous dit d’être vite heureux.
Je chante et la lune flâne.
Je danse, et mon ombre veille.
Avant d’être ivres nous jouons ensemble.
L’ivresse venue, nous nous séparons.
Puisse longtemps durer notre amitié calme.
Rendez-vous un jour dans la Voie Lactée.
Li Po
18:26 Publié dans Chine, Poésie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : li po, li bai
mardi, 17 mai 2011
En méditation
En méditation
Givre et neige ont beau refroidir ces rameaux
Ils laissent éclater leurs désirs cachés
Tronc noueux, branches dressées rabotées par les ans :
Cœur de vacuité relié à l’immémoriale origine
Ensorcelé l’homme en vient à confondre bronze verdi et chair ardente !
Ébloui par mille gemmes naguère tombées du ciel
Comment alors réprimer les cris qui jaillissent
Hommes et fleurs participent de la même folie !
Shitao
source : Shitao, François Cheng, Phébus
23:11 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : shitao
jeudi, 04 mars 2010
Ma Chine à écrire
« La tradition occidentale privilégie la parole, liée au corps, à la respiration, et s'efforce de reléguer l'écrit au rang de reflet inerte. Le petit enfant français apprend "à lire et à écrire", à lire puis à écrire ; en Chine, le caractère est écrit, tracé avant d'être lu. Tracer le caractère est un acte qui engage tout le corps, tout le souffle de façon consciente. C'est pour cette raison que copier une belle calligraphie n'est pas cette pâle corvée que le mot évoque pour nous. Copier pour nous est quelque chose de triste, on pense aux copies que l'on a faites jadis étant petit. Pour un chinois, copier c'est entrer dans le mouvement du corps de l'auteur, c'est retrouver le rythme de la graphie de l'auteur, et cette communication physique est aussi immédiate que celle que vous trouvez à travers la tessiture d'une voix. C'est peut‑être une des raisons du pouvoir social de l'écriture en Chine. »
Viviane Alleton
00:15 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : viviane alleton, chine, frédérique azaïs-ferri
mercredi, 20 janvier 2010
Je voudrais la fixer
"J'ai construit ma hutte parmi les hommes
Et pourtant nulle agitation ne me dérange.
Comment est-ce possible, je vous le demande un peu !
La solitude est dans le coeur, ce n'est pas affaire de distance.
Cueillant des chrysanthèmes au pied de la haie,
Je lève le regard vers les monts lointains.
L'air de la montagne est beau le soir,
A l'heure où rentrent les oiseaux.
Une vérité gît au coeur de tout ceci :
Je voudrais la fixer mas je ne trouve pas de mots."
Tao Yuanming
00:15 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tao yuanming
samedi, 10 octobre 2009
Les 36 Stratagèmes
Les stratagèmes, comme les arts martiaux, sont des procédés qui permettent avec la plus grande économie de moyens, d’inverser les relations de dominé à dominant, soit en profitant de la faiblesse momentanée de l’adversaire et de l’équilibre instable dans lequel il se trouve, soit en le trompant de mille façons. Ces ruses impliquent une notion dynamique du temps et de l’espace, elles supposent l’idée de situations, de configurations transitoires dont il faut savoir tirer parti au moment opportun.
La première étape du jeu est donc un moment de calcul et de patience qui permet, quand la situation est mûre, de tirer parti du point tournant qu’on appelle “ occasion ”. L’occasion est la rencontre du destin et de l’homme, et l’instant où se décident victoire ou défaite. Le stratagème en effet, vient s’insérer là où la situation l’appelle, il est pareil à un pivot qui permet, grâce à une légère poussée, de renverser le rapport de forces précédent.
La victoire par le moyen du stratagème est, pour la tradition chinoise, la façon de vaincre la plus admirée. La victoire par la force des armes n’occupe que le troisième rang, celle par la diplomatie le deuxième. La pensée chinoise est avant tout pragmatique, les livres de stratégies fourmillent d’exemples, et tous ne sont pas tirés de l’histoire de la Chine. François Kircher illustre sa traduction des 36 stratagèmes d’événements récents.
Ainsi le stratagème “ Retirer les bûches sous la marmite ” : Ne pas s’opposer directement à la force, mais lui retirer son point d’appui, fut utilisé avec succès par Valéry Giscard d’Estaing lors du débat télévisé qui l’opposa à François Mitterand à la veille du second tour des élections présidentielles de 1974. La meilleure carte de Mitterand tenait à la sensibilité de gauche qu’il incarnait avec autorité. Après un échange portant sur diverses questions économiques et financières où Giscard démontra sa dextérité, celui-ci ajusta une réplique qui retira en un seul coup le point d’appui principal de son adversaire : Monsieur, vous n’avez pas le monopole du cœur !
Sept ans plus tard, renversement de situation. François Mitterrand utilise le stratagème : “ Sacrifier le prunier pour sauver le pêcher ” , qui consiste à neutraliser les atouts d’un ennemi en utilisant les faiblesses spécifiques de son propre camp. Giscard d’Estaing, jouissant de son avantage en matière de connaissances économiques et financières, qui était justement le point faible de son adversaire, l’attire sur ce terrain. Mais il en fait trop, et délaissant le cours normal du débat, il pose crûment une question sans rapport avec le fil des échanges précédents. Dans le seul but de démontrer l’incompétence économique de son interlocuteur, il lui demande de citer de mémoire le cours d’une devise étrangère. Mitterrand saisit immédiatement le faux pas, rappelant à son concurrent qu’ils n’étaient pas en situation d’un professeur qui fait passer à un examen à son élève. La carte la plus faible de Mitterrand avait ainsi joué en sa faveur, mettant en relief, par contre, la plus mauvaise carte de son interlocuteur, auquel l’opinion avait tendance à reprocher son assurance excessive et sa suffisance.
L’origine de Noël est une illustration du stratagème “ Redonner vie à un cadavre ” : La célébration du Nouvel An est une coutume fort ancienne. Les Romains fêtaient les Saturnales en l’honneur de Saturne, dieu des semailles, entre le 17 et le 23 décembre : c’était la fête la plus gaie de l’année. De même, bien avant la naissance du Christ, les juifs célébraient à la même époque la Fête des lumières. Les peuples germaniques tenaient aussi une grande fête au solstice d’hiver, invocation de la lumière et de la fertilité. Ensuite l’empereur Aurélien instaura le culte du dieu solaire Mithra, déclarant son anniversaire le 25 décembre. L’église chrétienne du pape Libère (352-366) fit donc preuve d’une grande habileté en reprenant à son compte, en 354, l’anniversaire de Mithra pour désigner le 25 décembre comme jour anniversaire de la naissance de Jésus-Christ.
Dans le stratagème “ Refermer la porte de la maison sur les voleurs ” on trouve le conseil suivant : Tout phénomène est au début un germe, puis finit par devenir une réalité que chacun peut constater. Le sage pense donc le long terme. C’est pourquoi il a grand soin de s’occuper des germes. La plupart des hommes ont la vue courte. Ils attendent que le problème soit devenu évident pour s’y attaquer. Quand il est encore en germe, le problème est simple, sa solution exige peu d’efforts et apporte de grands résultats. Quand il est devenu évident, on s’épuise à le résoudre et, en général, les efforts sont vains. Le stratagème “ Orner de fleurs un arbre sec ” est un grand classique ; c’est une fable qui l’illustre le mieux : Le tigre est la terreur des forêts. Un jour un renard tomba entre ses griffes. Avec aplomb il dit au tigre : - Faites attention à ce que vous faites. J’espère que vous n’aurez pas l’audace de me manger. L’empereur du ciel m’a fait roi des animaux et chacun me redoute ici. Le tigre s’étonna de ce discours et le renard poursuivit : - Si vous ne croyez pas ce que je vous dis, suivez-moi. Je vais vous montrer comme on me craint. Le renard se mit donc en route, suivi par le tigre. Tous les animaux qu’ils rencontraient fuyaient à leur approche. Le tigre crut alors les paroles du renard, sans comprendre que c’était lui-même que tous craignaient.
Le stratagème de la ville vide est un des plus complexes. Les leurres peuvent être de 4 espèces. Les deux premiers sont relativement simples. Là où il y a une faiblesse, créer l’illusion d’une force afin que l’adversaire n’ose pas attaquer. Là où il y a une force, créer l’illusion d’une faiblesse afin d’attirer l’adversaire dans un piège. Les deux autres sont moins simples : Si on est faible, il faut montrer sa faiblesse pour que l’adversaire croit qu’on dissimule une force. Si on est fort, on fait étalage de sa force pour amener l’adversaire à s’avancer imprudemment en pensant rencontrer une faiblesse. Jeu du plein et du vide, règne de l’illusion, les règles de la stratégie sont chaque fois différentes. On est ici au cœur de la différence chinoise : Les stratagèmes sont un art du temps. Or, ont coutume de dire les taoïstes, il n’y a qu’une seule chose stable, c’est le changement.
(Raymond Alcovère, Article paru dans la revue L'instant du monde n°3)
Source principale : Les 36 Stratagèmes, traduit du chinois et commenté par François Kircher, Rivages poche, petite bibliothèque.
00:10 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : stratagèmes, chine
jeudi, 08 octobre 2009
Le tigre est la terreur des forêts
- Faites attention à ce que vous faites. J’espère que vous n’aurez pas l’audace de me manger. L’empereur du ciel m’a fait roi des animaux et chacun me redoute ici.
Le tigre s’étonne de ce discours et le renard poursuit :
- Si vous ne croyez pas ce que je vous dis, suivez-moi. Je vais vous montrer comme on me craint.
Le renard se met donc en route, suivi par le tigre. Tous les animaux qu’ils rencontrent fuient à leur approche. Le tigre croit alors les paroles du renard, sans comprendre que c’est lui-même que tous craignent.
Cette fable illustre Le stratagème " Orner de fleurs un arbre sec " dans le recueil "Les 36 stratagèmes" (Traduit du chinois et commenté par François Kircher. Rivages poches. Petite bibliothèque).13:18 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : tigre, chine, stratagèmes
dimanche, 14 juin 2009
Un voyage en Chine ancienne
Ce tableau a été peint vers 1085-1145, puis repeint pendant la Dynastie Qing. Il mesure 5m28 de large et 24,8 cm en hauteur. Il est considéré comme un des Grands Trésors de Chine et a été exposé dans le Musée de Hong-Kong d'Art l'année dernière. Contrôlez la vitesse de déplacement avec votre souris. N'oubliez pas de cliquer à l'intérieur des carrés blancs et allumez votre son.
http://www.npm.gov.tw/exh96/orientation/flash_4/index.html
21:06 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chine
mercredi, 26 novembre 2008
Sans le vrai deux, il n’y a pas de vrai trois
" Je crois que la Chine peut amener quelque chose à l’Occident avec son intuition ternaire. L’Occident a privilégié la logique duelle, ce qui constitue sa grandeur. Cette séparation du sujet et de l’objet fut sa démarche originale. Cela étant, maintenant qu’on a conquis la matière et le monde entier, il est peut-être temps de valoriser la dimension ternaire. La Chine n’a peut-être pas assez privilégié le deux, qui représente le droit, le respect de l’autre, la démocratie et la liberté. Or sans le vrai deux, il n’y a pas de vrai trois."
François Cheng
00:15 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : chine, françois cheng, lionel andré
jeudi, 20 novembre 2008
Au réveil...
"La branche luisante, au réveil, semble une orchidée."
05:24 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, littérature, chine, philippe soller, jacki maréchal
jeudi, 25 septembre 2008
La Crue d'automne (extrait)
Tchouang-tseu et Houei-tseu se promenaient sur un pont de la rivière Hao. Tchouang-tseu dit : " Voyez comme les vairons se promènent tout à leur aise ! C'est là la joie des poissons.
— Vous n'êtes pas un poisson, dit Houei-tseu. Comment savez-vous ce qui est la joie des poissons ?
— Vous n'êtes pas moi, répondit Tchouang-tseu. Comment savez-vous que je ne sais pas ce qui est la joie des poissons ?
— Je ne suis pas vous, dit Houei-tseu, et assurément je ne sais pas ce que vous savez ou non. Mais comme assurément vous n'êtes pas un poisson, il est bien évident que vous ne savez pas ce qui est la joie des poissons.
— Revenons, dit Tchouang-tseu, à notre première question. Vous m'avez demandé : comment savez-vous ce qui est la joie des poissons ? Vous avez donc admis que je le savais, puisque vous m'avez demandé comment. Comment le sais-je ? Par voie d'observation directe sur le pont de la rivière Hao ".
Tchouang-tseu (Traduit du chinois par Liou Kia-hway)
L'actrice Gong Li, photographiée par Marc Riboud
00:32 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : chine, tchouang-tseu, gong li, marc riboud