mercredi, 29 juillet 2015
Les tableaux de Miro sont des symphonies
Les tableaux de Miro sont des symphonies, des hymnes à la vie. Ciel bleu, céruléen, nuages rouges. Il se voulait catalan universel. Miro, étonnant de simplicité, de clairvoyance, avouant que les mots n’étaient pas sa spécialité. Pourtant : "Les choses suivent leur cours naturel. Elles poussent, elles mûrissent. Il faut greffer. Il faut irriguer, comme pour la salade. Ca mûrit dans mon esprit. Aussi je travaille toujours énormément de choses à la fois. Et même dans des domaines différents : peinture, gravure, lithographie, sculpture, céramique." Avec cette idée, de l’impression globale du tableau, qui revient. Pour moi, un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu’il éblouisse comme la beauté d’une femme ou d’un poème. Qu’il ait un rayonnement... Plus que le tableau lui-même, ce qui compte, c’est ce qu’il jette en l’air, ce qu’il répand. Miro, magicien, avec son désir d’être au plus près de la vie, des objets de tous les jours, ramenant de ses promenades sur la plage de Majorque des bouts de bois, de ficelle. Il voulait un art populaire et l’avait trouvé finalement. Partout du rouge, du bleu, de l’indigo, du jaune, la passion, voilà le catalan universel.
Raymond Alcovère, Extrait du roman : "Le sourire de Cézanne", 2007, éditions N & B
01:44 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : miro, le sourire de cézanne
mardi, 28 juillet 2015
Caractère
"Quand on a du caractère, il est toujours mauvais"
Georges Clémenceau
03:03 Publié dans illuminations, Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : georges clémenceau, caractère
Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul
"Car je puis dire que la victoire m'est acquise: les grincements de dents, les sifflements de feu, les soupirs empestés se modèrent. Tous les souvenirs immondes s'effacent. Mes derniers regrets détalent, - des jalousies pour les mendiants, les brigands, les amis de la mort, les arriérés de toutes sortes. - Damnés, si je me vengeais!
Il faut être absolument moderne.
Point de cantiques: tenir le pas gagné. Dure nuit! le sang séché fume sur ma face, et je n'ai rien derrière moi, que cet horrible arbrisseau!. . . Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul.
Cependant c'est la veille. Recevons tous les influx de vigueur et de tendresse réelle. Et à l'aurore, armés d'une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes.
Que parlais-je de main amie! Un bel avantage, c'est que je puis rire des vieilles amours mensongères, et frapper de honte ces couples menteurs, - j'ai vu l'enfer des femmes là-bas; - et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps."
Rimbaud, Une Saison en enfer (fin du texte)
02:57 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arthur rimbaud
dimanche, 26 juillet 2015
Pierre Bonnard, Normandie, 1920
03:34 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : pierre bonnard
samedi, 25 juillet 2015
La Salute, à Venise
Deux coupoles, deux campaniles, mais l’église est ronde, elle tourne sur elle-même à l’intérieur, alors qu’à l’extérieur elle donne l’impression d’atterrir puissamment, comme le char céleste d’une divinité.
La Salute a ses oeuvres d’art (Titien, Tintoret), mais, bizarrement, n’en a pas besoin. Elle se suffit à elle-même (grand lustre comme un pendule d’observatoire).
C’est le seul monument vénitien qu’on peut admirer pour lui-même et son vide.
Philippe Sollers
23:26 Publié dans Venise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : salute, venise, philippe sollers
jeudi, 23 juillet 2015
Une photographie de Georges Souche
23:05 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : georges souche
Paul Klee, "Parterre de fleurs" 1913
23:03 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul klee
mercredi, 22 juillet 2015
Ben oui quoi ! Un vrai métier !
15:06 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 19 juillet 2015
Traces
« Le monde et moi-même nous nous rencontrons en esprit, et les traces se transforment. »
Shi Tao (Shih T'ao) 1640-1718?
Peinture de Jacki Maréchal
13:15 Publié dans Chine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacki maréchal
Le verbe
"Le verbe est au-dessus de la pensée et la pensée doit y remonter"
Philippe Sollers, extrait de Paradis
01:58 Publié dans Grands textes, illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers
mardi, 14 juillet 2015
À voir changer la couleur des pierres
À voir changer la couleur des pierres, surgir la lumière crue et acide du Sud, l’âpreté qui annonce les rivages de la Méditerranée, je revivais. L’odeur des aiguilles de pin brûlées, leur bruit sec, craquant sous le pas, la torpeur sous la canicule, l’attente interminable des siestes sans sommeil de l’enfance, le temps arrêté, puis le soir, vent marin qui s’insinue, rédemption, flots de fraîcheur à travers les rues, fluidité et mouvement partout, toutes ces sensations remontaient à la surface. J’étais heureux du chemin parcouru. S’y mêlaient l’apaisement du retour, une envie de quiétude. Michel était le meilleur ami de mon oncle. Il m’hébergea le temps que je m’installe. C’était bon de parler ma langue, entendre son accent, retrouver les phrases, les intonations de l’enfance. Pendant toute une semaine, temps humide et doux, partir à la pêche au petit matin, casser la croûte avec un verre de vin clairet à la première chaleur, puis rentrer dès que le vent tourne au Nord, la mer devenue plaque incandescente, criblée de moutons bondissants, respirer les odeurs de sel comme un peu de soi, imaginer cette côte encore sauvage, avec les moustiques, les macreuses aux reflets myosotis qui glissent sous leurs flancs le bleu du ciel, les étangs regorgeant d’anguilles, sans le bruit des avions, des voitures et des bateaux à moteur.
Raymond Alcovère, Le Bonheur est un drôle de serpent, roman, Lucie éditions, 2009, extrait
22:11 Publié dans Le Bonheur est un drôle de serpent | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 13 juillet 2015
Quelques détails sans importance
Marguerite Duras m'a adressé la parole avec sa voix cassée, pour me demander d'éteindre ma cigarette ; la fumée la gênait. C'était au Festival international du jeune cinéma à Hyères, en 1980. J'ai accédé à sa demande, bien sûr
J'ai traversé l'Angleterre en stop en une journée, comme une fusée, n'attendant pas plus de cinq minutes à chaque fois, sur la route de l'Ecosse, en août 1974
J'ai serré la main de Youri Garagine ; c'était à Port-de-Bouc, dans les Bouches du Rhône, ville communiste où ma mère était directrice d'école. Le cosmonaute avait un magnifique regard bleu et effectuait une tournée en France, dans les années soixante
J'ai assisté à la conférence de presse de Silvio Berlusconi, en 1985 à Paris, au Pavillon Gabriel, pour le lancement de la première chaîne de télévision privée non cryptée, la 5. C'est le président Mitterrand qui en avait pris l'initiative et donc introduit le Cavaliere en France. J'ai dû me pincer pour me dire que je ne rêvais pas quand je l'ai vu apparaître avec son air satisfait, béat et sûr de lui
J'ai décidé de me mettre vraiment à l'écriture, un soir d'octobre 1987, en marchant dans une banlieue de Paris, seul et triste, au bout de nulle part
Souvent, face à la Méditerranée, je me dis "c'est la mer d'Uysse" et cette idée me rend heureux
10:26 Publié dans Curiosités | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 12 juillet 2015
Baroque
L’art baroque — peinture et musique — qu’il faudrait d’ailleurs appeler l’art catholique, passe volontiers, on le sait, du sacré au profane sans contradiction : « Le plus souvent, on feint hypocritement de s’étonner d’un paradoxe irritant : Vierge Marie d’un côté ; prolifération voluptueuse de l’autre. Remarque de bon sens, donc de très courte vue. C’est précisément à cause de l’Une qu’on obtient les autres. Titien ou Rubens auraient trouvé dépourvu de sens qu’on leur demande de choisir, de se limiter, de s’en tenir à la Vierge ou à Vénus. Les deux, chers puritains, les deux ! » (Philippe Sollers, Eloge de l’infini).
01:50 Publié dans Baroque | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 11 juillet 2015
Eté
"Voici l'été, épousez une femme ombrageuse !"
Jules Jouy
Photo : Jacques-Henri Lartigues
12:13 | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 10 juillet 2015
Ray's Day : fêtons la lecture, les auteurs et les lecteurs le 22 août!
22:04 Publié dans Evénements, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ray's day
mardi, 07 juillet 2015
Paradis perdu
" - Pour toi, ce jardin, qu'est-ce que c'est ?
- Une sorte de paradis perdu à Naples, le lieu où l'on pense au paradis perdu.
- Et où se trouve l'arbre de la science du bien et du mal ?
- N'importe quel arbre peut être appelé ainsi : cela dépend de ce que chaque femme promet sous son feuillage. "
La femme d'ambre / Ramón Gómez de la Serna
12:43 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : naples
lundi, 06 juillet 2015
Tout le temps ?
"On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps."
Psdt Lincoln
03:12 | Lien permanent | Commentaires (0)
Tromperie
"Dans des temps de tromperie généralisée, le seul fait de dire la vérité est un acte révolutionnaire"
George Orwell.
03:10 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 05 juillet 2015
Génie de la langue
« Le génie de chaque langue se meut comme un animal pour trouver de tous côtés ce qui lui convient. »
Joseph de Maistre
00:33 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joseph de maistre
mercredi, 01 juillet 2015
Titien, l'assomption des Frari, détail
"on voit la névrose dans l’œil du voisin et pas la nécrose dans le sien"
Philippe Sollers Paradis
20:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : titien