jeudi, 14 octobre 2021
Absence d'amour
Et tout ment dans l'absence d'amour …
Georges Bataille
Photo : Alain Schaller
16:57 Publié dans amour, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alain schaller, georges bataille
mardi, 12 mai 2020
Madame Edwarda (Georges Bataille)
Mieux vaut réfléchir à deux fois avant d’ouvrir un livre de Bataille ; après, on ne sera plus exactement le même. Il s’est attaqué aux sujets les plus difficiles, les plus dangereux. Philippe Sollers : « À côté des récits de Bataille, la plupart des romans paraissent fades, lâches, timides, apeurés, lourds, lents, économiques, et surtout prudes jusque dans leur laborieuse pornographie. » Bataille se plaît à tout bousculer mais chez lui le substrat est plus que solide : « Contrairement aux philosophes qui continuent à jouer le jeu de l’idéologie (lesquelles sont toutes, aujourd’hui, résorbées dans le médiatique), Bataille parle et pense en homme des carrefours : il n’a pas de limites, il est capable de penser Lascaux et Sade à la fois – de s’ouvrir à la remise en jeu qu’une telle rencontre provoque. Une « conciliation amicale, et pleine d’angoisse, entre les nécessités incompatibles » ; ainsi définit-il la fête – ainsi pourrait-on définir son lieu. » : Yannick Haenel. Il pense ensemble la religion et l’érotisme : : « Ce qui est en jeu dans l’érotisme, c’est toujours une dissolution des formes constituées. » Et :« Le sens de l’érotisme échappe à quiconque n’en voit pas le sens religieux. Réciproquement, le sens des religions échappe à quiconque néglige le lien qu’il présente avec l’érotisme. » Bataille ne cesse de questionner Dieu : « Dieu n’est pas la limite de l’homme, mais la limite de l’homme est divine. Autrement dit, l’homme est divin dans l’expérience de ses limites. » Dans Madame Edwarda, il représente Dieu sous la forme d’une prostituée. « Ce que j’ai à dire est tel que son expression est plus importante pour moi que le contenu. La philosophie, en général, est une question de contenu, mais je fais appel, pour ma part, davantage à la sensibilité qu’à l’intelligence et, dès ce moment, c’est l’expression, par son caractère sensible, qui compte le plus. D’ailleurs, ma philosophie ne pourrait en aucune manière s’exprimer dans une forme qui ne soit pas sensible : il n’en resterait absolument rien. » « Dieu n’est rien s’il n’est pas le dépassement de Dieu dans tous les sens ; dans le sens de l’être vulgaire, dans celui de l’horreur et de l’impureté ; à la fin dans le sens de rien (…) Nous ne pouvons ajouter au langage impunément le mot qui dépasse les mots, le mot Dieu ; dès l’instant où nous le faisons, ce mot se dépassant lui-même détruit vertigineusement ses limites. Ce qu’il est ne recule devant rien, il est partout où il est impossible de l’attendre : lui-même est une énormité. Quiconque en a le plus petit soupçon, se tait aussitôt. » Comment penser et dire l’excès ? Voilà la question de Bataille, il s’y livre par « des mots qui réintroduisent – en un point – le souverain silence qu’interrompt le langage articulé ». Il n’hésite pas à tordre la langue, à provoquer des glissements, des dissonances : « Je tremblais l’acceptant, mais de l’imaginer, je devins fou » ; Ce qui fit dire à Marguerite Duras : « On peut donc dire de Georges Bataille qu’il n’écrit pas du tout puisqu’il écrit contre le langage. Il invente comment on peut ne pas écrire tout en écrivant. Il nous désapprend la littérature ». Dans ses textes il mêle érotisme, philosophie, anthropologie, religion et politique, et l’écriture y passe par des éclairs, des fulgurances : « La vie s’étire en moi comme un chant modulé dans la gorge d’un soprano » ou « Je pense comme une fille enlève sa robe ». Il laisse au lecteur l’intuition qu’il a été plus loin que les autres : « L’être ouvert – à la mort, au supplice, à la joie – sans réserve, l’être ouvert et mourant, douloureux et heureux, paraît déjà dans sa lumière voilée : cette lumière est divine. Et le cri que, la bouche tordue, cet être tord peut-être mais profère est un immense alléluia, perdu dans le silence sans fin. » En 1939, dans le dernier numéro de la revue Acéphale qu’il avait créée, il écrira : « Je suis moi-même la guerre ». Rompant avec les formes traditionnelles de la composition, il a souvent recours au fragment, aux digressions, variations. Le rire est pour lui un thème central : « Il ne faudrait jamais cesser de dire ce que les hommes découvrent d’éblouissant quand ils rient : leur ivresse ouvre une fenêtre de lumière donnant sur un monde criant de joie. À vrai dire, ce monde a tant d’éclat qu’ils en détournent vite les yeux. Une grande force est nécessaire à celui qui veut maintenir son attention fixée sur ce point de glissement vertigineux. » Dans le dernier entretien donné un an avant sa mort, il déclara : « Je dirais volontiers que ce dont je suis le plus fier, c’est d’avoir brouillé les cartes, c’est-à-dire d’avoir associé la façon de rire la plus turbulente et la plus choquante, la plus scandaleuse, avec l’esprit religieux le plus profond ». Mort à propos de laquelle il a écrit : « Le seul élément qui relie l’existence au reste est la mort : qui conçoit la mort cesse d’appartenir à une chambre, à des proches, il se rend aux libres jeux du ciel. »
Raymond Alcovère
02:16 Publié dans Grands textes, Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : georges bataille, madame edwarda
dimanche, 17 juin 2012
Sous sa plume, la vérité devient saisissante
"Je veux parler de cette exactitude dans l'expression sensible de la vérité, que nul autre que lui ne semble avoir atteint. C'est peu de dire que, sous sa plume, la vérité devient saisissante : elle est parfois gênante, au point d'être mal supportée - quand le lecteur, par hasard, a connu telle personne, qui lui servit de prototype."
Georges Bataille, Hemingway à la lumière de Hegel (1953)
05:11 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : georges bataille, hemingway
jeudi, 10 mars 2011
Avarice
"L’homme ne peut se trouver qu’à la condition, sans relâche, de se dérober lui-même à l’avarice qui l’étreint."
Bataille
03:46 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : georges bataille
lundi, 26 avril 2010
Georges Bataille, à propos de La littérature et le mal
00:10 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : georges bataille, la littérature et le mal
dimanche, 07 février 2010
De l'imaginer
« Je tremblai l'acceptant, mais de l'imaginer, je devins fou »
(Georges Bataille, Madame Edwarda)
François Boucher (détail)
00:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : georges bataille, françois boucher
mardi, 05 août 2008
Sur ce point de glissement vertigineux
"Il ne faudrait jamais cesser de dire ce que les hommes découvrent d'éblouissant quand ils rient : leur ivresse ouvre une fenêtre de lumière donnant sur un monde criant de joie. A vrai dire, ce monde a tant d'éclat qu'ils en détournent vite les yeux. Une grande force est nécessaire à celui qui veut maintenir son attention fixée sur ce point de glissement vertigineux."
Georges Bataille
00:10 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : georges bataille, rire
samedi, 15 septembre 2007
Soulevé par un rire infini...
"Comme la mouche malheureuse, obstinée à la vitre, je me tiens aux confins du possible et me voici moi-même perdu dans les fêtes du ciel, soulevé par un rire infini. Mais LIBRE... (mon père me répétait souvent - alarmé de la « mauvaise tête » en moi - « le travail, c’est la liberté »)... émancipé de la servitude par la CHANCE."
Georges Bataille
13:30 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Georges Bataille
dimanche, 05 novembre 2006
Cette lumière est divine
"L’être ouvert - à la mort, au supplice, à la joie - sans réserve, l’être ouvert et mourant, douloureux et heureux, paraît déjà dans sa lumière voilée : cette lumière est divine. Et le cri que, la bouche tordue, cet être tord peut-être mais profère est un immense alléluia, perdu dans le silence sans fin."
Georges Bataille
Frédérique Azaïs : "Tous les matins du monde"
19:38 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, Frédérique Azaïs, Georges Bataille