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dimanche, 14 février 2010

Manque de Poe

Depuis six décennies, un inconnu célébrait chaque année l'anniversaire de l'écrivain en déposant des roses et une bouteille de cognac à moitié vide sur sa tombe à Baltimore. Mais cette fois, le « Poe toaster » n'est pas venu... Lire ici

La Fabrique des sentiments

15094__18834992_w434_h_q80.jpgJ’ai vu hier un film qui traduit bien, à sa façon, tes propos : « La Fabrique des sentiments » de Jean-Marc Moutout, avec Elsa Zylberstein - quelle magnifique actrice ! Une jeune femme réussit très bien sa vie professionnelle, mais n’a pas le même succès dans sa vie amoureuse. Elle fait appel au « Speed dating », c’est hallucinant - le mot dit tout - les gens ont sept minutes pour se présenter à l’autre, tenter de le séduire et obtenir un rendez-vous. Tout a l’air préfabriqué, pourtant c’est réel... Un jeu de chaises musicales, chacun passe de table en table, rejoint un autre candidat à l’amour, sept minutes en tout et pour tout et on enchaîne.

La jeune femme ressent un grand vide. Elle a du temps disponible pour l’amour, mais cet univers lui échappe, elle est passée de l’autre côté, celui de « la fabrique des sentiments ». Les gens autour d’elle sont perdus, à errer dans un monde qui les ignore.  Ils maîtrisent l’argent, le travail,  ils sont du bon côté de la barrière, mais l’essentiel leur manque. Les hommes aussi sont en apesanteur dans le film, les anciens schémas ont sauté, les femmes sont leurs égales, elles veulent tout, alors ils sont désorientés, fuyants. Il y a le séducteur, apparemment tout va bien, mais le regard perçant de la jeune femme montre le faux ; arrive un autre personnage, décalé, en souffrance ; elle le choisira mais sans être réellement satisfaite. Et puis apparaît la grand-mère, l’amour à son époque on ne s’en souciait pas trop, et là, on comprend, le bonheur est une idée neuve, deux ou trois siècles ne sont rien encore, tout est à construire…

Photo du film

Raymond Alcovère, extrait de "Le bonheur est un drôle de serpent", vient de paraître, éditions Lucie

samedi, 13 février 2010

Boutons le Nain hors de France !

C'est signé Action discrète, à voir ici !

Prix : un franc

rimbaud.jpgEdition originale (aux frais de l’auteur)
Bruxelles, Alliance Typographique (M.-J. Poot et Compagnie), 1873.
(Le seul livre que Rimbaud ait souhaité publier)

vendredi, 12 février 2010

Le grand pow-wow de la lumière

jean-seberg-1-sized.jpgLa neige vint cet hiver-là, en brouillard qui apaise les contours. La mer était grise, grise et blanche. Des nuées de mouettes voletaient en rangs serrés au dessus de l’eau. Quelques pas derrière, les flamants, suspendus, jetaient des taches roses sur le vert des étangs. Je marchais de longues heures jusqu’à la cathédrale de Maguelone. Les étangs offraient leur placidité sauvage, le silence retenu de ce qu’était le rivage autrefois, maintenant oublié, à peine ridé par le vent du Nord. Puis arrivait un soleil éclatant, avec les passants, incongrus, lointains dans ce décor de couleurs. Le grand pow-wow de la lumière.

Raymond Alcovère, extrait de "Le bonheur est un drôle de serpent", vient de paraître, éditions Lucie

jeudi, 11 février 2010

Boum !

Boum !

19:17 Publié dans Chanson | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : charles trenet, boum

5 ans déjà !

Fragonard_l'Inspiration.jpgC'était le jeudi 3 février 2005, ouverture de ce blog, avec cette note :

Se voir en peinture...

Notre temps est devenu fou. Ordre, contrôle, rentabilité. Alors que bonheur et plaisirs sont faits de rien. De riens. Ce rien on vous le laisse comme disait Léo Ferré. Eh bien prenons-le ! Prenons la parole, s’il ne reste que ça ! Même si ça ne sert à rien, ou justement à cause de cela ! Reste à jouer ! D’ailleurs la parole des grands écrivains est faite de silence. Quand on lit un grand texte, aussitôt le silence se fait, un silence de neige, tout autour. Comme si le monde s’arrêtait de tourner, si tout le bruit inutile apparaissait d’un coup comme ce qu’il est vraiment, c’est à dire vide, creux et inutile.
Il y a ces grands textes et puis la peinture. Certains tableaux happent le monde, l’insèrent, l’intègrent à eux, subrepticement...
Les regardant, vous êtes happés, intégrés à eux. Attention la chose peut même se faire à votre insu. Regardez mieux un tableau de Watteau, Delacroix, Poussin, Véronèse ou Fragonard…
Observez attentivement, peut-être vous y découvrirez-vous, dans un coin, tenant une guitare, ou dialoguant avec l’ange…

Et les 3 premiers à laisser des commentaires : Nina, PAG et JJM !

00:10 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : blog, fragonard

mercredi, 10 février 2010

Fictions...

jean-seberg.jpgL’infériorité de l’esprit se mesure à la grandeur apparente des objets et des circonstances dont il a besoin pour s’émouvoir. Et surtout à l’énormité des mensonges et des fictions dont il a besoin pour ne pas voir l’humilité de ses moyens et de ses désirs. (Paul Valéry)

Photo : Jean Seberg

mardi, 09 février 2010

Virer Debord !

Voici une histoire qui ne manque pas de sel ! L'Etat fait appel au mécénat des entreprises privées pour conserver en France les archives de Guy Debord, sinon elles partiront aux Etats-Unis... A lire là

Un nouveau magazine littéraire en ligne

Il s'appelle "La Vie littéraire" et c'est ici

13:16 Publié dans Revues | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la vie littéraire

Dans le temps...

dorleac-franiaaoise-02-g.jpgSi du moins il m'était laissé assez de temps pour accomplir mon oeuvre, je ne manquerais pas de la marquer au sceau de ce Temps dont l'idée s'imposait à moi avec tant de force aujourd'hui, et j'y décrirais les hommes, cela dût-il les faire ressembler à des êtres monstrueux, comme occupant dans le Temps une place autrement considérable que celle si restreinte qui leur est réservée dans l'espace, une place, au contraire, prolongée sans mesure, puisqu'ils touchent simultanément, comme des géants, plongés dans les années, à des époques vécues par eux, si distantes, - entre lesquelles tant de jours sont venus se placer - dans le Temps.

Marcel Proust, Le temps retrouvé (dernier paragraphe)

Photo : Françoise Dorleac

lundi, 08 février 2010

Concours de nouvelles de l'Encrier renversé

XXIIe CONCOURS FRANCOPHONE DE NOUVELLE 2010

DE L’ENCRIER RENVERSÉ ET DE LA VILLE DE CASTRES

Réglement ici

Une forme d'intelligence extraterrestre

La meilleure preuve qu'il existe une forme d'intelligence extraterrestre est qu'elle n'a pas essayé de nous contacter

Pierre Dac

9, rue de la Vieille intendance à Montpellier

Jardindesplantes2.jpgC'est à cette adresse que Paul Valéry a écrit "Monsieur Teste", tout près de la Place de la Canourgue et de la cathédrale de Montpellier, dans la même maison qui vit naître Auguste Comte. Fruttero et Lucentini, qui avaient réuni leurs chroniques de "La Stampa" sous le titre de "La prédominance du crétin", terminent leur livre par ces lignes sur Valéry : « Monsieur Teste n’est pas un symbole commode, un héros triomphant que l’on peut suivre en rangs, en entonnant des slogans. En un certain sens, il a toujours été vaincu. Mais à intervalles assez longs, quand les trottoirs hurlants se sont momentanément vidés, on peut toujours, si on le désire, entendre son pas nocturne, régulier, imperturbablement solitaire ».

On pourra ici faire une promenade littéraire dans Montpellier

Photo : Le Jardin des Plantes à Montpellier

dimanche, 07 février 2010

Bright Star, de Jane Campion

photo-inspirant-l-affiche_630_630.jpgJane Campion est poète et filme à merveille les écrivains, on l'avait vu dans le magnifique "Un Ange à ma table" sur la vie de Janet Frame. Ici elle s'attache au poète John Keats(interprété par Ben Whishaw), et à son idylle avec Fanny Brawne (Abbie Cornish). Remarquable plasticienne, la cinéaste traduit subtilement les sensations (vent dans les rideaux, passage des saisons), et les émotions ; l'histoire d'amour est très belle, servie par des comédiens étonnants. Sur la stèle de Keats, mort à Rome après un passage à Naples, on gravera cette épitaphe qu'il a composée lui-même : « Here lies one whose name was writ in water » : « Ici repose celui dont le nom était écrit sur l'eau ».

De l'imaginer

The-Foot-of-Miss-O-Murphy-Francois-Boucher-303163.jpg« Je tremblai l'acceptant, mais de l'imaginer, je devins fou »

(Georges Bataille, Madame Edwarda)

François Boucher (détail)

samedi, 06 février 2010

Encre de Kin

JE2-1 - Copie.jpgLe grand Bona Mangangu est de retour sur la toile (normal pour un peintre !). Son site s'appelle "Encre de Kin". Ici une des ses encres sur papier que vous pourrez découvrir sur son site. Bonne visite...

vendredi, 05 février 2010

ça Chamfort !

Etrange et secret Chamfort dans des temps sanglants d'une folie sombre. « La pensée console de tout et remédie à tout. Si quelquefois elle vous fait du mal, demandez-lui le remède du mal qu'elle vous fait, elle vous le donnera. » C'est au sujet de ce libre penseur, en tout cas, que Voltaire a écrit ce blasphème salubre : « La nation n'est sortie de la barbarie que parce qu'il s'est trouvé trois ou quatre personnes à qui la nature avait donné du génie et du goût, qu'elle refusait à tout le reste. » Français, encore un effort...

Ph Sollers

Lire l'article en entier ici

Avis de recherche

La Belle-mère Dure recherche des collages, montages, photos détournées, dessins humoristiques etc. pour ses prochains numéros. (Voir ici)

Une sorte de nettoyage

Collage de Philippe Lemaire.jpg"J’écris de manière trop intermittente pour avoir une seule méthode de travail : il m’est arrivé plus d’une fois de passer une année et davantage sans m’y remettre. Quand j’écris, je ne travaille pas avec régularité – pas d’heures fixes –, j’évite seulement le travail d’après dîner, qui entraîne immanquablement l’insomnie : je mets beaucoup de temps à me débarrasser l’esprit de mon écriture du jour. J’essaie simplement, si j’écris un récit ou un roman, de ne pas trop espacer les jours de travail, espacement qui rend plus difficile de reprendre le récit dans le ton exact où je l’ai laissé. Pratiquement, jamais plus de deux heures de travail dans une journée ; au-delà, j’ai besoin de sortir, d’aller me promener. Si j’écris un texte court, dont l’écriture demande à être très surveillée, la marche sert d’ailleurs souvent à la mise au point presque mécanique d’une phrase qui ne m’a pas laissé satisfait : elle produit l’effet d’une espèce de blutage. La phrase qui reste dans mon souvenir à la fin de la promenade – tournée et retournée le long du chemin – s’est débarrassée souvent de son poids mort. En la comparant au retour avec celle que j’ai laissée écrite, je m’aperçois quelquefois qu’il s’est produit des élisions heureuses, un tassement, une sorte de nettoyage."

Julien Gracq

Collage de Philippe Lemaire

Voir ici le site de La Nouvelle Revue Moderne, qu'il anime