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mercredi, 08 février 2006

Le temps

Il y a simultanéité des temps, une infinité de temps, de " vécus ". Dieu, sa résurrection et le mal sont simultanés. L’instant c’est saisir tous ces temps ensemble, qui n’en font qu’un. Le temps n’est pas de l’espace, il ne peut être compris avec les mêmes critères, il est autre, une concentration, un " être ensemble " de tous ces états qui coexistent : il devient librement vécu et extensible.

Les routes

medium_cezanne-r.jpgLes routes étaient encore blanches en ce temps-là, blanches et sensibles au moindre souffle. Dès qu'un peu de vent se levait, on les voyait de loin se mettre debout et courir le long d'elles-mêmes. Puis retomber, puis se dresser de nouveau; et tantôt, dans leurs longs voiles transparents, elles venaient à votre rencontre, tantôt elles fuyaient devant vous.

Ramuz, extrait de "La découverte du monde"

Cézanne, La route tournante, 1881

(Sur Ramuz, voir ici)

04:40 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 07 février 2006

Vincent Van Gogh

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23:19 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2)

Comment ça va avec votre frère ?

Caïn-caha !

19:29 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (3)

L’instant que je crois vivre

Sous l’effet de cette inflation d’expériences qui l’a nourrie et déformée, la vie d’un humain parvenu à l’âge adulte réagit spontanément à n’importe quoi, tout lui faisant penser à tout, chaque image en réveillant une autre, chaque pressentiment ressuscitant une intuition passée, chaque passant rappelant quelqu’un. C’est ainsi que chaque seconde de vacuité s’emplit instantanément d’une foule de gens et de choses dont la présence est d’autant plus prégnante qu’elle demeure invisible. Une multitude oppressante déteint sur tout ce qui se voit et tend progressivement à se laisser dissoudre. Rien ne peut durer dans sa réalité propre, aussitôt tiré vers un avenir tout encombré de passé. L’instant que je crois vivre n’est déjà plus que de la mémoire en suspens ; son existence véritable est différée jusqu’au moment de sa résurrection sous forme et statut de souvenir.
Gare de Lyon, le 8 juin 1994.

Gil Jouanard, Extrait de "C'est la vie", Verdier, 1997

12:27 Publié dans Philo | Lien permanent | Commentaires (1)

Le Stylo à plume

"Le Stylo à plume est l’extrême fleur de la trousse. Il est ce qui sèche, fragile comme un œuf, moins dur qu’un bec jaune auquel sa plume ressemble, tout aussi assoiffé. Ses attributs sont dorés à l’or fin. Son corps imite le marbre. On prend des soins infinis pour qu’il ne tombe pas sur la tête".
Régine Detambel, Graveurs d’enfance.

12:06 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

Le bonheur ?

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lundi, 06 février 2006

Minuit

Minuit vint

Minuit disparut

Minuit dix parut

Minuit vingt.

André de Richaud

21:38 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (4)

Fable orientale

Les Maures étant couchés

Le Pacha leur lança :

Debout les Maures !

Et tous se sont levés.

MORALITE

Pas de maure alité !

André Jouette

20:50 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (2)

Période bleue

Palsambleu, Morbleu, Ventrebleu, Jarnibleu, Dieu aussi a eu sa période bleue !

Jacques Prévert

17:30 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (4)

L'ennemi

L'ennemi est bête : Il croit que c'est nous l'ennemi, alors que c'est lui !

Pierre Desproges

16:35 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0)

Les mots sont des épées

C'est signé Talleyrand, d'autres citations du même à lire ici

16:18 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (7)

Trop de singes !

"La prochaine fois que je constituerai mon équipe, a-t-il raconté, je prendrai un tiers de chiens, un tiers de chats, un tiers de singes." M. Raffarin savoure son effet et poursuit : "Les chiens sont attachés à leur maître, les chats à leur foyer et les singes sautent de branche en branche. Dans mon équipe, j'avais probablement trop de singes..."

Ainsi s'est exprimé le Lao-Tseu du Haut-Poitou

A lire dans Le Monde

11:35 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (5)

Le Larzac

Dénudé à la face du ciel, le Larzac est un château d'eau. Mais pour les autres. Une eau qui va vers les vallées, sur ses flancs. Et qui en nourrit les rivières. Alors qu'il reste assoiffé tout l'été.

Max Rouquette

Extraits à lire ici

10:06 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 05 février 2006

Le nouvel avocat

medium_alexbuce.jpgNous avons un nouvel avocat, le docteur Bucéphale. Il ne rappelle guère par son aspect le temps où il était encore cheval de bataille d’Alexandre de Macédoine. Cependant il attirerait l’attention d’un homme averti. J’ai même vu l’autre jour un simple huissier suivre avec étonnement, d’un regard expérimenté de petit pelousard, l’avocat au moment où celui-ci, levant haut les cuisses, faisait résonner le marbre sous ses pas et montait un à un les degrés du palais.

En général, le Barreau approuve l’admission de Bucéphale. Avec une étonnante compréhension on se dit que Bucéphale, dans l’ordre actuel de la société, a une situation difficile, et que pour cette raison précisément, aussi bien qu’à cause de son importance dans l’histoire universelle, il mérite qu’on lui fasse quelque accueil. Aujourd’hui - nul ne peut le nier - il n’y a plus de grand Alexandre. Assassiner on sait encore le faire ; on est habile à atteindre de lance un ami par-dessus la table du banquet ; bien des gens trouvent aussi que la Macédoine est trop étroite de sorte qu’ils maudissent Philippe, le père ; mais personne, personne ne sait mener aux Indes. Du temps d’Alexandre déjà, les portes des Indes étaient hors d’atteinte, mais le glaive du roi en montrait du moins la direction. Aujourd’hui, les fameuses portes ont été transportées bien plus loin et bien plus haut ; et personne ne montre la direction ; nombre de gens tiennent des glaives, mais seulement pour les brandir, et le regard qui veut les suivre s’égare.

Vraiment, tout compte fait, le mieux est peut-être comme Bucéphale de s’enfoncer dans les livres de droit. Libre, les côtés délivrés des cuisses du cavalier, auprès de la lampe paisible, loin des rugissements de la bataille d’Alexandre, il lit et tourne les feuilles de nos vieux livres.

Franz Kafka

Un message impérial

L’Empereur - dit-on - t’a envoyé, à toi en particulier, à toi, sujet pitoyable, ombre devant le soleil impérial chétivement enfouie dans le plus lointain des lointains, à toi précisément, l’Empereur de son lit de mort a envoyé un message. Le messager, il l’a fait agenouiller auprès du lit pour lui souffler le message ; et l’Empereur tenait tant à son message qu’il se le fit répéter à l’oreille. De la tête il a fait signe que c’était bien cela qu’il avait dit. Et devant tous ceux qui le regardent mourir - tous les murs qui gênent se trouvent abattus et sur de vastes perrons qui s’élancent avec audace se se tiennent en cercle les grands de l’Empire - devant eux tous il a expédié le message. Le messager s’est mis en route tout de suite, un homme vigoureux, infatigable ; en poussant alternativement d’un bras et de l’autre, il se fraye un chemin à travers la foule ; s’il rencontre de la résistance, il désigne sa poitrine où est le signe du soleil ; il avance facilement, comme nul autre. Mais la foule est grande et elle n’en finit pas d’habiter partout. Si l’espace s’ouvrait devant lui, comme le messager volerait. Et bientôt tu tu entendrais le battement magnifique de ses poings à ta porte. Mais hélas, que ses efforts restent vains ! Et il est toujours à forcer le passage à travers les appartements du palais central ; jamais il ne les franchira, et s’il surmontait ces obstacles il n’en serait pas plus avancé ; dans la descente des escaliers, il aurait encore à se battre ; et s’il parvenait jusqu’en bas, il n’en serait pas plus avancé, il lui faudrait traverser les cours ; et après les cours, le second palais qui les entoure, et de nouveau des escaliers et des cours, et de nouveau un palais ; et ainsi de suite durant les siècles des siècles ; et si enfin il se précipitait par l’ultime porte - mais jamais, jamais cela ne pourrait se produire - il trouverait devant lui la Ville Impériale, le centre du monde, la Ville qui a entassé les montagnes de son propre limon. Là, personne ne pénètre, même pas avec le message d’un mort. Mais toi, tu es assis à ta fenêtre, et dans ton rêve tu appelles le message quand vient le soir.

Franz Kafka

Grammaire, grimoire et glamour

Sur langue sauce piquante, à lire ici

Vignoble de Berlou, terre de schiste

Le Languedoc vu par Georges Souche et Sylvie Berger, photographies, textes de Max Rouquette, Jean-Paul Creissac, à voir ici

17:10 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

Le plus grand théologien de tous les temps

Mon grand-père avait coutume de dire : "La vie est étonnament brève. Dans mon souvenir elle se ramasse aujourd’hui sur elle-même si serrée que je comprends à peine qu’un jeune homme puisse se décider à partir à cheval pour le plus proche village sans craindre que - tout accident écarté - une existence ordinaire et se déroulant sans heurts ne suffise pas, de bien loin, même pour cette promenade."

Franz Kafka, Le plus proche village

La musique d'aujourd'hui...

medium_image_17771014.jpgVictoires de la Musique 2006, meilleur enregistrement de l'année : "Génération, Phonal, Feuermann, Ritratto concertante" de Jean-Louis Agobet, enregistré en Alsace par l’Orchestre philharmonique de Strasbourg sous la direction de François-Xavier Roth et avec les solistes Michel Portal, Paul Meyer, Alain Billard, Xavier Phillips et Alexandre Paley.

En cliquant sur Vidéos ici, portrait du compositeur

10:15 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)